Le Touquet, ville balnéaire privilégiée dans les années 1920.
Pour satisfaire la riche clientèle qui s'y presse, le Royal Picardy, hôtel de cinq cents chambres vient d'ouvrir ses portes.
Laurette, fille de modestes pêcheurs rêve à un avenir meilleur et réussit à y entrer comme femme de chambre. A l'histoire de l'hôtel se mêle celle de Laurette, toutes deux pleines de rebondissement
Que dire ? Il y a ……..longtemps….. très longtemps, j'aurais adoré cette histoire.
Malheureusement, ou heureusement plutôt,mes goûts ont évolué et si j'ai lu sans déplaisir ce roman, en en survolant bien des passages je n'y ai trouvé aucune satisfaction intellectuelle.
Une romance, un conte de fées, une jolie histoire d'amour …oui sûrement mais pas uniquement. C'est aussi un agréable roman parfaitement documenté qui entraîne le lecteur dans l'exubérance et l'insouciance presque scandaleuse des années folles Au Touquet Paris-Plage, la fastueuse station balnéaire nouvellement créée pour les grands industriels du nord et surtout pour la richissime gentry anglaise.
Annie Degroote nous conte en particulier l'histoire éphémère du luxueux palace, le Royal Picardy, inauguré en 1929 et considéré en son temps comme le plus bel hôtel du monde. 9 étages, 500 chambres, 50 appartements de 5 à 10 pièces, 120 boudoirs et salons... un luxe inimaginable pour une clientèle fortunée et oisive, qui se déplace souvent avec ses domestiques, ne pense qu'aux fêtes et aux mondanités et dépense sans compter. Un monde artificiel qui brille et frôle l'arrogance.
Et à quelques kilomètres des fastes du Touquet, le petit village d'Etaples où les habitants vivent traditionnellement de la mer ; les hommes sont marins pêcheurs et les femmes pêcheuses de crevettes et ménagères. Une population simple et laborieuse, résignée mais digne et dont l'avenir est tout tracé. Issue d'une famille de pêcheurs, Laurette (quinze ans, fluette, le visage ingrat) aspire à sortir de sa condition et de côtoyer le "grand monde" Son rêve : se faire embaucher comme femme de chambre au Royal Picardy. Elle rencontrera de nombreux obstacles sur son chemin, mais je n'en dirai pas plus.
J'ai beaucoup aimé la première partie de ce roman ; l'histoire de la création de la station du Touquet Paris-Plage, l'éclosion architecturale de ses hôtels majestueux et de ses villas au luxe démesuré pour une population de nantis investissant la côte d'Opale pour la saison estivale. Annie Degroote, par ses descriptions fluides et bien documentées, nous transporte avec plaisir dans cet univers fastueux et irraisonnable qui dépasse notre imagination. J'ai aussi beaucoup apprécié la présentation de tous les personnages, les riches pensionnaires du Royal Picardy comme les familles modestes et laborieuses d'Etaples. Deux mondes qui peinent à se croiser.
Cependant la deuxième partie du roman m'a un peu déçue et m'a laissée une impression mitigée. Toutes les péripéties, les nombreux rebondissements et événements abracadabrants ne m'ont pas franchement convaincue. Trop de clichés romanesques à mon goût.
C'est dommage, car Annie Degroote a une belle écriture, très agréable à lire, un style limpide et précis. Elle connaît parfaitement son sujet et m'a même donné l'envie d'une escapade au Touquet sur les traces des vestiges architecturaux des Années Folles.
Ce roman est très bien documenté tant au niveau de la vie pénible des pêcheurs du village d'Etaples que de l'existence fastueuse des riches séjournant à le Touquet Paris-Plage.
Le récit de la création de cette station balnéaire et de sa saison touristique, notamment de la construction du célèbre Hôtel Royal Picardy, montre encore une fois qu'Annie Degroote maîtrise parfaitement les sujets abordés dans ses livres.
Amoureuse de la mer, je me suis sentie physiquement sur la plage face à la mer grâce aux descriptions d'un grand réalisme.
Le thème principal est finalement celui des barrières sociales.
Par contre, j'ai trouvé les rebondissements trop rocambolesques au niveau de la partie 'roman' du livre.
En bref, une lecture dont je me souviendrai longtemps, pour avoir rêvé à la vie dans ces hôtels de rêve durant les années folles.
Annie Degroote nous fait une belle description du Touquet et de son évolution touristique des années 20 aux années 68.
Au delà de l'histoire de Laurette, c'est toute l'histoire du Touquet qui nous est conté.
Celle de l'après-guerre, celle des années folles, avec toute sa splendeur, ses délires dans la démesure, mais aussi la vie de pêcheurs ceux d'à côté, ceux d' Etaples qui contemplent sans rien dire gardant leur dignité.
Laurette, elle, veut passer ce pont, aller de l'autre côté vivre son conte de fée avec son prince charmant, dans son palais, le Royal Picardy, le plus bel hôtel du monde.
Tout nous est raconté avec une facilité
Alors laissez vous porter sur cette belle Côte d'Opale
Laurette est fille de pêcheur. Mais elle ne veut pas restée cantonnée à cette vie qu'on lui prévoit, faite de labeur et de solitude.
Encouragée par sa soeur aînée surtout, et par un homme de la bonne société, elle tentera d'échapper à cette vie-là, en se faisant engager comme femme de chambre au Royal Picardy, un hôtel luxueux nouvellement construit.
Pour elle, c'est la découverte de ce qui brille, de la richesse, de la haute société. Elle rêve d'appartenir à ce monde, même si les grandes portes lui sont fermées.
Pourtant, son destin, elle en est certaine, n'est pas de rester vivre au village de pêcheurs…
Pour moi, il s'agit là d'un livre incontournable! Une perle d'histoire!
Pour une fois, l'histoire en elle-même, celle de Laurette, laisse briller le décor. Et quel décor! C'est lui qui m'a charmé, au plus haut point.
D'abord, nous commençons cette histoire au début du XXème siècle, en pleine période dorée. Les parisiens quittent la capitale pour partir en vacances sur la Côté d'Opale, appelée d'ailleurs Paris-Plage. C'est dire…
Mais attendez, le plus beau arrive. le plus beau, c'est cet hôtel dont parle l'auteur. Un bâtiment luxueux, bien au-delà de ce que l'on connaît jusque-là. Les gens réservent une chambre bien avant la fin des travaux! C'est the place to be, là où il faut être vu, admiré.
Aux yeux de Laurette, comme aux miens, les portes que l'on pousse nous laisse apercevoir ce que pouvait être la vie de la bonne société à cette époque, le charme des marbres, des escaliers majestueux, des bars dessinés à l'orientale, des salles de bal magnifiques, des chambres confortables.
Les faits authentiques sont nombreux, et cela m'a fait me pencher plus avant sur l'histoire de cet hôtel qui a réellement existé, mais qui a, trois fois hélas, disparu aujourd'hui. J'adore cette époque en particulier, et je dois dire, qu'évidemment, je ne pouvais que me plaire dans le décor que redessine pour nous Annie Degroote. Grâce à ses recherches, elle nous permet de connaître cette majestueuse bâtisse à l'époque de sa gloire, d'imaginer le bonheur que cela devait être d'y séjourner.
Comme je le disais plus haut, bien que l'histoire de la jeune fille soit vraiment très belle, et remarquablement bien tournée, c'est le côté historique qui m'aura attiré.
Je suis ravie, vraiment, d'avoir ouvert ce livre, et d'avoir voyagé à travers le temps. Grâce à lui, j'ai rencontré des personnages illustres, entendu les vagues, écouté le bruit feutré des pas sur les tapis, et ouvert grand les yeux pour en maximum. Tiens, cela m'a donné la même impression que dans le film Titanic, lorsque l'on voyage dans le restaurant de première classe, jusqu'à l'escalier et sa si belle horloge. Vous voyez de quelle scène je parle, n'est-ce pas? Alors, vous comprenez ce que je viens de vivre!
Merci, Mme Degroote, pour cette merveille!
Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?