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Lucille, jeune adolescente de 16 ans, est anorexique. Elle se déteste et par dessus tout elle déteste son corps si maigre qui reflète son mal-être. Elle n'aime pas beaucoup sa maman non plus, autoritaire et peu à l'écoute de sa fille.
Arthur, lui, est fils de marin. Facétieux et débrouillard dans la vie, il se retrouve totalement démuni le jour où il découvre son papa pendu à un arbre. Rebaptisé Vladimir, le prénom de son papa qui se transmet de génération en génération, il essaie de s'en sortir et trouve un boulot, il devient livreur de médicaments. C'est en apportant les compléments alimentaires de Lucille que leur rencontre va avoir lieu. Ainsi, ces deux êtres cabossés par la vie, ces deux adolescents en mal de vivre et fragiles vont apprendre à se connaître et vivre des moments d'une grande intensité. En effet, ils décident de tout quitter et c'est vers l'Italie qu'ils se dirigent... Une magnifique escapade et une échappatoire pour chacun d'eux, voulant à tout prix rompre avec leur vie si chaotique...

Ludovic Debeurme nous offre ici un album impressionnant, avec pas moins de 500 pages. Alternant la vie de chacun, avec des séries de flash-back permettant de comprendre le cheminement de ces adolescents, ce récit à la fois tragique et mélodramatique est avant tout une formidable rencontre et une belle histoire d'amour. Lucille et Vladimir sont très attachants, ils apprendront à aimer l'autre mais surtout à essayer de s'aimer soi-même. Sans être larmoyant, cet album est empli d'espoir et de joie de vivre malgré tout.
Graphiquement, Debeurme sort des sentiers battus en nous proposant un album sans case, des dessins épurés, comme jetés intuitivement sur papier, circulant en toute liberté mais incroyablement expressifs. Les traits sont fins et très doux.
Toute une poésie se dégage de cette narration impressionnante et émouvante dont on n'en sort pas indemne...

Lucille, paradoxalement, se dévore...
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C'est du lourd, et pas seulement pour ses 1,4 kg de papier et ses 512 pages, c'est du lourd aussi par son ambiance pessimiste, résignée, pour les écorchés vifs qui vivent dans cette histoire, ou du moins qui essaient. le graphisme est en noir et blanc, au trait, les chapitres sont séparés par une page en aplat d'ocre, avec ou sans illustration. le trait est dur avec ses personnages, grosses têtes, silhouettes voûtées, les décors épurés nous font croire qu'on est dans un mauvais rêve. On est à Tréport, entre Normandie et Picardie, Lucille est anorexique et vit seule avec sa mère, Arthur est fils de pêcheur, fils d'alcoolique, il a des idées morbides, ils sont mal dans leur peau. C'est un récit qui raconte la souffrance de l'entrée dans l'âge adulte, à la manière de la fureur de vivre, mais sans le clinquant. Les rêves tiennent une place importante dans la narration. Ce graphisme assez repoussant au premier abord, finit par devenir totalement envoûtant, troublant, et la beauté surgit dans sa justesse pour raconter cette histoire, forte et dure.
Si je n'avais pas lu la trilogie Epiphania de Ludovic Debeurme juste avant, il n'est pas certain que je me serais intéressé à ce gros volume assez austère Au final, c'est une belle découverte, une lecture percutante et marquante, une sacré BD.
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Lucille vit dans une maison au fond des bois, avec sa mère. Adolescente triste et complexée, elle sombre dans l'anorexie et reste allitée chez elle.
Arthur vit une tout autre adolescence, au Tréport, en faisant régner la violence vis à vis de ses camarades... Mais rentré chez lui, c'est son père qui l'impressionne, ce père marin éprouvé par la vie, cet homme qui passe ses journées comme pilier de bar. A sa mort, il faudra qu'Arthur reprenne le prénom de son père, comme la tradition le veut, qu'il s'appelle Vlad donc, et soit marin bien évidemment. Ce destin qui lui colle à la peau l'effraie.
La rencontre entre Arthur et Lucille, naissance d'un amour précieux, leur donnera le courage de suivre leurs espoirs. Alors, sans écouter leur peur ils décident de s'enfuir pour la Toscane...
A lire Lucille, on ne peut rester indifférent. Ce pavé de plus de 500 pages de planches dessinées au trait léger, aux textes rares, affranchis des bulles et autres cases de rigueur, ce pavé qui s'égrène à une vitesse considérable nous procure une palette d'émotions. J'ai frissonné, j'en aurais pleuré. L'histoire est magnifiquement rendue, l'équilibre est subtil entre gravité (la maladie, la mort tragique), volupté (de ce jeune amour aux sentiments timides), et rêve (certaines pages laissent place à l'univers onirique et aux métaphores de l'adolescence comme période de mue).
Ludovic Debeurme a réussi là un chef-d'oeuvre, une bande dessinée d'apprentissage. le mal-être adolescent et l'expérience amoureuse et sexuelle sont évoqués d'une grande justesse.
Bravo simplement.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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« Lucille » est un roman graphique qui aborde les thématiques de la différence, des premières amours, du besoin d'évasion et d'émancipation au travers des personnages de deux adolescents, Lucille et Arthur. L'intrigue est, dans ce premier tome, centrée sur la présentation de ces deux personnages, leur découverte mutuelle de l'autre et leur tentative désespérée pour vivre une vie meilleure. Derrière le dessin en noir et blanc et aux décors souvent minimalistes de Ludovic Debeurme se cache une histoire passionnée et violente, celle de deux âmes éperdues d'amour et d'envie d'exister. A coup sûr, « Lucille » marquera le lecteur.
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Le format atypique de cette bande dessinée -500 pages au compteur- annonce d'emblée le caractère pas moins étonnant de son contenu. Aucune crainte à avoir quant à la lisibilité de cet ouvrage : malgré un nombre de pages élevé, l'histoire s'égrène tranquillement, ménageant de longues plages de silence ou de contemplation. Pas plus de deux ou trois séquences par page (difficile de parler de « case » lorsqu'aucun cadre ne vient délimiter de contour précis) et un dessin épuré au possible. La sensation de se balader dans le vide n'est jamais loin. Sensation qui décrit parfaitement ce que ressentent les deux personnages de cette histoire, et qui permet au lecteur de se familiariser immédiatement avec leur quotidien. Lucille et Arthur flottent au milieu d'une existence vide dont ils espèrent bientôt voir l'issue –à moins qu'un miracle ne se produise.

Chez les deux adolescents, la source du désespoir est familiale. Arthur a grandi sous la domination d'un père violent et alcoolique qui a fini par se suicider, comme son grand-père auparavant. A la mort du patriarche, le fils reçoit son prénom en guise d'offrande posthume, portant jusque dans sa dénomination la malédiction rodante du suicide… Quant à Lucille, elle grandit sous le joug étouffant d'une mère trop protectrice. le dégoût de son corps, ses relations ambigües avec les hommes et une sexualité obsédante sont désignés comme symptômes tout trouvés de son anorexie.


Pour donner un nouvel élan à leur existence mal foutue, à deux doigts de se terminer, fallait-il que les deux désespérés se rencontrent ? Peut-être pas forcément, mais en tout cas, leurs chemins se croisent lorsque Arthur vient livrer à Lucille des paquets entiers remplis de Nutrilor. Surprise dans sa faiblesse et dans sa nudité maladive, Lucille ne peut pas mentir à Arthur. C'est le point de départ d'une relation franche qui permettra à deux sensibilités éprouvées de se rapprocher. Les expériences vécues par chacun sont peut-être différentes mais elles se rejoignent dans l'émergence d'une émotion commune qui permettra à Lucille et Arthur de se sentir en phase.

Si Lucille et Arthur sont incapables de se sauver eux-mêmes, en revanche, ils semblent entièrement dévoués à la cause de l'autre. Ils trouvent le courage de sortir de leur existence déplaisante et prennent la fuite vers la Toscane, où ils seront hébergés dans un grand domaine en échange de quelques services. On comprend alors quelle symbolique se dissimule derrière les représentations fréquentes de Lucille et d'Arthur en insectes : petites larves enveloppées dans un cocon trop étroit, elles ne vont pas tarder à révéler le fond exact de leur personnalité. En d'autres termes, le récit de leur escapade est également le récit d'une résilience commune. le bonheur partagé avec l'autre semble pouvoir abolir le passé, et même s'il revient encore à travers quelques réminiscences et autres mécanismes bien accrochés, il a perdu de sa puissance. Mais le fait est que ce passé a rendu Lucille et Arthur définitivement vulnérables et qu'ils sont mal armés pour faire face aux affronts du quotidien. Un pas de travers, à la moindre difficulté qui surgit, leur bonheur difficilement acquis s'émiette et la malédiction réapparaît, aussi vive qu'auparavant.



On le voit, l'histoire de Lucille et Arthur est très nuancée et ne s'inscrit ni dans la complaisance dans le malheur, ni dans l'enchantement halluciné du bonheur retrouvé. On pourra peut-être se montrer froissé de quelques raccourcis faciles empruntés par Ludovic Debeurme lorsqu'il s'agit d'évoquer le mal-être d'Arthur ou la maladie de Lucille –bien trop entachée par le complexe oedipien- mais on les lui pardonne sans trop de difficultés. Parce qu'il a voulu aborder l'histoire de ses deux personnages sans se montrer trop bavard, on comprend qu'il ait dû consentir à quelques facilités qui se montrent de toute façon bien loin des clichés grotesques que l'on peut parfois trouver dans d'autres récits du même genre. L'essentiel n'était sans doute pas de revenir sur les causes de la fragilité des personnages mais de partager avec eux leurs tentatives de s'arracher de leur passé dans le partage d'une existence commune. Lucille est un récit juste et touchant dont l'humilité permet de faire oublier ses quelques défauts.


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Lucille a 16 ans, se trouve moche et est anorexique.
Arthur a 16 ans et ne peut s'empêcher de tout compter tout le temps pour que rien de mal n'arrive.
Ils sont jeunes, ils ont la vie devant eux, mais ils ne la voient pas... Ils ne voient que le mal-être et le malheur qui les rongent.
Ils se trouvent, quand même, s'apprivoisent, s'enfuient et s'aiment en Italie, sous le soleil de Toscane. Mais le drame est à leur trousse...
Le dessin minimaliste, léger mais plein de profondeur de Ludovic Debeurme met joliment et pudiquement en image cette histoire douce-amère, ces deux ados en perdition qui se cherchent et se trouvent.
A lire et à relire, et à découvrir la deuxième partie : Renée.
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Tout commence comme une histoire gentillette et banale d'ados ordinaires, en proie aux difficultés de leur âge. Et puis l'émotion surgit lorsque l'anorexie de Lucille est abordée. La gravité va ensuite crescendo, accompagnée de finesse et de beauté. Au détour des pages, au gré des drames qui ponctuent le quotidien de Lucille et Arthur, le lecteur se prend des coups de poings, les larmes viennent. Heureusement, l'amour est là aussi, de jolis sentiments purs entre deux ados en détresse qui savent se prodiguer mutuellement la douceur qui leur fait tant défaut. Une BD magnifique, intense, à la fois tendre et dure. Un récit joliment servi par un graphisme épuré et doux.
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
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Je n'avais pas franchement envie de lire cette bd que j'avais feuilletée dans un premier temps avant de la reposer sur l'étagère d'une bibliothèque municipale. Les dessins ne m'attiraient pas sans doute à cause de leur simplicité. Et puis, ce gros pavé me semblait être le signe d'une lecture bien fastidieuse. Encore une fois, la forme ne fait pas tout. J'ai pris mon courage à deux mains pour aborder une lecture qui fut finalement très riche d'enseignements. Je peux affirmer désormais que je ne me suis pas ennuyé du tout. Bien au contraire !

J'ai aimé l'histoire de ces deux adolescents dont les destins vont se croiser à un moment donné. Il y aura véritablement deux temps dans ce récit qui prend son temps à mettre les choses en place pour notre plus grand bonheur. La fin du premier tome laisse place à d'innombrables interrogations. L'amour comme refuge est une belle parabole. Dommage que cela ne se termine pas comme on l'aurait souhaité d'autant que je trouve que le second volume est réellement superflu et n'apporte pas grand chose.

C'est une oeuvre sans concession comme je les aime dans le genre roman graphique intimiste. La narration est agréable et je me suis même accommodé du dessin épuré. On oublie tout quand on est transporté !
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Dans cette BD en forme de pavé, 500 pages qui renferment tout le mal être de l'adolescence. D'abord il y a Lucille qui vit seule avec sa maman au fond des bois et les rapports mère fille sont difficiles. Depuis que son papa a quitté la maison, elle déprime et ne supporte plus son corps et décide de ne plus se "remplir". Et puis il y a Arthur, fils de marin qui n'en fini pas de compter les verres que son père ingurgite au bistrot du coin, jusqu'au jour où il le retrouve pendu. A ce moment là il deviendra Vladimir, c'est une tradition dans la famille, quand le père meurt. A la suite sa mère lui apprend que son grand-père également à mis fin à ses jours ! Une poisse qu'Arthur voudrait bien éviter ! Comme il doit subvenir aux besoin de sa famille, il se fait embaucher comme livreur dans une pharmacie. C'est comme celà qu'il fera connaissance de Lucille, qui du fait se son anorexie doit se soigner. Au fur et à mesure de leurs entrevues, ils réalisent qu'ils se ressemblent, qu'ensemble ils pourraient trouver un nouvel intérêt à la vie, ils en ont marre de vivre dans leur trou alors ils décident de s'enfuir en Toscane. L'amour pourra-t-il les sortir de leur désespoir ? Une BD qui frappe en plein coeur, non seulement par le sujet mais surtout par le dessin qui est d'une extrême finesse, qui dit tout avec justesse en quelques traits, quelques ombres, juste en noir et blanc. le dessin est tellement expressif qu'à la limite on peut se passer du texte, autant d'émotions juste par un trait de crayon une belle performance !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Lucille est une adolescente renfermée et mal dans sa peau qui ne sait pas comment exister ni comment trouver sa place. Face à cette difficulté de vivre, elle tombe dans l'anorexie et se laisse mourir à petit feu. Devant l'inquiétude et l'incompréhension de sa mère, elle se fait hospitaliser, sans pour autant réussir à se départir de son dégoût d'elle-même et de son rejet pour la nourriture.
En parallèle, on découvre Arthur, un jeune homme débrouillard mais rongé par ses difficultés familiales. Suite au suicide de son père, un marin alcoolique et dépressif, il se voit contraint de trouver un boulot pour subvenir aux besoins de sa famille. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Lucille. Très vite, une confiance mutuelle s'installe entre les deux adolescents, qui décident de fuir le domicile familial vers la Toscane. Commence alors une guérison mentale où chacun tente de panser les blessures de l'autre. Mais est-il vraiment possible de sauver quelqu'un de la noyade lorsqu'on se noie soi-même?
"Lucille" est un magnifique roman graphique qui émeut par la finesse de son dessin, très épuré mais extrêmement expressif, et par la délicatesse de son histoire. Malgré les 500 pages de ce petit pavé, l'histoire est fluide, aérée et se dévore très vite. On suit avec intérêt l'aventure de ces deux adolescents en mal de vivre qui, grâce à leur rencontre, vont s'aider à renaître et à affronter la vie. L'histoire est véritablement embellie par la simplicité et la pureté de cette relation. Une véritable bouffée d'oxygène pour le lecteur et un petit bijou en matière de bande dessinée indépendante!
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