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EAN : 9782707343741
190 pages
Editions de Minuit (07/09/2017)
3.39/5   73 notes
Résumé :
Messieurs,
Vous avez chargé notre Organisation de lutter contre les oeuvres indésirables. Quand il est impossible de les éliminer à la source, nous les faisons entrer dans des musées, où leur potentiel de nuisance s'épuise de lui-même. Aucune pièce majeure n'échappe à notre vigilance.
Nous apprenons aujourd'hui qu'une oeuvre disparue du peintre Konrad Kessler referait surface aux alentours de Genève. La fâcheuse influence de cet artiste n'étant plus à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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La redoutable Organisation Sigma est en alerte. Une toile majeure de Konrad Kessler, un peintre séditieux va bientôt être dévoilée au public.
Quatre « cibles » évoluent sous l'oeil implacable des agents zélés, dont les rapports détaillent à Sigma le moindre de leurs faits et gestes. Pas de souci. Tout est sous contrôle.
J'ai découvert Julia Deck à travers son deuxième roman, « Le triangle d'hiver », qui m'avait plu énormément.
Dans la foule des oeuvres que nous offre la rentrée littéraire, je remarque immédiatement sa présence. Évidemment, cela pique ma curiosité. J'ouvre le livre. Je suis surprise. « Sigma » et très différent du précédent. Julia Deck s'attaque ici à l'espionnage, un domaine dans lequel je ne connais rien.
D'entrée de jeu, l'attention du lecteur est attirée par une liste de personnages, dont les uns appartiennent au groupe des « cibles », les autres à celui des « agents ».
Quatre parties divisent une histoire qui nous est révélée à travers des rapports qu'échange l'Organisation Sigma en interne, fournissant des informations émanant du bureau « opérations helvétiques » au département « direction exécutive » et, en externe, avec ses quatre sbires.
Aussitôt, le lecteur est averti : une « oeuvre disparue du peintre Konrad Kessler referait surface aux alentours de Genève ». Or, Sigma est très attentive et « tente de contenir l'influence de cet artiste subversif », car « la réapparition d'une pièce maîtresse risque d'augmenter encore son pouvoir de nuisance. »
Les questions se bousculent. Qui est ce fameux Konrad Kessler et qu'a-t-il bien pu machiner de si dangereux ? Ne serait-ce pas une oeuvre qui pousse à … REFLECHIR ? Inacceptable, en effet ! Sigma n'aime « pas beaucoup les idées ».
Deux univers me viennent à l'esprit. Celui de Stanley Kubrick, qui, avec « Orange mécanique » va « reconditionner » Alex, le forçant à visionner des films en écoutant de la musique classique à plein volume. le personnage principal de Julia Deck s'appelle Alexis et connaîtra une expérience du même type. Serait-ce par hasard ?
L'autre est le monde effrayant imaginé par George Orwell dans « 1984 ». Big Brother y tient à l'oeil tous ceux qui pourraient avoir l'outrecuidance de penser par eux-mêmes, donc, de se révolter. Impensable.
C'est à travers des rapports rédigés par les agents qu'on découvre l'histoire et les différents personnages qui évoluent sous le regard faussement débonnaire de ceux qu'ils prennent pour leurs assistants, des conseillers, des amis, peut-être, mais qui, en réalité, ne perdent pas une parole, pas un geste, qui seront aussitôt transmis à Sigma.
D'autres modes narratifs sont aussi utilisés épisodiquement pour compléter ces informations : interview de Pola Stalker par un journaliste de Paris Match, discours que le professeur Lothaire Lestir prononce au « sommet mondial de la société internationale de neurosciences », ou encore un chapitre présenté comme une scène de théâtre avec dialogues et didascalies, puisque les « cibles » se sont retrouvées sans leurs assistants et sont donc observées par des mouchards électroniques. Enfin, un extrait du catalogue publié par la Galerie Elstir à l'occasion de la rétrospective Kessler, nous en apprend un peu plus sur ce mystérieux artiste, si dérangeant.
On est également déstabilisé par le temps. Chaque communication est présentée de manière très précise : date avec jour, mois, heure, ne manque que l'année. Sommes-nous à notre époque ? Dans un futur indéterminé ?
Julia Deck ne laisse rien au hasard. Je pense qu'elle a choisi avec beaucoup de soin le nom de ses personnages. L'agent le plus zélé et efficace est, sans conteste, la secrétaire d'Alexis Zante, Béatrice Bobillard. Ses initiales me renvoient à Big Brother. Elle n'est pas la seule dont nom et prénom commencent par la même lettre : Sarah Sirvin, Elvire Elstir, Lothaire Lestir, Olga Ostrovski, et, bien sûr, Konrad Kessler sont dans le même cas. le couple Zante nous offre une vision de l'infini. Ils ne sont pas l'alpha et l'oméga, mais, de A à Z, puisqu'ils se nomment Alma et Alexis.
J'ai relevé, ici et là, quelques allusions à la littérature, plus précisément au théâtre. « Je crois que un et un font deux », profère Mme Bobillard, faisant écho à Dom Juan qui affirmait : « Je crois que deux et deux font quatre ». Quand Alexis décrit sa secrétaire, c'est « un pic, un roc », ce qui évoque la célèbre tirade des nez de Cyrano de Bergerac. N'oublions pas le plus évident : la galeriste Elvire (dont le prénom n'est autre que celui de l'épouse de Dom Juan, mentionné plus haut) a choisi comme pseudonyme celui d'Elstir, le célèbre peintre de la « Recherche du temps perdu ».
Évidemment, le septième art n'est pas oublié. Pola Stalker, l'actrice, s'appelle, en réalité , Pauline Marceau, ce qui, inévitablement, fait songer à Eric Rohmer, très présent dans « Le triangle d'hiver ». le prénom figure celui de « Pauline à la plage », le nom, celui de Sophie Marceau, dont un critique, parlant de son rôle dans « Une rencontre » ((Liza Azuélos), s'indigne d'y déceler un  « pompage éhonté de « L'amour l'après-midi ». Pola explique avoir choisi le nom de « Stalker », « en hommage au film d'Andrei Tarkovski », dans lequel il est question d'une chambre secrète. Tiens, tiens...Serait-ce sans rapport avec le mystérieux pavillon d'Alexis Zante ?
Tout le récit parodie romans et films d'espionnage, auxquels, sans doute, l'auteur fait des allusions qui m'auront échappé, à moi qui suis une parfaite béotienne dans ce domaine.
Julia Deck évoque les idées (nouvelles ou pas) qui effrayent, et Sigma s'évertue à faire taire ceux qui prétendent nous pousser à réfléchir. Ainsi, l'art est dangereux, dans la mesure où c'est lui qui fait émerger l'homme de son état primitif. (Une pensée japonaise précise que « le premier homme de la préhistoire qui sortit de l'animalité fut celui qui se pencha pour cueillir un bouquet de fleurs ».) L'originalité est appréhendée par toutes les dictatures. le régime nazi tentait d'éradiquer ce qu'il appelait « l'art dégénéré ». Tous ceux qui prétendent nous extraire de notre confort routinier sont suspects. En 1863, un « Salon des refusés » accueille ceux qui avaient été éjectés de l'exposition officielle, réservée aux peintres qui respectent les normes.
Aussi, Alexis Zante se détourne-t-il de l'univers rassurant des chiffres et des placements bancaires pour se plonger dans la contemplation d'une petite toile rouge (qui me rappelle les oeuvres de Rothko), devant laquelle il médite, sa couleur évoquant ,en même temps, la sécurité de l'amour et l'effroi de la guerre et du sang.
Les deux tons de prédilection de Konrad Kessler ne sont-ils pas le rouge et le blanc, ceux du drapeau suisse ? Est-ce par hasard ?
Je suis sûre que je n'ai pas tout compris, ce qui n'empêche pas ce roman, court, mais riche et dense, de m'avoir séduite.
C'est pourquoi j'adresse à nouveau un merci très sincère à l'Opération Masse critique et aux éditions de minuit qui m'ont procuré ce plaisir.
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Après Viviane Elisabeth Fauville et sa dinguerie, voici la famille Lestir et leur ami banquier Alexis pris dans la tourmente d'une organisation secrète, Sigma, qui veille à ce que le monde reste monde au sens où les puissances économiques l'entendent et qui s'emploie à tuer dans l'oeuf toute velléité de changement que ce soit dans l'art ou dans les discours égalitaires d'un professeur d'université.

C'est subversif, conté sur un mode épistolaire (les rapports à l'organisation Sigma) et c'est ma foi bien foutu.

J'en suis sortie aussi désorientée que ma précédente lecture mais avec la très nette impression que l'auteure avait mieux maîtrisé le sujet ou simplement étais-je plus en phase.
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J'ai découvert Julia Deck avec son roman Viviane Elisabeth Fauville que j'avais trouvé remarquable par sa maîtrise narrative. Aussi, y suis-je allée en confiance en choisissant ce nouvel opus au titre énigmatique dont le bandeau affichant de manière efficace le nom de l'auteure, m'annonçait comme une promesse de bonne lecture.
J'ai retrouvé un roman maîtrisé de bout en bout. L'auteure a une idée, originale qui plus est, et elle s'y tient, presque comme une démonstration. Sigma est le nom d'une organisation internationale secrète qui place des agents auprès de personnes d'influence afin de les contrôler. Ces agents endossent souvent le rôle d'assistant(e) ce qui leur permet d'être au plus près des affaires de leurs patrons : scientifique, galeriste, actrice, banquier-mécène. le roman est basé sur des rapports que les assistants adressent à l'organisation afin de rendre compte des projets en cours et de leur évolution. Cette correspondance leur permet également de connaître leur marge de manoeuvre. En retour, Sigma donne ses directives. Les initiatives ne sont en effet guère tolérées et gare aux agents qui dérogent... Il arrive aussi que Sigma (opérations helvétiques) elle-même rende compte à sa hiérarchie (Sigma-direction exécutive).
Ce qui préoccupe surtout Sigma est la réapparition d'un tableau du grand peintre contemporain Konrad Kessler, tableau jugé subversif voire dangereux. Alors, elle place ses pions auprès de la galeriste mais aussi auprès de sa soeur (l'actrice), son mari (le scientifique) ainsi que le banquier si féru d'art qui pourrait bien détenir la fameuse toile. Tout ceci est très bien mené sauf que j'ai eu du mal à y croire (et pourtant j'ai lu Les falsificateurs d'Antoine Bello). En effet, non pas que je sous-estime l'influence de l'art sur les gens mais là, j'aurais eu besoin que l'on m'explique davantage en quoi ce tableau est si dérangeant, bref d'entrer un peu plus dans les motivations de cette organisation.
Le choix narratif qu'a fait l'auteure, un échange de comptes rendus et de consignes, donne une tonalité assez factuelle au roman. La psychologie des personnages reste un peu en surface, me semble-t-il. de plus, ils sont nombreux, plus d'une dizaine et j'aurais apprécié que l'auteure s'attarde davantage sur le noeud de certaines tensions, par exemple, la relation entre les deux soeurs. Si j'ai apprécié la maîtrise du roman, l'originalité de son propos ainsi que la qualité de son écriture, j'ai cependant été un peu déçue par son côté impersonnel (du moins, l'ai-je ressenti ainsi). J'ai peut-être été influencée par ma lecture précédente (Par amour de Valérie Tong Cuong où les personnages étaient puissamment présents avec leurs forces et leurs faiblesses mais toujours est-il que ce nouveau roman de Julia Deck m'a plu intellectuellement sans suffisamment me transporter émotionnellement.


Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Les éditions de Minuit publient en général une littérature d'une grande qualité qui recouvre souvent des formes originales.
Sigma de Julia Deck s'inscrit pleinement dans ce genre.
Le livre décrit une intrigue qui se passe dans le milieu de l'art contemporain helvète avec un dispositif particulier. On suit tour à tour un haut banquier, une galeriste, une actrice et un grand neuro-scientifique à travers les yeux de leurs assistants, chargé de les espionner pour le compte d'une organisation qui veut minimiser la portée subversive d'une oeuvre d'art qui refait surface bien après la disparition de son auteur.
On est positionné ainsi de manière privilégiée, chaque assistant teintant les rapports qu'il fait à la maison mère de ses propres affects.
La mise en scène des différentes séquences est millimétrée et ponctuée de communications de l'organisation centrale, la fameuse organisation Sigma.
Cette forme est très originale. Elle rend la lecture complexe mais en décuple le plaisir. On se sent bien en présence d'un objet littéraire atypique, tout en suivant une histoire bien emmenée.
En effet si la forme est d'une grande qualité, l'histoire n'en est pas moins très intéressante, et on se plaît à infiltrer le monde huppé de ces personnalités.
Le style, très télégraphique, est tout de même sophistiqué et appuie bien la forme d'humour piquante et subtile que transmet l'auteur.
Des référence culturelles jalonnent le livre, et certains personnages inventés ne sont pas sans rappeler des personnalités existantes.
Dans sa globalité, une lecture plaisante, avec une ambition littéraire manifeste, et un grain de folie caractéristique de Julia Deck (dont je vous conseille aussi le très réussi Viviane Elisabeth Fauville), que je recommande à tous les amateurs de bonne littérature française.
Je profite de cette critique pour remercier Babelio de m'avoir fait bénéficier de ce livre par l'intermédiaire d'une opération Masse critique et les Editions de Minuit de m'avoir fait parvenir gracieusement cet ouvrage sous un pli très soigné.
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Souvent présenté comme un roman d'espionnage, ce roman peut décevoir ceux qui s'attendent à une intrigue à la Ian Fleming. Pour moi c'est plutôt un roman sur l'art, sur les arts, et en particulier la littérature, le cinéma, le théâtre et la peinture.
Certes, Sigma est une organisation qui place des agents auprès de personnages clés mais s'ils les espionnent, c'est avant tout dans le but de les influencer dans leurs décisions et dans leurs actions. Rien de spectaculaire, donc, pas de scènes torrides, pas de courses-poursuites, pas d'armes (quoique, si, une seule), et encore moins de bagarres. Ce serait peut-être donc un "anti" roman d'espionnage ?
L'objectif de Sigma est de faire en sorte qu'un tableau que l'on croyait disparu et qui a l'étrange pouvoir de rendre ceux qui le regardent indifférents à toute autre chose, que ce tableau soit exposé, expliqué, placé bien en vue dans une galerie afin qu'il soit ainsi vidé de son pouvoir hypnotique. Celui qui possède, et cache, ce tableau est un banquier Suisse du nom d'Alexis Zante, qui n'arrive plus à s'intéresser à son travail et qui a des réactions de plus en plus étranges et inadaptées envers les gens de son entourage. L'organisation va-t-elle parvenir à neutraliser l'effet du tableau ?
Julia Deck s'amuse avec les codes des différents genres narratifs : on trouvera ici des compte-rendus d'espions qui ressemblent plus à des journaux intimes ou à des lettres façon Liaisons dangereuses, un interview de type Paris Match, une conférence sur le rôle de l'orgasme dans l'égalité hommes-femmes (il fallait oser !), une scène de pièce de théâtre, et il y a sans cesse des clins d’œil amusants et des références qui font sourire ou qui interpellent. Par exemple, Elvire Elstir, la galeriste, porte le même nom que l'un des personnages de La Recherche du temps perdu, ce peintre considéré comme idéal et parfait. Elvire Elstir est mariée à Lothaire Lestir, dont le nom est donc l'anagramme de celui de son épouse, et qui est un chercheur totalement aux antipodes des préoccupations artistiques de sa femme.
Rien ne semble avoir été laissé au hasard, Julia Deck maitrise son propos et son style. Mais justement, tout est peut-être un peu trop calculé, un peu froid, manquant de spontanéité. Et de ce fait, on ne s'attache à aucun des personnages, (j'en ai même confondus certains pendant tout le début de l'histoire), ce que je trouve vraiment dommage pour un roman...
J'ai bien aimé l'originalité de ce roman, et ces jeux avec les différents styles, mais je me demande si, finalement, ce roman n'a pas été plus plaisant à écrire qu'à lire ?
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critiques presse (1)
LaCroix
15 septembre 2017
Empruntant les codes du roman d’espionnage, Julia Deck déroule les portraits en demi-teintes d’une vingtaine de personnages aux prises avec la puissance, libératrice et destructrice, de l’art pictural.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La foule se détourne des oeuvres. C'est une erreur de leur prêter attention, cette faiblesse vous signale immanquablement comme n'ayant personne à qui parler. Les acquéreurs potentiels se reconnaissent à la qualité de leur costume. Porté sans cravate, celui-ci masque avec adresse un embonpoint naissant. Leurs épouses affichent au contraire une ligne scrupuleuse. Jamais leurs mains manucurées ne s'avancent vers les petits fours, et elles promènent toute la soirée la même flûte de champagne sirotée avec mesure. Il y aussi des filles longues et stylées, sans fonction sociale établie tant cela semble une occupation suffisante d'être si belle. Les jeunes hommes arborent un attirail également sophistiqué. Les mèches sculptées au gel s'élancent dix centimètres au-dessus des crânes, les vestes strictes tranchent avec les pantalons simili-cuir, ajustés puis tire-bouchonnant à la cheville sur des bottines à boucles ou à clous. La barbe de trois jours se révèle en perte de vitesse face à la mystérieuse résurrection de la moustache.
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Sigma, opérations helvétiques, pour Sigma, direction exécutive, Berne, le 16 mars, 23:45

L’opération Kessler est déclenchée, nos agents sont en cours d’infiltration auprès de toutes les parties prenantes. Plusieurs d’entre elles se trouvent déjà sous la surveillance de nos services en raison des positions influentes qu’elles occupent dans leurs sphères respectives. Nous recommandons aux agents affectés à leur contrôle de porter attention à tout élément lié au peintre controversé.
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Nous maintenons notre choix de la Galerie Elstir. Que se passerait-il si nous détruisions toutes les productions artistiques indésirables ? L'eau ou le feu conduiraient certes à une issue rapide. Mais des voix s'élèveraient pour soupçonner une action en sous-main, criant à l'exercice illégitime de la force. Bientôt elles rallieraient l'opinion, et cette stratégie ne servirait qu'à encourager nos ennemis.
Le tableau de Kessler doit retourner à la nuit. Mais la nuit, ce peut être aussi le grand jour. Lorsque la toile sera exposée au sein d'une institution reconnue, personne ne sera plus tenté d'y voir un instrument de pensée ou d'action.
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Non, nous ne pouvons pas tous être sur scène ou du bon côté du pinceau. Mais par le simple fait de vivre, nous opérons des choix. Et ces choix orientent d’autres choix qui parfois font œuvre.
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Sigma, opérations helvétiques, pour Sigma, direction exécutive, Berne, le 23 juillet, 11h16
Depuis sa prise de fonctions, l’agent Sirvin déploie de nombreuses qualités. Pourtant, à l’instar de son prédécesseur, elle ne peut s’empêcher d’émettre des avis personnels. Nous savons que tout recrutement relève de la gageure. Les grandes organisations exigent des employés performants mais dénués d’esprit critique, intelligents sans personnalité propre, dociles quoique sachant à l’occasion faire preuve de fermeté. Autant dire des licornes. Notre choix d’engagement de jeunes diplômés sans avenir paraît néanmoins atteindre ses limites. Ces éléments surqualifiés, souvent inemployables sur le marché du travail, forment certes un vivier de choix. Ils font preuve de perspicacité, de tact et leurs rapports correspondent à nos critères de qualité. Mais ils ne peuvent se retenir d’exercer cette épouvantable faculté de juger qu’ils développent au cours de leurs études. Nous privilégierons donc à l’avenir des personnels plus mûrs, tel l’agent Bobillard, ou ayant suivi un cursus professionnalisant, comme l’agent Mylendonk. L’expérience montre qu’ils se révèlent plus réceptifs à la consigne et, moyennant finance, obéissent sans poser de questions.
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Vidéo de Julia Deck
Avec Monument national publié aux Éditions de Minuit, Julia Deck croque les inepties de notre époque à travers les yeux d'une petite fille espiègle. Son père, Serge Langlois, est un acteur inscrit au patrimoine de son pays, il vit dans un manoir où le luxe drape les consciences de velours. Son épouse, ses domestiques, guettent ses faveurs jusqu'au jour où Sandrine débarque au château et rebat les cartes de l'héritage. Les influences sont nombreuses, on voit Echenoz dans le texte, la satire, la prise de conscience par l'humour.
Julia Deck a obtenu une bourse de création du CNL en 2019 pour l'écriture de Monument national. Il s'agit de son 5e roman publié aux Éditions de Minuit. Elle a reçu le prix du Premier roman de l'université d'Artois en 2012 pour Viviane Elisabeth Fauville (Minuit).
#livre #sonlivre #juliadeck #monumentnational #editionsdeminuit
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