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Critique de BazaR


BazaR
07 septembre 2020
Y'a pas à dire : La guerre des trois rois est un bel objet.

Couverture dure, marque page cousu, magnifique couverture imitant une peinture d'époque, l'éditeur a même intégré des « marques de brûlure ». Tout est fait pour qu'on ait vraiment l'impression d'avoir un journal de guerre entre les mains, mais genre qui aurait été restauré pour la Pléiade.
Il s'agit d'une des toutes premières réalisations de la collection ActuSF Graphic. Marc Simonetti l'illustrateur et Jean-Laurent del Socorro l'auteur participent à l'oeuvre à part égale. le livre fourmille d'illustrations, de l'esquisse au tableau style Renaissance, du portrait au décor architectural. Et ces images ne sont pas de simples ajouts passifs ; ils répondent au texte et participent d'une mise en abîme. Car on finit par ne plus savoir si c'est Marc qui a dessiné, ou Tremble-voix de la compagnie du Chariot. Cela en devient presque un défaut vu qu'à plusieurs reprises les échanges entre texte et illustrations m'ont sorti de l'histoire. Mais en fait il s'agit d'une question d'habitude ; je m'y suis fait assez rapidement en fin de compte.

Jean-Laurent del Socorro nous replace dans l'univers de Royaume de vent et de colères en remontant un peu le temps, à l'époque où les trois Henri – Henri III, Henri de Navarre et Henri de Guise – se frittaient grave (entre parenthèses je suis presque sûr que l'auteur aurait préféré intituler le livre La guerre des trois Henri mais Jean d'Aillon était déjà passé par là. du coup on a droit à « rois », ce qui cloche un peu vu que de Guise ne l'était pas, roi, même s'il a pu espérer le devenir).
C'est à nouveau la compagnie du Chariot qui tient le devant de la scène ; une compagnie de mercenaires comme il y en avait tant et dont on a déjà entendu parler dans le roman et dans la nouvelle le vert est éternel. Engagée par le roi Henri III à une époque où ce dernier à fort à faire entre les huguenots d'un côté et la Sainte Ligue de l'autre. La novella nous raconte les tragiques événements de cette période, auxquels les personnages imaginaires et la magie de l'artbon se mêlent de manière active, jusqu'à proposer une interprétation des faits proprement jubilatoire. J'ai pu seulement en deviner la moitié et l'autre moitié m'a surpris. Et j'adore être surpris.

Tout n'est pas parfait selon moi. J'ai parfois ressenti – peut-être à tort – que le texte cherchait plus à parler de l'image ou pour l'image qu'à conter l'histoire. J'ai également été un peu sceptique quant à la dynamique de la première scène d'assassinat qui m'a semblée peu vraisemblable, un peu forcée pour coller aux révélations de la fin.
J'aurais aussi apprécié un peu d'approfondissement de la psychologie de certains personnages, ou même plus de présence comme par exemple pour Axelle la chef du Chariot, qui fait plutôt de la figuration. Mais le format novella ne le permet pas, dans la mesure où l'attention est portée aux actes.
Une chose m'a intrigué : nombreuses sont les femmes soldats dans cette histoire, y compris dans les rangs de la garde personnelle de Henri III, les Quarante-Cinq. J'étais incapable de savoir s'il s'agissait de lard historique ou de cochon uchronique. J'ai donc posé la question à l'auteur qui m'a aimablement répondu souhaiter mettre dans ses récits autant de femmes guerrières que d'hommes. Dans la vraie Histoire, les Quarante-Cinq étaient des hommes. C'est le choix de l'auteur. Je n'y adhère pas vraiment. Ce genre de détail anachronique peut passer pour la réalité si l'auteur n'en avertit pas son lecteur.

Après avoir dit ça, reste le fait que j'ai avalé le récit en une journée et que j'ai pris ma petite claque à la fin. Bien fait.
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