AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 60 notes
5
5 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
4 avis
1
0 avis
Y'a pas à dire : La guerre des trois rois est un bel objet.

Couverture dure, marque page cousu, magnifique couverture imitant une peinture d'époque, l'éditeur a même intégré des « marques de brûlure ». Tout est fait pour qu'on ait vraiment l'impression d'avoir un journal de guerre entre les mains, mais genre qui aurait été restauré pour la Pléiade.
Il s'agit d'une des toutes premières réalisations de la collection ActuSF Graphic. Marc Simonetti l'illustrateur et Jean-Laurent del Socorro l'auteur participent à l'oeuvre à part égale. le livre fourmille d'illustrations, de l'esquisse au tableau style Renaissance, du portrait au décor architectural. Et ces images ne sont pas de simples ajouts passifs ; ils répondent au texte et participent d'une mise en abîme. Car on finit par ne plus savoir si c'est Marc qui a dessiné, ou Tremble-voix de la compagnie du Chariot. Cela en devient presque un défaut vu qu'à plusieurs reprises les échanges entre texte et illustrations m'ont sorti de l'histoire. Mais en fait il s'agit d'une question d'habitude ; je m'y suis fait assez rapidement en fin de compte.

Jean-Laurent del Socorro nous replace dans l'univers de Royaume de vent et de colères en remontant un peu le temps, à l'époque où les trois Henri – Henri III, Henri de Navarre et Henri de Guise – se frittaient grave (entre parenthèses je suis presque sûr que l'auteur aurait préféré intituler le livre La guerre des trois Henri mais Jean d'Aillon était déjà passé par là. du coup on a droit à « rois », ce qui cloche un peu vu que de Guise ne l'était pas, roi, même s'il a pu espérer le devenir).
C'est à nouveau la compagnie du Chariot qui tient le devant de la scène ; une compagnie de mercenaires comme il y en avait tant et dont on a déjà entendu parler dans le roman et dans la nouvelle le vert est éternel. Engagée par le roi Henri III à une époque où ce dernier à fort à faire entre les huguenots d'un côté et la Sainte Ligue de l'autre. La novella nous raconte les tragiques événements de cette période, auxquels les personnages imaginaires et la magie de l'artbon se mêlent de manière active, jusqu'à proposer une interprétation des faits proprement jubilatoire. J'ai pu seulement en deviner la moitié et l'autre moitié m'a surpris. Et j'adore être surpris.

Tout n'est pas parfait selon moi. J'ai parfois ressenti – peut-être à tort – que le texte cherchait plus à parler de l'image ou pour l'image qu'à conter l'histoire. J'ai également été un peu sceptique quant à la dynamique de la première scène d'assassinat qui m'a semblée peu vraisemblable, un peu forcée pour coller aux révélations de la fin.
J'aurais aussi apprécié un peu d'approfondissement de la psychologie de certains personnages, ou même plus de présence comme par exemple pour Axelle la chef du Chariot, qui fait plutôt de la figuration. Mais le format novella ne le permet pas, dans la mesure où l'attention est portée aux actes.
Une chose m'a intrigué : nombreuses sont les femmes soldats dans cette histoire, y compris dans les rangs de la garde personnelle de Henri III, les Quarante-Cinq. J'étais incapable de savoir s'il s'agissait de lard historique ou de cochon uchronique. J'ai donc posé la question à l'auteur qui m'a aimablement répondu souhaiter mettre dans ses récits autant de femmes guerrières que d'hommes. Dans la vraie Histoire, les Quarante-Cinq étaient des hommes. C'est le choix de l'auteur. Je n'y adhère pas vraiment. Ce genre de détail anachronique peut passer pour la réalité si l'auteur n'en avertit pas son lecteur.

Après avoir dit ça, reste le fait que j'ai avalé le récit en une journée et que j'ai pris ma petite claque à la fin. Bien fait.
Commenter  J’apprécie          354
Quel plaisir de retrouver la plume de Jean-Laurent del Socorro, et son univers alliant de main de maitre fantasy et roman historique . J'ai fait la connaissance de cet auteur avec son merveilleux roman Royaume de vent et de colères j'ai retrouvé ici tous les ingrédients propres à me séduire, l'histoire de France en filigrane et la touche de magie qui apporte le merveilleux.
Deux regrets. D'abord la brieveté de ce récit mais l'annonce de son roman, du roi je serai l'assassin où seront révélés les arcanes de ces personnages m'a consolée.
Le second et non des moindres le regret de découvrir ce texte en version numérique et non dans la très belle édition d'ActuSF .
Rendez-vous pris pour me replonger dans l'univers de Jean-Laurent del Socorro , à très vite
Commenter  J’apprécie          224
À l'occasion d'un nouveau financement participatif via Ulule, les éditions ActuSF ont lancé une nouvelle collection intitulée ActuSF Graphic, qui a pour but de publier des textes courts mais surtout largement illustrés. le premier opus est La Guerre des trois rois, l'oeuvre conjointe de Jean-Laurent del Socorro et de Marc Simonetti.

Retour dans un Royaume de Vent et de Colères
Avec La Guerre des trois rois, Jean-Laurent del Socorro revient dans le monde qu'il avait abordé avec son premier roman, Royaume de Vent et de Colères. Nous sommes quelques années avant l'épisode marseillais et il s'agit ici de la fameuse confrontation de quelques mois (« La Guerre des Trois Henri »), au sein des guerres de religion françaises, entre le roi de France Henri III (catholique modéré), le duc Henri de Guise (catholique ligueur) et le prince Henri de Navarre (protestant). En 1588 et 1589, la situation se tend et montre que ces guerres de religion en France sont d'abord et avant tout des querelles de personnes au plus haut sommet de l'État (cela n'empêche pas parfois l'honnête foi des uns et des autres). Dans ce contexte, nous suivons au plus près des échauffourées la compagnie du Chariot dont le prévôt écrit le journal et nous tient au courant, en tant que narrateur, de ce que fait ce groupe de mercenaires dans la guerre des trois rois. de Toulouse à Paris, de Saint-Cloud à Rouen, N'a-qu'un-oeil, puisque c'est le surnom du prévôt, est sous les ordres de la capitaine Axelle et doit faire respecter les règles de la compagnie auprès des autres comparses routiers.

Choix historiques
Jean-Laurent del Socorro a opté pour une narration à hauteur humaine : nous sommes dans les combats, nous suivons des mercenaires qui obéissent, sont réactifs voire même assez distingués (au vu de leur vocabulaire pas trop « péquenaud ») mais ne savent vraiment pas tout ce qui passe autour d'eux. Les aspects fantasy peuvent se concentrer sur l'Artbon, magie arcanique qui semble avoir des méfaits de type « nucléaire », mais on peut voir également une uchronie dans le fait de trouver des femmes capitaines ou militaires haut gradées, ainsi que davantage de personnes à la peau noire (une Mauresque par exemple) à des postes à responsabilité que dans notre ligne temporelle. C'est un prisme assez habituel de la part de Jean-Laurent del Socorro déjà dans ses précédents romans, notamment sur la place et la reconnaissance vis-à-vis des rôles féminins. L'important est de ne pas montrer cela comme si c'était quelque chose d'exceptionnel. Enfin, le choix est également fait de se focaliser uniquement sur deux des trois Henri, peut-être les conséquences des actes contés dans cette nouvelle seront traités dans un autre texte (patience, un roman centré sur le personnage de Silas est en préparation !).

Alchimie à trouver entre texte et dessin
L'autre intérêt de ce livre est qu'il est illustré par Marc Simonetti. Si la couverture guerrière colle parfaitement aux illustrations habituelles de cet artiste mondialement connu, les lecteurs auraient pu s'attendre à tiquer davantage sur des plans plus resserrés, notamment les visages. Et il n'en est rien ! Marc Simonetti alterne des petits dessins, de simples ébauches (en tout cas, elles sont travaillées pour donner cette impression) et des planches plus impressionnantes, en particulier les trois en couleurs et un portrait très parlant de Henri de Navarre. Là où la collection ActuSF Graphic est bien lancée, c'est que l'insertion de dessins dans le texte se fait plus naturellement grâce à une petite astuce narrative de Jean-Laurent del Socorro : Tremble-voix, le porte-drapeau de la compagnie du Chariot, accessoirement bègue, est passionné par le dessin et emprunte régulièrement le journal du prévôt pour y apposer des dessins des lieux et des personnages rencontrés. C'est astucieux, ça ne mange pas de pain et ça rend l'ensemble très fluide. L'alchimie entre texte et dessin augmente la durée de lecture et correspond parfaitement au principe promu par cette collection.

Avec La Guerre des trois rois, l'histoire est rapide, mais l'objet est travaillé : même si on désirerait un texte encore plus long pour développer les enjeux proposés dans cette Guerre des Trois Henri, le contenu illustratif complète agréablement et astucieusement la narration et participe à créer un objet-livre tout à fait intéressant et, disons-le, beau !

Commenter  J’apprécie          212
La guerre des trois rois de jean- Laurent del socorro
Premier Roman de la collection actuSF GRAPHIC, financé par le lectorat via ulule.
L'histoire est accompagnée de belle illustration de Marc Simonetti.
L'auteur nous plonge dans son univers historique Fantasy D'avant son 1er roman, Un royaume de vent et colères, dans la France du XVIe siècle, sous le règne Controversé d'Henri III. On en apprend plus sur le passé d'Axelle, de la guilde du Chariot au service du roi et de l'artbon. Tome complémentaire, apportant un plus au royaume du vent et de colère, mais peut être lu en one-shote.
La lecture de ce tome a été un, bien que la part de Fantasy, on apprend des choses, et les illustrations et un vrai plus pour une immersion complète.

Henri III, Henri Duc de guise et Henri de Navarre, se mènent une guerre pour le trône de la France. Cela vous fais penser à Un remake de Game of trône, mais non c'est belle et bien l'Histoire de France agrémentée d'une petite dose de magie et d'une guilde d'assassins mené d'une main de fer par Axelle.
Le roi de France qui se réfugie à paris, fait appel à un groupe d'assassins et à la magie des Alchimistes pour conserver la couronne.
Toute magie a un prix, faut-il juste être prêt à payer les conséquences.
Commenter  J’apprécie          170
Un magnifique objet livre !

Cette nouvelle se situant dans l'univers de Royaume de vent et de colère, est sublimée par les illustrations de Marc Simonetti, et la mise en page impeccable. le texte et le dessin se répondent bien, permettant une bonne immersion dans le récit.

C'est un journal de guerre écrit par N'a-qu'un-oeil, où nous retrouvons la Compagnie du Chariot menée par Axelle, à la solde d'Henri III, pendant la lutte qui l'opposa au Duc de Guise (Henri 1er) et Henri de Navarre. Nous découvrons également le personnage de Quitte-ou-double, qui grâce à ses talents d'alchimiste donnera à l'histoire une touche de fantasy.

Un très bon moment de lecture, même si trop court à mon goût, le format de novella ne permettant pas de développer les personnages et l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          120
Parmi l'avalanche d'annonces et de parutions provoquée par le déconfinement, il faut noter l'apparition d'une toute nouvelle collection lancée par ActuSF et baptisée « Graphic ». Une collection qui compte d'ores et déjà deux ouvrages, puisque sont sorties simultanément une novella inédite signée Jean-Laurent del Socorro et illustrée par Marc Simonetti, et une autre d'Alan Moore (« L'hypothèse du lézard ») illustrée par Cindy Canévet (il s'agit cependant ici d'une réédition). L'objet livre, de petit format, est très soigné, notamment au niveau du graphisme, avec une magnifique couverture et des illustrations intérieures en noir et blanc ou en couleur absolument magnifiques. le texte est, lui aussi, très réussi. On y retrouve des têtes connues puisque l'histoire se déroule dans le même univers que celui de « Royaume de vent et de colères », premier roman de l'auteur, et met en scène la compagnie du chariot, un groupe de mercenaires mené par leur farouche capitaine, Axelle. L'action se passe toutefois avant les événements marseillais évoqués dans le roman, puisque nous sommes ici en 1588, en plein milieu de la huitième guerre de religion, également surnommée la « guerre des trois Henri ». Elle oppose plusieurs tendances au sein du royaume (chacune menée par un Henri, donc) et met en lumière les tensions qui persistent entre les catholiques et les protestants en France. le roi Henri III n'ayant pas d'héritier, il apparaît de plus en plus clairement que la couronne devrait échoir à son plus proche parent, son cousin Henri de Navarre. le problème, c'est que le futur Henri IV est protestant et, pour cela, beaucoup refusent de le voir monter sur le trône. Afin de s'opposer à l'arrivée au pouvoir du « parti huguenot », un certain nombre de nobles hostiles aux protestants ont fondé la Ligue catholique, à la tête duquel on trouve le charismatique duc de Guise, Henri, également connu sous le nom de « Balafré ». C'est dans ce contexte pour le moins explosif que nos mercenaires vont être engagés par le roi pour garantir sa sécurité et empêcher coûte que coûte le duc de Guise de parvenir à ses fins. Quitte à employer des méthodes très contestables.

Tout comme dans ses précédentes oeuvres, qu'il s'agisse de « Royaume de vent et de colères » consacré également aux guerres de religion (mais cette fois à Marseille), de « Boudicca » narrant le parcours de la reine celte éponyme, ou de « Je suis fille de rage » relatant les détails de la guerre de sécession américaine, Jean-Laurent del Socorro a ici pris grand soin d'abondamment se documenter sur la période historique mise en scène. En dépit de sa brièveté, le récit nous permet ainsi de revivre les nombreux grands événements qui secouèrent la France de l'époque, qu'il s'agisse de la journée des barricades, de la signature de l'édit d'Union ou de la réunion des États Généraux à Blois. Si le déroulement des événements est rigoureusement respecté, l'auteur ne se prive cependant pas de procéder à quelques retouches historiques, oeuvre de fiction oblige. Parmi elles, on peut notamment mentionner la présence d'une étrange forme de magie, déjà évoquée dans le premier roman de l'auteur, et qui occupe ici une place importante dans l'intrigue. Autre entorse à l'histoire, l'auteur accorde une place prépondérante aux femmes qui, comme dans tous ses précédents ouvrages, occupent les mêmes fonctions et possèdent le même statut que les hommes. Les fameux Quarante-Cinq, gardes d'élite assurant la protection d'Henri III, sont ainsi des femmes, qui participent donc au combat au même titre que leurs homologues masculins. de même, dans la compagnie du chariot, deux des figures les plus mises en avant ici sont des femmes : la capitaine Axelle et la toute nouvelle chirurgienne au passé mystérieux. Parmi les autres personnages, on retrouve évidemment Henri III et Henri de Guise, mais aussi quelques mercenaires de la compagnie comme N'a-qu'un-oeil, homme de confiance de la capitaine, ou encore Tremble-voix, l'attachant dessinateur qui multiplie les portraits et les ébauches au fil des pérégrinations de la bande. Ces dessins, ils sont signés Marc Simonetti, artiste renommé dans le milieu des littératures de l'imaginaire puisqu'on lui doit quantité de couvertures ainsi que des illustrations d'oeuvres majeures du genre comme « Game of thrones ». le résultat est magnifique, qu'il s'agisse des visages simplement crayonnés (on trouve notamment un magnifique portrait du roi Henri III), ou des illustrations colorées mettant en scène un personnage ou une scène majeure de l'intrigue.

Avec « La guerre des trois rois », les éditions ActuSF inaugurent en fanfare leur toute nouvelle collection Graphic mêlant texte et illustrations. On retrouve avec plaisir l'univers et la plume de Jean-Laurent del Socorro qui, comme toujours, soigne sa reconstitution historique et prend garde à accorder aux personnages féminins une place équivalente à celle de leurs homologues masculins, quitte à faire de petites infidélités à l'histoire. L'association du texte et des splendides dessins de Marc Simonetti permet de renforcer l'immersion du lecteur qui passe ici un très bon moment.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          110
La guerre des trois rois n'est pas vraiment une nouvelle, plutôt un très court roman.

Les talents combinés de Jean Laurent del Socorro à l'écriture et de Marc Simonetti aux dessins font de ce petit livre une pièce indispensable pour tout bibliophile versé dans la fantasy.

Les dessins sont ici la grande surprise. Sans en révéler plus que nécessaire, ils ont toute leur place dans l'histoire et nous permettent de mieux cerner les personnages, que nous connaissons désormais.

Car oui, autant se l'avouer… pour pleinement apprécier cette pièce il faudra avoir lu au préalable Royaume de vent et de colères. Les événements qui nous intéressent ici sont antérieurs (l'auteur notons-le ne fait aucune révélation intempestive) mais il est nécessaire sinon indispensable d'avoir lu le premier roman de l'écrivain pour apprécier ce sentiment de retrouver les personnages à un autre époque. Quelques références, la manière dont l'intrigue est conduite vous expliqueront pourquoi.

Une nouvelle fois, nous ne pouvons que nous incliner devant le talent de l'auteur qui parvient à nous faire revivre les aventures de ce premier roman tout en composant quelque chose de neuf.

Il va cette fois-ci être question d'une époque à laquelle la compagnie du chariot est dans sa configuration initiale et va devoir faire preuve d'efficacité militaire, sauf qu'elle va être mêlée à des événements qui la dépasse.

Il est à noter que la magie, sous la forme de l'artbon tiendra une place différente. Pas forcément plus importante, mais différente tout en restant discrète.

Le sujet sera dense et aurait mérité un roman de bien plus grande ampleur ! Comment faire parler les personnages et développer l'intrigue en si peu de temps sans frustrer personne ?

En tout cas, les adeptes de Glen Cook et d'une certaine compagnie de mercenaires seront ici comblés… et frustrés de devoir déjà laisser là autant de fortes têtes avec autant de potentiel.

La guerre des trois rois est une très belle surprise et une pièce de choix : un incontournable.
Commenter  J’apprécie          91
Deuxième essai avec Socorro, après Royaume de vent et de colère qui m'avait laissé une impression mitigée. Retour ici dans le même monde, quelques années auparavant, lorsque Axelle était encore à la tête de la troupe du Chariot, une bande de mercenaires, ici au service d'Henri III lorsqu'il était aux prises avec la Sainte-Ligue catholique.
À l'origine, il s'agit d'un "beau livre" avec illustrations couleur, donc peut-être que j'ai perdu une partie de la substantifique moelle de l'ouvrage en ne lisant que la version e-book (où les dessins apparaissent en noir et blanc et en plus petit), mais après tout, aucun éditeur n'est forcé de faire une version e-book s'il estime que ça ne met pas une de ses publications en valeur.
C'est peu de dire que je n'ai pas été convaincu.
L'histoire, qui se lit en une heure, s'apparente à une chronique historique d'événements pour le moins archi-connus : l'assassinat du duc Henri de Guise par les "mignons" du roi Henri III, suivi de celui d'Henri III par le moine fanatique Jacques Clément.
On sait donc déjà que de ce côté-là, sauf uchronie changeant L Histoire, il n'y aura pas de suspense, et en effet, il n'y en a pas.
Qu'est-ce qui est romancé, là-dedans, donc ?
— le fait que les soldats d'élite du roi, les "quarante-cinq" soient des femmes, commandées par une "lieutenante"... Tentative de modernité, concession au féminisme, je ne sais trop comment qualifier cela, mais ça me laisse d'autant plus perplexe qu'à aucun moment un de ces personnages n'est approfondi. Même Axelle, la cheffe mercenaire, passe complètement au second plan par rapport à ses suivants aux surnoms bizarres ("tremble voix", "n'a qu'un oeil"), presque tous... des hommes.
— L'histoire du poignard ensorcelé, pardon, "artbonnier". Les personnages se donnent beaucoup de mal pour aller faire ensorceler à Toulouse le poignard qui va servir à tuer de Guise. Or, ce brave homme, qui se pense intouchable, tombe seul dans un guet-apens tendu par une dizaine de mercenaires. En quoi y avait-t-il donc besoin d'un poignard ensorcelé pour le tuer ?
Sur la forme, l'opus n'a pas davantage trouvé grâce à mes yeux. Style quelconque, pas d'émotion, personnages sans âme, quasi interchangeables, dialogues convenus et peu inspirés.
Bref, sitôt lu, sitôt oublié.
Commenter  J’apprécie          80
Première sortie de la nouvelle collection graphique de ActuSF, cette novella illustrée par Marc Simonetti se déroule dans le même univers que Royaume de vent et de colères de l'auteur. Elle reprend même certains personnages et décors. Elle peut se lire indépendamment, mais se lit mieux (d'après les commentaires que j'en ai lu) après avoir lu le roman. N'ayant pas lu le roman, je ne parlerais que de la novella.

On est sur de la fantasy historique, les faits se passant durant un passage de l'histoire qui a réellement existé mais qui est romancé et changé, évidemment, en ajoutant par exemple un grand nombre de femmes combattantes – réputés être les meilleures – et de diversité (un des personnages principaux est une Maure). Peut-on parler d'uchronie à ce niveau la? Sans doute un peu, mais c'est un changement mineur dans le sens ou l'Histoire n'est pas modifiée, juste le contexte social qui l'entoure.

Vers les années 1580, le roi Henry III sent que sa position est menacée par le Duc Henri de Guise, à la tête de la Ligue ultra catholique qui a le soutient de Rome, et par son cousin Henri de Navarre, le protestant. Il décide donc d'occuper Paris, qui soutient plus le Duc de Guise. Mais les parisiens, très catholiques, ne vont pas se laisser faire … Pour augmenter ses chances de remporter la victoire, le Roi décide d'utiliser le pouvoir de l'Artbon, mais la magie ne risque-t-elle pas de se retourner contre lui?

Pour nous narrer cette histoire, nous suivons une troupe de mercenaire, les quarante-cinq de la troupe du Chariot, dirigés par une nouvelle capitaine : Axelle. Ils sont engagés par Henri III pour aider à sa protection. Nous suivons donc l'intrigue du point de vue de N'a-qu'un-oeil, un des hautes gradés de la troupe. Tout les mercenaires ont des surnoms, on a donc par exemple Quitte-ou-Double, qui fait parti des médecins de la troupe, ou Tremble-voix, un bègue qui aime bien dessiner tout ce qui se passe autour de lui.

La magie est très discrète dans l'univers. Les personnages semblent penser qu'elle existe vraiment mais ça n'est jamais des effets spectaculaires ou vraiment vérifiables. du coup ça s'encre bien dans la réalité historique.
Les illustrations, justifiées dans l'intrigue par les dessins de Tremble-voix, sont aussi bien intégrés. On y voit aussi bien des portraits que des retranscriptions de passages précis ou des croquis de lieux que la trouve visite – lieux qui existent vraiment, comme la Tour Jeanne d'Arc par exemple. J'ai trouvé qu'elles rendaient bien l'ambiance générale, en noir et blanc.

Je ne peux pas vraiment vous en dire plus car c'est un texte court à twist, on part dont très vite sur du spoil.
J'ai bien apprécié l'ensemble, même si je suis consciente que ça aurait encore mieux marché si j'avais pu lire le roman avant. Parce que du coup il n'y a aucun background pour les personnages, on est vraiment plongé dans l'action de cette guerre du début à la fin. Surtout que le récit est en fait composé de différentes courtes scènes se succédant rapidement et avec des fois des mois d'intervalle entre chaque. Je n'ai du coup pas vraiment ressenti de continuité et l'attachement aux personnages c'est fait un peu attendre, les voyant si peu à chaque fois.

Le fait que malgré tout je sois intriguée et j'ai envie d'en savoir plus prouve que le texte a su fait son effet. Finalement j'en ressors satisfaite. Je pense m'attaquer au roman et ensuite relire celui ci.
Lien : https://delivreenlivres.home..
Commenter  J’apprécie          70
Avec La Guerre des Trois Rois, Jean-Laurent del Socorro fait une nouvelle escale dans son univers de Royaume de Vent et de Colères. La sortie de ce livre, c'est l'occasion pour les éditions ActuSF d'inaugurer une très belle collection de romans graphics.

Mai 1588. La compagnie du Chariot, dirigée par la jeune capitaine Axelle, accompagne le roi Henri III dans son coup de force pour reprendre Paris au duc de Guise et à ses Ligueurs. Mais devant le soulèvement des Parisiens, il échoue et doit fuir à Chartres. Pour mettre un terme aux guerres de Religion et asseoir définitivement son pouvoir, il décide de faire appel aux alchimistes de l'Artbon. L'affaire est délicate et doit rester secrète. Axelle et ses hommes auront un rôle à jouer. Mais attention : à trop vouloir se frotter aux affaires d'Etat, ils pourraient bien s'y brûler les ailes.

Comme à son habitude, Jean-Laurent del Socorro inscrit son récit au coeur d'un moment-clé de l'Histoire. Ici, il s'agit d'événements antérieurs à ceux relatés dans Royaume de Vent et de Colères. En effet, nous sommes en pleine guerres de Religion. le pouvoir est écartelé entre le duc de Guise et ses partisans, le roi Henri III et Henri de Navarre. La France est donc divisée. Après l'échec de son putsch sur Paris, Henri III est contraint de signer l'Edit d'union à Rouen avec la Ligue, renouvelant la promesse de chasser les hérétiques et de convoquer les Etats généraux à Blois du 16 octobre 1588 au 16 janvier 1589. Cette réunion extraordinaire est surtout marquée par l'assassinat de Henri Ier de Guise, commandité par le roi lui-même. Cela lui vaudra les représailles d'un moine fanatique du nom de Jacques Clément qui l'assassinera à son tour le premier août 1589. Cette mort tragique met donc fin à la dynastie des Valois et annonce l'avènement des Bourbons, avec Henri de Navarre qui monte sur le trône.

La Guerre des Trois Rois est un texte court qui met en lumière des instants cruciaux où les tensions sont exacerbées et le danger est à son comble. Cette période trouble est donc un terreau idéal à l'épanouissement de la fantasy. Avec un roi aux abois, on ne s'étonne qu'à peine de le voir se tourner vers des alchimistes pour trouver une solution à son problème et triompher de cette épineuse situation. D'autant qu'à l'époque on croit à la sorcellerie. On la rend même responsable de tous les maux : guerres, famines, épidémies, etc. D'ailleurs, c'est bien entre 1580 et 1630 que les procès pour sorcellerie atteignent leur apogée. Ainsi donc on recroise ici la magie de l'Artbon. Puissante, elle a tout de même un prix à payer. D'ailleurs, au vu de la fin tragique d'Henri III, on peut en conclure qu'elle lui a coûté cher. L'Artbon a des effets dévastateurs et il est difficile de lui résister. Beaucoup en deviennent tout simplement accro. C'est une magie dangereuse qui marque à jamais l'alchimiste qui la manipule. Sa présence dépose finalement une aura de mystère sur ces événements historiques.

La Guerre des Trois Rois, c'est aussi les destins entremêlés d'une poignée de mercenaires que l'on a plaisir à retrouver ici. Voici des héros hauts en couleurs à la langue bien pendue et à la gouaille légendaire. Il y a par exemple N'a-qu'un-oeil, le narrateur de ce livre qui nous relate les faits par l'intermédiaire du journal que la capitaine lui a demandé de tenir. Avec son franc-parlé et son langage parfois fleuri, il donne le ton de cette compagnie hétéroclite, souvent brute de décoffrage, mais respectant un certain code d'honneur.

Pari réussi pour cette nouvelle aventure éditoriale des éditions ActuSF qui nous proposent avec ce premier livre, La Guerre des Trois Rois, un récit d'aventure rondement mené.. suite sur Fantasy à la Carte.
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (151) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2487 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}