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EAN : 9782011919212
402 pages
Hachette Livre BNF (01/08/2015)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Ingres : sa vie, ses travaux, sa doctrine, d'après les notes manuscrites et les lettres du maître / par le Vte Henri Delaborde,... ; ouvrage orné d'un portrait gravé par Morse...
Date de l'édition originale : 1870
Sujet de l'ouvrage : Ingres, Jean-Auguste-Dominique (1780-1867)

Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
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Qu'on ne me parle plus de cette maxime absurde : « Il faut du nouveau, il faut suivre son siècle, tout change, tout est changé. » Sophisme que tout cela ! Est-ce que la nature change, est-ce que la lumière et l'air changent, est-ce que les passions du cœur humain ont changé depuis Homère ? « Il faut suivre son siècle » : mais si mon siècle a tort ? Parce que mon voisin fait le mal, je suis donc tenu de le faire aussi ? Parce que la vertu, aussi bien que la beauté, peut être méconnue par vous, il faut que je la méconnaisse à mon tour, il faut que je vous imite !
Il y a eu sur le globe un petit coin de terre qui s'appelait la Grèce, où, sous le plus beau ciel, chez des habitants doués d'une organisation intellectuelle unique, les lettres et les beaux-arts ont répandu sur les choses de la nature comme une seconde lumière, pour tous les peuples et pour toutes les générations à venir. Homère a le premier débrouillé par la poésie les beautés naturelles, comme Dieu a organisé la vie en la démêlant du chaos. Il a pour jamais instruit le genre humain, il a mis le beau en préceptes et en exemples immortels. Tous les grands bommes de la Grèce, poètes, tragiques, historiens, artistes de tous les genres, peintres, sculpteurs, architectes, tous sont nés de lui : et, tant que la civilisation grecque a duré, tant que Rome, après elle, a régné sur le monde, on a continué de mettre en pratique les mêmes principes une fois trouvés. Plus tard, aux grandes époques modernes, les hommes de génie ont refait ce qu'on avait fait avant eux. Homère et Phidias, Raphaël et Poussin, Gluck et Mozart, ont dit en réalité les mêmes choses.
Erreur donc, erreur que de croire qu'il n'y a de santé pour l'art que dans l'indépendance absolue ; que les dispositions naturelles courent le risque d'être étouffées par la discipline des anciens; que les doctrines classiques gênent ou arrêtent l'essor de l'intelligence. Elles en favorisent au contraire le développement, elles en rassurent les forces et en fécondent les aspirations ; elles sont une aide et non une entrave. D'ailleurs il n'y a pas deux arts, il n'y en a qu'un ; c'est celui qui est fondé sur l'imitation de la nature, de la beauté immuable, infaillible, éternelle. Qu'est-ce que vous voulez dire, qu'est-ce que vous venez me prêcher avec vos plaidoyers en faveur du « neuf» ? En dehors de la nature il n'y a pas de neuf, il n'y a que du baroque ; en dehors de l'art tel que l'ont compris et pratiqué les anciens, il n'y a, il ne peut y avoir que caprice et divagation. Croyons ce qu'ils ont cru, c'est-à-dire la vérité, la vérité qui est de tous les temps. Traduisons-la autrement qu'eux, si nous pouvons, dans l'expression, mais sachons comme eux la reconnaître, l'honorer, l'adorer en esprit et en principe, et laissons crier ceux qui nous jettent comme une insulte la qualification d'« arriérés ».
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Ils veulent de la nouveauté! Ils veulent, comme ils disent , le progrès dans la variété , et pour nous démentir, nous qui recommandons la stricte imitation de l'antique et des maîtres , ils nous opposent la marche des sciences dans notre siècle! Mais les conditions de celles-ci sont tout autres que les conditions de l'art. Le domaine des sciences s'agrandit par l'effet du temps ; les découvertes qui s'y font sont dues à l'observation plus patiente de certains phénomènes, au perfectionnement de certains instruments, quelquefois même au hasard. Qu'est-ce que le hasard peut nous révéler dans le domaine de l'imitation des formes? Est-ce qu'une partie du dessin reste à découvrir? Est-ce que, à force de patience ou avec de meilleures lunettes, nous apercevrons dans la nature des contours nouveaux, une nouvelle couleur, un nouveau modelé? Il n'y a rien d'essentiel à trouver dans l'art après Phidias et après Raphaël, mais il y a toujours à faire, même après eux, pour maintenir le culte du vrai et pour perpétuer la tradition du beau.
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Raphaël et Titien tiennent sans contredit le premier rang parmi les peintres, et pourtant Raphaël et Titien ont considéré la nature sous des aspects bien différents. Tous deux ont possédé le privilège d'étendre leur vue sur toutes choses: mais le premier a cherché le sublime là où il est vraiment, dans les formes, et le second dans le coloris.
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Vivre sagement, borner ses désirs et se croire heureux, c'est l'être véritablement. Vive la médiocrité ! c'est le meilleur état de la vie. Le luxe corrompt les qualités du coeur, car il est malheureusement vrai que plus on a, plus on veut avoir, et moins on croit avoir. Sans la stupide dissipation de ce qu'on appelle le monde, on vit avec un petit nombre d'amis que l'on s'est faits par l'inclination et par l'expérience ; on exerce délicieusement les beaux-arts ; les lettres, les connaissances humaines peuvent occuper tous vos instants et vous rendent un autre homme que le vulgaire. Les sources de ces jouissances sont inépuisables. Voilà donc, selon moi, l'homme heureux, le vrai sage, la vraie philosophie.
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Il n'y a pas deux arts, il n'y en a qu'un : c'est celui qui a pour fondement le beau éternel et naturel. Ceux qui cherchent ailleurs se trompent, et de la manière la plus fatale. Qu'est-ce que veulent dire ces prétendus artistes qui prêchent la découverte du « nouveau » ? Y a-t-il rien de nouveau ? Tout est fait, tout est trouvé. Notre tâche n'est pas d'inventer mais de continuer, et nous avons assez à faire en nous servant, à l'exemple des maîtres, de ces innombrables types que la nature nous offre constamment, en les interprétant dans toute la sincérité de notre coeur, en les ennoblissant par ce style pur et ferme sans lequel nulle oeuvre n'a de beauté. Quelle absurdité que de croire que les dispositions et les facultés naturelles peuvent être compromises par l'étude, par l'imitation même des oeuvres classiques ! Le type original, l'homme, reste toujours là : nous n'avons qu'à le consulter pour savoir si les classiques ont eu tort ou raison, et si, en employant les mêmes moyens qu'eux, nous mentons ou nous disons vrai.
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