Si je devais tirer une conclusion de ce roman, je dirais que "L'union fait la force", comme la devise nationale de la Belgique ("Eendracht maakt macht" en néerlandais dans le texte) et certains, dans mon petit pays, feraient bien de se mettre à méditer dessus !
Ou de lire ce roman, tout simplement, ils comprendraient peut-être... *intense réflexion* Non, ils ne comprendraient pas...
Ce roman, c'est un huis-clos et une belle leçon de vie.
Les huis-clos, lorsqu'ils sont bien écrit, possèdent ce sentiment oppressant que j'apprécie très fort.
Habituellement, mes huis-clos sont policiers ou appartiennent à la fantasy. Là, c'était un tout autre genre, bien plus oppressant que les précédents.
Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un camp de la mort...
Et que se passe-t-il quand trois prisonniers s'échappent du camp d'Auschwitz ? Et bien, ça fou en rogne les allemands !
Et que font-ils ?
Oh, il y a un SS qui choisit dix prisonniers, au hasard, et hop, au
Bloc 11 durant trois jours ! Généralement, de ce trou à rat, on n'en ressort que mort...
Las, lorsque les dix prisonniers ressortent, vivants mais mal en point, c'est pour se retrouver alignés devant un mur pour être fusillés. Et c'est là que le commandant, se sentant pousser une envie de sadisme pur, décide de suspendre l'exécution.
Du sadisme alors qu'il suspend l'exécution ? Oh que oui !
Enfermé durant quelques heures (une soirée et la nuit), les prisonniers vont devoir choisir lequel d'entre eux sera fusillé demain matin. Un pour en sauver dix. Mais lequel ?
On pourrait croire que le choix sera vite fait, surtout quand il y a parmi eux un kapo et son assistant salaud, mais c'est sans compter sur le talent de l'auteur, les nombreux retournements de situation, le fait que personne n'est tout noir ou tout blanc et sans oublier le sadisme du commandant...
Ayant commencé une partie d'échec avec son fils et comparant ce qui se déroule dans le
Bloc 11 à cette partie d'échec, le machiavélique commandant enlève quelques prisonniers pour les remplacer par d'autres.
Et rien ne tournera comme les prisonniers l'auraient aimé...
C'est un livre oppressant dans le sens où on ne sait pas ce qu'il va se passer au prochain chapitre et que la situation peut vite changer, les chapitres s'alternant pour nous fournir deux points de vue : d'une part celui des prisonniers s'entre-déchirant pour savoir lequel d'entre eux sera sacrifié et d'autre part, celui du commandant vicieux.
Ce que j'ai apprécié aussi, c'est que la vie dans le camp soit décrite de manière crue, mais sans voyeurisme.
Bien que j'ai désigné quelques noms de prisonniers qui, à mon sens, méritaient de mourir, je me suis vite rendue compte que ceux qui paraissaient "mauvais" ne l'étaient pas toujours par méchanceté pure, mais bien souvent dans le but de protéger leur baraquement de la violence des SS.
Quant à ceux qui avaient l'air les plus angéliques, ils ne l'étaient pas tant que cela...
Chacun à un petit secret et mon point de vue à bien souvent changé, rien n'étant fixé.
Dans le
Bloc 11, les personnages représentent tous une caractéristique bien précise (juifs, homosexuel, opposant politique, criminel, kapo, un SS, une femme, un vieux,...) que certains pourraient taxer de "trop stéréotypée" mais le commandant ne les a pas rassemblé au hasard : c'est en fait un camp à petite échelle, chacun des prisonniers représentant, à sa manière, les occupants du camp de la mort.
Qui sera sacrifié sur l'autel de la folie humaine ? Je ne vous dirai rien, sauf que je ne m'attendais pas à une telle fin. Étonnante et qui prouve que seul, nous ne sommes rien, mais à plusieurs, nous sommes importants. "L'union fait la force"...
Tout le monde peut changer et en y mettant chacun du sien, on peut s'en sortir ou aider un autre à vivre. Ils auraient pu rester au tapis, mais ils se sont relevés.
Mon seul bémol concernera le lexique sur le vocabulaire des camps placé à la fin du livre, ce qui n'est pas très pratique lors de la lecture.
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