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Critique de BillDOE


Jean est un vieil écrivain. Il entre un soir dans un PMU où un groupe de rock se produit. Lorsqu'il voit la chanteuse, c'est le choc. Il se remémore une autre chanteuse rencontrée en 1976, alors qu'il est en résidence d'écriture aux Etats Unis. Elle s'appelle Platine. Elle se produit dans un bar du New York underground. de cette aventure il en tirera un livre, le prix Goncourt et un film.
Julien Decoin raconte comment à l'aube d'une vie, il est possible de ressusciter tout un épisode que la mémoire a pris soin d'enterrer sous une avalanche de souvenirs inutiles. Comme un électrochoc miraculeux, un concours de circonstances hasardeuses, la vie va offrir à Jean l'opportunité de ressusciter la féérie de cette rencontre avec la chanteuse blonde, pulpeuse et déjantée. Platines est Nico, chanteuse, mannequin, actrice, celle qui aura un enfant avec Alain Delon et chantera les chansons des membres du Velvet Underground ou de Bob Dylan. C'est l'époque de la beat génération, de Ginsberg et de Burroughs. le fantôme de Kerouac est encore « sur la route ».
L'écriture soutenue de l'auteur propulse le lecteur dans une course folle et haletante. A aucun moment l'ennui n'a sa place car il n'y a aucun intervalle pour souffler. L'histoire avance au pas de course. Heureusement, car le prétexte pour en faire un livre est léger. le roman de Julien Decoin ne tient qu'à un fil pour ne pas tomber sur la pile des livres que l'on oublie vite ou que l'on regrette d'avoir ouvert. S'il n'y avait pas le thème du souvenir de ces rencontres heureuses dont on regrette qu'elles se soient achevées un jour, il ne resterait qu'une couverture aguicheuse.
On comprend la nostalgie de Jean, qui a connu l'époque où le mot Liberté avait un sens et où se défoncer avec du LSD ou un simple joint autorisait l'accès au paradis sans avoir à demander la permission à St Pierre. Epoque bénite où la création artistique ne s'imposait aucune limite, cassait tous les codes des académies poussiéreuses et s'essuyait les pieds sur la bienséance.
Le roman de Julien Decoin, à part pleurer sur un passé révolu, n'ouvre pas la voie à une originalité débordante. Il se contente de s'apitoyer sur des choses qui sont mortes. Néanmoins, la plume aérienne et vivace de l'auteur nous emporte et fait de cette lecture un très agréable moment entre voyage onirique et poésie.
Merci à masse critique babelio, aux éditions du Seuil et son service marketing pour le gentil mot qui accompagnait le livre, pour cette jolie évasion, une histoire que l'on aimerait faire sienne écrite avec un talent certain.
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