AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782359733860
208 pages
Ravet-Anceau (09/05/2014)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Dans le froid glacial de l'hiver 1954, le cadavre de Vivien Malet est découvert sur le marché de Rouen, transpercé par un pic à boeuf. Alors que l'inspecteur Péqueri, frais émoulu de l'école de police, enquête sur l'étrange fiancée du défunt, le commissaire Kléber se concentre sur le clan Malet. Une famille au passé obscur, avec à sa tête le père de la victime. Un patriarche au tempérament féroce qui affirme que son fils était dément. Mais dans ce royaume des fous, ... >Voir plus
Que lire après La part du malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Deuxième aventure du commissaire Kléber Bouvier déjà rencontré dans Les communiants de Rouen. En relisant ce que j'avais écrit du premier tome, je m'aperçois avec grande joie que Gilles Delabie change la construction de son roman, non que le premier fût mauvais, bien au contraire, mais de cette manière, on n'a pas l'impression de lire le même livre. Et il est bon ce polar, excellent même. D'abord l'intrigue est suffisamment alambiquée pour tenir la route jusqu'aux ultimes lignes, pour nous embarquer sur de mauvaises pistes, des mauvaises intuitions. Ensuite, une belle part est faite aux personnages, Kléber Bouvier en particulier, mais aussi Gustave Malet, le père du défunt, un très riche propriétaire terrien qui a bâti sa fortune pendant la guerre.
Peu d'humour dans ce roman, une ou deux saillies de-ci de-là :
"Péqueri s'empressa de prendre le chargement et monta les marches quatre à quatre.
- Tu parles d'une flèche ! Ils sont tous comme ça les nouveaux cette année ? ironisa Marini.
- Non, lui il est exceptionnel, il a un an d'avance..." (p.40)
Non, le ton est lourd, l'ambiance noire et glauque, le froid extrême de l'hiver 54 (celui de l'appel de l'Abbé Pierre qui l'a rendu célèbre) n'allège pas l'ensemble, au contraire. le commissaire Bouvier se débat dans cette enquête dont il ne voit pas l'issue, il faut dire que dans la campagne du pays De Caux, les têtes sont dures et les gens taiseux (et on dit des Bretons, les Normands n'ont pas l'air en reste). Chacun sait une bribe -ou plusieurs- mais personne ne dit rien par peur des représailles de l'homme fort du canton, Gustave Malet qui est un type odieux (et le terme est faible). Bouvier patauge et sa vie personnelle n'est pas idyllique non plus, partagé qu'il est entre Clémence sa femme et Suzanne sa maîtresse. C'est aussi le moment ou surgit du passé un homme, Leperron, ancien milicien qui, pendant la guerre, a tout fait pour emprisonner Kléber et Clémence qui étaient dans la Résistance. Des révélations sur ses pratiques déstabilisent le couple Bouvier qui n'a pas particulièrement besoin de ça.
Un polar social et historique, drôlement bien fichu, bien écrit ce qui rajoute au plaisir de le lire, maîtrisé de bout en bout qui fourmille de considérations politiques, historiques, sociales, philosophiques : "Il existe un état supérieur à tout sentiment, dévorant les rêves, les envies, les joies, les peines, les êtres tout entier, un état tout puissant, invincible : la honte. Lorsqu'elle nous traque, on a beau user de subterfuges, brosser son âmes à l'eau bénite, la camoufler sous l'alcool, la jeter en pâture à la folie, la claquemurer dans l'oubli, elle finit toujours par nous anéantir, à l'aide d'une corde, d'une balle ou d'un précipice..." (p. 162). Un polar qui ne peut laisser indifférent, qui ne fait pas dans l'anecdotique, mais dans le lourd. Faites connaissance avec Kléber Bouvier, vous ne le regretterez pas, et même si je puis me permettre un conseil, comme il n'en est qu'à deux enquêtes, commencez par la première -Les communiants de Rouen- et continuez avec celle-ci, La part du mal ; n'hésitez pas, vous ne prenez qu'un risque, celui de vouloir le suivre dans ses autres aventures.
En plus, le livre est en format poche, comme toujours chez Ravet-Anceau, pratique donc sur la plage ou dans les transports en commun pour ceux qui ont déjà repris le travail.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          40
Quand ?
L'hiver 54 ...
Mejesaistout nous rappelle celui où l'abbé Pierre a acquis sa notoriété en parlant du très froid hiver meurtrier pour les sans abri. Il a lancé le 1er février un appel mémorable sur les antennes de la radio. le lendemain, la presse titra sur « l'insurrection de la bonté ». L'appel rapportera 500 millions de francs en dons (dont 2 millions par Charlie Chaplin qui dira à cette occasion : « Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j'ai été et que j'ai incarné ».

Où ?
Dans le pays De Caux ...
Encore une fois, Mejesaistout éclaire notre lanterne, c'est une région naturelle de Normandie. Un plateau délimité au sud par la Seine, à l'ouest et au nord par les falaises de la côte d'Albâtre, à l'est par les hauteurs dominant les vallées de la Varenne et de l'Austreberthe. Son territoire occupe toute la partie occidentale du département de la Seine Maritime. le nom du pays De Caux provient d'une tribu celte, les Calètes, qui ont peuplé le territoire dès l'âge du fer.

Soyons plus précis ... où...
dans Rouen, place du vieux marché et dans les faubourgs de Martainvillle ...
"Ici, la misère s'offrait à vous comme une putain moyenâgeuse. Elles vous sautait aux yeux, à la gorge, aux oreilles… Elle règnait ! On n'y parlait l'argot de toutes les nationalités. On avait remisé là les Arabes, les Noirs, les Slaves, les Jaunes… Tout ce que le pauvre monde avait su mettre bas s'était donné rendez-vous dans ce quartier aux murs rongés par la lèpre. Tous vivaient là, dans ces immeubles dévastés, ces masures délabrées."
Et maintenant quartier plutôt bobo !


Un polar qui nous emmène dans les bas fonds de Rouen, avec comme histoire, celle d'hier, celle des restes de l'occupation, du marché noir, le temps des combines en tous genres et ...
Celle d'aujourd'hui avec la peur de manquer, le besoin d'emmagasiner de faire prospérer et surtout de ne pas partager.
Un polar du terroir bien glauque dans cette région si verdoyante mais aussi si redoutable de par ses traditions et ses conditions climatiques hivernales si rigoureuses.
On ne s'ennuie pas, on est surpris, amusé par ces seconds rôles qui gentiment rentrent dans le droit chemin pour une happy end qui sauve la morale de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          10
C'est un polar : Hiver 54 , un homme Vivien Malet est retrouvé mort dans un camion. Nous retrouvons le commissaire Bouvier qui va enquêter de Rouen Martainville jusque dans les campagnes Cauchoises
Vivien est retrouvé mort avec 300 000 francs sur lui et 1 bague de belle facture.
Une petite amie Mariette aux moeurs douteuses
Bogdan Mekavic un maquereau
Casteloup adjudant chef a Doudeville
Clémence la femme du commissaire
Suzanne sa maitresse
Leperron
Pequeri et Chartier

un père Gustave MALET (qui a été marié à une russe).
Un frère François
Une soeur
Une tante Catherine
Il y a Michel le Palefrenier
Et…
Héritage ? règlement de compte ?
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il existe un état supérieur à tout sentiment, dévorant les rêves, les envies, les joies, les peines, les êtres tout entier, un état tout puissant, invincible : la honte. Lorsqu'elle nous traque, on a beau user de subterfuges, brosser son âmes à l'eau bénite, la camoufler sous l'alcool, la jeter en pâture à la folie, la claquemurer dans l'oubli, elle finit toujours par nous anéantir, à l'aide d'une corde, d'une balle ou d'un précipice... (p. 162)
Commenter  J’apprécie          50
L'ironie, le désabusement, l'habitude… C'est avec des machins comme ça qu'on tue la jeunesse, la sienne et celle des autres. Il devenait comme tous ces vieux aigris, qui n'attendent qu'une chose à la fin, qu'on refasse de la guerre pour les y voir tous ! Qu'on en finisse avec ce sale bonheur qui leur pend au nez à tous ces morveux. Oui ! Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes ! Ce siècle devait achever sa mission : Éradiquer tout ce qui est jeune, coûte que coûte.
Commenter  J’apprécie          30
Péqueri s'empressa de prendre le chargement et monta les marches quatre à quatre.
- Tu parles d'une flèche ! Ils sont tous comme ça les nouveaux cette année ? ironisa Marini.
- Non, lui il est exceptionnel, il a un an d'avance... (p.40)
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : Normandie (France)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2831 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}