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3,4

sur 366 notes
Une femme se balance sur sa chaise à bascule, berçant tranquillement son bébé, essayant de remettre ses souvenirs dans le bon ordre. Qu'a-t-elle fait aujourd'hui ? Parfois, tout est si confus… Elle a pris le métro, pour se rendre dans son ancien appartement, celui qu'elle partageait avec son mari qui a demandé le divorce. C'est la concierge qui lui a ouvert la porte, le temps pour elle de récupérer le courrier. Sauf qu'à défaut de courrier, ce sont les couteaux, cadeau de mariage de sa mère, qu'elle met dans son sac. Une crise d'angoisse l'amène à prendre un rendez-vous d'urgence avec son psy. Que faire de sa fille, pendant ce temps ? Tout est si confus. Et quand cet abruti lui a demandé d'être une gentille fille, elle s'est rappelée des couteaux, ces couteaux cadeau de mariage de sa mère, qui est morte à présent, et qui sont toujours dans son sac…


Viviane Elisabeth Fauville, c'est moi, c'est toi, c'est elle, c'est vous… Facile en tout cas de se reconnaitre dans cette femme quarantenaire et jeune maman, cadre supérieur et en cours de divorce. D'ailleurs, l'auteure ne s'y trompe pas et n'hésite pas à utiliser alternativement le vous, le je, le tu, etc… Ce procédé qui déstabilise le lecteur déstructure également la narration, à l'image de l'esprit Viviane.

Ce petit livre intelligent évoque avec beaucoup de brio les difficultés d'être une femme aujourd'hui. Etre une mère aimante, c'est possible. Une épouse comblée, ça arrive. Avoir une carrière brillante, pourquoi pas. Ce qui est compliqué, bien sûr, c'est de se transformer en Wonder Woman qui mène tout de front à la perfection. Sans compter l'injonction sociétale à "se réaliser", à être heureuse. Car à moment donné, il y a toujours une petite poussière qui vient enrayer la belle logistique qui ne tient finalement qu'à un fil. Dans ce cas, on peut consulter un psy. Ca arrive, et des fois aussi, c'est utile. D'autre fois, on peut tomber sur un charlatan, qui nous prend de haut et dont l'objectif est d'assécher votre compte en banque.
Des fois, rien ne va plus, mais on ne peut pas rester assise sur sa chaise à bascule, en regardant son bébé dormir. Alors on la laisse dormir toute seule dans sa chambre, en vérifiant qu'elle n'aura pas froid et en s'assurant par des moyens que les autres réprouveraient qu'elle ne se réveillera pas. Et on fait des choix. de préférence les plus mauvais. On ne fait pas exprès, mais il y a des moments où l'on n'est plus capable de prendre du recul, de réfléchir aux conséquences de ses actes. Et puis on s'auto-flagelle, en forçant la rencontre avec ceux qui fréquentaient le psy poignardé, sa femme, sa maitresse, d'autres encore…

Viviane Elisabeth Fauville, c'est moi, c'est toi, c'est elle, c'est vous ; c'est un peu de nous, un nous possible, un nous en devenir, si jamais un grain de poussière venait à enrayer la belle logistique de notre vie qui ne tient finalement qu'à un fil.

Une très belle découverte !
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Elle a un petit grain, notre Viviane qui donne son titre au roman : comme l'attestent ces pertes de connexion inopinées avec la réalité quotidienne . Et puis il faut quand même être fêlée pour envisager de tuer son psychiatre à coups de couteau, et, qui plus est, de suivre, espionner et même interroger toutes les personnes suspectées dans cette enquête ! À croire qu'elle ne fait pas une coupable convaincante....Dans son univers incohérent, les relations mère fille sur 3 générations sont très particulières, à la limite de la maltraitance, amplifiant l'atmosphère de suspicion autour de l'héroïne. Mais que cache cette enquête parallèle et les curieuses relations qu'elle noue avec les proches de la victime?

Une des originalités du roman est l'utilisation successive de différents pronoms personnels, qui modifie au fur et à mesure la focale et la distance du lecteur par rapport au personnage en scène. le résultat est très intéressant.

Très agréable lecture, par la construction, l'analyse psychologique des personnages, et la chute, mais chut!

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Elle s'appelle Viviane, c'est moi, c'est nous, c'est vous. Bref, l'auteure nous plonge immédiatement dans le fil du roman en nous identifiant tout de suite à cette femme, âgée de 42 ans, mère d'une petite fille, ayant un bon emploi mais qui et malheureusement en train de se séparer de son mari.

Viviane est déprimée, elle ne se sent pas bien et en veut particulièrement à son psychiatre qui ne lui fournit pas les réponses qu'elle attend de lui mais se contente de lui retourner ses propres questions. "Mais pourquoi fait-il cela ? " aurait-elle envie de hurler, si bien qu'elle envisage de le tuer à coups de couteaux...ce qu'elle fait ! du moins...

Bref, je ne vous en dis pas plus ! Ce livre est assez déconcertant car la romancière passe tantôt du "vous", au "nous", puis au "elle"...bref elle fait tout pour nous emmêler les pinceaux, à nous, lecteurs. J'avoue que c'est ce qui m'a le plus déconcerté dans cette lecture mais après avoir lu les deux dernières pages, je dis tout simplement "Chapeau" et vous encourage à le découvrir et surtout, à ne pas abandonner trop tôt. Ce serait dommage !
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Si Flaubert avait écrit ce roman, il aurait sans doute dit : "Viviane Élisabeth Fauville, c'est moi".
Ce personnage est troublant. Troublant de réalisme et de vraisemblance. Troublant parce qu'au bord de la folie, ou déjà dedans : à vous de voir. En tout cas, on ressent que cette fêlure qui apparaît chez cette femme ordinaire pourrait nous toucher nous aussi à un moment donné de notre vie.
Vivre un mauvais évènement au mauvais endroit au mauvais moment, et hop, tout peut basculer.
Une des forces de ce court roman est que l'on ne regarde pas Viviane Élisabeth de l'extérieur, mais de l'intérieur. On tourne autour, puis l'on entre en elle, jusqu'à devenir elle, à partager ses pensées.
C'est très bien fait et ça nous bouscule dans nos certitudes... et si cela m'arrivait ?
Personne n'est à l'abri : nous sommes tous Viviane Élisabeth Fauville.
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Vous êtes Viviane, 42 ans, un bébé de trois mois, un bon boulot. Vous êtes mal, votre mari vient de vous quitter. Entourée de cartons dans votre nouvel appartement, vous bercez le bébé et vous réfléchissez à ce que vous avez fait un peu plus tôt dans la journée : blanc. le lendemain, ça vous revient. Vous êtes allée chez votre psy et comme d'habitude il a été incapable de vous aider alors vous l'avez tué.
A travers une énonciation à la 2ème personne du pluriel (sauf quelques incursions de la 1ère personne sing. ou pluriel et même de la 3ème) Julia Deck nous fait pénétrer dans les méandres des pensées de Viviane, méandres bien tortueux il faut bien le dire. le personnage n'est pas stable, c'est certain et nous, à sa suite, sommes déstabilisés. Car l'auteure nous promène. D'abord donc dans la psyché de Viviane. Elle nous promène aussi dans Paris d'appart en appart : le sien, celui de son mari, celui de sa mère, celui de la nounou où elle dépose-récupère la petite, du commissariat où elle est convoquée où lors des filatures des différents suspects de la police… Elle nous promène car elle nous mène où l'on ne se s'attend pas.
Mon meilleur Julia Deck à ce jour.
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L'originalité de ce livre tient probablement du fait que nous nous retrouvons dans la tête de Viviane Elisabeth Fauville qui sombre dans une dépression importante. Cette situation nous touche car nous avons conscience que tout peut basculer rapidement . Viviane était il y a peu, mariée avec une bonne situation professionnelle, un enfant et elle se retrouve dans une situation on ne peut plus délicate puisqu'à la suite d'une séparation, elle va, n'ayons pas peur des mots, péter les plombs ! Qui n'a pas eu cette peur ? qui n'a pas déjà eu la crainte de ne pas réussir à faire face à certains événements. La frontière entre une vie stable et un "craquage" peut être très tenue et c'est ce qui fait peur. Je ne mets que 3 étoiles car même si j'ai été sensible à l'histoire et que je peux comprendre le parti pris de l'auteur d'écrire avec cette distance , il me manque une écriture plus "chaleureuse" plus teintée de sentiments.
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Viviane Elisabeth Fauville une bourgeoise de 42 ans, en grande dépression, mère d'une enfant de 3 mois, tout juste quittée par son mari trompeur, tue son psychanalyste (car ce dernier ne correspond pas à ses attentes) avec le couteau de cuisine offert par sa mère à son mariage.
Viviane qui a laissé des indices accablants, attend son arrestation, en effet la police contrôle tous les patients et les proches du psy. Viviane interrogée, repart libre !
Via la presse, la femme va suivre l'évolution de l'enquête, elle constate que quelques proches du psy deviennent des suspects potentiels... Elle part donc en quête de rencontrer ses suspects en errant dans les rues de Paris, elle croisera la veuve du psy, sa maîtresse enceinte de ce dernier, et un patient plutôt dérangé.

A chaque chapitre, le lecteur alterne entre le « je », « vous », « il », « nous » ce qui accentue le mystère de l'intrigue mais l'emploi de tous ces pronoms personnels s'expliquent à la fin de l'histoire.
Un petit roman troublant, à l'écriture limpide, fluide, précise, le scénario est bien amené et nous induit en erreur, on part avec l'héroïne à la recherche de son crime, une femme aux multiples facettes qui nous entraîne dans sa dérive. La narration est déstabilisante et la chute nous laisse tout à d'abord songeur mais après mures réflexions, efficace et habile.

Le premier roman de Julia Deck, un roman agréablement curieux aux indices sinueux qui s'assemblent comme les pièces d'un puzzle et dont nous en discernons le véritable sens à la fin du dernier chapitre.
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Viviane Elisabeth Fauville a 42 ans, un bébé de 3 mois, des cartons pas déballés dans son appartement et un bon salaire en fin de mois qu'elle admet ne pas mériter. Viviane Elisabeth Fauville a certainement aussi un je ne sais quoi de pas réglé avec sa mère pour garder depuis 8 ans sans vouloir le vendre ni le louer son appartement parisien d'une valeur certaine.
Viviane Elisabeth Fauville n'a plus tout à fait de mari, ni tout à fait sa conscience. Depuis peu, Viviane Elisabeth Fauville n'a plus de psychanalyste, par contre elle a un objet incongru dans son sac à main, c'est bien là le problème...
Ce premier roman de Julia Deck est assez stupéfiant de maîtrise. Véritable performance narrative, il propose au lecteur différents points de vue. L'alternance entre le "vous" qui capte le lecteur , le "je" qui accompagne les démarches d'Elisabeth , le "elle" qui introduit une distance comparable à l'éloignement de l'état de conscience, tout cela est particulièrement habile.
Et quand on croit, par la valse des pronoms personnels, avoir fait le tour de tous ces points de vue, le livre en réserve en fait un dernier assez inattendu.
Psychologie subtile, suspense et maîtrise narrative, autant d'arguments pour découvrir cet auteur.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Un grain de folie, il en faut, mais c'est plutôt un zeste de dinguerie qui pimente la vie de Viviane. Faut dire que son mari, qu'elle avait épousé pas longtemps avant, l'a quittée alors qu'elle venait d'accoucher de son premier à quarante-deux ans, qu'une rivale tente de lui prendre sa place au boulot, etc. On comprend donc qu'elle se retrouve chez le psy, mais de là, à aller le tuer…. C'est dans ses divagations que nous entraîne l'auteur. Comme le récit est bref, cela se lit aisément sans perdre le souffle. Mais ce n'est rien de plus.
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« Vous êtes Viviane Elisabeth Fauville. Vous avez 42 ans, une enfant, un mari, mais il vient de vous quitter. Et puis hier, vous avez tué votre psychanalyste. Vous auriez sans doute mieux fait de vous abstenir. »

Ce court texte est assez étrange. Non par son histoire, qui quoique originale – tuer son psychanalyste parce qu'il vous énerve – n'est pas extraordinaire, mais bien par son traitement, qui induit une désorientation du lecteur. En effet, la particularité du roman est d'alterner les points de vue, par le changement des pronoms : du « vous » au « elle » en passant par le « je« , cet imbroglio d'identité complique la tâche du lecteur et on en vient à se demander si nous ne sommes pas dans la tête même du personnage, une Vivianne Elisabeth Fauville qui s'emmêlerait dans la perception de ce qu'elle est. Une explication renforcée par sa manière étrange et confuse de se comporter depuis que son mari l'a quittée.

La peinture d'une femme qui cherche ses repères mais qui dégringole, sans personne pour l'aider. Une femme ambiguë, que l'on a du mal à cerner, et qui agit en dépit du bon sens. En même temps, que ferions-nous si nous avions tué notre psychanalyste, sur un coup de tête ?

Une lecture qui met mal à l'aise (le but de la littérature ?), mais si j'ai d'abord été intéressée par ce premier roman, publié aux Editions de Minuit, ce qui est assez rare, je n'ai pourtant pas été éblouie. le texte sort de l'ordinaire, on sent qu'il a été travaillé, que le style participe de l'histoire, qu'il en est l'essence même. Pourtant, le thème m'a laissé froide et le personnage de Viviane m'a semblé sans intérêt, trop dérangeant aussi.

Malgré tout, la fin a su me surprendre, et me faire sourire. Une jeune auteur prometteuse ? sûrement …
Lien : https://missbouquinaix.wordp..
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