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Citations sur La pendue de Londres (63)

Le second coup de canif qui allait être donné n'ébranlerait plus ma seule conviction mais celle de tout l'empire britannique. Mais, il s'en fallait encore de cinq ans et de plusieurs dizaines d'exécutions. Contrairement aux idées reçues, la vie est plus patiente que la mort.
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J'aimais ce que je faisais. Je ne dirais pas que j'y prenais du plaisir, non, mais j'éprouvais une forme de satisfaction à accomplir ce travail du mieux qu'un être humain pouvait le faire. Ce n'était pas tant la justice que je servais que ceux qu'elle condamnait : grâce à moi, grâce à mon application,ma minutie, mon savoir-faire, ils mouraient vite dans un minimum de souffrances.
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C'est ainsi que la jeune fille qui ressemble un peu à Marilyn Monroe et le bourreau qui ressemble un peu à Stan Laurel se rencontrent un soir de brume par le plus grand des hasards, et presque aussitôt s'écartent l'un de l'autre sans pressentir le moins du monde que la vie, et la mort, vont bientôt les réunir à nouveau.
Il n'y avait rien ce soir-là, aucun signe, aucun présage donnant à penser qu'ils allaient un jour se retrouver. Leurs destins étaient déjà tracés, mais ils n'étaient pas visibles, ils étaient encore de ces choses qui croissent dans le silence, qui bourgeonnent dans les ténèbres, comme certains cancers, comme certaines amours aussi, il y a tellement d'informulé dans un être humain.
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« Pour les journaux britanniques, je n’étais plus seulement l’exécuteur en chef, j’étais devenu une sorte de justicier investi par les plus hauts responsables de la planète du devoir de venger des millions de victimes innocentes. » (p. 30)
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La plupart des gens jouent pour gagner. Mais on ne peut exclure que certains jouent pour perdre.
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Leurs destins étaient déjà tracés, mais ils n’étaient pas visibles, ils étaient encore de ces choses qui croissent dans le silence, qui bourgeonnent dans les ténèbres, comme certains cancers, comme certaines amours aussi, il y a tellement d’informulé dans un être humain.
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Sur le territoire britannique, c'était le personnel médical de la prison qui avait la charge de peser et de mesurer les condamnés la veille de leur exécution, puis de me transmettre ces données afin que je puisse en déduire quelle longueur de corde j'allais devoir utiliser.
Une corde trop courte, entraînant donc une chute trop brève, pouvait compromettre la rupture des vertèbres cervicales et l'arrachement de la partie haute de la moelle épinière ; or c'étaient ces deux lésions qui provoquaient une mort quasi instantanée. Une chute trop longue risquait, elle, de décapiter le supplicié.
...
Mais ma préoccupation, c'était Irma Grese, la jeunesse d'Irma Grese qui pouvait l'inciter à commettre n'importe quelle folie.
Contrairement à mon principe de discrétion, je voulus en savoir un peu plus sur elle. O'Neil me répéta qu'elle était un monstre, une fille dépravée, abjecte et cruelle, qui avait pris son plaisir, vraisemblablement d'ordre sexuel, à terroriser et torturer les détenus du camp où elle avait officié. L'adjudant O'Neil ne lui reconnaissait plus rien d'humain :
- C'est une bête qui va crever demain matin, conclut-il en perdant un peu de son flegme, une sacrée foutue sale bête qui ne mérite aucune compassion.
Sans doute. Mais pour moi, Fraulein Grese était d'abord une matière vivante que j'étais chargé de transformer en matière morte, et j'entendais accomplir cette mission avec autant de détachement, de célérité et d'efficacité que j'en avais mis jusqu'à ce jour.
En me fondant sur la table officielle établie par le Home Office à partir des calculs de James Berry, lequel avait officié comme exécuteur de 1884 à 1891, je décidai donc de passer au cou d'Irma Grese une corde longue de très précisément deux mètres et vingt-trois centimètres.
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Les hommes sont synonymes de peaux grasses, de cous massifs piquetés de petits poils oubliés par le rasoir (dès qu’ils commencent à blanchir, ils se rasent avec moins d’attention), de nez épais aux narines broussailleuses, d’yeux jaunis, d’haleines lourdes. Une fois dévêtus, débarrassés du carcan des chemises empesées, leurs corps semblent s’effondrer sur eux-mêmes, leurs masses graisseuses ballottent les unes sur les autres, ils ont la fesse molle, oblongue, crayeuse.
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Elle découvre qu’il y a deux façons de jouer un rôle, de simuler le désir : en s’amusant ou en se forçant. Avant elle s’amusait, à présent elle se force.
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Rien ne m’était plus odieux que d’entendre, dans mon dos, l’escorte houspiller le prisonnier pour qu’il marche un peu plus vite – est-ce que les gens constituant cette escorte se dépêcheraient tant que ça si c’était eux qu’on conduisait à l’échafaud ?
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