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EAN : 9782847201222
267 pages
Gaïa (15/08/2008)
3.67/5   256 notes
Résumé :
Mathilde délaisse une carrière prometteuse de diplomate pour ouvrir un atelier de reliure dans un village de Dordogne.
Cuirs, fibres de bois, feuilles d'or et pigments accompagnent désormais le quotidien de la jeune femme qui restaure avec passion et minutie les ouvrages qu'on lui confie. Un matin, alors que la pluie bat le pavé de la ruelle, un visiteur franchit le seuil de l'atelier. Un homme d'une beauté renversante et enveloppé d'un parfum de fougère et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 256 notes
Elle s'appelle Mathilde Berger..
Diplomate de formation, ancienne du Quai d'Orsay, elle a démissionné pour accomplir le seul métier qui lui allait , celui de relieuse, cet artisanat noble, que son grand-père lui avait enseigné.
Elle quitte Paris, carrière , amis, s'installe à la campagne dans un beau village de Dordogne: Montlaudun;
Cuirs, fibres, feuilles d'or , pigments, colle, accompagnent Mathilde chaque jour qui restaure avec minutie et passion , les beaux ouvrages oubliés qu'on lui confie, des missels du curé aux ouvrages des archives locales et de vieilles éditions en cuir au dos désossés, aux reliures fatiguées , sortis opportunément des musées , afin de leur redonner un lustre certain.
Un matin, très tôt , un bel homme jeune, mystérieux et massif, lui apporte un drôle de livre de belle facture, dense, de beau papier relié à l'allemande ........
Las! Un peu plus tard, il se fait renverser par un camion .
A la morgue, famille ou amis, personne ne se présente.....n'en disons pas plus !
L'héroïne cherchera sans relâche qui peut- être cet homme sans identité .
D'une écriture fluide , ponctuée de citations de "Cyrano-de-Bergerac," nous découvrons un livre sur les rencontres et les secrets de famille, les failles et les douleurs, les rancoeurs et les faiblesses, l'amitié sincère et désintéressée à travers les personnages qui vivent dans la "ruelle " où habite Mathilde, l'horloger Mr Roche , fragile et bienveillant, amoureux fou de son métier, le cordonnier Sébastien , aux origines liées à celle de "l'inconnu ", le chaleureux boulanger André, simple, pétri de bon sens, chaleureux, qui sait "des Choses" , mais aussi la mesquinerie d'un maire et les ragots des petits villages, le charme bucolique de la campagne , une mystérieuse liste, les curiosités des uns et les rancoeurs des autres...

Un vibrant hommage aux beaux livres et au travail de la reliure au coeur d'une" enquête" qui sert de fil conducteur, des mystères, des rebondissements , des découvertes surprenantes!

Une bien belle histoire fraîche et agréable à lire malgré la première de couverture peu attirante.
Je l'ai emprunté à cause du titre , un premier roman original , limpide et bien écrit .
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Malgré l'ordinateur mentionné très vite qui ramène ce récit à une époque contemporaine, il est facile de s'oublier dans les méandres du temps et de croire la Relieuse du gué ancré dans une lointaine époque.

Une petite rue d'artisans dans une Dordogne de carte postale, à quelques pas d'une rivière et de son gué, un boulanger qui fait des vers et des gâteaux, un cordonnier fantaisiste et piquant, deux vieilles folles pour tenir l'épicerie. Plus loin un prêtre intelligent et subtil dont la patience est mise à rude épreuve tandis que grenouillent ses paroissiennes affairées. Un maire à la faconde envahissante. Quelques vieilles et un horloger encore. Et une relieuse. Tout juste arrivée de Paris depuis moins d'un an, elle a ouvert sa petite échoppe avec toutes les économies que lui a léguées son grand-père décédé depuis peu. C'est d'ailleurs pour lui qu'elle a rejoint ce sud-ouest où il a vécu. Ce métier aussi qu'il lui a transmis. Mathilde restaure les livres anciens, en change le cartonnage, en lustre les cuirs, en redore les tranches. Comme Anne Delaflotte Mehdevi d'ailleurs, et cela nous vaut de très jolies descriptions et bien des précisions sur ce patient et habile artisanat.

On arrive dans ce livre par un jour de grand vent. Avec lui, les odeurs du gué, les nuages et un fond de tempête inquiétant pénètrent dans la boutique de la relieuse avant que ne soient frappés quelques grands coups à la porte, au jour à peine levé. Un grand jeune homme, d'une beauté de statue, qui regarde la relieuse de ses yeux vides et impassibles. Il sent la forêt, l'humus, les bois, comme s'il y avait dormi des jours entiers. Il a l'air fort et épuisé en même temps. Dans ses grandes mains, un livre lourd et dense qu'il serre comme un trésor mais se refuse à regarder. Il parle peu, et soudain tombe à terre, de fatigue, d'inanition. Il refuse qu'on l'aide plus avant. Son passage ne dure que quelques minutes, le temps de confier à Mathilde son livre, lui promettant de l'appeler mercredi, de revenir le chercher samedi. Il doit l'offrir à quelqu'un qui en prendra soin. Il doit repartir tout de suite. Il n'est déjà plus là, évanoui dans les bourrasques, laissant seulement derrière lui une impression tenace dans l'esprit de Mathilde, quelques odeurs et un livre à restaurer.

La suite de cette histoire est triste, vous la découvrirez. Elle sera ponctuée des vers de Cyrano de Bergerac, pièce chérie du grand-père de Mathilde et d'elle à sa suite. On y trouvera les souvenirs à peine enfouis d'une période pas si lointaine, une histoire de famille et de résistance, des vestiges bien plus anciens aussi. C'est une enquête portée par des intuitions, une loyauté aux liens et aux livres, les aventures d'une relieuse amoureuse d'un fantôme, d'une petite bande de personnages loufoques et attendrissants, toujours à la lisière du conte. C'est joliment écrit, agréable à lire et on se laisse facilement emporter dans ce récit délicat.
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Mathilde est relieuse, elle aime redonner de la fraîcheur aux livres abimés, découvrir leur mystère calligraphié à l'encre ancienne, dissimulé sous une odeur de cuir, de pages jaunies, de déchirures, de moisissures. Cette passion, héritée de son grand-père, lui offre une chance de vivre en prenant le temps.

Un jour elle ouvre la porte de son atelier à un homme mystérieux, alors que dans la ruelle l'aube ne s'est pas encore pointée et que la pluie et le vent tambourinent les volets. Avec lui, les odeurs de cuir, de colle et de papier, se mêlent à l'odeur de forêt qu'il dégage, comme si un conte fantastique venait d'ouvrir ses pages. Il apporte sous son manteau un livre ancien à restaurer...

Dans cette ruelle, il y a le boulanger et ses croissants de sourire, le cordonnier qui fait taire les ragots comme il recolle les semelles, la vieille épicière qui collectionne les antiquités, l'horloger au cœur fragile, l'archéologue qui fouille le passé de ses pinceaux avant que la pelleteuse ne l'écrase...

Une belle découverte du métier de relieur, un moment de lecture agréable au milieu de toutes ces parfums ; parfums de secrets, d'artisanat, de passion, de Dordogne, pour nous faire découvrir celui de la vérité.
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Me voilà bien ennuyée de ne pas me joindre au concert de louanges sur ce roman qui me donnait bien envie, pourtant.
J'avais bien envie, en effet, de vivre dans cette petite ruelle d'antan, au bout de laquelle coule une rivière enjambée par un petit pont.
J'avais bien envie de connaitre ces gens encore passionnés par leur métier, que ce soit le boulanger, la quincaillière, le cordonnier et la relieuse, bien entendu.
Et j'avais bien envie de vivre quelque temps dans l'atelier de cette relieuse, de m'imprégner des parfums des vieux livres, de la regarder oeuvrer avec délicatesse.

Hélas, même si j'ai goûté l'atmosphère, je n'ai pas adhéré à l'histoire de l'inconnu venu frapper à la porte de la relieuse pour lui confier un livre qu'il tient sur son coeur mais qu'il ne regarde pas. Et puis qui meurt dans un accident en sortant de l'atelier. J'ai bien compris que la relieuse était bouleversée (d'autant que ce jeune homme était d'une beauté de dieu !) mais en ce qui me concerne, je n'ai rien ressenti.
La voilà qui part à la recherche de l'identité du jeune mort, et en même temps, nous assistons à ses déboires avec le maire qui n'a pas l'air d'apprécier le papier caché dans le livre en question…
Trop de thèmes qui ne m'ont pas semblé exploités en profondeur : peut-être est-ce la raison pour laquelle je n'ai que très moyennement aimé cette histoire.

En outre, les explications sur la façon de relier un livre m'ont paru difficiles à comprendre à cause des nombreux mots de vocabulaire spécifiques et non expliqués.
J'avais adoré « La papeterie Tsubaki » où l'auteure nous initie à la calligraphie et je croyais retrouver le même plaisir de lecture.
Tant pis, je laisse donc cette jeune femme passionnée à son ouvrage délicat et accueillir d'autres lecteurs dans son atelier.
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Une relecture de ce premier texte, qui met en scène notre sympathique relieuse, Mathilde !

Relecture que j'ai achevée il y a déjà plus de deux semaines, après avoir savouré "Le portefeuille rouge", récit où nous retrouvons notre relieuse, en but à une nouvelle aventure !

L'auteure a l'art et la manière de décrire, faire vivre son métier de relieuse-doreuse, ainsi que d'autres artisanats, comme le bijoutier-horloger du village où elle s'est installée, passionné lui aussi par les savoir-faire de sa profession...

Comme je l'ai déjà formulé, ces deux enquêtes dans l'univers de la reliure m'ont fait songer aux récits très vivants, et prodigues en suspens de l'antiquaire-écrivain, Yvonne de Bremond D'Ars, qui utilisait avec talent les expériences de son métier, pour nous plonger dans des aventures riches
en rebondissements...

Cette "Relieuse du gué" est une histoire prenante, poignante...
Hormis la "Reliure", l'archéologie possède une place de choix dans cette auto-fiction...

Un seul regret infime : la conclusion de l'histoire m'a laissé quelque peu sur "ma faim". Un goût d'inachevé, d'incomplétude, après avoir vibré, avoir été captée par l'histoire et le destin de jumeaux...à travers un atlas mystérieux de magnifiques dessins anonymes, originaux d'un "fanum" ,à restaurer . Comme j'ai été entraînée par la ténacité des recherches de notre relieuse. Je n'en dis pas plus... C'est déjà trop !!!

Le grand plaisir de ma lecture de "La relieuse du Gué" et du "Portefeuille rouge" tient autant au suspens , savamment dosé qu'à l'abondance d'éléments informatifs, sur la Reliure, les livres, mais aussi différents
savoir -faire que l'auteure nous fait pénétrer et aimer....
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Sur le seuil de sa boutique comme je m'éloignais. L'horloger me fit un petit geste enfantin de la main.
Que de solitude dans cette ruelle, que de solitude.

"Cyrano
Oh ! je ne me fais pas d'illusion ! -Parbleu,
Oui, quelquefois, je m'attendris dans le soir bleu;
j'entre en quelques jardins où le soir se parfume;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L'avril,- je suis des yeux, sous un rayon d'argent,
Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas dans la lune,
Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une. (p.85) "
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J'organisai mon outillage. Éponge, boîtes, contenant les feuilles d'or, coussinet, mes deux billons sur lesquels on couche les deux couvertures laissant tomber au milieu le bloc de feuillets. Je préparai mon composteur, l'outil où je coucherais les caractères composant les titres et les noms des auteurs. Pour l'heure, je n'allumais pas le réchaud amélioré par mon grand-père pour chauffer mes fers à dorer mais pour préparer une colle de pâte fraîche, mélange de farine et d'eau. Je laissai refroidir puis je l'appliquai sur les dos de mes livres, à l'endroit où je coucherais l'or.
Je laissai sécher puis grattai le surplus de colle avant d'appliquer une couche de bol d'Arménie. "Boldarménie", petite, je croyais que c'était un personnage, un ami de mon grand-père. Ce n'est qu'une argile très fine qui permet l'adhérence de l'or. Après l'avoir dissous dans de l'eau additionnée de blanc d’œuf, je l'appliquai et j'attendis encore. Puis je lustrai les surfaces encollées. Ensuite seulement, j'appliquai une couche légère de blanc d’œuf étendu de dix fois son poids d'eau. J'attendis encore... et j'étais de plus en plus calme.
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Cyrano

Baiser. Le mot est doux !
Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne l'ose;
S'il la brûle déjà, que sera-ce la chose ?
Ne vous en faîtes pas un épouvantement;
N'avez-vous pas tantôt, presque insensiblement,
Quitté le badinage et glissé sans alarmes
Du sourire au soupir et du soupir aux larmes !
Glissez encore un peu d'insensible façon :
Des larmes au baiser il n'y a qu'un frisson ! (p.253)
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J'avais une anecdote aussi à propos des châtaignes. Je viens du nord de la Loire, il y a des châtaigniers, mais peu, et fragiles, mon grand-père en avait un qui avait résisté aux maladies et au gel. Tout des contrastes de cet arbre l'émerveillait: au printemps, la beauté de ses fleurs mâles duveteuses, à l'automne, ses bogues épineuses, sa qualité de mâle et de femelle, sa fragilité et sa force, son bois résistant mais souple, un arbre de pauvres mais des plus généreux. (p.197)
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J'ai démissionné pour faire le seul métier qui m'allait et auquel j'avais essayé d'échapper, celui de relieuse.
C'est mon Allemand de grand-père qui m'avait appris cet artisanat. il ne me venait pas à l'esprit quand j'étais enfant que cela pût être un métier de grande personne tant je prenais de plaisir à le faire à ses côtés. (p. 38)
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