La plupart des thrillers de
Jeffery Deaver commencent comme un épisode des Experts. Dans ce cas-ci, les Experts – Washington. Dès le premier chapitre, nous sommes jetés dans l'action des premiers gestes meurtriers d'un homme … clic … psycho … clic … tique. Et ce surnom : le Digger. Il est le bras armé d'un cerveau tapi dans l'ombre. Mais que fait un bras armé quand il n'a plus d'impulsions du cerveau ? Voilà le pitch de ce haletant suspense dans lequel j'ai plongé, tête baissée. Même si le héros n'est pas l'habituel Lincoln Rhyme, un inspecteur devenu paraplégique à la suite d'un accident, (mais il intervient lors d'un échange téléphonique), Parker Kincaid, spécialisé en documents anciens et en graphologie, est tout aussi attachant. Chef d'une famille monoparentale, il a quitté le FBI pour protéger ses enfants. Et le voilà réquisitionné pour identifier le Digger…
Ce qui est frappant dans les romans de
Jeffery Deaver, comme par ailleurs dans ceux de
Stephen King, c'est son utilisation d'éléments de la culture populaire américaine pour faciliter l'identification du lecteur avec les différents protagonistes de l'enquête. Donc au fil des pages, nous avons des citations de films (Star Wars), de la littérature enfantine (
Docteur Seuss et les Who), de paroles de chansons, de références historiques (surtout
Thomas Jefferson). Et puis il y a toujours chez cet auteur une volonté de faire « pédagogique » et de consacrer plusieurs pages aux différentes qualités d'encre, de plume, de papier, de vélin, de documents, de filigranes. le tout est émaillé de différents cas plus ou moins véridiques de faux documents, des lettres de Marylin à JFK au tristement célèbre journal intime d'Hitler. Ce qui rend la lecture encore plus passionnante. Même si les derniers chapitres, peu vraisemblables, sont là pour retourner le lecteur comme une crêpe…