♫ Parlez-moi de lui
Comment va sa vie ?
Est-il heureux enfin ? ♫ (p296)
Parlez moi de lui-1973- Nicole Croisille
Le contraire du conte de fée,
Style à la sauce Emil Cioran
désillusions, aphorismes percutants
rend au philematophobe le baiser impossible
Grégoire Delacourt nous raconte ici, l'indicible
l'inimaginable, l'ineffable
la tête de son enfant sous l'oreiller
Les six balles...dans le bas...riait !!!!?
Rien que dix pensées, et le mâle est fait ...
Aux antipodes des exquis mots
Mais si cons pour un oxy-maure
désir, et fusion de l'autre, l'envie de mort
Vos critiques ! J'ai ouï lire Pathos !!!!
Normal pour un auteur publicitaire
dans la Distribution des Mousquetaires
au pays des hacienDa VoS... pâte Athos !
Faut être deux blessés pour se rencontrer
Errance incongrue
Jamais d'eux, fait lécher
L'eusses-tu cru ? ¹
Premier Noël sans ailes
Coucher de soleil sur tour Eiffel
Odyssée de ces chagrins,
qui s'écrasent un jour
au rocher d'une vie qu'on aime plus.
Exister pour ce que vous êtes
Pas pour ce que vous avez vécu....
Aujourd'hui est un cadeau c'est pour ça qu'on l'appelle présent
Un présent qui hier déjà,
nous annonçait encore un Nouvel An demain.
.....Bonne Année à vous tous. ☼
¹Jamais d'oeufs félés chez Lustucru
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On le lit pour […] la plume, vivante, crue, de cet ancien publicitaire en lice pour le Goncourt.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
On ressort de ces 350 pages, miroir plus ou moins déformant de nos propres familles, un peu "secoué". De ces secousses qui, souvent, font les bestsellers...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Elle était assise, elle ne tremblait plus. A l'instant même où mon grand-père était mort, ses mains étaient tombées sur ses genoux, comme deux fruits pourris. Ses lèvres avaient cessé de ruminer et s'étaient rejointes. Sa tête avait basculé doucement sur le côté, avaient cessé de gigoter. En une heure, ses cheveux avaient terminé de blanchir. Comme un petit voile de mariée. J'ai alors pensé que ce qui la faisait trembler, c'était la vie de mon grand-père qui soufflait en elle; et désormais, il n'y avait plus de souffle, juste de la résignation. Un chagrin immobile. Lourd comme des pierres.
p284
Tout le monde devait avoir son ordinateur. Plus personne ne devait être seul. Chacun aurait son téléphone portable, on appellerait les gens qui souffriraient, on les sauverait, on les ramènerait à la vie. J'avais grandi dans l'idée qu'il y aurait de l'eau en Afrique, de l'aspirine, des antibiotiques. L'électricité ne ferait plus qu'éclairer le monde, on ne la brancherait plus sur les testicules d'un homme, là-bas, sur la terre jaune du désert. On irait en vacances sur la Lune, sur Mars, Jupiter;
p80
Au cimetière, il s'était mis à pleuvoir et les coiffures des dames s'étaient effondrées. Les larmes étaient devenues noires, bleues, vertes, brunes, orangées, violettes; toute la palette de Rimmel. Les visages des femmes ressemblaient à des dessins d'enfants : arbres rachitiques, toiles d'araignées, rayons de soleil, pluie bleue, blés noirs.Il y avait eu des sourires, quelques rires, et ce qui devait être triste était devenu léger et gracieux, comme l'âme d'une petite fille.
p45
On se fane, tu sais, quand on n'est plus choisi, on se décivilise, on se méprise, on s'ignore. On mange mal, on devient sale, on se met à sentir. Alors on attend un ange, bienveillant, qui se penchera sur vous, qui vous sauvera. Mais les anges ne viennent pas. Les hommes ne se relèvent jamais, c'est ce qui les rend touchants. Ils tombent toujours, avec plus ou moins de distinction; leurs bras se tendent, leurs mains s'agrippent au vide de leurs illusions, leurs ongles se cassent. La vie n'est qu'une longue chute.
Une vie, et j’étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros.
Une vie ; le col enfin a 10 centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas; les mots nouveaux, la chute de vélo, l'appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, l'allergie aux poils de chats, les caprices, les sucreries, les caries, les mensonges déjà, les regards en coin, les rires, les émerveillements, la scarlatine, le corps dégingandé qui pousse de travers, les oreilles longtemps trop grandes, la mue, les érections, les potes, les filles, le tire-comédon, les trahisons, le bien qu'on fait, l'envie de changer le monde, de tuer les cons, tous les cons, les gueules de bois, la mousse a raser, les chagrins d'amour, l'amour, l'envie de mourir, le bac, la fac, Radiguet, les Stones, le rock, le trichlo, la curiosité, le premier boulot, la première paye, la bringue pour fêter ça, les fiançailles, les épousailles, la première tromperie, l'amour a nouveau, le besoin d'amour, la douceur qu'on suscite, l'opium de la petite tendresse, les souvenirs déjà, le temps qui file plus vite soudain, la tache sur le poumon droit, la douleur en urinant le matin, les caresses nouvelles, la peau, le grain de la peau, le grain de beauté suspect, les tremblements, les économies, la chaleur qu'on cherche, les projets pour après, quand il seront grands, quand on sera a nouveau a deux, les voyages, les océans bleus, les blood and sand au bar d'un hôtel au nom imprononçable, au Mexique ou ailleurs, un sourire, des draps frais, des parfums de propre, des retrouvailles, un sexe bien dur, de la pierre ; une vie.
Extrait du livre audio « Une nuit particulière » de Grégoire Delacourt lu par Catherine Creux et Charles Morillon. Parution CD et numérique le 8 novembre 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/une-nuit-particuliere-9791035413651/