Vous marchez sur nous, je ne sais pas si vous savez. Non je crois que c'est quelque chose que vous avez oublié. Vous vivez de nous, nous sommes le prix de ce que vous êtes, vous ne vous posez pas la question. Vous savez bien pourtant que toute chose a un prix, que c'est comme ça que marche le monde.
C'est toute la laideur qui ressort, dans un crime un procès, celle qui est partout autour, celle de ceux qu'on appelle les témoins, qui n'ont rien fait qui ne font jamais rien, qui sont là les bras ballants, le coupable à côté c'est presque un saint.
Ca ne plait pas à tout le monde, ca ne plait pas au monde que les coupables soient comme les victimes, ce que voudrait le monde c'est une race à part qui serait la culpabilité toute entière, ca se verrait dans le corps et l'âme, ca ne ressentirait rien un coupable. Ce que veut le monde ce sont des coupables qui ne lui ressemblent pas , qui lui disent que lui le monde n'est pas coupable, c'est à ca que servent les coupables.
(pp.42-43)
Contrairement à ce qu'il prétend, le capitalisme ne rémunère pas le risque. C'est pour ca qu'il le délègue. Il le délègue à ceux qui sont perdants avant d'être vaincus.
(p.58)
Un homme doit payer pour tous les hommes. Ca ne résout rien puisqu'il n'y a pas de solution mais ca doit advenir, on n'y peut rien, ni celui qui tue ni celui qui est tué.
J'ai tué la vieille mais j'aurais pu tuer n'importe qui comme j'aurais craché au visage de n'importe qui . Il n'y a pas d'innocents.
(pp.29-30)
Nous sommes le prix de ce que vous êtes.
Sacré ils disent sans savoir ce qu'ils veulent dire. Si c'était sacré ce ne serait pas comme ca que se passerait l'existence. Si c'était sacré on n'aurait pas la vie qu'on a. Si c'était sacré la vie on sentirait à quoi ca oblige. Ca obligerait tous les hommes tout le temps, le sacré, si la vie l'était comme ils prétendent.
(pp.50-51)
Il est un personnage insignifiant. C'est le psychiatre qui le dit...
(p.73)
Il faudrait s'intéresser à tous les actes qui mettent dans un état spécial qui font qu'on arrête de penser.
Ce monde d'égalité et de justice, ce monde de délicatesse et de bon goût, ce monde d'intelligence et de livres, votre monde, qui ne sera jamais le nôtre, celui en dessous duquel nous vivons, celui qui se nourrit de nous.
(p.122)