AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330013158
304 pages
Actes Sud (03/10/2012)
4/5   2 notes
Résumé :
Guide permettant de ne plus être trompés ni par les industries, ni par les autorités et d'éviter les produits toxiques qui envahissent notre vie. Grand classique américain de la toxicologie au quotidien, ce livre offre une synthèse complète et fiable, abordable par tous. Roger Lenglet et Marie Grosman, en l'adaptant à la situation européenne, rendent enfin cette mine d'informations accessible en France.
Que lire après Alerte aux produits toxiquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'origine de ce livre relève d'une maladie : l'hypersensibilité chimique chronique. Si Debra Lynn Dadd, à l'instar d'un nombre croissant d'Américains et d'Européens, n'avait pas été touchée par ce mal, sans doute aurait-elle continué à vivre comme la plupart d'entre nous, en ignorant les substances chimiques avec lesquelles nous flirtons quotidiennement. Mais comme il n'existe qu'un seul moyen durable et efficace de guérir de cette hypersensibilité chimique chronique, et que ce moyen consiste en l'éradication la plus complète des sources d'intoxications, Debra Lynn Dadd a été contrainte de s'intéresser aux origines de leur émission.


Debra Lynn Dadd commence à lister toutes les substances toxiques auxquelles nous sommes exposés en permanence. Les rubriques sont nombreuses : produits ménagers, alcool, cigarettes, air intérieur, produits d'entretien, lutte contre les nuisibles, eau, beauté et hygiène, alimentation, textile, décoration et papeterie. Impossible d'y échapper car ces sources d'intoxication nous permettent également de mener un mode de vie confortable –tout du moins le croit-on. Comment pourrait-on se débarrasser du jour au lendemain de nos produits de nettoyage (détachants, lessives, dégraisseurs, désodorisants), de nos produits de beauté (savons, déodorants, dissolvants, parfums) ? Et comment peut-on maîtriser les substances toxiques contenues et émises par nos vêtements, par nos meubles et par nos aliments ? Si tout n'est pas à portée de notre contrôle et de notre surveillance, Debra Lynn Dadd fait suivre chacun de ses exposés sur les sources d'intoxication de notre environnement quotidien d'un encart proposant des solutions pour limiter les dégâts. On apprendra ainsi que le bicarbonate de soude est un substitut pratique et économique à de nombreux produits d'hygiène et de beauté (dentifrice, déodorant) et qu'une moindre intoxication est possible, à condition de ne plus céder aux sirènes de la consommation et à la gamme sans cesse diversifiée et renouvelée des produits courants.


Les substances toxiques pourraient ne concerner que notre pauvre petite individualité, et permettre ainsi aux égoïstes empathiques d'éluder la question par une fanfaronnade : « je m'en fous si ça ne concerne que moi ». Mais les substances toxiques imprègnent également l'environnement de manière durable. Au cours d'un développement un peu plus complexe, Debra Lynn Dadd évoquera le concept de toxicité intrinsèque, de bioaccumulation et d'empreinte toxique.


Après avoir évoqué les conséquences de l'accumulation des substances toxiques dans l'environnement, Debra Lynn Dadd reviendra à nouveau sur l'être humain pour évoquer les conséquences de ces poisons dans l'organisme humain au niveau cellulaire, squelettique, musculaire, nerveux, cardiovasculaire, immunitaire, excréteur, digestif, respiratoire et endocrinien. de nombreux maux de la vie moderne peuvent être imputés à une surcharge toxique de l'organisme. On imagine aisément que ces maux peuvent avoir également d'autres origines –mais pourquoi ne pas réfléchir et accorder un minimum de crédit à cette hypothèse de l'intoxication ? Hypothèse parfaitement crédible lorsqu'on regarde autour de soi pour réfléchir aux multiples sources de nuisances auxquelles nous sommes exposés.


Debra Lynn Dadd s'intéresse ensuite au système de détoxification du corps pour lutter contre le problème de l'intoxication, non par la suppression initiale des sources émettrices, mais par la suppression finale des substances dans l'organisme. On sera ébloui de découvrir de quelle façon notre corps est capable de s'adapter à un mode de vie dans un environnement nocif. Les poumons, la peau, les reins, le foie et les intestins sont des filtres qui permettent à eux seuls de réguler la toxicité de notre organisme –jusqu'à une certaine limite. En comprenant mieux ces phénomènes de régulation, Debra Lynn Dadd nous apprend à renforcer ce système de détoxication en adoptant une nutrition adéquate (suffisamment de lipides et de protides de bonne qualité, alimentation biologique), en buvant suffisamment d'eau (filtrée) ou en faisant suffisamment d'exercice physique.


Parce que Debra Lynn Dadd s'attaque indirectement à notre mode de vie et que la lecture de son livre risque de nous fâcher –personne n'aime que l'on remette en question ses habitudes, surtout lorsque cela touche au confort-, il serait facile de décrier son Alerte aux produits toxiques en le reléguant dans la catégorie des ouvrages utopiques. Pourtant, ce livre se veut avant tout pratique et réaliste. Pas une fois il n'est question de faire table rase de nos habitudes. Debra Lynn Dadd cherche avant tout à nous apprendre à nous diriger dans le dédale de la vie moderne, les yeux ouverts sur les multiples sources de danger des objets que nous utilisons et des aliments que nous ingurgitons. La dramatisation n'est pas son arme de conversion massive. Il est possible de vivre correctement tout en continuant à absorber de grandes quantités de substances toxiques –c'est une question de chance : certains organismes ont une capacité de détoxification plus élevée que d'autres, et les autres peuvent essayer de la renforcer en comprenant mieux le fonctionnement de leur organisme. Mais au-delà de la seule question personnelle, ne serait-il pas intéressant d'essayer malgré tout de changer petit à petit ses habitudes de consommation ? Debra Lynn Dadd ne l'énonce pas une fois explicitement, mais tout le contenu de son livre semble vouloir dire implicitement qu'il est temps de remettre en question notre soumission à un modèle marchand imposé par les lobbies et la publicité. Sommes-nous vraiment obligés d'accumuler des dizaines de flacons de bains moussants aux odeurs entêtantes, aux couleurs flatteuses et aux textures mousseuses, lorsqu'un simple savon suffirait ? Ceci n'est qu'un exemple –le plus facile parmi tous- mais la question revient à l'identique en ce qui concerne l'alimentation, le vestimentaire ou la conception de nos habitations. Pourquoi cela nous dérange-t-il moins de dépenser de l'argent pour les consommations ostentatoires et jetables (vêtements à la mode, accessoires à bas prix, aliments transformés coûteux et peu nourrissants) que pour investir dans un filtre à eau ou des revêtements non toxiques ?


La société de consommation est-elle profitable à l'être humain ? Oui –dans une certaine limite qui est malheureusement franchie trop rapidement et dont les conséquences, qui ne s'expriment qu'à long terme, sont à la hauteur de notre ignorance.

Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Outre leur traitement aux pesticides, les produits frais peuvent être fumigés, irradiés, cirés, teintés avec des couleurs à base de goudron de houille, et enrobés dans une pellicule riche en fongicides. Je me souviens de la première fois où j’ai goûté une orange bio qui n’avait pas voyagé sous un tel conditionnement. Elle avait un goût d’orange. C’est alors seulement que j’ai réalisé que la saveur que je m’étais habituée à associer aux oranges fraîches provenait en fait du fongicide de la pellicule ajoutée pour l’expédition.
Commenter  J’apprécie          86
Les dentifrices ordinaires peuvent contenir des produits toxiques comme du formaldéhyde, du polyvinylpyrrolidone (PVP, un plastique), des colorants et des arômes artificiels, mais le produit chimique le plus toxique dans la pâte de dentifrice est le fluor ou, plus précisément, les fluorures. […]
Bien que la dose optimale de fluorures puisse sans doute aider à prévenir les caries chez les enfants, le danger est que la diversité des apports en fluor à travers l’eau et le sel fluorés, les bains de bouche et le dentifrice entraine un surdosage en fluorures avec son cortège de maux : fluorose (marbrures brunâtres des dents), migraines, fatigue, accentuation des rides, perte de cheveux, problèmes de thyroïde, cancer et beaucoup d’autres troubles. Ce surdosage est très facilement atteint. […] Notons au passage que les adultes n’ont pas besoin de fluorures du tout.
Commenter  J’apprécie          30
Alors que les parents devraient protéger leur nouveau-né contre les substances toxiques, ils créent souvent, avec les meilleures intentions du monde, un environnement très toxique autour de lui. Ils décorent sa chambre en en peignant les murs (parfois pendant la grossesse !), ou en les couvrant de papier peint en vinyle lavable ; ils l’agrémentent de petits animaux en plastique, prévoient un nouveau lit avec un matelas synthétique, puis ils s’arment de désinfectants (en particulier ceux censés protéger le bébé contre les microbes), de lotions et de poudres pour bébés, l’entourent d’une arche de Noé pleine d’animaux en peluche synthétiques, de hochets et de jouets en plastique… Sans oublier les ravissants vêtements en fibres synthétiques eux aussi. Et comme l’enfant grandit, on renouvelle les jouets et les vêtements toujours conçus dans les mêmes matériaux.
Commenter  J’apprécie          31
Il apparaît en fait qu’une multitude de pathologies et de symptômes communs tels que des maux de tête et des états dépressifs peuvent être induits par une exposition à des substances toxiques domestiques. L’insomnie figure aussi désormais dans les ouvrages de référence en toxicologie, notamment comme un symptôme de l’exposition à la résine formaldéhyde qui imprègne certains draps pour les rendre infroissables.
Commenter  J’apprécie          60
Il y a plusieurs années, à l’époque où je travaillais dans le cabinet d’un immunologiste qui exerçait la médecine environnementale, nous avons observé que des allergies alimentaires disparaissaient chez les patients quand nous supprimions les produits toxiques de leurs maisons. Apparemment, les allergies alimentaires sont favorisées par une surcharge toxique du système immunitaire. Il est probable que d’autres allergies résultent de causes similaires.
Commenter  J’apprécie          50

Video de Debra Lynn Dadd (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Debra Lynn Dadd
Signs of Spirit - An Interview with Debra & Larry Redalia
autres livres classés : produit chimiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}