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3,57

sur 747 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a chez Delacourt quelque chose de curieux . Loin de nombreux auteurs dont on se demande " où ils vont chercher tout ça " , lui tend simplement la main pour " saisir ce qui passe à sa portée ". Alors , c'est vrai , c'est tellement évident que ça peut paraître un peu naïf sauf que...Oui , " sauf que " Delacourt , il a un regard , un vrai , il voit , analyse , utilise ce qui lui est offert et , lorsque la " machine " se met en route , ses mots , ses mots poétiques , subtils , vont lier le tout pour en faire un mets délicieux . Delacourt , c'est un chef trois étoiles qui joue avec les ingrédients qu'il trouve ici et là , mais jamais très loin , ce qui fait dire , comme un certain commissaire " Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! "
Oui , bon , pour comprendre cette référence , il faut tout de même avoir vécu donc ....vieilli . Et ça tombe bien , non ? Car la vieillesse , c'est le thème de ce roman . Figurez - vous que ,Martine / Betty , son " enveloppe extérieure " , elle ne vieillit pas .Super , me direz- vous , terminés les " ô temps ,suspends ton vol , ô viellesse ennemie ou encore le célèbre " la vieillesse est un naufrage " du Général. Oui , ce doit être bien , plus de chirurgie esthétique ( dont nombre de résultats, hummm....) , plus de pommades miracles , de pilules aux vertus reconnues ...Oh oui , que d'économies , que de bien-être . Dans une société du " paraître ", le sourire retrouverait en permanence sa place sur tous les visages....Bon , oui , d'accord , le chômage mais , bien peu de chose en fait .
Sauf que Delacourt arrive pour casser cette image idyllique , le bougre , et il va nous en " faire " une de ces fables dont il a le secret .
Comment? . Ah ben , ça , pour le savoir , il faut lire et ce qui pourrait n'être qu'un aimable divertissement prendra un tour plus profond , plus émouvant.
Ce petit livre se lit vite , il a quelque chose de sympa et , parfois de grave , un mélange subtil , vous ai - je dit . Laissez - vous tenter , votre vie n'en sera certes pas transformée , mais , comme pour un bon repas , vous aurez senti le vrai goût de l'authentique .
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Avec des mots des situations de tous les jours, Grégoire Delacourt a la façon et la manière juste d'écrire au nom des femmes. Il y retranscrit leur force, leur fragilité, leur sensibilité, leurs espoirs, leurs illusions, leurs rêves, leurs peurs, ce qu'elles voient de la vie, ce qu'elles ressentent... Dans ce petit roman, il rend ici hommage à toutes les femmes face au temps qui passe.
Un joli petit livre qui permet d'apprivoiser le temps qui s'écoule et d'accepter nos rides, notre corps qui vieillit, et qui, au final, raconte notre histoire...
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Martine vit une enfance avec une mère aimante. Le père part pour la guerre d'Algérie et en revient avec une jambe en moins, complètement changé, tourmenté, subissant des douleurs nerveuses à la jambe perdue.
La mère de Martine ne reconnaît pas ce mari dans cet homme sombre. Elle commence à sortir avec une amie et perd la vie dans un accident. Martine a 13 ans.
Sa mère va beaucoup lui manquer à toutes les étapes de sa vie, quand elle devient une jeune fille, quand elle se marie, quand elle devient maman d'un petit Sébastien.
Heureusement, Martine garde le portrait de sa mère intacte, qui ne vieillit pas.
Martine se fait appeler Betty. Son mari, André, compagnon, parcourt les chemins pour réaliser des oeuvres d'art.
Alors Betty sort beaucoup tout en restant fidèle.
Le compagnon d'une amie, photographe réalise un cliché d'elle chaque année dans la même position. Elle constate qu'elle ne change pas physiquement. Elle s'en persuade et son opinion est renforcée par les compliments de ses amis.
Cependant ses organes internes vieillissent normalement.
Vérité sur sa beauté physique inaltérable, illusion?
Personnellement, je me suis forgé ma petite opinion.
Martine-Betty, tellement habitée par le cadre de sa mère , par ce visage qui ne vieillit pas , se construit la même vérité.
Ceci étant dit, Betty est une belle personne qui aime son fils, son mari. Grégoire Delacourt en parle merveilleusement bien et nous tisse une belle histoire qui peut être vraie, un conte ?
A nous de trancher...
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Je me souviens que ma mère n'a jamais « fait » son âge. Elle était toujours radieuse, enchantée des compliments qu'elle recevait. Pour elle, ce témoignage d'une certaine résistance à la marche du temps a toujours été une source de joie, un bain de plaisir. Même si les éloges proférés n'étaient sûrement pas toujours désintéressés.
Je me rappelle aussi qu'un dimanche des années 60, nous sommes allés, ma main dans la sienne au cinéma du quartier voir « La déesse de feu » avec Ursula Andress qui traverse le grand feu bleu et ne vieillit plus. Jamais.
Beauté, jeunesse et grâce pour toujours. Une divinité était née. J'ai vu une série B naïve et niaise. J'étais sous le charme.

Figée à 30ans sans jamais n'avoir franchi de feu de quelques couleurs que ce soit, Betty, la femme qui ne vieillissait pas ne sera jamais une divinité, cette halte de la marche de la vie deviendra pour elle une calamité, un cauchemar.
Imaginez-vous paraître plus jeune que votre fils qui vous présente sa chérie, une jeune femme de votre âge.
Envisagez-vous d'affronter quotidiennement les regards de jalousie féroce ou les formules assassines de vos amies proches, certaines que vous cachez un secret bien gardé.
Bien pire encore, percevez le désespoir de votre époux qui rêvait de vieillir doucement à vos côtés, « de voir l'automne éclore sur tes mains et toutes nos belles années sur ton visage, elles auraient dessiné notre vie, et nos joies. »

Une amie, avec qui je lis de concert ce roman m'a dit : « Sous les couverts de cette histoire un peu farfelue, il y a tellement de thèmes si sérieux, de prises de conscience que j'aime vraiment énormément cette lecture. » Moi aussi.

De surcroit, les écrits de Grégoire Delacourt me donnent envie de lire à voix haute, la fluidité et le naturel de la musique de ses mots confèrent au phrasé un chant aussi plaisant et délié que puissant et imagé. Je lis sans bégayer (Mort de Lire). Ces formules sont addictives comme des bonbons acides et sucrés, lorsque le premier est avalé, la boite est mangée.
Ici, dès la première ligne énoncée, le livre est dévoré.

Ce texte demeurera jeune et frais à jamais, « sans la griffe d'une ride ».
Le thème est intemporel.
Toute l'humanité sans considération de sexes, de races ou de couches sociales se contemplera jusqu'à la nuit des temps dans un miroir, un rétroviseur ou un selfie pour apprécier et déchiffrer sa vie, de sa jeunesse insolente à son inévitable déchéance.
« Il faut aimer le temps qui passe, il rend unique ce qu'on a vécu. »

La vieillesse est-elle une victoire ou un naufrage ? Vous avez trois heures…


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Quel beau roman ! Quelle belle plume ! Certains lecteurs parlent d'ouvrages qui ont changé leur vie, et bien que je ne puisse pas en dire autant, je dois reconnaître que ce livre a de manière incontestable, changé le regard que jusqu'ici je portais sur le temps qui passe, et les changements qu'il opère sur notre apparence. Si nous n'acceptons pas de gaîté de coeur les rides et autres "outrages" du temps, peut-être est-ce parceque nous n'avons pas compris que notre visage, qui change à mesure que passent les années, nous conduit vers d'autres joies, d'autres histoires, et nous permet, entre autres, de maintenir le lien avec ceux qui nous sont chers.
D'une plume oh combien poétique, Grégoire Delacourt nous invite à suivre le parcours de Betty, qui par je ne sais quel caprice de la nature, s'est figée dans la fraîcheur de ses trente ans, ainsi que celui d'Odette, rigolote et émouvante, dont la plastique, à son grand désespoir ! s'est accordée au tempo du temps.
Avec humour et poésie, l'auteur évoque les désillusions auxquelles sont exposées ces deux femmes. L'une que la nature a voulu éternellement jeune, et l'autre qui se berce de l'illusion que la jeunesse peut s'acheter, et au passage, lui donner la garantie d'être aimée.
"La femme qui ne vieillissait pas " est un livre d'une grande profondeur, un livre qui appelle à la réflexion, un livre dans lequel l'auteur explique son point de vue sur la nécessité de ce qui nous afflige, la temporalité. La temporalité de la jeunesse, celle de tout ce à quoi nous tenons, et voire même, celle de la vie.
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Dans ce roman Grégoire DELACOURT décrit un sujet plutôt atypique : La dissonance entre la jeunesse et la dégénérescence d'un couple.

Après les supplications de Fabrice, un ami du couple, Betty se laisse prendre au jeu des portraits, une passion qu'exerce ce dernier en observant les différents clichés des personnes qu'il rencontre régulièrement.

Chaque année, à une date régulière, Betty se glisse dans les mêmes vêtements, prend la même pose et laisse l'appareil photo faire son oeuvre. Au fil des ans, le constat plus que troublant, fascine, laissant la médecine perplexe ! Si son corps poursuit normalement la désintégration dûe à son âge, il en est tout autrement pour son apparence physique et pour cause ! : Betty ne vieillit pas ! Depuis le décès brutal de sa mère, pas une ride, pas un cheveu blanc n'apparaît. Contrairement aux autres femmes, ce n'est pas le poids de la vieillesse qu'elle va devoir supporter, mais celui de la jeunesse, au point de mettre son couple en péril. André, torturé par l'image que lui renvoie sa femme, mal à l'aise face aux regards portés sur leur apparente différence d'âge en fait part à Betty qui le quitte, impuissante face à cette révélation de l'homme de sa vie auprès duquel elle s'imaginait vieillir.
Si le début de son célibat lui apporte quelques aventures auprès de jeunes hommes grâce à son apparence de jeune femme séduisante, il ne sera pas sans produire des situations complexes avec son lot d'injustices qu'elle supporte de moins en moins.
Lassée de cette vie sans l'amour de celui qui a partagé tant d'années de sa vie, Betty va prendre une décision à faire hérisser les cheveux sur la tête des accros au bistouri.

Le thème abordé par l'auteur, nous amène au questionnement de la chirurgie esthétique qui a encore de beaux jours devant elle, certes, mais également celui de la chirurgie réparatrice qui fait également des miracles dans ce domaine.

La femme qui ne vieillissait pas m'a littéralement happée. Une histoire sensible, captivante, portée par la plume magistrale de Grégoire DELACOURT dont la renommée n'est plus à faire.

Un roman surprenant, empreint de tendresse et de sensibilité.
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J'ai adoré la plume de Grégoire Delacourt !
Poétique et touchante !

Cette histoire est unique en son genre. Belle et mélancolique.
C'est la vie de Betty, de sa naissance jusqu'à ses soixante dix ans. Elle est jeune, belle, fraîche, elle rayonne.
Seulement, à trente ans, elle s'est arrêté de vieillir. Elle a trente cinq ans et en paraît trente. Elle a quarante quatre ans et en paraît trente. Pour elle c'est un fardeau. Elle qui rêvait de vieillir au près de son mari, prendre des rides, celles qui raconteraient l'histoire de leur couple. Et pourtant.

A l'heure où notre société n'a d'yeux que pour les apparences, Grégoire Delacourt nous incite à réfléchir sur le sujet de la jeunesse qui se fane.

D'ailleurs je conseil se livre à toute les personnes qui on peur de se voir changer dans quelques années.

« La femme qui ne vieillissait pas » est un très beau livre.
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Grégoire Delacourt est un auteur surprenant.
Ses histoires sont simples, simplistes parfois.
Mais les thèmes abordés sont d'une profondeur impressionnante. Ils ne cessent de m'émerveiller.

L'histoire de la femme qui ne vieillissait pas est une histoire improbable.
Une femme qui arrête de vieillir à trente-cinq ans, on sait bien que cela est impossible. On peut en rester là, déçus, incapables d'aller au delà de ce message.

Moi j'ai choisi d'avancer, de me laisser surprendre, d'oser avancer sur le chemin des questionnements.
La femme qui ne vieillissait pas m'a captivée, a provoqué une certaine forme d'introspection et a soulevé en moi des montagnes d'émotions plus incroyables les unes que les autres.
Je ne pensais pas du tout en arriver là au moment d'ouvrir ce livre.
Je pense que c'était juste le bon moment.

Il y a tout d'abord mon rapport face à la vieillesse. Ai-je peur de vieillir ? Quelle image vais-je donner de moi quand ma peau sera flétrie et mon énergie amoindrie ? Quel est le sens de la vie ? Ai-je peur de la mort ?

Et puis, ce texte retrace toute la beauté et la complexité des relations humaines, dans le couple, entre une mère et son fils, avec ses amis.
Et moi, où en suis-je de mes relations aux autres ? Lesquelles sont motivantes et mobilisantes ? Lesquelles sont néfastes ? de quoi, de qui ai-je besoin pour être heureuse ?

Et puis, une émotion encore plus personnelle s'est ouverte à la lecture de ce livre lu deux mois après le décès de ma maman.
J'ai vu en Betty, ma maman.
A mes yeux, pendant longtemps, ma maman n'a pas vieilli. Elle est restée cette femme dynamique qui croyait en ses rêves, qui s'engageait pour eux. Sans concessions. Sa peau est restée jeune longtemps. Elle ne faisait pas son âge. Puis la maladie l'a ralentie. Mais jamais elle n'a été une autre.
Alors même qu'elle était totalement dépendante des soignants, elle est restée elle-même, indépendante convaincue. Son regard me l'a si souvent prouvé. Je suis même certaine qu'elle a choisi le moment de sa mort.

Comment aurais-je pu imaginer en ouvrant ce livre, que j'allais faire un bout de chemin du deuil de ma maman, avec toutes les émotions qui s'y rattachent ?

Grégoire Delacourt dit sans sa postface :
"La femme qui ne vieillissait pas existait. Je la connaissais.
C'est ma mère.
Elle ne vieillira plus. Je possède son dernier portrait. Celui après lequel il n'y a plus rien. Plus de nouvelles rides, de nouveaux rires; plus de câlins ni de jattes de Ricoré les soirs d'enfance où on ne trouvait pas le sommeil parce que les chagrins empêchaient de dormir.
J'ai alors compris que les livres racontaient des choses bien à eux, qu'ils se servaient de nos mots pour placer les leurs."

Ces mots peuvent être les miens.
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C'est une histoire sur le fait de vieillir, c'est basique me direz-vous? Oui mais l'auteur a une façon particulière et bien à lui de la raconter. On va suivre cette femme de sa plus tendre enfance à l'âge de 63 ans. D'année en année, on va suivre son cheminement, ses premiers émois, les études, le travail, sa vie de famille... On se rend très vite compte que sa jeunesse a été marquée par la perte de sa mère et qu'elle va grandir avec l'ombre de cette maman qui plane, sa mère qui était en pleine fleur de l'âge et qui n'a pas eu le temps de vieillir... Je pense que soit on aime ce petit livre de 200 pages soit on passe à côté de l'histoire et de son message. Betty incarne le rêve de toutes les femmes dans cette société où le paraître est crucial et où le fait de vieillir est considéré comme le pire des ennemis. En tout cas, j'ai été surprise par la capacité de l'auteur à se mettre si bien dans la peau d'une femme. C'est une histoire inhabituelle mais pleine de mélancolie. (...)

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Il me semble que si je ne vieillissais pas je serais heureuse.
Si je ne voyais pas ces rides, ces cheveux blancs, ces kilos superflus et mal placés, je remercierais probablement le ciel où la nature pour leur clémence à mon égard.
Voilà, c'est mon ressenti, mais en refermant le roman de Grégoire Delacourt, je me pose des questions, est-ce si simple de vivre année après année en ayant toujours l'aspect d'une éblouissante trentenaire ?

Betty a 30 ans. Depuis 30 ans. Cadeau du ciel ou présent du diable ?
Betty ne vieillit pas.
Ce qui peut paraître charmant un certain temps se révèle calvaire finalement.
Passer pour la petite amie de son fils n'est clairement pas dans l'ordre des choses. le regard des gens, d'abord admiratif, devient singulier.
La vie se complique. Betty va devoir composer.

Avec son écriture élégante, l'auteur nous propose un roman sur le temps qui passe, les fractures familiales, Il nous fait partager les sentiments de son héroïne, son plaisir à être jeune et belle qui peu à peu se transforme en peur et en questionnement.
Une fois de plus Grégoire Delacourt m'a touchée au coeur.

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