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EAN : 9782213635781
305 pages
Fayard (16/01/2008)
2.58/5   25 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Fayard, Noir - 01/2008)


Dans les jardins du Palais-Royal, une jeune femme oublie un document sur une chaise. Le narrateur l'aurait bien suivie pour le lui remettre, trouvant là un prétexte idéal pour entamer la conversation : Mais un homme s'en empare et disparaît. Rien d'extraordinaire sauf que, quelques jours plus tard, la mystérieuse inconnue entre au gouvernement et fait parler d'elle...
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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N°305 – Juillet 2008

QUAND LES BROCHETS FONT COURIR LES CARPESJean-Louis DEBRE - Editions FAYARD NOIR.

D'ordinaire je prise peu les écrits des hommes politiques, mais la perspective de lire un roman policier autant que la citation de Talleyrand à laquelle cet ouvrage emprunte son titre était quand même une incitation à la lecture. Et puis ce n'était pas de grandes idées généreuses brassées à longueur de pages, dans le seul but d'appâter l'électeur... avec la ferme intention de ne jamais les mettre en pratique!

Il s'agit d'une fiction, quand même largement inspirée par la vie politique immédiate où les personnalités politiques de gauche se retrouvent, au nom de l'ouverture et de la rupture, dans un gouvernement de droite, à des postes ministériels. D'emblée le narrateur se présente, écrivain égaré dans l'éducation nationale, sans doute pour des raisons alimentaires, on sent bien qu'il n'a pas grand chose à y faire et s'en échappera à la première occasion. Il croise donc, dans les jardins du Palais-Royal, une femme énigmatique et envoûtante qui, dans le grand chamboulement politique qui suit les élections présidentielles, devient Secrétaire d'État, malgré son passé gauchisant, lui offre ses services et, à la suite de circonstances qui ne se rencontrent que dans les romans, devient son chef de Cabinet, son confident, son mentor... J'aime leurs relations en demi-teinte, à la fois quasi amoureuses et empreintes de respect mais aussi hostiles et mystérieuses parfois.

Tout pourrait aller pour le mieux pour cette jeune femme si elle n'était soudain rattrapée par son passé. Jeune militante gauchiste, elle a rêvé de détruire cette société bourgeoise que, ministre, elle souhaite maintenant consolider pour affermir sa position et satisfaire ses ambitions. Mais ses anciens amis veillent sur cet avancement et comptent bien profiter d'une situation unique, usant sans vergogne du chantage, de la délation, de l'intimidation, des manipulations, de la trahison, de l'infiltration, pour faire avancer leurs idées. Et tant pis si, accessoirement, il y a enrichissement personnel, magouille et trafics en tous genres...

Dès lors, ce chef de cabinet, dont le rôle était au départ d'écrire des discours, devient une pièce maîtresse de ce puzzle où « sa » ministre se débat, entre ses anciennes convictions, sa volonté d'avenir et les turpitudes ambiantes. Il pénètre sans s'en apercevoir dans un univers qui lui était inconnu, bien loin de celui du modeste enseignant qu'il était jusqu'alors. C'est que, trop candide, trop honnête ou trop respectueux de la vérité, il cherche à protéger « sa »  ministre, mène sa propre enquête, se révèle un fin limier mais aussi et peut-être surtout, une victime. Mais voilà, les menaces se précisent et la déstabilisent, des morts suspectes viennent compliquer une situation délétère où elle semble se noyer. Finalement, les choses et les protagonistes de cette intrigue reprendront leur vraie place, mais lui, de plus en plus étranger à tout cela sent la situation lui échapper, tandis qu'à l'extérieur les choses suivent leurs cours normal. Non décidément ce monde n'est pas fait pour lui!

L'occasion est trop belle pour l'auteur de se livrer à une critique sans complaisance du microcosme qu'il connaît bien, surtout l' Assemblée Nationale évidemment, les petites et les grosses ficelles du métier de d'homme politique faites d'alliances, d'influences et de retournements, de palinodies parfois, d'esquisser des silhouettes et des personnages, de distiller des aphorismes bien sentis, mais aussi, et peut-être surtout, de dénoncer les petits travers, les illusions et compromissions propres à la condition humaine. L'auteur se pose en spectateur privilégié de l'ambiance actuelle, exceptionnelle et paradoxale dans l'histoire politique de notre pays, mais aussi de cette volonté éternelle qu'à l'homme de prendre le pouvoir pour assurer sa promotion personnelle, même si pour cela il doit trahir ses convictions... Et on sent bien qu'il est à son affaire!

C'est un roman passionnant qui se lit facilement, bien documenté, surtout en matière d'investigations policières et plein d'annotations culturelles où se lit tout l'amour que l'auteur porte à Paris. On sent aussi tout le plaisir que l'auteur prend à l'écriture. Il tient son lecteur en haleine jusqu'à la dernière ligne!


© Hervé GAUTIER – juillet 2008.http://monsite.orange.fr/lafeuillevolante.rvg 

Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Jean-Louis Debré écrit ici son deuxième roman après « Les pièges » paru en 1998.

L'intrigue se passe dans les couloirs du gouvernement. Point de révélations tonitruantes, point d'insinuations équivoques dans ce roman. Certes, le paysage politique (un Président qui entretient des rapports plus qu'étroits avec la presse, qui pratique une ouverture calculée avec le camps adverse laminé après la défaite de son « héroïne »…) rappellent évidemment un autre contexte..

Mais ici les personnages principaux sont tous des « second couteaux » moins connus du grand public , le reste n'est qu'ombre furtivement évoquée de temps en temps.

Ici, les chefs de cabinet rêvent de devenir directeurs de cabinet, les parlementaires s'allient pour mieux se trahir ensuite, on se jauge à la voiture de fonction, à la surface de son bureau, à son revêtement de sol (moquette ou pas moquette, là est toute la question !), on rêve d'avoir « l'interministériel » sur son poste de téléphone…

C'est cet univers là que dessine Jean-Louis Debré. Avec lucidité, intelligence et distance, mais jamais d'amertume ni de réquisitoire. Et c'est ce que j'ai apprécié dans ce livre.

La description d'un milieu régi par les ambitions personnelles, les délations calculatrices, les ragots, les cancans qui se colportent cupidement, les complots qui se fomentent. On n'est plus à l'Assemblée, on est à la Cour du Roi.

Quant à l'intrigue, elle se laisse lire. J'avoue ne pas m'y être beaucoup laissée prendre. J'ai préféré m'intéresser au parcours de cette jeune Secrétaire d'Etat qui va se laisser véroler par un système dont on s'extirpe trop difficilement pour rester en paix avec sa conscience («… faire de la politique, cela veut surtout dire exister, attirer l'attention des commentateurs. S'imposer dans le monde politique, c'est être cité ou répondre aux questions des journalistes dans les émissions du matin, à RTL, par exemple ; c'est bénéficier d'un accès facile à la télévision, avoir sa marionnette aux Guignols de Canal +… Je dois m'imposer dès maintenant dans le nouveau paysage politique, demain il sera trop tard : une nouvelle génération aura pris la place. » « J'ai un projet immédiat : publier un livre d'entretien avec un journaliste… J'ai tout préparé, les questions, les réponses… Marie nous dénichera un journaliste pour coller son nom à la couverture. »), et surtout à celui d'Olivier, professeur de français devenu rédacteur de discours puis chef de cabinet, qui se laissera bien malgré lui entraîner dans un milieu inique et sans morale
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Hum... bof. Voilà ce que j'ai envie de dire ! Sous couvert d'une intrigue politique concernant une nouvelle secrétaire d'état, symbole de l'ouverture du nouveau Président de la République, Jean-Louis Debré nous fait découvrir une partie du monde politique et de ses dessous. Aucune révélation inédite, plutôt un ensemble de choses que l'on sait déjà ou dont on se doute...

Jean-Louis Debré a une écriture fluide. Mais j'ai trouvé ce récit un peu trop pédagogique, un peu trop explicatif. A travers les yeux d'Olivier, ce professeur découvrant les turpitudes du monde politique, nous découvrons méthodiquement une partie des dessous de la politique. C'est un peu trop une démonstration, un amalgame de lieux communs et autres révélations (non fracassantes, je vous rappelle) sur la politique française. Comme si l'auteur avait une liste de choses à dire sur ce sujet et qu'il a essayé de poser une histoire dessus... Cette histoire ne m'a pas convaincu plus que cela, malheureusement. de plus, le peu d'amour évoqué dans ce roman m'a paru décrit de façon bien froide... Dommage !

Par contre, les passages où certains des personnages partent dans de grands discours passionnés sur la politique et le fonctionnement de l'Etat français sont très bien écrits, intéressants et très prenants car très passionnés pour la non-curieuse de politique que je suis !

Un avis donc pas très enthousiaste sur ce roman que j'ai lu plus par curiosité que par envie !
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C'est avec un certain plaisir que j'ai découvert "Quand les brochets font courir les carpes", troisième romans policiers du même auteur que je lis.

On y rencontre Olivier , un jeune candide, professeur de collège rêvant de devenir écrivain. Il commence à se faire un roman après avoir croisé une jeune femmes dans les jardins du Palais Royal.
Les élections présidentielles viennent d'avoir lieu, notre héros découvre que l'une des secrétaires d'état , Claire Brégançon, est la jeune femme du Palais Royal. Ses tentatives pour la rencontrer aboutissent. Embauché pour écrire ses discours, il sera nommé chef du cabinet.
Les politiques ne sont pas seuls, ils ont aussi un entourage (famille, amis, relations diverses) dont certains membres souhaitent bénéficier de retombés de leurs mises en lumière. c'est le cas De Claire, ancienne gauchisante devenue secrétaire d'état dans un gouvernement de droite. Notre jeune candide essaiera de la protéger.

Malgré deux décès suspects (un assassinat et un accident ?) dans son entourage, la secrétaire d'état sera confortée dans son poste. Quant à Olivier, trop naïf ou trop honnête, il sera remercié et retournera au collège.

Même si ce n'est pas un très grand roman policier, loin s'en faut, il est bien écrit, agréable à lire.
En conclusion on passe un bon moment de lecture.




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J'avais lu "Le curieux" dans les années 80, et j'avais aimé. Je m'étais dit: "Un politique qui écrit du polar, original, et en plus, plaisant à lire".
On aurait pu penser que l'auteur allait s'affirmer au fil du temps et des années et nous sortir quelque chose de "punchie", d'abouti, de fini.
Que nenni!
Je pense qu'un pêcheur -à la ligne pas devant l'Eternel- prend plus de plaisir à tenter de remonter des brochets et des carpes, qu'un lecteur ou une lectrice à lire ce livre.
Certes, on peut prendre plaisir - je me répète- à se délecter des rivalités internes et politiques, à tous les niveaux de l'Etat, mais de nos jours, qui n'en a pas conscience.
Donc reste l'histoire policière.
Je l'ai cherchée, et je ne l'ai pas trouvée. Je parle côté "intérêt", saveur, tenu en haleine, plaisir de lecture. C'est téléphoné, sans surprise, et l'on rentre dans certain ministère plus facilement que dans un moulin.
La seule chose qui m'ennuie, c'est que je classe mes polars par ordre alphabétique, et que ce Debré est juste après les "Dard".
Not the same!
Mais comme je suis têtu, et je voudrais me faire une opinion peut-être définitive sur cet auteur, j'ai également acheté "Meurtre à l'assemblée", qui traiterait des rapports entre la politique et la police.
Hum...hum...
je demande à voir. Enfin, à lire...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le patron de la criminelle poursuit la lecture du rapport du médecin légiste, regarde les photos en couleur du cadavre: rien de bien original pour lui. Si la Crim a été saisi de l'enquête, c'est qu'il apparaît clairement que le décès n'est pas survenu à l'endroit où le cadavre a été découvert.
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- C'est votre version, je vous remercie de m'en avoir fait part. Quant à moi, je n'ai pas l'intention de m'accabler. La version de mon excellent avocat me convient. Nous avons eu la conversation que vous désiriez avoir avec moi. Nous n'avons plus rien à nous dire. Je vous demande de quitter au plus vite ce bureau. j'espère ne plus jamais avoir à vous rencontrer. Au revoir, Monsieur.
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- Ne vous inquiétez pas , je ne témoignerai pas contre vous. Tout ce que j'ai vécu à cause et grâce à vous sera la trame d'un roman que je rêve depuis longtemps d'écrire. J'aurai appris à votre contact que, si les brochets font effectivement courir les carpes, celles-ci ont bien meilleure mémoire que ceux-là !
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Vidéo de Jean-Louis Debré
Echange entre l’ancien président de l’Assemblée nationale et Xavier Fos, président de stratégies françaises. Jean-Louis Debré répond à de nombreuses questions, dans un grand entretien. Quels sont les personnalités saillantes de la lignée de Jean-Louis Debré (Jacques, l’arrière-grand-père, Simon, le grand-père rabbin, Michel, le père premier ministre) ? La Vè République est-elle en danger ? Celui qui vient d’écrire « Quand les politiques nous faisaient rire » aux éditions Bouquins, analyse l’autodérision, le comique présidentiel, les lapsus célèbres et raconte de nombreuses anecdotes vécues. Xavier Fos interroge Jean-Louis Debré. Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur raconte les attentats de 1995 (RER St Michel et suivants). Xavier Fos, président de stratégies françaises fait l’interview du président du Conseil constitutionnel de 2007 à 2016. Jean-Louis Debré imite Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac. L’auteur du « Dictionnaire amoureux de la République » évoque des souvenirs du « perchoir » de l’Assemblée nationale. Jean-Louis Debré reçoit le club stratégies françaises au théâtre de la Gaité Montparnasse. Quels sont les conseils que donne Gaston Deferre au jeune député Jean-Louis Debré ? Pourquoi Bernadette Chirac était furieuse après une sortie au restaurant avec Jacques Chirac à St Tropez ? Jean-Louis Debré évoque le président François Hollande et son sens de l’humour. L’auteur de « Quand les politiques nous faisaient rire » explique pourquoi il a adapté pour le théâtre « Ces femmes qui ont réveillé la France » avec Valérie Bochenek. L’acteur de théâtre commente l’élection présidentielle de 2022. Pourquoi ce choix de 20 femmes qui ont défié l’ordre établi pour faire entendre leur voix ? Jean-Louis Debré va-t-il faire du cinéma ?
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