![]() |
L'écrivain américain, Jonathan Dee, avec « Les privilèges », son cinquième roman, le premier à être publié en France, a reçu le prix Scott Fitzgerald et a été finaliste du prix Pulitzer. D'autres ont suivi : voir sa bibliographie. « le mariage ! le premier d'une génération ; les futurs époux ont tout juste vingt-deux ans, ce qui est jeune pour l'époque. Leurs amis, pour la plupart, ont pris l'avion et sont arrivés hier. » Ainsi débute ce livre : avec un mariage : quelle affaire…. Mais je ne fais que plaisanter car dans une vie, c'est un engagement (normalement à long terme : pour la vie, jusqu'à ce que la vie nous sépare…etc). Ici, il s'agit de Cynthia et Adam Morey, jeunes, amoureux, qui se marient et ont rapidement deux enfants et qui, de plus, deviennent très riches. : un privilège pas donné à tout le monde. Il y a aussi New York, cette grosse pomme où ils vivent. On suit leur parcours, leur évolution sur plusieurs années – une évolution presque sans problèmes. Ils sont riches, certes, mais pas des « m'as-tu-vu ? ». Leur argent sert à les protéger, eux et les leurs et ça va bien leur servir. de millionnaires ils passent à multi-millionnaires… ça paye d'investir en s'y prenant bien. Concernant les émotions, gare, il faut s'en méfier. Dès le premier chapitre, le ton est donné : c'est la chronique d'un couple programmé pour réussir : une vie facile qui devient rapidement brillante – des beaux enfants – des maisons – des amitiés – Adam brasse un argent invisible – il investit – un couple parfait dans un monde parfait (le leur). Leur fils, Jonas, est un artiste (il joue dans un groupe de rock) - quelqu'un de bon et d'honnête qui ressent du dégoût pour le fric. Quant à leur fille, April, elle se fait remarquer au point d'avoir un dossier de justice : « Deux heures avec les avocats ce matin, deux heures pour épuiser tous les moyens permettant de gommer le nom d'April des dossiers de justice et de la presse, autre sujet brûlant » Amour, gloire et beauté ? de la décadence ou pas ? A voir. Si voulez quelque chose de cynique, vous le trouverez à la fin. Oui, mais mon ressenti dans tout cela ? Un ouvrage qui se lit car il est plutôt original et bien écrit. Par contre, il manque peut-être quelque chose (ce n'est que mon avis), un tout petit quelque chose : un brin d'humanité ? Pourtant, le couple a créé une fondation portant le prénom de Cynthia, ce qui en fait la première organisation caritative de la ville. Ma conclusion est que Jonathan Dee a gagné avec « Les privilèges ». Au fait, tout d'un coup, en voulant publier ma chronique (qui attendait comme d'habitude), j'ai pensé au livre de Tom Wolfe: « le bûcher des vanités » qui se passe lui aussi à New York. + Lire la suite |