Je revois il y a quelques jours
Christian Guillet, que je tiens pour l'un des tous derniers prosateurs français, reprocher à
Marien Defalvard d'avoir écrit des poèmes beaucoup trop denses, et ce dernier lui rétorquer, non sans une pointe évidente de malice et comme s'il s'agissait d'un reproche adressé aux voies impénétrables de l'édition, qu'il les avait pourtant sacrément dégrossis avec son éditeur. C'est bien simple, ce jeune écrivain, infiniment plus talentueux que tous les péquenauds incultes et insignifiants réunis que la critique journalistique, l'inénarrable sot
François Busnel en tête, s'échine à nous présenter comme des génies de présentoirs, parvient encore à nous surprendre, en poursuivant la méthodique trame de son roman, enroulée, je l'ai écrit, autour de quelques puissants câbles de force que sont le souvenir, le langage, le questionnement de l'être des lieux et des années qui fuient, avec pour môle la figuration d'une identité malléable et subtile elle-même soumise à l'emprise du langage. Ce que nous donne à voir l'oeuvre, encore en développement, de
Marien Defalvard, c'est un homme tout entier tombé, emprisonné dans les rets du langage. Nous verrons peut-être le jour où, pour reprendre, au sens kierkegaardien du terme, le geste du plus grand de ses aînés,
Arthur Rimbaud bien sûr,
Marien Defalvard se libérera de sa prison, dans laquelle, pour l'heure, il semble particulièrement à l'aise, et même heureux de s'y trouver, comme le bourreau baudelairien n'est jamais plus heureux que de soumettre sa propre chair et son esprit à ses savantes tortures.
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