La vie est une salope qu'il faut chérir de toutes ses forces. Vis ma fille, prends le bonheur dans chaque instant et pleure les morts sans les rejoindre si ce n'est pas encore ton heure, c'est la moindre des dignités.
Maintenant quand je parcours ce livre de citations, de poèmes, d'extraits de tous les ouvrages que j'ai aimés, c'est un peu comme si ma vie rêvée se tenait là, blottie entre ses pages. Je ne peux jamais relire ce cahier sans qu'il me tire des larmes. Il est ma vie, racontée par les plus grands de ce monde. C'est un livre unique, le plus précieux que je possède.
Il ne faut rien regretter, cela empêche de bien vivre.
Nous sommes aveugles et ce que nous voyons chez nos plus proches c'est ce que nous croyons savoir d'eux. Combien de fois sommes nous trompés par ces étiquettes dont nous avons affublé nos amis ou ceux de notre famille ? Pourquoi ne voulons-nous pas tenir compte de ces mouvements et revirements qui agitent les humains et les font changer ?
Pourquoi faut-il en venir à réclamer la permission d'exister à ses enfants ? Comme s'il ne suffisait pas déjà d'être griffée par le temps !
Bonnes ou mauvaises, les conséquences de nos actes sont toujours des mystères.
Ah ces romans ! Ces diableries de phrases qui vous emportent et ne vous lâchent plus ! Dès que la lecture m'a enlevée, j'ai eu besoin de conserver des mots, besoin de les recopier dans un cahier, comme si je mettais mes pas dans ceux des écrivains que j'aimais.
Mamoune, je croyais la connaître, mais je ne la voyais pas comme une femme. C'était juste ma grand-mère. C'est ridicule, je sais, mais en vivant avec elle je suis remplie de questions, de curiosités et même d'indiscrétions. C'est comme si j'avais sous la main un trésor et que je ne sache pas encore bien ce que je peux en faire ou comment l'ouvrir… Elle sait tant de choses que j'ignore…
"Il s'est produit quelque chose qui a grandi, qui de livre en livre s'est mis à accaparer mes yeux, mon souvenir et toutes les parties de mon corps. Je me souviens d'avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qui parfois tombaient des étagères pouu venir répondre à des questions que me posait l'existence. J'ai récupétré ainsi la patience à une époque où je serais partie dans l'exaspération, découvert les vertus de l'amour rêvé, abandonné le voyage à d'autres vies, rangé le meurtre au rayon de l'impossible. J'ai tout vécu, j'ai mille ans et je le dois aux livres."
La vie est une salope qu'il faut chérir de toutes tes forces. Vis ma fille, prends le bonheur dans chaque instant et pleure les morts sans les rejoindre si ce n'est pas encore ton heure, c'est la moindre des dignités.