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EAN : 9782213616094
400 pages
Fayard (08/04/2003)
4.2/5   15 notes
Résumé :
Après "Dieu, un itinéraire", Régis Debray élargit son terrain d'enquête et radicalise sa démarche, pour mettre au jour les fondamentaux de l'Homo religiosus. Avec un dieu, mille ou aucun. En Occident comme sous bien d'autres latitudes. Le Feu sacré sera foyer ou volcan, domestique ou sauvage, vivifiant ou mortifère. Qu'on le maudisse ou l'adore - l'un n'exclut pas l'autre - le fait est qu'il est bien là. Au cœur de la cité des hommes, avec ses intermittences et ses ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voilà un essai que je voulais lire depuis bien longtemps, depuis la lecture de la jeunesse du sacré du même auteur précisément. La Sainte Ignorance aura été le prétexte pour rebondir et creuser encore cette notion de sacré qui me questionne toujours autant. Avec Régis Debray, j'aborde le sujet sous l'angle de la philosophie, discipline qui m'est totalement étrangère et difficile d'accès.

Le Feu sacré : fonctions du religieux est divisé en cinq parties. Les quatre premières correspondent à quatre fonctions du religieux : Fraternités, Hostilités, Identités et Unités ; la dernière, Actualités, fait le point sur la place du sacré dans nos sociétés contemporaines.

Pour tout avouer, j'ai eu beaucoup de mal avec cet essai, d'abord avec le style de l'auteur : soutenu comme le veut l'écriture universitaire, le discours est parcouru de phrases humoristiques probablement au goût des érudits ; mais à tenter de saisir les blagues, j'en ai pour ma part, le plus souvent, perdu le fil du raisonnement. Il en résulte une lecture extrêmement frustrante – voire, si j'osais, horripilante. Rien de tel qu'un sujet intéressant mais insaisissable. La faute en est essentiellement à ma maigre capacité de concentration, j'en conviens.

Si ma lecture en dilettante ne me permet pas de vous en faire un résumé présentable, je me rend compte, les jours passant, que les idées soulevées continuent de me questionner. En particulier, la deuxième partie sur les hostilités : rien de tel qu'une guerre pour rassembler un peuple. Pourquoi est-il plus facile de s'unir pour tuer que pour aimer ? Question naïve j'en conviens…et sans réponse. Dans « Fraternités », Régis Debray débute son chapitre en distinguant les parcours spirituels à caractère personnel du religieux à vocation collective. Une définition évidente pour certains mais essentielle pour moi. Ainsi, je retiens de ce livre des bribes d'informations qui me reviennent quand je m'y attend le moins en faisant écho à d'autres choses ; mais globalement, malheureusement, j'ai trop souvent décroché du texte.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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A quoi servent les religions? A l'heure de leur grand retour et du fanatisme roi, deux tentations naissent : se plonger corps et âme dans son identité religieuse ou jeter aux orties toutes les superstitions rendues à l'évidence absurdes par la science et la raison. Ce livre, en parcourant les mille facettes des religions, évite ces deux écueils. Cinq mots clefs viennent expliquer le rôle des religions.

Fraternités : les religions sont créatrices de liens, elles font du pluriel un singulier, elles donnent à la vie en commun des règles, comme celles des monastères, qui sont bien souvent en avance sur celles du reste de la société.

Hostilités : les religions sont créatrices de conflits parce qu'elles sont toujours l'affirmation d'un peuple contre le reste du monde, le monothéisme accroissant la haine de l'autre en s'affirmant vérité universelle. Si je détiens la vérité, l'autre a tort, il est mon ennemi, je dois le convaincre ou le vaincre.

Identités : à l'heure du grand flou mondialisé, les religions soudent des communautés en les distinguant des autres. On ne peut dire "nous" que contre "eux".

Unité : ces identités ne peuvent vivre qu'à travers des rites, des gestes dans lesquels on se reconnaît. La parole ne suffit pas, la raison encore moins.

Actualité : si les religions semblent obsolètes quand on réfléchit à l'absurdité de leur contenu, elles sont impossibles à déboulonner parce qu'elles racontent à l'humanité ce qu'elle a envie d'entendre, qu'elle enchante la vie et même, piège ultime, la mort.

Bref, si l'on peut penser que les religions sont des croyances absurdes dont il faudrait débarrasser l'humanité, on est néanmoins forcé de constater qu'il n'existe pas de société humaine sans religion. Hélas?
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Une promenade complète au milieu des Dieux de tous temps et de tous horizons, des principales religions, croyances, philosophies spirituelles. On y découvre le rôle du religieux pour l'espèce humaine au fil des siècles. Un chemin qui pousse à la réflexion et au questionnement sur notre propre conception, sur la place de notre propre spiritualité. Passionnant !
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Le déphasage entre discours et conduites, qui ne date pas d'hier et ne finira pas demain, suscite dans notre "communauté internationale" un effet tragi-comique, tels ces films mal doublés où la bande-image fait des niches à la bande-son. L'acteur est un schizo de bonne foi. Le spectateur en rit, sûr que cela n'arrive qu'aux autres. Mais le moment venu, il sera sujet au même décalage. Le républicain français à chapeau melon, qui vantait l'égalité de tous devant la loi en privait sa moitié féminine sans mauvaise conscience aucune, et ce chantre de l'Égalité promouvait tranquillement l'inégalité dans l'Empire (le statut de l'indigénat distinguait entre sujets et citoyens). Tel apôtre des droits de l'homme, 'globe-trotter' infatigable, fera spontanément l'impasse sur les violations commises par sa communauté de référence. Lui fait-on remarquer cet angle mort sur son écran-radar qu'il sursautera : "On ne peut pas comparer." Avec les nôtres, c'est toujours autre chose. La juste réciprocité s'arrête où l'intérêt et l'affect commencent.
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La fondation anhistorique des Droits de l'Homme, sans l'appui d'une mémoire, postule à l'assentiment de tous les êtres doués de raison. Elle semble neurologiquement optimiste, et son caractère praticable, en-dehors de nos amicales académiques, laisse à 'désirer'. La lénifiante proposition fait un discours bienvenu dans un colloque, mais en vain cherchera-t-on une personnalité collective qui ait transformé pareille apesanteur en moteur. Les adhérences et les attachements paléo-limbiques, point trop n'en faut, certes, mais à ne rien leur concéder du tout, on leur prépare de redoutables retours en force. Le réalisme du surréel n'ayant pas droit de cité où s'affaire la raison instrumentale, "l'agir communicationnel" continuera de jargonner en rond, via débats, articles et antithèses. Pendant ces travaux conventionnels, le délitage de l'artefact juridique continue, et les affaires aussi. Ainsi l'UE glisse-t-elle, avec ces valeurs communes trop communes, dans les bas-côtés de l'Histoire.
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Un espoir : si 'l'interprétose' est la névrose propre à l'exégète, elle n'a rien d'incurable. On a vu des personnes fort atteintes qu'a requinquées une plongée dans les villages de la 'Mother India'. Une visite à "la mère de toutes les religions" est à conseiller aux 'addicts' prudes du Logos. Rien de tel, pour re-synthétiser nos analysants, que la fête des lumières à la fin de la mousson, ou la procession du char vishnouiste, avec le luxe de couleurs et d'odeurs propres aux mela et yatra, les fleurs et les nourritures, les bijoux et les danses, Éros et Thanatos joyeusement embrassés. Voir les servantes du dieu Shiva s'incliner devant le linga-yoni du seuil et les nymphes aux seins rebondis des Kama-sutra de pierre rappelle à nos esprits d'éternels écoliers qu'il est des avenues vers le divin moins escarpées et plus fleuries que les défilés gris du signifiant.
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la culture, c'est le vol, puisque nous vivons tous d'emprunts autant que d'héritages. De branchements nouveaux autant que de ressourcements. Reste que nous sommes tous des incardinés involontaires, les 'malgré nous' d'une filiation. En Irlande, où une recrue s'avouant athée s'est vue demander par son caporal s'il était un athée catholique ou un athée protestant, on ne risquera pas de trouver un presbytérien membre de l'IRA ou un catholique défilant avec les orangistes. On ne démontera et dénoncera jamais assez "l'illusion substantielle", cette assignation à résidence qui rend chaque individu prisonnier de son ethnie ou de son dieu.
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L'appartenance confessionnelle cimente un groupe humain comme ne le fait pas la science, et le sépare de son voisin mieux qu'un conflit d'intérêt. Chaque canton se serre les coudes, en face à face avec son rival. Solidarité entre nous, animosité envers eux, sont le pile et le face d'un travail sans fin d'immunisation collective. Impossible de faire éprouver aux miens "la douceur d'être inclus" sans infliger à d'autres la douleur d'être exclus. Ce chaud-froid, ce blanc-noir des identités à la fois vivifiantes et mortifères, nos professions de foi humanistes les récusent, mais aucune culture n'y échappe sur la durée, qu'elle ait un Dieu, plusieurs ou aucun.
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