Arthur le bandit

du Benoît Debecker, cela ressemble presque à du Philippe Corentin.

Voici qui augure de bonnes choses sans doute si le dessin est une accroche aussi amusante.

Et c'est le cas.



Et bien chers lecteurs, l'auteur met la barre plus haute et vous promet quelque chose de terrible.

De la mauvaise graine en vedette.

Ne niez pas, vous aimez les mauvais garçons, les bêtises en pagaille qui font pouffer de rire.

Soyez exaucez, soyez heureux, Arthur est pourri jusqu'à l'os.



Depuis la naissance, l'individu vêtu de rouge, ce bandit à la mode western spaghettis, avait le vice en lui.

Poil à gratter pour les uns, tours pendables pour les autres, videz vos poches et tout se passera en douceur. Ne le forcez pas à roulez des yeux, vous pourriez en mourir sur le champ en croisant son regard.

C'était couru d'avance pour en faire un honnête citoyen. Quoi que.

l'histoire n'est pas fini, loin de là. Elle commence même.

Il était une fois, un bandit de grands et petits chemins aussi (Arthur ne veut dénigrer personne), bref, un type qui tomba de cheval puis tomba en amour.

Mais ce bandit n'a pas de coeur, on nous l'a dit?!? Et puis les deux n'ont rien à voir sauf si il est tombé sur la tête.


Benoît Debecker offre dans le miraculeux car Arthur va trouver du coeur auprès de Marie-Rose qu'il appelle la vieille (mais ça, c'était avant).

Marie-Rose ne lui en collera pas une dans les gencives, elle le soignera au contraire (il est tombé pauvre diable) et à sa demande lui apprendra à lire et écrire.

L'auteur oppose à la méchanceté presque innée d'Arthur un pouvoir plus grand l'imaginaire et la connaissance. Et si on lui avait appris.

Et la transformation sera radicale...



Voici qui donne de l'espoir pour faire pousser droit et joliment les mauvaises graines supposées.

Oh grand dieu des livres, que le pouvoir des histoires est grand.

« Enfant, Arthur se distinguait déjà par ses mauvaises manières. » En voilà un drôle de phénomène que cet Arthur ! Nous sommes dans un temps lointain, imaginaire, et Arthur devenu grand est un bandit, un vrai. Sa réputation le précède et « Il lui suffit de se tenir à la croisée des chemins sur son formidable cheval et de rouler des gros yeux pour que les passants lui abandonnent tout ce qu'ils ont de plus précieux sur eux.«

Le soir venu, cependant, Arthur est bien seul dans son grand château. Il est certes entouré de toutes les richesses qu'il a volé, il se mitonne des pâtisseries succulentes (Arthur aime cuisiner) mais ce n'est pas très marrant de manger tout seul. Bref, Arthur s'ennuie. Mais un jour il fait une chute de cheval et se retrouve inanimé sur le perron de Marie-Rose… Un grand album où il se passe beaucoup de choses (et où la lecture permet de changer une vie – excusez du peu) sur un ton guilleret (et très sérieux tout à la fois), qui enchantera dès 5 ans par la forte imprégnation de conte. On pense à Robin des bois, aux films de cape et d'épée, aux westerns et aux rédemptions magnifiques auxquelles on ne résiste jamais !