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EAN : 9782915830644
163 pages
L'Echappée (14/04/2012)
3.45/5   10 notes
Résumé :
Les zones pavillonnaires, affublées à l’occasion du joli nom de lotissement, envahissent inexorablement les abords des villes et des villages, selon un modèle administratif et économique qui, indifféremment du lieu, se reproduit à l’identique. Elles incarnent un idéal et un mode de vie fondés sur l’aliénation désirée. L’obsession de l’hygiène et de la sécurité, le culte de la marchandise et de la propriété privée ont remplacé les solidarités et la culture de résista... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre engagé, carrément partisan même, mais les idées et théories qui y sont développées sont intéressantes et méritent clairement le détour…
Son idée principale est la suivante : la disparition de la conscience de classe prolétaire serait conséquence directe de l'embourgeoisement de la dite classe, par le truchement notamment du rêve pavillonnaire. Ce mode de vie idéal (et idéalisé à profit), mènerait à l'infantilisation, mais aussi à l'aliénation d'une population qui, pour assouvir ce fantasme, s'endetterait jusqu'à la soumission volontairement acceptée. Rien que ça ! C'est énorme non ? Et pourtant, malgré le jusqu'au-boutisme de l'auteur, des questions se posent…
Quelles sont-elles ? L'endettement des ménages, « qui maintient les emprunteurs dans une dépendance profonde et les met à la merci des organismes de crédit », paupérisation… La mort annoncée d'une architecture novatrice et inventive au profit de la tristesse et de la monotonie. « Si on vous fait travailler avec un modèle industrialisé et répétitif, utilisez un seul élément et numérotez le de 1 à 3000 sur la façade [] l'avenir de l'architecture n'est plus architectural » disait Jean Nouvel. La dépendance automobile qui s'accroît, avec une logique d'urbanisation adaptée...
C'est un essai qui fait un peu peur, avec ses constants pessimistes et inexorables. Mais c'est aussi un essai qui trouble et révolte quelque peu avec l'image véhiculé au fil des pages d'un « banlieusard » lobotomisé, réduit à l'acceptation de son sort, ne trouvant comme échappatoire que la dépression. Il y va fort tout de même Jean-Luc Debry !
Il faut attendre les dernières pages pour comprendre que c'est un livre-électrochoc que désire nous livrer là l'auteur, car sa plus grande crainte, c'est le manque de réaction, « la torpeur ambiante ». On se réveille toujours d'un cauchemar a t-on envie de lui répondre, le mieux est de le faire doucement, et d'autres auteurs, tel Fanny Taillandier dans Les Etats et Empires du Lotissement Grand Siècle, s'en font déjà l'écho...
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critiques presse (1)
NonFiction
22 juin 2012
À trop forcer les traits caricaturaux d’une société pavillonnaire d’employés de bureau, l’auteur perd de vue le pavillon lui-même.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dans La Fatigue d'être soi, le sociologue Alain Ehrenberg explique que la dépression est la démocratisation de la mélancolie, alors qu’elle était à l'origine réservée à certains privilégiés. Selon lui, le culte de la performance nous laisse seuls face à la dépendance créée par les conditions sociales nécessaires à sa diffusion et conduit à la dépression. Mais au-delà de cette analyse, nous pouvons soutenir que ce symptôme est une expérience humaine de grande qualité, sans doute la dernière possible. Il s'agit d'une manifestation vitale que l'on peut opposer à la bonne humeur obligatoire si chère à Dysneyland. Au paradis du libéralisme, on sourit toutes dents dehors, on est heureux de son sort et gentiment égotiste, entre soi. le dépressif fait tache, il gâche la fête. Son entêtement à ne pas jouer le jeu est comme un coup de griffe port à la grande toile peinte qui, descendue des cintres à grand renfort d'effets de foule, garnit le fond de la scène et masque le mur terne des coulisses. C'est cette manière de "ne pas être", de ne pas être en accord avec les masses qui le rend insupportable. Imaginez dans le Moscou de la belle époque de l'URSS, lors du grand défilé du 1er Mai, ou à Munich lors des cérémonies nazies, un type, un seul, qui n'aurait pas été heureux d'être là et qui faisait la gueule, l'aurait montré trop ostensiblement. Il aurait eut toutes les chances d'être déporté dans un camp spécial et traité en conséquence. L'injonction du bonheur illumine l'optimisme obligatoire. Aucun nécessiteux ne sera toléré. En toute occasion, en tout domaine, culturellement, culinairement, physiquement, touristiquement, érotiquement, il faut pouvoir témoigner du bonheur de vivre en ces temps où la performance est le signe le plus probant de l'existence. Le moindre manquement menace le bien fondé de ses diktats.
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Bien que répondant au même souci de fluidité marchande que le réseau ferroviaire, les autoroutes ne créent ni culte ni rituel et ne nourrissent aucune légende, aucune imagerie. Personne ne fabrique un modèle réduit de réseau routier dans sa cave, comme certains passent leur temps, leur énergie et leur argent à le faire avec le chemin de fer.
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"l'appartenance au prolétariat n'est pas une question de salaire", mais repose sur une conscience sociale et historique. Notamment dans le refus, ou dans l'incapacité structurelle, de confondre les intérêts du travail et ceux du capital. A l'inverse, l'appartenance au monde de l'employé repose sur le principe de l'adhésion inconditionnelles aux codes de la consommation, du spectacle et de la soumission.
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Il s'agit d'une civilisation au sein de laquelle l'individu, quelle que soit la réalité de sa condition sociale, est appelé à construire sa vie en fonction de son mode de consommation; Ainsi, il devient lui-même une marchandise, consumé par un rêve fabriqué hors de lui.
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"Marché bio" et "commerce équitable" trouvent leur place en tète de gondole dans la grande surface où la famille pavillonnaire fait ses courses. Ces produits flattent les inclinaisons pseudo-éthiques d'une catégorie sociale désireuse d'affirmer son identité par une posture revendiquée, dans l'acte même de consommer de la "santé, du "juste" et du "bon". Dans les écoles de commerce, cela se nomme vulgairement un créneau...
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