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EAN : 9782707345783
176 pages
Editions de Minuit (05/09/2019)
3.24/5   590 notes
Résumé :
Il était temps de devenir propriétaires. Soucieux de notre empreinte environnementale, nous voulions une construction peu énergivore, bâtie en beaux matériaux durables. Aux confins de la ville se tramaient des écoquartiers. Notre choix s'est porté sur une petite commune en pleine essor. Nous étions sûrs de réaliser un bon investissement.
Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l'éch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (125) Voir plus Ajouter une critique
3,24

sur 590 notes
Sans intérêt ! Présenté comme une irrésistible satire de la vie des bobos en résidence écologique, ce livre n'est rien de plus que le récit poussif d'une embrouille entre voisins. Ennuyeux, prétentieux, je m'interroge sur les critères qui ont valu à ce « roman » d'être publié. Quelles réflexions suscite-t-il ? Quelles émotions déclenche-t-il ? Quelle opinion défend-t-il ? Aucune. le néant. La promiscuité pavillonnaire pouvait être le prétexte à une comédie cruelle, à la limite de l'étude anthropologique. Raté. D'autres écrivains plus inspirés s'en chargeront. Et s'il fallait se passionner pour la déprime du citadin emporté par la fièvre verte, autant lire « Sous le compost » de Nicolas Maleski qui, à défaut d'être transcendant, était original dans son usage de la langue. D'ailleurs, l'auteure tournant en rond, s'essaye au polar dans les cinquante dernières pages et on se dit que, ça y est, ça va enfin décoller cette histoire, que toutes ces élucubrations de couples adultérins, de mères de familles névrosées, de pères qui virent leur cuti, avaient pour but de brouiller les pistes et de nous emporter dans une intrigue plus subtile. Même pas ! Un crime qui n'en est pas un. Un mobile qui n'en est pas un. Un suspect qui n'en est plus un. Comme disait ma grand-mère, tout ça finit en eau de boudin. Pour vous donner une idée du niveau, l'auteure décrète que son héroïne, dans son jardin, cultive des soucis (les plantes). S'en suivront des métaphores télescopées, des allusions poisseuses et des bons mots réchauffés. Je referme ce bouquin avec le sentiment d'avoir été trompée sur la marchandise et de ne pas être compatible avec Les Éditions de Minuit qui se complaisent à faire des montagnes avec des riens du tout.
Bilan : 🔪🔪
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Après avoir apprécié le premier roman de Julia Deck, Viviane Elisabeth Fauville, il était logique de découvrir Propriété privée. Pas de déception, on retrouve ce ton sarcastique sans en avoir l'air, cette ironie douce-amère et l'art de construire une intrigue sur des détails qu'on aurait tort de considérer comme insignifiants.

Le décor est une zone semi-urbaine, un petit lotissement, on dit plutôt une résidence pour faire plus chic, où se crée une communauté un peu forcée, et rapidement chahutée par la promiscuité.

Il faut dire que le couple idéal présenté au départ dévoilera ses failles peu à peu. de chat crevé en pelouse dévastée, au gré des alliances mouvantes, le drame finira par arriver.


Ça se lit comme un thriller , avec un crescendo jubilatoire, et l'on est pas loin de l'ambiance de Desperate Housewives. Espionnage domestique et médisance argumentée viendront à bout du processus.


Même impression que dans le premier roman de Julia Deck, dont les personnages sont à la fois odieux et attachants, et l'humour ravageur.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Une tornade ce livre !
Lu d'une traite, Julia-Deck y explore avec talent les inconvénients et les avantages de devenir propriétaires aux confins de la grande ville , où poussent les écoquartiers , mais pas que ...

La narratrice et son mari choisissent une petite commune en plein essor , tout à faits sûrs de réaliser un bon investissement .
Elle est urbaniste, lui dépressif: la cinquantaine, suivi par une psychiatre.

Les voisins : les Lecoq , Durand - Dubreuil, Benani, Taupin , y sont si heureux!
Une maison, un jardin aux portes de Paris , du vert , du neuf, de l'espace, des énergies renouvelables.
Que demander de plus ?
Las! Rien n'est simple .
Le rêve s'effondre , les voisins sont inquisiteurs, bruyants, moqueurs .
Le couple s'épuise ...

L'apparence lisse s'effrite , les travaux s'éternisent , un chat est retrouvé tripes à l'air dans l'allée commune.
L'enfer se déclenche avec un micro - short....
Qui est coupable ?
Qui les mène en bateau?
L'auteure instille subtilement par petites touches l'absurde et la paranoïa .

Elle fait voler en éclat les couples bobo et les joies inimitables du voisinage .

Détails révélateurs, conversations anodines, dialogues ciselés, non- dits , on grince des dents, on sourit ....jaune.

Le ton est acerbe et direct , les phrases courtes.

La satire sociale féroce à l'allure de thriller domestique «  explosif »d'une habileté redoutable tient le lecteur en haleine ..

Implacable, caustique , cynique et cruel!


Les maux et difficultés d’aujourd’hui !



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Les Caradec, un couple de quinquagénaires parisiens décident de déménager et surtout de devenir propriétaires d'une maison. Elle travaille dans l'urbanisme, lui soigne sa dépression et ses troubles compulsifs. Tous deux très discrets, modernes, urbains, choisissent une grande banlieue dotée des commodités et surtout du RER et au milieu de la verdure.

Leur maison confortable, énergie renouvelable, vendue sur plan mais mitoyenne. Et oui vous avez lu le mais ? Tout est dans ce mot. Les Caradec s'installent font connaissance avec leurs voisins, profitent de la nature et de leur tranquillité jusqu'à l'installation de leurs voisins les plus proches.

Vous le connaissez tous ce voisin sans gêne qui se gare devant chez vous, s'essuie les pieds terreux sur votre paillasson, met la musique ou la télé à un niveau sonore qui fait que vous vivez chez lui. Vous avez la maison et la promiscuité.Vous vous rendez compte que si les fenêtres restent ouvertes il faut parler à voix basse, dans le jardin, vous entendez la vie des autres. Mais il est trop tard.

La farce ne fait que commencer. Ces habitants vont aller très loin dans les incivilités et autres réjouissances jusqu'à la disparition d'une voisine.

Imaginez un collègue ou un ami vous racontant comment son projet tombe à l'eau, sa famille explose et votre petite voix sous susurre qu'il y a plus malheureux que vous et qu'en fin de compte tout ne va pas si mal dans votre vie et vous aurez le ton de l'auteure.

Lisez l'histoire des Caradec, un style vif, pétillant, cruel, réaliste et vous resterez locataires !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Ah là là ! Etre propriétaire n'entraine que des problèmes ! Ce n'est pas la narratrice de ce roman qui me contredira. Enfin, nuançons : être propriétaire dans un nouveau quartier avec de nouvelles familles « bobo », cela ne peut poser que des problèmes. Sous leur apparence très conviviale, très « soyons amis et tutoyons-nous », ils cachent bien leur jeu.

Les Caradec s'installent donc dans cet endroit à la lisière de Paris. Monsieur est malade, genre dépression profonde accompagnée de troubles mentaux, et ne supporte plus se déplacer. Madame (la narratrice) est architecte et travaille souvent chez elle. Les voilà donc dans l'impasse, cultivant les soucis.
Commérages, regards en biais, chuchotements entendus font vite place à poussière effroyable, chat crevé, et disparition. La police s'en mêle et tout s'emballe.

J'ai passé un bon moment dans cette rue où règne l'hypocrisie la plus totale. L'intimité y est difficile, et la moindre petite scène de ménage se partage. Et pourtant, il se cache encore des secrets…
Cela fait du bien de côtoyer des gens tordus, cela détend, je trouve. Je parle des personnages de fiction, cela va sans dire !
Si le ton employé m'a quelque peu gênée (il me donnait l'impression de ne pas pénétrer dans l'esprit des gens ni même dans celui de la narratrice, mais cela est totalement voulu par l'auteure, je suppose), j'ai quand même apprécié vivre quelques jours au côté de cette espèce particulière qu'on ne rencontre pas qu'à Paris !
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critiques presse (4)
LeJournaldeQuebec
18 novembre 2019
Une lecture dont il serait dommage de se priver. Parce qu’elle est souvent amusante, et parce qu’elle nous aidera peut-être à apprécier vraiment nos voisins !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaCroix
17 octobre 2019
Il plane sur Propriété privée des ombres délicieusement inquiétantes. S’y plonger s’apparente à contempler ces photos de familles, couleurs passées et visages flous, où les sourires affichés pourraient dissimuler quelques colères intimes et drames collectifs.
Lire la critique sur le site : LaCroix
NonFiction
04 octobre 2019
Mêlant satire sociale et polar subtil, Julia Deck tient son lecteur en haleine et en joie avec les difficultés qu’il y a à vivre ensemble aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Actualitte
01 octobre 2019
Julia Deck chatouille, pique et frappe là où ça fait vraiment mal. On rit jaune, on grince des dents et on ressent un peu de gêne, un peu de honte.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
A la belle époque, les forains exhibaient des fauves sur la place, et les riverains se plaignaient des rugissements que poussaient la nuit les bêtes en cage. Un siècle plus tard, c'était de tout autres fauves qui sévissaient sur la zone, gîtant toujours dans des cages, mais cette fois d'escalier. Ils s'y adonnaient à divers trafics , au vif mécontentement de l'humble population qui vivait là parce qu'elle n'avait pas les moyens de partir.
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C’est là que nous avons aperçu le gros rouquin. Il venait de franchir la haie qui nous séparait du jardin mitoyen. D’abord il s’est contenté de raser le sol, flairant l’herbe, nous observant l’observer de biais. J’ai ouvert la porte-fenêtre et je me suis accroupie pour l’appeler avec des petits bruits de langue. Il s’est approché avec méfiance, puis il a 17 fini par venir se frotter à mes jambes tandis que je lui chatouillais le cou. Le gros rouquin a pris ça comme une invitation à visiter la maison. Tu as aussitôt objecté. Tu as déclaré que s’il entrait une fois, il serait là toujours, et que si je n’y trouvais encore rien à redire, je n’allais pas tarder à voir ce que j’allais voir. J’ai continué à lui gratter le ventre. Je n’avais que faire de tes prédictions. p. 17-18
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INCIPIT
J’ai pensé que ce serait une erreur de tuer le chat, en général et en particulier, quand tu m’as parlé de ton projet pour son cadavre. C’était avril déjà, six mois que nous avions emménagé. Les maisons neuves rutilaient sous le soleil mouillé, les panneaux solaires scintillaient sur les toits, et le gazon poussait dru des deux côtés de l’impasse. Tu m’avais accompagnée à l’extérieur pendant que je rempotais les soucis sous la fenêtre de la cuisine. Les feuilles s’ébattaient entre mes mains gantées, et parmi elles les bourgeons gonflés à bloc, prêts à éclater sous la puissance des fleurs.
Tu avais réfléchi à tous les détails pour occire le gros rouquin. Comme tu les exposais tranquillement, adossé à la porte d’entrée, j’ai continué de creuser la terre sans répondre. Sans doute ruminais-tu sous le coup de la colère, et tes mots n’auraient-ils pas plus de conséquence que lorsque tu t’emportes sur la cuisson de la viande ou l’accumulation de calcaire au bord de la douche. J’ai tassé la terre, étalé les racines au fond du trou. Je me suis dit que tu parlais par provocation. Que si tu avais la moindre intention de passer à l’acte, tu aurais insisté pour rentrer à l’abri des oreilles indiscrètes. Tu savais très bien qu’ici, rien ne demeurait caché. Oui, c’étaient des mots gratuits pour semer le doute, agiter l’air.
Plus tard, quand nous sommes allés nous coucher, j’ai tout de même repensé à ton idée de tuer le chat. Je me suis demandé si je serais capable de sortir la voiture du parking de l’Intermarché et de rouler jusqu’à la zone artisanale pour acheter du produit antinuisible. De me garer au sous-sol de Leroy-Merlin, consciente que j’avais en tête un meurtre, pire, un assassinat. De prendre l’escalator vers le premier étage, d’interroger habilement le vendeur afin de sélectionner le produit le plus adapté à notre projet, comme s’il s’agissait de vulgaires chaussettes au Monoprix. Je me suis demandé à quel instant le meurtrier en puissance se transforme en assassin effectif, et si j’aurais le courage de traverser la frontière.
Le plus simple aurait été que tu y ailles toi-même. Que tu prennes la voiture et que tu te débrouilles avec ton foutu plan pour tuer le chat. Mais tu n’avais pas conduit depuis des années. Tu n’allais certainement pas t’y remettre pour l’occasion.
Dans le noir, je me suis vue verser le poison, le mélanger aux boulettes de bœuf. Déposer la gamelle devant la porte du jardin. Attendre l’heure du gros rouquin. J’ai senti sa fourrure contre mes bras nus lorsque je le soulèverais après qu’il aurait mangé. Je me suis vue le descendre à la cave afin qu’il y agonise discrètement, puis faire ce que tu avais prévu avec son cadavre. Parce qu’il ne s’agissait pas seulement de tuer le chat. Il s’agissait de signer notre triomphe, notre accession à la propriété privée.
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Il suffit souvent de garder le silence pour que l'autre croie que vous vous intéressez, avec votre air circonspect qui très paradoxalement rassure, vous confère une réputation de compétence et d'objectivité, alors que je n'en avais vraiment rien à faire de leurs histoires de compost, de vide-greniers.
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«  Alors j’ai compris que c’étaient des démons. Ils n’espéraient pas seulement nous faire déménager. Ils voulaient nous voir souffrir, nous empêcher de penser, de nous aimer, fracturer le complexe édifice de notre entente.
Ils projetaient notre éradication totale et définitive » .

«  Ne voyait - on pas à leurs demeures bien tenues , à leurs panneaux solaires , à leur compost , qu’ils pratiquaient la non - violence » ? .
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Vidéo de Julia Deck
Avec Monument national publié aux Éditions de Minuit, Julia Deck croque les inepties de notre époque à travers les yeux d'une petite fille espiègle. Son père, Serge Langlois, est un acteur inscrit au patrimoine de son pays, il vit dans un manoir où le luxe drape les consciences de velours. Son épouse, ses domestiques, guettent ses faveurs jusqu'au jour où Sandrine débarque au château et rebat les cartes de l'héritage. Les influences sont nombreuses, on voit Echenoz dans le texte, la satire, la prise de conscience par l'humour.
Julia Deck a obtenu une bourse de création du CNL en 2019 pour l'écriture de Monument national. Il s'agit de son 5e roman publié aux Éditions de Minuit. Elle a reçu le prix du Premier roman de l'université d'Artois en 2012 pour Viviane Elisabeth Fauville (Minuit).
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