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3,56

sur 1143 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Mais la vie, c'est danser au bord de l'abîme, ce n'est pas tricoter à longueur de journée. » (p. 206)
Ça se discute, ma jolie quadra en crise, fallait peut-être y penser avant de fabriquer des gamins. On est responsable de ceux qu'on aime, surtout quand ils sont encore si jeunes, si fragiles, et qu'on est leur maman. On peut partir, mais pas comme ça, brusquement, totalement.

Elle m'a horripilée, cette Emma qui veut planter là son mari (encore que lui, il le mérite peut-être...) et ses trois ados de douze à seize ans, pour un regard, une bouche, des mains et une voix de velours. Pour se sentir vibrer (une dernière fois ?) à quarante ans, tant que la mécanique est encore bien lubrifiée. Parce qu'elle ne fait pas dans la demi-mesure, je l'ai trouvée égoïste, immature et terriblement cruelle.

Après 'La liste de mes envies', je n'étais plus attirée par cet auteur. Mais la présentation qu'il a faite de ce dernier ouvrage, sur un salon littéraire, m'a alléchée : un conte traditionnel revisité, j'accours !
L'histoire d'Emma est celle de la jolie petite chèvre de Monsieur Seguin (A. Daudet), en gros. Tout pour être heureuse, mais prête à mourir pour jouir sans entraves, toujours plus loin, toujours plus haut.
La ressemblance est bien là, et G. Delacourt a plein de choses sensées à nous dire sur l'amour, le couple, le désir, la vie, la mort. Et sur l'incontournable 'Carpe Diem', qui fait recette.
Et comme le monsieur a été publicitaire avant d'être romancier, il a le sens de la formule, il sait faire palpiter nos petits coeurs de ménagères de tout âge, nous prendre par les sentiments et par la ch****, nous faire croire que toi et moi, on le vaut bien, ce dernier amour fou.
Il sait aussi se réapproprier les idées des autres, plus ou moins grossièrement - dans ces cas-là, on peut toujours parler de clin d'oeil (à Duras, par exemple, comme après ce dialogue qui sonne comme une pâle copie de 'Moderato Cantabile').

Mon avis est mitigé, parce que j'ai alterné à la lecture entre colère, émotion et agacement face aux poncifs. Parce que je n'aime pas les romances, ni les recettes 'faciles', ni les mots attendus. Ni être une cible marketing.
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Quarante ans. Emma a quarante ans et loin de se contenter de l'ambiance feutrée que lui offre un mari aimant et attentif, loin de se rendre compte du bonheur que lui procurent ses trois enfants, loin de mesurer leurs besoins elle se précipite volontairement dans une aventure qui ressemble à un fantasme, à un orage, à la foudre d'abord puissante, violente et énergisante puis bouleversante, dévastatrice, brûlante. C'est ce qu'elle croit.

Emma des temps modernes plus audacieuse, plus exigeante, plus indépendante, plus entière.

Elle désirait sans vraiment le préciser sans doute, une bonne ondée, rafraîchissante, salvatrice histoire de remettre les points sur les i, de raviver sa pleine conscience un peu ensuquée, de remettre ses sentiments à niveau et de sortir de son quotidien un peu trop facile, trop sage, trop lassant et sans mystère.

L'auteur, se met dans la peau d'une femme pour écrire ses frustations, l'usure du couple, les silences pesants et l'attention qui s'érode et finit par s'épuiser.

Emma s'épuise. le désir d'une autre vie, ce mirage, cette espérance a déclenché un séisme. Emma a eu toutes les peines du monde à maîtriser cette avalanche de douleurs, de souffrances et de deuil.

Seulement voilà ! N'est pas Madame Bovary qui veut….
Emma Bovary bouscule les codes d'une époque où la femme était soumise à un mari tout-puissant. Sa réputation pouvait être entachée d'une manière indélébile surtout en province en 1856. Pour ces raisons elle est une héroïne incontestable qui, malgré la morale et la religion, entrouvre la porte d'une liberté chérie à toutes les femmes d' aujourd'hui. Elle ose. Elle transgresse. Elle tord ses chaines et commence à ouvrir les nôtres.

C'est un homme, aussi, qui a traduit ces sentiments de lutte intérieure, de prise de risques incroyables. Gustave Flaubert, « l'homme-plume » comme il se surnommait lui-même. Une écriture exceptionnellement pure, simple, élégante, essentielle.

Danser au bord de l'abîme met en scène une femme qui ne semble pas si forte que ça. Elle a recours à son mari dès qu'un coup de vent lui fait baisser la tête. Il semble liquéfié devant elle. Il ne lui impose rien. C'est elle qui demande sa protection.

Un jour, elle tombe amoureuse d'une bouche, d'un sourire, d'une image tellement floue qu'elle aurait pu s'appeler utopie ou miséricorde. Cela se passe dans un café. Elle quitte son domicile pour une impression mal définie. Elle n'a ni enjeu, ni dessein et s'installe dans le noir obsédant d'une caravane. Son mari reste pantois, malheureux ne sachant vraiment pas ce qu'il a pu faire ou ne pas faire pour en arriver là !

J'ai lu tout le livre, ses forces souvent, ses incohérences de temps en temps. L'auteur a fait de son héroïne une poupée rassasiée, une amoureuse sans amoureux, une mère sans griffes et une femme marchant dans le vide.

Elle ne ressemble pas à l'histoire qu'elle raconte.

J'ai beaucoup aimé le parallèle avec la chèvre de Monsieur Seguin. A chaque chapitre un passage de ce conte merveilleux vient trôner, un peu comme une ponctuation fort habile, et lui donner un peu plus de corps, de relief, de sens. Bien vu….

Pour conclure j'ai passé un bon moment tout de même mais j'aurai préféré me gratter la tête en lisant une histoire profonde, difficile. J'aurai accompagné avec grand plaisir Emma au lieu de la suivre à distance dans ce périple.

Là j'ai senti très vite qu'elle n'avait pas besoin de moi…..
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Emma ( Emmanuelle) a 40 ans, trois enfants, un mari dévoué.
Comme son prénom historique nous le laisse supposer, elle s'ennuie dans la vie qui présente une impression de non abouti.
Son prénom entier a aussi une histoire cinématographique plus que sensuelle mais elle n'ira pas jusque là.
Elle se contentera d'éprouver un énorme coup de foudre envers un homme rencontré par hasard dans une brasserie et ce sera réciproque. Par le regard d'abord et venons-en aux faits ensuite.
On versera dans le drame, amour,passion, et sa suite habituelle.
Viendront la maladie... et le retour aux réalités.
Tout cela vu par un homme, Grégoire Delacourt, et c'est bien ce point qui m'a dérangée.
Je n'ai pas aimé sa façon de se glisser dans la peau d'une femme, d'en faire un portrait de femme qui n'a pas su se réaliser dans son métier, qui vomit dans les voitures de son mari, qui a besoin d'appeler celui-ci quand elle est en difficulté et j'en passe.
Non mais, en 2017, on s'entraide dans un couple. Ce n'est pas l'homme fort qui protège la femme faible. Une femme s'assume actuellement et depuis longtemps, Monsieur Delacourt.
Le temps de Flaubert est dépassé et le 20ème siècle aussi. Déjà, ma mère qui a commencé à travailler en 1946, m'encourageait à rester indépendante par rapport à mon mari.
Descendez donc dans votre époque, cher monsieur.
Evoluez un peu messieurs, enfin, certains. En une semaine, j'ai vu deux écrivains tomber dans le même piège.
Cela étant dit, les phrases de l'auteur sont très bien écrites.
Dans la première partie où Emma s'égare dans ses sens en folie, les chapitres sont numérotés à l'envers.
Les passages de "La chèvre de Monsieur Seguin" sont habilement glissés à bon escient dans l'histoire.
Beaucoup d'extraits font référence au cinéma, aux chansons et j'ai beaucoup aimé celui consacré à Claude Sautet. L'auteur nous fait vraiment revivre l'ambiance de ses scènes de films.
Dans la deuxième partie où Emma reprend pied avec la réalité, les chapitres sont numérotés en crescendo.
En conclusion, Grégoire Delacourt livre là un bon roman mais ses valeurs et sa façon de parler des femmes ne conviennent pas à mon caractère.


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Tout a été dit déjà , alors à quoi bon ?
J'ai beaucoup aimé la très belle écriture féminine de l'auteur, cette manière de jouer avec les mots, de décrire à la perfection les sentiments et les émotions , L'amour , le feu du désir, le couple, la mort , la douleur.......
Il se glisse dans la peau d'une femme avec virtuosité, en maniant le verbe à merveille .
Il revisite l'adultère et le thème éternel de la femme infidèle , cette Emma immature et inconstante , (je vais faire hurler , tant pis ........) prête à quitter avec un égoïsme cruel et terrifiant trois enfants de douze à seize ans pour jouir à satiété , en toute liberté !
J'ai été vraiment agacée par l'abondance des clichés, les rappels constants , musicaux et littéraires ( ex: Marguerite-Duras ) , les références cinématographiques, et en plus , les chapitres de "La Chèvre de MR Seguin", habilement distillés !
Bien sûr, viendront les drames , la cartographie du chagrin , l'effroi et la souffrance aiguë , le retour à une réalité très douloureuse .
C'est sûrement un bon roman , mais trop de romance tue la romance , je ne vois pas les choses comme l'auteur les voit , à travers le rôle dédié aux femmes , non, nous ne sommes plus au temps de madame Bovary et de Gustave Flaubert !
Je sais que mon avis mitigé ne plaira pas , cela dit à part le "marketing" et les recettes ", l'auteur manie et décortique à merveille le sentiment amoureux , sa plume ciselée est très belle ! Il a incontestablement le sens de la formule.
"La peine est une langue inconnue . Il faut tout apprendre" ........
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Un mari aimant, trois enfants, une belle maison, Emma ne demande rien de plus à la vie, elle est sûre d'être heureuse, Jusqu'à ce jour où, dans une brasserie elle croise le regard profond et sensuel d'Alexandre.

L'histoire aurait pu s'arrêter là, comme une brève rencontre qui fait rêver quelques instants, mais que l'on s'efforce de ranger dans un coin de sa mémoire ou de son coeur en ayant pour longtemps l'impression d'être peut-être passé à côté de quelque chose d'important.

Sauf qu'Emma ne réagit pas comme ça, elle veut cet amour et va tout quitter pour l'inconnu … tous les inconnus !

Et là, Grégoire Delacourt m'a posé un problème car j'ai commencé à détester Emma. Comment tout quitter ? Comment peut-on ?
Sans porter de jugement, je ne comprends pas.

Je me suis demandé pendant quelques pages ce qu'il allait advenir de ma lecture. J'ai même pensé refermer le livre et le ranger sur l'étagère des rendez-vous ratés.

Mais voilà, les mots d'un auteur au talent certain ont eu raison de mes réticences et je me suis laissée convaincre par cette histoire. J'ai peu à peu éprouvé une relative sympathie pour cette femme en proie à ses doutes.

Beaucoup de questions sont abordées dans ce roman.
Qu'est-ce que le désir ? Peut-on tout quitter pour le satisfaire ? Peut-on aimer deux hommes à la fois ?

En conclusion, j'ai lu un très joli roman.
Comme d'habitude l'écriture est élégante. Les sujets délicats sont abordés avec délicatesse.

Je suis loin du coup de coeur comme pour certains autres romans de l'auteur, mais j'ai passé un bon moment de lecture.

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Je ne sais pas si ça vous arrive aussi, je crois que pour moi c'est la première fois, je ne sais pas trop quoi penser de ma lecture. A certains moments, j'aurais mis 4 voir 5 étoiles sur 5 à ce roman et d'autres 1 étoile seulement, alors je mets 3 au final. Il ne m'a pas laissé indifférente (c'est déjà bien), je suis passée par différentes émotions : joie de par la passion, l'amour fou et soudain ; la colère par l'attitude d'Emma, l'ennui et le doute car l'histoire semble peu réaliste à certains moments....
J'aurais envie de vous dire, si la 4ème de couverture vous tente, faites vous votre propre opinion...

4ème de couverture :
« Moi, je crois au premier regard, maman.
Je crois à la première impression. Je crois au langage de la chair. Au langage des yeux. Au vertige. A la foudre.
-Ce à quoi tu crois, ma petite fille. Cela aboutit au chagrin."
Il y a les promesses que l'on se fait à vingt ans. Et les rencontres que nous réserve le hasard. Il y a le bonheur que l'on croyait tenir, et celui après lequel on court. Il y a urgence à vivre
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J'ai aimé cette danse du désir si bien décrit, dans la première partie, la beauté de certaines phrases, leur envoûtement, comme avait été envoûtėe la petite chèvre de Monsieur Seguin, là-haut dans la montagne, image leimotiv du roman...

J'ai moins aimé la suite, versant trop dans le tragique et le peu crédible : la mort , la maladie qui s'invitent comme par hasard au moment où justement Emma aurait pu assouvir pleinement son désir.Tout l'enchaînement des événements m'a semblé alors assez factice.

Mais un tel désir, pour elle qui affirmait: " Je ne voulais pas d'un amant. Je voulais un vertige" peut-il se vivre vraiment? Ne reste-t-il pas juste un songe enfiévré, un délire?

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Dire que je n'ai pas aimé ce livre, ce serait mentir. Avec fil conducteur l'histoire de la chèvre de monsieur Seguin, on sait dès le début que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Donc c'est sans surprise que j'ai suivi l'histoire d'amour du personnage principal. Grâce à l'écriture fluide, j'ai pu aller jusqu'au bout du livre, mais j'ai dû sortir prendre l'air pour me changer les idées. J'aurais préféré que l'auteur se concentre sur cette histoire d'amour précipitée et de ne pas rajouter en plus la maladie.
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Je sors de cette lecture un peu mal à l'aise, tourneboulée et perplexe…
Si je ne peux pas dire que j'ai adoré ce roman, toujours est-il qu'il m'a fait réfléchir et que j'y pense encore plusieurs jours après l'avoir refermé. Il ne m'aura donc pas laissée indifférente.

Emma, la petite quarantaine, entre en crise et décide brutalement de plaquer une vie confortable, mais routinière et en manque de piment, un mari qui l'aime et leurs trois enfants, pour un parfait inconnu aperçu dans une brasserie. Cette rencontre va faire basculer dangereusement l'équilibre établi et elle se met à « danser au bord de l'abîme ».

J'imagine que j'aurais dû vibrer, sentir le désir, voir l'amour, la passion, la beauté et le désespoir dans cette histoire.
Malheureusement, j'y ai surtout vu un énorme gâchis, un caprice infantile, beaucoup d'égoïsme et d'irresponsabilité.
Il m'a manqué de l'attachement, de l'empathie, de l'émotion pour le personnage principal… et je suis restée quasi insensible, hermétique aux drames vécus par Emma qui n'a pas su me toucher, que je n'ai pas réussi à comprendre, à excuser, et à qui je ne me suis pas identifiée. J'ai basculé dans le jugement devant son immaturité, son indécence, sa folie. Je n'ai eu ni peine ni compassion pour son chagrin et sa dépression interminable.
Alors que j'ai pleuré chaudement pour ses enfants, son mari et son amie Mimi…

J'ai l'impression que ce n'est pas ce que l'auteur attendait de moi, et c'est ce qui me déçoit et me perturbe. Suis-je la seule à être « passée à côté » du personnage d'Emma ?

G. Delacourt a pourtant réussi des choses avec ce roman. Notamment l'ingénieux parallèle avec l'histoire de la chèvre de M. Seguin de Daudet.
« Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. C'était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté. » (p. 76-77)
Mais voilà, déjà Blanquette, depuis l'âge de 6 ans, je lui en veux énormément pour ne pas avoir eu la sagesse de rentrer le soir venu. Alors comment pourrais-je accepter le même comportement venant d'un humain ??

Malgré tout, j'ai apprécié d'être surprise par l'évolution, à plusieurs reprises inattendue de l'histoire, et par la toute fin, que j'ai trouvée très belle.

Ce texte a aussi su me faire méditer sur des sujets existentiels, tels que la brièveté de la vie (« cette minuscule trajectoire »), l'importance de vivre pleinement le moment présent, celle d'accepter ou pas les désirs et les pulsions qui s'y présentent, sur l'idée que l'on peut se faire de l'au-delà et de la continuité d'une existence ou d'une présence après la mort…

La recherche du bonheur est si ambivalente parfois. Soit on détruit celui des autres pour espérer le sien, soit on s'oublie et on s'éteint doucement pour ne pas blesser ni détruire autour de soi.
Emma a fait ses choix et en a subi les conséquences.
Quel est le poids des regrets et de la culpabilité quand on privilégie le désir passionné au drame de la séparation ?
On explore ici la conscience de la transgression, la puissance de la tentation face à la sagesse du renoncement, comme avec l'histoire de la pomme au jardin d'Eden… cet éternel recommencement du fait de la faiblesse de l'humanité.
« J'avais honte, en même temps je me consumais. » (p. 74)
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Ce livre m'a laissée perplexe. C'est l'histoire d'une femme, prête à tout abandonner pour son désir pour un homme ou le "désir d'être réinventée". L'écriture est très belle, poétique mais que c'est long. J'ai été partagée entre l'ennui et une sorte de fascination, de voyeurisme. J'ai eu plaisir à parcourir les rues de Lille et à me promener sur les plages du Nord, mais ai trouvé les références aux vins et à la musique trop présentes, ennuyeuses et agaçantes. le dénouement final est plutôt décevant .
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