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EAN : 9782809810035
272 pages
L'Archipel (20/02/2013)
3.81/5   115 notes
Résumé :
New York, milieu des années 1990. Par une belle journée ensoleillée, Moshe, un vieil homme, entend une expression allemande qui le ramène cinquante ans en arrière.
Auschwitz, 1944. Trois prisonniers viennent de s’évader. Par mesures de représailles, le commandant du camp désigne dix détenus. Cependant, au lieu de les exécuter, il décide de les enfermer une nuit dans le bloc 11.
Au petit matin, ils devront désigner celui d’entre eux qui sera fusillé. Pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Si je devais tirer une conclusion de ce roman, je dirais que "L'union fait la force", comme la devise nationale de la Belgique ("Eendracht maakt macht" en néerlandais dans le texte) et certains, dans mon petit pays, feraient bien de se mettre à méditer dessus !

Ou de lire ce roman, tout simplement, ils comprendraient peut-être... *intense réflexion* Non, ils ne comprendraient pas...

Ce roman, c'est un huis-clos et une belle leçon de vie.

Les huis-clos, lorsqu'ils sont bien écrit, possèdent ce sentiment oppressant que j'apprécie très fort.

Habituellement, mes huis-clos sont policiers ou appartiennent à la fantasy. Là, c'était un tout autre genre, bien plus oppressant que les précédents.

Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un camp de la mort...

Et que se passe-t-il quand trois prisonniers s'échappent du camp d'Auschwitz ? Et bien, ça fou en rogne les allemands !

Et que font-ils ?

Oh, il y a un SS qui choisit dix prisonniers, au hasard, et hop, au Bloc 11 durant trois jours ! Généralement, de ce trou à rat, on n'en ressort que mort...

Las, lorsque les dix prisonniers ressortent, vivants mais mal en point, c'est pour se retrouver alignés devant un mur pour être fusillés. Et c'est là que le commandant, se sentant pousser une envie de sadisme pur, décide de suspendre l'exécution.

Du sadisme alors qu'il suspend l'exécution ? Oh que oui !

Enfermé durant quelques heures (une soirée et la nuit), les prisonniers vont devoir choisir lequel d'entre eux sera fusillé demain matin. Un pour en sauver dix. Mais lequel ?

On pourrait croire que le choix sera vite fait, surtout quand il y a parmi eux un kapo et son assistant salaud, mais c'est sans compter sur le talent de l'auteur, les nombreux retournements de situation, le fait que personne n'est tout noir ou tout blanc et sans oublier le sadisme du commandant...

Ayant commencé une partie d'échec avec son fils et comparant ce qui se déroule dans le Bloc 11 à cette partie d'échec, le machiavélique commandant enlève quelques prisonniers pour les remplacer par d'autres.

Et rien ne tournera comme les prisonniers l'auraient aimé...

C'est un livre oppressant dans le sens où on ne sait pas ce qu'il va se passer au prochain chapitre et que la situation peut vite changer, les chapitres s'alternant pour nous fournir deux points de vue : d'une part celui des prisonniers s'entre-déchirant pour savoir lequel d'entre eux sera sacrifié et d'autre part, celui du commandant vicieux.

Ce que j'ai apprécié aussi, c'est que la vie dans le camp soit décrite de manière crue, mais sans voyeurisme.

Bien que j'ai désigné quelques noms de prisonniers qui, à mon sens, méritaient de mourir, je me suis vite rendue compte que ceux qui paraissaient "mauvais" ne l'étaient pas toujours par méchanceté pure, mais bien souvent dans le but de protéger leur baraquement de la violence des SS.

Quant à ceux qui avaient l'air les plus angéliques, ils ne l'étaient pas tant que cela...

Chacun à un petit secret et mon point de vue à bien souvent changé, rien n'étant fixé.

Dans le Bloc 11, les personnages représentent tous une caractéristique bien précise (juifs, homosexuel, opposant politique, criminel, kapo, un SS, une femme, un vieux,...) que certains pourraient taxer de "trop stéréotypée" mais le commandant ne les a pas rassemblé au hasard : c'est en fait un camp à petite échelle, chacun des prisonniers représentant, à sa manière, les occupants du camp de la mort.

Qui sera sacrifié sur l'autel de la folie humaine ? Je ne vous dirai rien, sauf que je ne m'attendais pas à une telle fin. Étonnante et qui prouve que seul, nous ne sommes rien, mais à plusieurs, nous sommes importants. "L'union fait la force"...

Tout le monde peut changer et en y mettant chacun du sien, on peut s'en sortir ou aider un autre à vivre. Ils auraient pu rester au tapis, mais ils se sont relevés.

Mon seul bémol concernera le lexique sur le vocabulaire des camps placé à la fin du livre, ce qui n'est pas très pratique lors de la lecture.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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C'est un « jeu de rôle » que je déteste, un jeu parfois utilisé en classe pour illustrer la psychologie de groupe et les dilemmes éthiques, une mise en scène où on demande à un groupe de sacrifier l'un des siens pour permettre la survie des autres
C'est ce qu'on demande à des détenus d'Auschwitz, enfermés dans une buanderie et qui ont jusqu'au matin pour désigner celui qui sera fusillé.

L'histoire commence cinquante ans plus tard, par un homme qui remonte dans ses souvenirs, on sait donc dès le départ qu'il y aura un « happy end » pour au moins un des prisonniers. On assiste aux délibérations de ce groupe disparate, composé à dessein de membres d'origine et de professions variées. Qui doit-on sacrifier? le plus faible? Celui qu'on déteste le plus? Celui qui a moins de mérite? le rabbin? L'homosexuel? La femme? L'Allemand? Celui qui a le moins le goût de vivre?

Ce roman se déroule à huis clos, un peu comme une pièce de théâtre, et j'ai personnellement l'impression qu'il manquait un petit quelque chose dans la densité des personnages, ce petit éclat qui aurait pu rendre l'histoire totalement bouleversante.

C'est toutefois une belle occasion de réfléchir à nos propres valeurs : qui auriez-vous choisi de sacrifier? Et pourquoi?
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J'ai sélectionné ce livre au hasard lors d'un de mes achats compulsifs. J'ai fait le bon choix.
J'aime les huis clos. Où les individus se confrontent pour sauver leurs vies.
Sauf que là ; c'est dans un camp de concentration. Ou les prisonniers doivent en sacrifier un pour sauver leurs « peaux ». (entre guillemets)

Je me suis attaché à chacun des personnages, aussi monstrueux puissent-ils être. Un roman touchant, prenant… moi qui demeure un « coeur de glace », mes larmes sont venues…

Un auteur à suivre (même s'il n'a écrit que deux livres, je suis curieuse de découvrir : La nuit de Peter Pan.)

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Bloc 11 nous plonge dans la vie d'un couple de personnes âgées habitant Brooklyn. Qui sont-ils et pourquoi cet allemand est si mal à l'aise d'aller à la rencontre du mari ?

Et puis on comprends... Moshe a connu l'horreur de la guerre, les camps, les jeux pervers des Nazis et quel jeu ? Quand le commandant en chef se livre à un jeu d'échec avec son fils et que le jeu devient réalité les pions sacrifiés sont juifs et qui représente la Tour et qui est la reine ?
Derrière un sourire sadique qui viendra se heurter aux prisonniers du bloc 11 pour les faire sauter les uns après les autres ? Ils ont 1 nuit pour sauver leur peau quel choix feront-ils ?

La lecture est démoniaque , vous savez que l'horreur est la tapis dans l'ombre, mais c'est plus fort que vous vous voulez tourner les pages et savoir jusqu'à où ça ira qui remportera la partie et combien seront-ils à avoir la vie sauve ? Que restera-t-il d'humanité après cette nuit la ?
Lecture difficile pour public averti.
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Un roman très fort sur la survie.Où la partie d'échecs est une réflexion sur la stratégie employée pour que des hommes s'entretuent,mais tous ne veulent pas jouer et changent les règles.
Beaucoup d'émotions en lisant ce roman.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Mais alors, pourquoi es-tu entré dans l'armée ?

- Dis-moi, Otto, tu ne t'es jamais rendu compte d'une chose ? Nous en arrivons à détester nos parents, nous les maudissons et nous nous jurons de ne jamais devenir comme eux... Et puis nous finissons par commettre les mêmes erreurs.

- C'est ainsi que tu es entré dans la SS.

- Mon père appartenait à la Wehrmacht. Ils haïssent les SS. Ils nous considèrent comme des indisciplinés indignes de confiance, sans traditions militaires, corrompus politiquement. Pour être honnête, Otto, je crois que je suisi entré dans la SS pour contrarier mon père.
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– Le roi n’est pas seulement celui qui, dans la bataille, commande les soldats. Il est plus que cela. Il est l’idéal pour lequel tous les autres se battent. C’est le Saint Graal, le but ultime, la vraie raison de toutes les guerres. Ce n’est ni une personne ni une simple pièce, mais un élément beaucoup plus important que tout cela. Il est la raison même pour laquelle nous combattons. (p.109)
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(En parlant des bombardiers qui sont passé non loin du camp d'Auschwitz)

- Ils sont allé ailleurs, constata Paul. Ce sont eux qui n'ont rien à faire de vous. Je suis militaire et je sais comment raisonnent les militaires, de ce côté comme de l'autre, aussi bien les communistes que les nazis ou les capitalistes. Leur mission est de frapper les objectifs industriels. Sans armes, on ne fait pas la guerre. Sans armes, les ennemis ne peuvent nous tuer. Pour arriver jusqu'ici, les bombardiers doivent couvrir deux mille milles en territoire ennemi. Croyez-vous qu'ils vont risquer leurs équipages pour sauver une poignée de civils ?

- Des dizaines de milliers de civils, rectifia Moshe.

- Pour les militaires, le civil n'est qu'une entrave au bon déroulement des opérations. Il y a les soldats de leur camp et les soldats ennemis.
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- Moshe fait des affaires avec les Scheuls du camp, mais c'est pour survivre. Il nous aide aussi : grâce à lui, nous obtenons des choses qui, sans cela, nous seraient inaccessibles. Mais toi, Berkovitz, tu ne t'es pas contenté de troquer quelques cigarettes ou une chemise neuve. Tu as conclu des affaires avec les nazis, tu as prêté de l'argent aux Krupp, aux Thyssen, aux Fliks, aux Schaeffer ou qui sais-je. Tu ne te préoccupais pas de ce qu'ils faisaient, d'Hitler, des nazis, des armes qu'ils fabriquaient, des Juifs qu'ils voulaient exterminer... Il n'y a que l'argent qui t'intéressais. Tu pensais que l'argent te sauverais, parce que 'argent n'est ni aryen ni juif. Tu t'es rendu compte trop tard de la véritable nature de tes amis. Ils t'ont trompés pour mieux te voler...
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Que je meurs avec les Philistins, dis Samson dans le temple du dragon. Est-ce ce que vous souhaitez, vous aussi ? Vous voulez que la chute de l'un entraîne tous les autres ? Nous devons rester des frères les uns pour les autres,. Ce n'est qu'en unissant nos forces que nous vaincrons l'ennemi.
Elias, tu n'es pas à la synagogue. Personne n'a envie d'écouter tes sermons, dit Alexey avec mépris.
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