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sur 736 notes
Cinq ans après Règne animal, prix du livre Inter 2017, que j'avais particulièrement apprécié, j'ai à nouveau été conquise par l'écriture de Jean-Baptiste del Amo dans son nouveau roman le fils de l'homme.
Un break quitte la ville avec à son bord un homme, une femme et leur jeune enfant de neuf ans.
Après des heures de route, plusieurs vallées traversées, les villages disparaissent peu à peu et la voiture s'engage sur une route en lacets puis sur un chemin de terre, quand soudain un pin obstrue le passage. Ne pouvant le déplacer, le père met le véhicule à l'écart, le camoufle et extirpant les bagages du coffre, tous trois, sacs à dos chargés sur les épaules, s'acheminent sous la conduite du père vers une vieille maison isolée dans la montagne, tout juste habitable, aux Roches. Au départ, il s'agit d'un séjour estival qui va rapidement s'avérer être un séjour définitif sans possibilité de retour.
Ce n'est que trois semaines auparavant que le père a réapparu dans la vie de son ex-compagne et de son fils après environ six ans d'absence pour des raisons mystérieuses.
Au fil du récit, l'auteur alterne le moment présent avec cette découverte de la nature pour le fils et le passé avec comme point de départ le retour du père et ensuite une remontée dans le temps, sans pour autant créer de réels chapitres et donc sans rompre le rythme de l'histoire.
Dés les premières lignes, Jean-Baptiste del Amo nous plonge dans une atmosphère d'angoisse. Dans la voiture, sans qu'un mot ne soit échangé, les regards croisés entre la mère et l'enfant expriment un sentiment de crainte et d'inconnu.
On apprend peu après que c'est aux Roches, précisément que ce père a vécu auprès de son propre père, un homme devenu impitoyable et qu'il entend maintenant y faire vivre sa femme et son fils, femme dont il a appris qu'elle l'avait trompée.
Hanté par son passé et rongé par la jalousie, le père sombre lentement dans la folie.
Le père, la mère et le fils ne sont jamais nommés et la troisième personne est de rigueur tout au long du roman, nous amenant à penser quasiment à un mythe, dans lequel la transmission de la violence de père en fils pourrait être le thème principal.
Tout en restant facile d'accès, avec un vocabulaire riche, une écriture fine et imagée, où la poésie le dispute à la rudesse, l'auteur sait à merveille retranscrire la découverte de la nature par cet enfant ayant vécu jusque-là dans une petite maison d'un quartier ouvrier. Si dans un premier temps, le gosse est effrayé par ce milieu qui lui paraît hostile et dangereux avec ces bois profonds et ces bêtes sauvages, il saura peu à peu y trouver sa place et même un refuge dans ce renfoncement créé entre les racines épaisses d'un vieux noyer, créant ainsi une niche obscure où il se sent protégé. Les descriptions sont imagées au possible et nous entraînent avec volupté au coeur de ces lieux sauvages nous faisant ressentir toute la force de cette nature et sa puissance, des lieux qui pourraient être paradisiaques si la folie de cet homme ne prenait au fil de l'histoire toute la place. L'homme et la nature y sont en perpétuelle confrontation.
J'ai été frappée par le peu de paroles et de dialogues entre les trois protagonistes, ceux-ci étant remplacés, à mon sens très avantageusement, par des regards ou des gestes particulièrement expressifs. Les corps de chacun sont fort justement mis en avant, décrits dans tout leur naturel, avec volupté et sensualité parfois, ou plus durement et froidement dans d'autres cas.
Bien des questions viennent à l'esprit tout au long de cette lecture, et c'est tout le charme de celle-ci qui se partage entre beauté et noirceur, amour et cruauté, même si la noirceur prend malheureusement le pas sur la beauté.
À la transmission de la violence d'une génération à une autre, s'ajoute ici la domination des hommes sur leurs semblables tout comme la confrontation du monde de l'enfance à la dureté et la brutalité du monde des adultes.
D'une beauté saisissante, bien que dramatique, le fils de l'homme est un roman intemporel qui m'a bouleversée. Je remercie très sincèrement Babelio et les éditions Gallimard pour cette somptueuse lecture, en avant-première.
À noter que Jean-Baptiste del Amo devrait être présent aux Correspondances de Manosque en septembre prochain et que je me fais une joie, déjà, de pouvoir le rencontrer !

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Dans le fils de l'homme, Jean-Baptiste del Amo confirme, si c'était nécessaire, son immense talent d'écrivain. Règne animal (Prix du Livre Inter 2017) m'avait profondément marqué mais, avec le fils de l'homme, cet auteur réussit encore à m'impressionner en me plongeant au plus profond des racines de l'espèce humaine luttant pour sa survie dans une nature brute, austère et pourtant favorable aussi.
La séquence inaugurale du livre me surprend puisqu'elle me plonge dans la vie d'une horde d'hommes et de femmes préhistoriques. Malgré les éléments, le froid, la mort avant trente ans, la vie se perpétue : accouplements, accouchements, bébés vivants ou non. Pour survivre, il faut chasser, pêcher, préparer les repas, se retrouver au camp. C'est de ce camp que partent des chasseurs dont un père et son fils qui ne tarde pas à faire ses preuves.
Brusquement, changement d'époque, voilà le fils de l'homme, avec son père au volant, conduisant la mère et ce fils dans un endroit perdu, en montagne, loin de tout : Les Roches.
Déjà, un constat s'impose. Les principaux protagonistes de cette histoire terrible n'ont pas de prénom, pas de nom. Il faut s'y faire et cela est vite oublié dans les descriptions détaillées et tellement vivantes offertes par Jean-Baptiste del Amo. Quel style magnifique ! Quel déferlement de vocabulaire, riche, intense, précis, toujours juste !
Comme il est indispensable de savoir à qui nous avons affaire, l'auteur, régulièrement, revient un peu en arrière. Trois semaines auparavant, alors que le garçon jouait dans la petite cour d'une maison très modeste, un homme arrive : son père ! Il réapparaît alors qu'il a disparu depuis six ans. La mère est au travail. Il mange, s'installe et fume beaucoup.
Par petites touches, sans jamais trop en dire, laissant souvent son lecteur sur sa faim, l'auteur révèle le passé de cet homme qui inquiète et fascine en même temps. Petit à petit, je découvre son passé et l'histoire de son père, le grand-père du gosse, celui qui a créé ce lieu improbable, Les Roches, où le père va obliger mère et fils à vivre, à survivre.
Cette mère dont Jean-Baptiste del Amo laisse échapper une seule fois le prénom – Cristina – a été maman à dix-sept ans alors qu'elle ne voulait pas d'enfant. Elle en a vingt-six quand le père revient et elle est… enceinte !
Tensions, menaces, recherche d'un bonheur impossible à trouver dans des conditions de vie extrêmes, cette maison, Les Roches, le père l'a retapée, y a stocké des vivres et le cadre peut se révéler idyllique au printemps, ce printemps en montagne magnifiquement décrit.
Une terrible violence rentrée est prête à sourdre à tout moment mais il faut se laisser emporter par l'excellente prose de Jean-Baptiste del Amo, ne pas vouloir tout expliquer, accepter qu'il n'y ait pas vraiment de fin, même si… Alors, je me suis laissé prendre jusqu'au bout, vibrant devant cette nature sauvage, tremblant à cause des menaces qui planent constamment sur cette famille qui n'en est pas vraiment une.
Le fils de l'homme est un roman qui m'a marqué, impressionné et porté jusqu'au bout, entre suspense et régal, grâce à la précision et à la qualité d'écriture d'un grand écrivain : Jean-Baptiste del Amo.

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Rentrée littéraire 2021 #40

Le titre annonce une tragédie biblique. le magnifique prologue, situé dans les temps préhistoriques précise les intentions de l'auteur à transporter le lecteur dans un récit mythologique à la portée universelle : un père, un fils, la nature, chasse, armes, accouplement, accouchement, et une certaine sauvagerie liée à la survie, autant de pistes explorées dans le monde contemporain.

Un père, un fils donc, une mère et un grand-père aussi, autant de figures archétypales, sans prénom, qui renvoient à la précaire condition humaine celle d'hier comme celle d'aujourd'hui. le père ressurgit dans la vie de son ancienne compagne et de son fils après plusieurs années de mystérieuse disparition. Il les entraine aux Roches, la maison à moitié en ruine dans laquelle il a grandi avec son propre père, complètement isolée en moyenne montagne.

Jean-Baptiste del Amo instaure d'emblée une ambiance lourde, proche du roman noir voire du thriller tellement le poids menaçant du père et de ses réelles intentions sourd et tend le récit, d'autant plus que la narration à la troisième personne adopte le point de vue de l'enfant qui devra trouver sa voie pour survivre à cet inquiétant géniteur.

Le thème de la transmission de la violence des pères aux fils est profondément exploré, subtilement, et explose lors d'un incroyable monologue du père hanté par son enfance sacrifiée au contact d'un patriarche oscillant entre folie, souffrance et violence. A cette logorrhée quasi hallucinée, répond le silence du fils comme une façon de résister à la parole du père et à la violence héréditaire du monde des adultes. le fatum antique se met en branle avec une fatalisme à la Zola de laquelle il semble difficile d'échapper, le tout sous le regard d'une nature omniprésente apportant une dimension panthéiste au drame qui se joue et menace d'emporter les personnages dans un mouvement vertigineux à travers le temps et l'espace.

L'auteur est un styliste. Ses phrases richement travaillées réjouissent par leur vocabulaire opulent et précis, gorgé d'adjectifs. Elles tendent à une solennité minérale qui fait cependant un peu écran à l'émotion. Certains passages peuvent basculer dans un esthétisme verbeux, notamment lors des évocations de la nature ( presque trop redondantes à mon goût ). Par contre, j'ai été totalement séduite par sa façon d'appréhender les personnages, chaque scène construite comme des tableaux, à l'image de celui d'Andrew Wyeth ( le Monde de Christina ), évoquée superbement dans le roman. Jean-Baptiste del Amo évite judicieusement toute approche psychologique pour se concentrer sur les corps, zoomant sur les détails, les gestes, les lumières afin de suggérer l'intériorité des personnages.

« Le père s'adosse au plan de travail, porte le pilon à ses lèvres retroussées sur de petites dents irrégulières, grisées par le tabac, une incisive à l'angle intérieur cassé. Il détache des filaments de muscle d'un mouvement latéral de mâchoire. Ses doigts et la commissure de ses lèvres sont luisants de graisse, du jus a coulé sur la tranche de sa main gauche, son poignet et son avant-bras, sans qu'il s'en aperçoive ou s'en préoccupe. Il déglutit, s'applique à ronger l'os, à déchirer les tendons, dessouder les cartilages qui craquent sous la pression des molaires, mastique l'extrémité du petit tibia pour en extraire la moelle, inspecte ce qu'il reste du pilon entre la pulpe huileuse de ses doigts. Enfin, il se tourne vers le plan de travail et laisse tomber l'os dans le plat, près de la carcasse. »

Un roman noir dont la beauté pessimiste éclabousse chaque ligne.
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Un groupe de chasseurs dans une époque lointaine est parti en quête de nourriture. le fils blesse une chevrette et reçoit de son père la marque sanglante, une sorte de distinction qui symbolise son entrée dans le groupe.
199... un père emmène sa femme et son fils dans une vieille ferme perdue dans la montagne, " Les Roches" . Une ruine abandonnée de tous.
Une maison qui attend son propriétaire.
" le fils de l'homme " le roman de Jean - Baptiste del Amo est une histoire singulière qui commence par une partie de chasse pour finir.....
Dans ce récit, il n'y a pas de prénom, pas de nom, une montagne anonyme, une suite d'énumération d'insectes,de plantes, d'arbres...
Que dire de ce roman déroutant, je me suis perdu dans la montagne, dans cette végétation magnifique qui semble si loin de cette malediction familiale.
J'ai erré parmi les torrents égaré que j'étais, à la recherche d'un peu de lumière, de chaleur. Mais hélas je n'ai trouvé que le malheur.
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Tragédie épouvantable, cette folle intrigue bénéficie d'une écriture superbe.

Introduite par une préface inspirée de Joseph-Henry Rosny, la préhistoire semble nous ramener à l'époque de la guerre du feu, aux côtés d'Eyrimah ou de Helgvor du fleuve bleu.

Puis l'histoire se hisse à l'altitude des romans de Pierre Pelot, aux Roches, où une mère et son fils sont confinés par un homme qui a « bricolé des bagnoles », s'est retrouvé à l'ombre, et retrouve un semblant de liberté.

Prisonnier de son passé familial, d'un pesant atavisme paternel, l'homme initie son fils de neuf ans au maniement d'un revolver, avant de découvrir que la femme est enceinte … d'un autre homme.

La famille plonge dans l'horreur quand l'orage découvre les Roches et que la grossesse arrive à son terme. le dernier acte de la tragédie laisse le lecteur abasourdi face à l'hypothèse d'une probable apocalypse.

Ce cauchemar pourrait heurter des lecteurs sensibles s'adresse donc à un public averti. Mais la violence du scénario ne peut masquer des anonymes finement peints par Jean-Baptiste del Amo et insèrés dans une faune et une flore magnifiées par une plume parfaitement maitrisée.

Un ouvrage admirable, effrayant, qui projette un éclairage glauque sur une situation familiale qui n'a, hélas, rien d'exceptionnelle.

PS : ma lecture de Méchamment dimanche
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Soudain réapparu après des années d'absence et de silence, un homme convainc sa compagne, enceinte d'un autre, et son fils de neuf ans, de le suivre aux Roches, une bâtisse difficilement accessible et à peine habitable, perdue loin de tout dans la montagne. Leur rustique séjour au vert tourne rapidement à l'aigre, alors que le père, dévoré par le passé et par la jalousie, révèle peu à peu ses véritables intentions, en même temps que les signes d'une folie grandissante. La mère et le fils réalisent bientôt qu'ils sont prisonniers des Roches…


Aucun nom ne personnalise le récit, qui, construit autour des seules mentions, à consonance biblique, d'un père, d'une mère et d'un fils, se pare de toute évidence de la portée universelle annoncée par le titre et soulignée par le prologue. En commençant par nous renvoyer aux âges préhistoriques, dans l'évocation accablante d'êtres usés par la constante lutte pour leur survie, selon des règles sauvages et violentes transmises de père en fils, l'introduction du roman nous place d'emblée face à la perception de notre insignifiance et de notre infinie solitude dans l'immensité glacée et minérale de l'univers. le malheur semble inhérent au destin humain, dans une éternelle tragédie rejouée à chaque génération. Et comme son père avant lui, l'homme au centre de la narration ne manquera pas de transmettre la malédiction de la douleur, de la violence et de la haine.


Désespérément noire, la tonalité du récit n'autorise aucune éclaircie. D'emblée chargé d'angoisse, le texte avance au rythme des observations du fils de neuf ans, instinctivement conscient de la menace en germe dans l'étrangeté du père. Pour épouser la progression de son regard sur cet homme sorti de nulle part qui tient pourtant son sort et celui de la mère dans ses mains, la narration se nourrit des dialogues elliptiques, puis des monologues paternels de plus en plus hallucinés, qui laissent entrevoir en pointillés un passé tourmenté. le langage corporel, retranscrit avec une exceptionnelle précision, prend le relais d'une analyse psychologique totalement absente. Et, tandis que se précisent les failles d'une personnalité en train de reproduire une histoire en de maints points semblable à celle vécue une génération plus tôt, l'isolement dans une nature magnifiquement décrite dans tout ce qu'elle peut comporter de menaces et de dangers quand on s'y retrouve abandonné comme un nourrisson sans ressources ni défenses, achève d'alourdir le climat anxiogène qui pèse sur le lecteur depuis la première page.


Il ne se passe au final que peu de choses dans cette histoire. Mais le pessimisme accablant et l'atmosphère menaçante du récit entretiennent un sentiment vivace de vulnérabilité face à l'impondérable tragédie de la destinée humaine. Travaillé dans son expression et son vocabulaire, le style s'élève souvent vers d'admirables hauteurs, et, nonobstant deux infimes mais surprenantes incohérences, c'est un livre en tout point remarquable qui réussit ici à nous régaler. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Quand j'ai commencé cette lecture, j'ai cru que le fils de l'homme allait m'amener très loin. Mais finalement, pas autant que je ne l'aurais cru.

Pourtant, ma curiosité a tout de suite été aiguisée : d'abord avec ce déroutant prologue ancestral, et ensuite, plus déroutant encore, avec l'entrée en matière de ce trio familial, ce père, cette mère et ce fils qui s'acheminent vers une destination cernée par la montagne et la forêt.

Il y a une chappe de non-dits, de pensées refoulées qui enveloppent les protagonistes et se traduisent dans les gestes, les regards, les silences. C'est ce que j'ai le plus apprécié, ces personnages nommés de manière générique, qui révèlent leur personnalité peu à peu, tout en suggestions, à travers les gestes et les postures du quotidien, à travers aussi le regard de cet enfant qui observe le monde par leurs yeux.

Cependant, j'ai été gênée par les descriptions de la nature, en particulier dans la première moitié du livre. Rien à dire sur la forme, l'écriture est même racée, mais je les ai trouvées envahissantes et redondantes. Elles m'ont plus fait l'effet de remplissage qu'autre chose. Et empiler des buches dans l'âtre ne suffit pas à faire démarrer un feu. Dans la seconde moitié du livre, les personnages sont plus présents, ou actifs, et il semblerait que la nature, tantôt menaçante, tantôt amicale, sans s'effacer pour autant, en tout cas recule.

D'autres éléments m'ont gênée dans les dialogues par exemple, et plus encore dans la construction. Assez rapidement les ficelles de la construction sont devenues trop évidentes et j'ai perçu très tôt où l'auteur voulait aller. Pourtant, je ne suis habituellement pas une flèche dans ce domaine ! Même la fin est incroyablement prévisible. Difficile dans ce contexte de se laisser porter par cette ambiance pesante que l'auteur a cherché à instaurer et faire monter graduellement.

Enfin bref, ce huis clos n'en reste pas moins un voyage, un voyage à travers les mécanismes de la transmission de la violence d'une génération à l'autre, la reproduction inconsciente des schémas parentaux mais il repose sur une atmosphère poisseuse à laquelle je ne suis pas parvenue à adhérer.
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Tout commence par une longue marche d'un groupe de personnes à une époque fort lointaine.
Ils marchent, chassent, se reproduisent, meurent...
C'était bien lent et long, pour moi.
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Ensuite nous faisons la connaissance du fils qui vit avec la mère, quand soudain le père revient d'on ne sait où et va dormir en attendant que la mère rentre du travail.
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Il s'installe, rien de plus normal, dort, boit, fume et fume encore...
L'appartement est plutôt miséreux, les personnages aussi... et moi j'attends qu'il se passe quelque chose.
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Au bout d'un moment, le père emmène la mère et le fils dans la montagne. D'abord en voiture, puis à pied.
C'est l'été, le fils pense qu'ils vont rentrer après les vacances, la mère aussi, encore qu'elle n'en soit pas très sûre.
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Ils arrivent dans une bicoque de guingois où tout est à refaire, le toit, la charpente...
.
Le père cherche à se rapprocher du fils, ce qui n'est pas tâche aisée.
Et moi je me demande ce que la mère et le fils font là et pourquoi ils ont suivi le père.
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*******
.
Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails pour que vous deviniez que je n'ai pas du tout apprécié ce roman, même si au bout d'un moment j'ai fini par avoir de l'empathie pour le pauvre gamin.
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Mais j'ai trouvé l'histoire trop noyée dans une profusion de style et de descriptions.
Les phrases interminables et le vocabulaire précis, nuancé et élaboré ne m'ont pas déplu, mais trop c'est trop et je me suis ennuyée.
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Et encore une fois, les actes ou intentions envers les animaux m'ont fait monter les larmes et mise en colère.
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Libre à vous de vous faire votre propre opinion.
Si vous ne l'avez pas lu, je vous inviter à jeter un oeil sur la critique de mon amie Spleen, qui m'a fait découvrir cet auteur et ne partage pas mon avis sur ce livre.
Vous serez plus à même de vous faire une idée plus précise sur son contenu.
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Après plusieurs années d'absence, il est réapparu. Il annonce au garçon de neuf ans qui lui a ouvert le portillon rouillé du pavillon ouvrier qu'il est son père. Plus tard, de retour de son travail, la mère le trouve endormi à l'étage. Ni elle, ni le garçon ne savent pourquoi il fait irruption dans leur vie. Lui seul sait qu'il est là pour ressusciter sa propre légende, celle du « Fils de l'homme », l'héritage du sang, l'héritage de la haine…
Le récit alterne deux époques qui se déroulent sur un même lieu, « les roches », une maison perdue dans les montagnes dans laquelle le père a passé son enfance et où il emmène sa compagne et son fils afin qu'ils se « retrouvent ». Ce saut dans le passé permet de comprendre ce qui anime les protagonistes et surtout la volonté de ce père de finir une tâche inachevée, de transmettre au fils son héritage, celui-ci eût-il été destructeur. Mais c'est sa façon à lui de triompher de sa propre histoire, de la mort.
La première particularité de l'histoire de Jean-Baptiste del Amo est qu'il n'y a pas de dialogue. Les personnages de cette histoire sont comme des étrangers les uns pour les autres. Ils n'échangent pas leurs idées, leurs souhaits, ils sont portés par le cours de leur vie, téléguidés vers leur destin pourvu que la transmission du père au fils se fasse. Ils n'ont pas de prénoms ni de nom, ils sont tout le monde et n'importe qui.
La deuxième particularité du « Fils de l'homme » est qu'il n'y a pas de fin. le récit se termine abruptement et laisse au lecteur le soin de conclure. C'est aussi une façon d'inscrire la relation père-fils dans une boucle qui se lit à l'infini et répète inexorablement le même schéma, le même sentiment, en l'occurrence la haine.
Pour rompre la malédiction de cette boucle infernale, il faudrait au fils le courage de renier son principal repère : son origine, « D'où viens-je ? ».
« le fils de l'homme » est un très beau texte, remarquablement bien écrit qui mérite que l'on s'y perde. C'est une auberge espagnole où chacun y trouvera un peu de ce qu'il a déjà en lui.
Editions Gallimard, collection blanche, 239 pages.
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Un livre que j'ai choisi pour l'auteur pensant que J.B; del Amo était une signature .
" Règne animal " m'a fortement marquée donc , cette nouvelle parution m'a tentée .
Et puis , il y a cette vieille maison isolée dans la montagne , il y a la nature , il y a le mystère , il doit bien y avoir des personnalités complexes , il y a l'enfance , il y a l'amour maternel , il y a les relations familiales compliquées , pathologiques ... oui , oui ...il y a bien tout cela .

Mais , hélas , très vite j'ai commencé à déchanter pour sombrer dans un profond ennui .
D'abord , je n'ai été séduite par aucun des personnages , ils m'ont tous paru superficiels , lointains , manquant de charisme .
J'aurais apprécié des études de caractères plus fouillées pour donner de l'intensité au récit .
L'absence de noms et le manque de dialogues m'ont aussi rendu la lecture inconfortable .

Pourtant , une mise en scène , travaillée semble-t-il , veut par sa singularité , confiner le lecteur dans une ambiance glauque et l'histoire bien sûr va ici et là apporter sa touche de mystère même si , on peut rapidement en deviner l'issue .
Donc , c'est le manque de profondeur , de force qui m'a gênée .
En ce qui concerne le thème , J'ai eu l'impression de lire une pâle imitation de David Vann .
Mais , le style reste très personnel et là , on aime ou pas .

Il y a certes une recherche mais , en littérature le meilleur ayant fait ses preuves , rares sont les innovations vraiment réussies ; ce n'est que mon ressenti bien sûr et j'avoue être plutôt exigeante car j'attache autant d'importance au style qu'à l'intrigue et ici , l'un et l'autre m'ont déçue au point d'avoir hâte de terminer ma lecture .
Une lecture qui m'a ennuyée par un texte trop souvent scénarisé ou alourdi par un excès de remplissage .
Oui, vraiment déçue .
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