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Citations sur Le Bureau des jardins et des étangs (101)

Le vent tombé, le ciel redevenu clair, le fleuve clapotait doucement contre les flancs de la barque que le courant d'aval emportait au milieu d'une flottille de bateaux chargés de longues gerbes d'avoines, ou lestés des ordures ménagères ramassées entre les pilotis des maisons et que de vieux mariniers conduisaient vers l'aval, vers la baie de Naniwa où elles seraient jetées à la mer.
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Car, à force d'être échangées dans le seul but de flatter, répétées toujours avec la même grandiloquence, à force, en somme, de n'être fécondées que par elles-mêmes, les louanges s'appauvrissaient, elles perdaient leur fonction de surprendre, d'exalter et de dilater, elles n'étaient plus qu'un bruit de fond comme celui de la pluie du matin sur les toits.
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Gareki glissait ses deux mains de part et d'autre de la lune, ouvrait grand la bouche et faisait mine de mordre à belles dents dans le halo bleuté comme dans un gâteau.
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- Je sens mauvais?
- Ai-je dit cela? Non, j'ai simplement relevé que tu sentais quelque chose. Je ne sais pas ce que c'est, c'est une odeur que je n'ai jamais respirée sur la nuque d'aucune yujo. Mais elle ne m'est pas particulièrement agréable, voilà tout.
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C’est alors que, de la bouche de Miyuki, devançant sa réponse, s’envola une petite perle de salive. Au même instant, le soleil déborda d’un nuage, ses rayons frappèrent la gouttelette qui, le temps d’une fraction de seconde, sur son trajet entre les lèvres de Miyuki et le visage de Nagusa, étincela comme un soleil minuscule.
 
Or Nagusa nourrissait une passion secrète pour ce fluide opalin si doux, si méconnu, si indifférent à la plupart des gens, qu’est la salive des femmes.
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« Les dieux avaient créé le néant pour persuader les hommes de le combler. Ce n'était pas la présence qui régulait le monde, qui le comblait: c'était le vide, l'absence, le désempli, la disparition. Tout était rien. Le malentendu venait de ce que, depuis le début, on croyait que, vivre, c'était avoir prise sur quelque chose, or il n'en était rien, l'univers était aussi désincarné, subtil et impalpable, que le sillage d'une demoiselle d'entre deux brumes dans le rêve d'un empereur.
Un monde flottant. 
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Il n'y avait aucune parcelle de son village, même insignifiante, que Miyuki n'ait foulée à plusieurs reprises. Contrairement à cette montagne des Kii et à tous les paysages qu'elle avait traversée depuis qu'elle s'était mise en route, Shimae lui était si familier qu'elle se sentait dans chaque recoin chez elle, aucune ruelle, aucun auvent de chaume, aucun champ de radis blanc ou de céleri d'eau, aucun jardin de ronces à mûre, aucune rizière ne lui était étrangère, si bien que lorsque Katsuro, le soir venu, lui demandait ce qu'elle avait fait de sa journée, c'est en toute sincérité qu'elle lui répondait qu'elle n'avait pas bougé, alors qu'en réalité elle n'avait pas cessé d'aller et venir.
A Shimae, tout était là, il n'existait pas de là-bas.
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De belles carpes ? Le plus beau poisson de votre Yodogawa ne pourra jamais rivaliser avec aucun de notre rivière. Les nôtres sont les plus longues, les plus lourdes, les plus fuselées, les plus puissantes. Leurs écailles sont comme des éventails, ni tout à fait ouverts, ni tout à fait fermés. Quelle délicatesse, quelle harmonie ! Ce n'est pas diminuer les mérites de mon mari de dire que les eaux de la Kusagawa, étaient aussi riches que lui, était pauvre. Vous parlez de votre pêcheur comme si... -Oui, oui, l'interrompit vivement Miyuki, oubliant le respect qu'elle devait au maître du sanctuaire, vous devinez juste : Katsuro est mort, emporté comme les fleurs du prunier par un jour de grand vent. Pourtant, même si les fleurs ont été dispersées, foulées aux pieds, le prunier qui les a portées refleurira au printemps prochain - Mais quand, et dans quel monde, renaîtra l'âme de mon mari ? Les lèvres de Togawa Shinobu, qui n'étaient déjà pas bien épaisses s'affinèrent davantage encore - c'était sa façon de sourire, le sourire bienveillant qu'il adressait aux enfants, aux vieillards. - Je n'ai pas la réponse, jeune dame. Sans doute pourrais-je vous proposer des hypothèses, voire des espérances, mais rien qui soit certain. Car le plus infaillible des certitudes est précaire, inconstance, douteuse. Ce qui paraît encore vrai ce matin sous la pluie sera peut-être un mensonge lorsque le nuage sera passé. Ce que je crois c'est que l'âme - ne saute pas d'un corps dans un autre : elle est intimement chevillée à la créature qu'elle a animée, de sorte que l'extension de la chair entraîne nécessairement celle de l'esprit qui lui est associé.
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Une féminité pure et infantile émanait de sa peau lisse et fraîche que Miyuki ponçait à la fiente de rossignol pour la blanchir davantage.
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Les volutes grises du brouillard matinal s'accrochaient aux ronces et aux arbustes dont les rameaux piquetés de fleurs d'un blanc cireux évoquaient des parterres de petites bougies votives.
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