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Critique de LuMM


J'ai entendu parler pour la première fois du meurtre de Kitty Genovese à l'occasion de la sortie du film « 38 témoins » directement inspiré du roman que Didier Decoin a tiré des faits.
Des faits perturbants, c'est le moins que l'on puisse dire…

Kitty Genovese fut assassinée sauvagement en rentrant chez elle, à New-york, la nuit du 13 mars 1964. Après enquête, il s'avérera que son calvaire aura duré plus d'une demi-heure et que durant ce laps de temps, au moins trente-huit personnes avaient vu ou entendu quelque chose.
Trente-huit possibilités d'intervenir, à minima en appelant la police.

Le livre de Didier Decoin n'est pas qu'une enquête, encore moins un simple réquisitoire. L'auteur a choisi de multiplier les points de vue. Celui du journaliste qui mit l'affaire sur le devant de la scène, celui d'un couple voisin de Kitty, absent au moment des faits ou encore celui de certains témoins, il égrène des extraits du procés, puis, de temps à autre, laisse sa plume de romancier omniscient se glisser dans la tête de Kitty, ou dans celle de son assassin.
Le résultat est un texte tantôt poignant, tantôt glaçant, toujours troublant, car souvent, au cours de cette lecture, malgré la révolte devant tant d'indifférence et de désinvolture il y a ce doute de savoir si nous aurions été la pièce manquante, le témoin concerné, celui qui aurait alerté la police, ou bien si nous aurions été un de plus sur la liste, le trente-neuvième témoin.


Pour ceux que le sujet intéresse, il y a un l'excellent documentaire « non-assistance à personne en danger » réalisé par Aurélia Bloch qui décrypte « l'effet spectateur », à savoir, que plus les témoins d'une agression sont nombreux, moins la victime a de chances d'être secourue…


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