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EAN : 9782375610473
256 pages
Mirobole (20/09/2018)
3.44/5   50 notes
Résumé :
C’est arrivé près de chez vous, un été étouffant, à Windhoek, petit village belge sans histoire…
Jusqu’au jour où la municipalité fait installer des éoliennes. Ce bruit de pales ! Flap, flap, flap. Le boucher en perd le sommeil. Plusieurs nuits d’insomnie et il pique du nez dans sa spécialité, une recette dont les clients raffolent. Dès lors, par un effet domino aussi logique qu’absurde, les catastrophes s’enchaînent, les instincts se libèrent, et les vengean... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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C'est arrivé près de chez vous, lors d'un été étouffant, dans le petit bled belge de Windhoek.
Cette fable cocasse et acide joue sur le principe de l'effet-papillon, le battement d'aile initial étant l'installation d'éoliennes dans ledit village et le bruit ( supposé ) de leurs pales que seul le boucher semble entendre au point de l'empêcher de dormir.
A partir de là, s'emballe un réjouissant jeu de massacre en mode belge et méchant. Tous y passe dans le village, l'occasion pour l'auteur de brosser jusqu'au grotesque tout un panel de personnages : le véto veule, chasseur contrarié ; sa jolie épouse sensuelle et insatisfaite ; le fils du boucher devenu végétarien pour embêter ses parents ; la jeune fille paumée ; le facteur loser qui ne pense qu'à pédaler comme s'il participait à une étape du tour de France etc.
Toutes les rancoeurs, les frustrations, les jalousies explosent suivant un scénario implacable qui monte en puissance jusqu'à l'acmé finale. le titre ne sert pas la folie savoureuse quasi ubuesque de ce court roman vraiment très drôle si on goute à l'humour noir. Vous ne mangerez plus du pâté ni ne regarderez les éoliennes comme avant, ah ah ah.
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Un champ d'éoliennes, marqueur d'une municipalité éprise d'écodurabilité vient d'être inauguré en grande pompe à Windhoek, sympathique village belge où tout le monde se connaît. C'est bien là le problème. du moins l'un d'eux.

A partir d'un petit, tout petit déraillement dans la routine du quotidien, Bram Dehouck narre une dégringolade en cascade aux allures de farce noire et absurde.

Sans être un roman choral, Un été sans dormir passe d'un point de vue à l'autre, dressant ainsi un portrait cru et sans fard des villageois. Et ces personnes sont de celles qu'on croise partout, en commissions, au coin de la rue, avec qui on échange des banalités sur le temps ou les derniers ragots en vigueur selon la personnalité. Comme partout, il y a des bonnes pâtes (j'ai bien écrit pâtes et non pâtés), des esprits veules, des mesquins, des jaloux, des amoureux, des contents de leur sort, des ados se rêvant en héros pour épater la fille de leurs rêves, ...

En quelques jours, tout se déglingue complètement dans un dénouement affolant et éparpillé (c'est le moins qu'on puisse dire...). Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Appréciant l'humour noir et les histoires barrées si elles sont bien racontées, j'ai eu avec ce court roman mon content. La galerie des protagonistes est tout particulièrement savoureuse. C'est fou à quoi peut conduire un aménagement écologique pour des énergies renouvelables!
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Herman Bracke, le boucher, celui qui a créé le fameux pâté Bracke de Windhoek, Herman ne dort plus ! Son cauchemar ? le bruit ! le bruit ? Quel bruit ? Comment ? Vous êtes sourd ? Comment pouvez-vous ne pas entendre le boucan occasionné par les pales de ces maudites éoliennes ?

Rien ne va plus pour le vétérinaire Jan Lietar : le cabinet périclite depuis que la fille de Pouseele, un fermier du coin, est devenue vétérinaire. Il perd tous ses clients éleveurs. Mais ses ennuis ne s'arrêtent pas là… le gazon de son jardin est sa fierté !
Or, des ombres mouvantes traversent l'herbe telles de monstrueuses limaces avant de disparaître presque aussitôt derrière la clôture. Les pales des éoliennes continuent inlassablement à déchirer l'oeuvre de sa vie. Il sait qu'il est condamné à subir leur diktat jusqu'à la fin de ses jours…

Walter est facteur. Un facteur à l'ancienne. Un facteur qui enfourche son vélo pour effectuer sa tournée pendant que ses collègues ont renoncé à ce moyen de locomotion au profit de vélomoteurs ou de camionnettes. Walter tient la forme. Il est content avec ce qu'il a. A Windhoek, tout le monde se sent rassuré en se disant qu'il y a plus pauvre que soi : il y a Walter le facteur et sa femme.

Saskia, l'insignifiante, la nullissime Saskia Maes, celle qui est plus bas que tout en bas de l'échelle sociale, Saskia l'invisible a reçu un courrier. C'est la première fois qu'on lui écrit. Oh, bien sûr, la teneur de la lettre n'a pas de quoi la pousser à sauter de joie puisque Séverine Baes des RH de la compagnie d'assurances lui écrit qu'elle n'a pas d'emploi pour elle… Néanmoins, elle conserve son CV et si un poste correspond à ses capacités, elle ne manquera pas de la contacter ! « Madame » ! C'est la première fois qu'on lui donne du « Madame » ! Elle ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine fierté ! Et, maintenant, elle a un petit « chez-soi » grâce à ce logement social où elle vit avec Zippo, son petit chien. Elle aime Windhoek, ce village, ou plutôt celle longue rue… Mais elle tremble dès qu'elle entend un moteur ! Elle tremble à l'idée de voir se pointer la Mercedes vert sale de son grand-père qui l'obligerait à grimper dedans pour la ramener à la ferme…

Critique :

Je me suis contenté de brosser quelques-uns des portraits des habitants de ce joli et tranquille petit coin de Flandre où les gens vivaient heureux, il y a peu encore ! Soudain, leur vie va être bouleversée. Des éoliennes, dont la venue est fort appréciée, vont chambouler leurs existences, Herman le boucher va complètement disjoncter…

Bram Dehouck démontre de fantastiques qualités d'écrivain, servies dans cette traduction en français par le talent d'Emmanuèle Sandron qu'il convient de saluer. Bram Dehouck donne une telle vie à ses personnages qu'on n'a aucune peine à les imaginer et à ressentir leurs émotions jusque dans ce qu'elles ont de plus naïf ou de plus bas. Pour moi, qui vis en Belgique, il m'est d'autant plus facile de donner corps à ces femmes et à ces hommes, et même de les entendre causer en flamand avec la musicalité propre à cette langue.

Si vous cherchez un village de Windhoek (le coin du vent) sur une carte, vous risquez de vous retrouver en Namibie ! Pourtant, il existe plusieurs lieux-dits du nom de Windhoek. L'auteur a sans doute voulu s'épargner un procès, ou pire encore, en utilisant un nom de village existant, et puis « le Coin du Vent » quel joli nom pour en emplacement d'éoliennes, ne trouvez-vous pas ?
Mais, mon esprit soufflé par des déplacements d'air, m'égare…

Dans ce récit dramatique emprunt d'un humour belge très caustique, un drame va chambouler bien des vies ! Un drame ? Une suite de drames, plus exactement ! L'effet papillon, vous connaissez ?

Plus jamais vous ne regarderez une éolienne de la même manière…
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Sans dormir ou à dormir debout?, cette histoire absurde de folie meurtrière engendrée par les éoliennes d'un village de la côte flamande, au style lourd et avec des relents lubriques d'adolescent.

Mais on ne peut qu'éprouver de l'empathie pour ce boucher qui n'arrive plus à dormir, son fils accro au porno, l'épouse top modèle du vétérinaire qui couche avec 'le nègre', la pauvre Saskia enfuie de la ferme, Magda, la femme frustrée du facteur...
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Voilà un roman noir à la flamande, noir et burlesque à la fois. Tout commence dans une ambiance de kermesse, lors de l'inauguration du parc d'éoliennes de Windhoeck (village bien nommé – « wind » signifie vent, comme en anglais). Cela ne peut apporter que des bonnes choses, cette dizaine de géants d'acier de l'énergie renouvelable. C'est ce que veut croire Herman Bracke, le boucher du village, mais dès le début, il ressent comme une menace voilée en regardant les pales tourner imperturbablement. Et de fait… la nuit venue, le commerçant ne parvient pas à dormir à cause du bruit des éoliennes. Il semble le seul de ce petit bourg d'une centaine d'habitants à être incommodé. A force d'insomnie, le boucher va en plein jour tomber endormi dans sa spécialité, le pâté Bracke dont il est si fier et qui a fait sa réputation. A partir de là, comme un jeu de dominos, les événements vont s'enchaîner inexorablement jusqu'au paroxysme final que personne n'aura vu venir.

Bram Dehouck a orchestré cette tragi-comédie avec art, campant une galerie de personnages pittoresques : du pharmacien hautain à la jeune chômeuse sans aucune confiance en elle en passant par le candidat réfugié au corps de rêve et la femme du facteur à l'affût du moindre potin (et j'en passe). Dans ce contexte, le cocktail voisinage aux aguets, plus chaleur caniculaire, plus pâté avarié va rapidement devenir explosif. Ce n'est pas de la plus grande finesse mais j'ai été tenue en haleine tout au long du roman, me demandant à chaque page ce qui allait encore se passer au fur et à mesure, et je n'ai pas été déçue.

J'avais entendu l'auteur, Bram Dehouck, à la Foire du livre 2019, en conversation avec Sonja Delzongle,sur le thème des polars liés à l'écologie. S'il fallait démontrer par l'absurde que les éoliennes ne sont pas nécessairement la panacée, Bram Dehouck a réussi son coup avec ce récit truculent…
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Combien de personnes dans son genre n'avait-il pas vues à la télé ? Des pauvres qui se plaignent du faible montant de leurs prestations sociales, tout en se payant le luxe d'entretenir la moitié d'un zoo.
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Le conducteur, un vieux paysan, sauta en bas de sa voiture et apostropha la jeune fille qui était en train de lire les petites annonces à la vitrine de l'agence d'intérim.
Wes considéra la scène de loin avec stupéfaction. L'homme avait pris la fille à la gorge et l'avait poussée contre la vitrine puis sous le porche. Maintenant, ils se battaient tous les deux sur le trottoir.
Wes comprit qu'il ne pouvait pas rester sans réaction. Il devait soit quitter les lieux comme un lâche, soit filmer la scène avec son portable pour la poster le soir sur YouTube. Ou alors, il pouvait aussi se comporter en héros.
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Zeppos flairait les pieds des réverbères et les seuils des portes en remuant la queue. De temps en temps, il levait la patte arrière pour honorer la rue de Windhoek d'un témoignage de sa considération.
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Éveillé désormais comme en plein jour, il poussa
un soupir. Se retourna. Les points orange du volet
laissaient une impression bleutée sur l’écran de ses
paupières. Ils ne dansaient plus : ils vrombissaient
comme des mouches autour d’une bouse de vache.
Et cela durait depuis cinq nuits.
Une semaine plus tôt, à l’inauguration officielle
des dix éoliennes de Windelektrix, l’avenir lui avait
pourtant paru particulièrement radieux. Venue de la
ville et des villages voisins, la foule des grands jours
s ’ était pressée à la fête. Quelle transhumance ! Tout
le monde accourait pour voir les éoliennes, dressées
au point culminant de Windhoek telles des idoles.
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Avec ses cheveux ébouriffés, son regard à faire peur et sa barbe de trois jours, l'expert psychiatre avait lui-même l'air d'un psychopathe. Voilà, c'était ça ; pour reconnaître un psychopathe, il fallait en être un soi-même !
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