AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Jabberwoky


En lisant le résumé, ainsi que le premier tome, on pense qu'on est sur de la fantasy urbaine tendance bit litt, mais en Français et à Paris.
Sympa, mais gentiment vu et revus dans les interactions sentimentales, le beau héro surpuissant hyper sexy, l'héroïne qui n'est pas censée être la plus belle mais que tous les mâles draguent quand même, qui se découvre des super pouvoirs cosmiques phénoménaux, l'ambiance un peu sexuelle des vampires, bref, tout ça quoi.
Et puis arrive le second tome, et on commence à se dire que ça prend une tournure inattendue. Et enfin le troisième tome, et là on réalise qu'on a atterri dans une autre dimension, et c'est assez rigolo finalement.
J'ai un peu eu la sensation de me faire balader par l'autrice, mode sorcière de la maison en pain d'épice : « viens mon petit, lis mon livre, tu connais tous les schémas par coeur, aucune surprise, vieeeennnnss… » Et puis BAM, dans le four, la lectrice.
Parce que en fait, à la fin, la gentille héroïne qui aurait dû tomber amoureuse du vampire (et sauver son âme avec son amour, tout ça tout ça) fout un grand coup de pied dans la fourmilière et détruit le patriarcat. Littéralement, hein, pas scénaristiquement ou métaphoriquement.
Les vampires séduisants et menaçants (oui il y en a deux) sont vus pour ce qu'ils sont : des métaphores séduisantes de la transgression, d'une domination masculine malsaine, et du viol excusé. L'un d'entre eux embrasse ce rôle bien volontiers, et l'autrice ne le dédouane pas de sa responsabilité pour en faire un « gentil méchant », l'héroïne ne lui tombe pas dans les bras, même si selon le schémas classique de la bit litt, elle aurait dû parce que elle est son Elue. Et on se rend compte que le second souffre de son statut, qu'il regarde ce monde dans lequel il vit avec dégout, et que son rôle même lui pose problème. Et puis finalement, il n'est pas si stéréotypé que cela, quand on lit ses mémoires, on se rend compte qu'il est le produits de son époque, et plus complexe qu'il n'y parait, sous ses airs de vampire sexy là pour faire baver la galerie et emporter la jeune fille en sacrifice.
L'héroïne, parlons-en, tout comme ses homologues masculins, elle devrait avoir tout pour entrer dans le moule. Elle est jolie mais sans plus, mais elle se fait courir après par tous les mâles qui passent. Elle est super puissante mais son pouvoir lui occasionne des traumatismes qui en feraient une parfaite princesse victime a sauver. Elle cherche l'amour, et bredouille de désir dès que le vampire hot lui adresse la parole. Sauf qu'a côté de ça, elle a une vision très réaliste de l'amour : la fidélité inconditionnelle et éternelle lui plait bien, mais elle trouve cela peu réaliste, et cela la contrarie et la place face à ses contradictions. Elle essaye de louvoyer entre ce que nous vend notre société et qu'elle a appris à rechercher (amour éternel avec un vampire magnifique mais effrayant par exemple, ou être belle et bien sapé, être sociale et intégrée) et ce qu'elle s'aperçoit qu'elle veut réellement, ou qui est tout simplement possible, ou mieux pour elle. Raison pour laquelle elle ne termine avec aucun des héros prévu à cet effet : ils sont en réalité néfastes pour elle.
Les scenarios des deuxième et troisième tomes sont complètement capillo tracté, et honnêtement j'ai trouvé cela un peu « trop gros » parfois. Mais franchement ? pas plus que plein d'autres romans bit litt. C'est juste qu'on a moins l'habitude.
Mais le simple fait que l'autrice ait cassé tous les stéréotypes habituels, en ayant l'air de rien et sans qu'on la voit venir, m'a fait aimer la série.
Commenter  J’apprécie          22



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}