La première chose que je retiens est la convergence entre une manière de faire de la science citoyenne et ce que propose l'auteur. Son essai s'inscrit en effet dans une dynamique où le patient serait au centre de l'attention. L'auteur propose ainsi de passer d'une politique de l'offre à une politique de la demande où la place du patient comme acteur de sa santé serait pleinement reconnue. Pour cela, il lui semble impératif de faire progresser les critères d'évaluation vers une prise en compte globale du parcours de soins allant de la prévention à la fin de l'épisode pathologique du patient. Déroulant une critique globale du système de santé en France, il souligne la lourdeur des différentes instances ou agences qui prennent en charge tout ou partie du parcours de soins et ce, parfois, pour une même pathologie.
Le point sur lequel j'ai peut-être le plus tiqué est son passage sur la nécessité d'apporter toujours plus de conforts et de soins pour que les pathologies liées à la vieillesse soient traitées de telle manière que les patients restent autonomes. Bien que je ne sois pas contre l'idée, elle me semble cependant bien optimiste si l'on considère que d'un point de vue évolutionniste les âges atteints à l'heure actuelle font probablement partie d'une zone d'ombre pour l'évolution. Les générations qui se sont succédées jusqu'à nos jours disposent en effet de caractères sélectionnés pour se reproduire sur une durée bien plus courte. Nous pourrions dire que l'évolution n'a pas encore eu le temps de sélectionner des caractères permettant au corps humain de parer aux pathologies liées à la vieillesse.
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A l'instar des Lumières qui annoncèrent la Révolution de 1789, peut-on déceler aujourd'hui les lueurs d'une nouvelle société?
Une solidarité forte - qui se désolidarise parfois des règles de la société - est un premier axe de réflexion. Des associations défendant le droit au logement, à la nourriture pour tous, à la prise en charge des "sans-papiers", des migrants bloqués à Calais, les initiatives fleurissent. Une solidarité qui s'adresse à autrui connu par rencontre réelle ou virtuelle est préférée à la solidarité organisée, collective et anonyme de l'État. Apparaît parallèlement une économie collaborative favorisée par le numérique, qui vient perturber l'économie traditionnelle.
C'est une lapalissade que d'affirmer que le malade est celui qui est le plus concerné par la politique de santé. Qu'on l'appelle également citoyen, bénéficiaire, usager...c'est lui qui devrait exprimer ses besoins et donner son avis, non seulement sur son traitement mais aussi sur le système de santé.
Ces "centres anticancéreux" (nom inapproprié car il s'agit de centres anticancer et non anticancéreux!) voient le diagnostic se modifier avec la séquence du génome de la tumeur, le suivi des marqueurs par des prises de sang [...].
Laurent Degos. Peut-on vaincre le cancer? Cloner est-il immoral?