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EAN : 9782356142283
180 pages
Empreinte Temps Présent (09/06/2022)
4/5   3 notes
Résumé :
Portée par les avancées scientifiques (biologie, génétique, éthologie, médecine…), la question du statut de l’animal fait débat et suscite une prise de conscience générale qui initie des avancées aussi bien dans le domaine juridique et politique que parmi les anthropologues et les philosophes.
Un droit de l’animal émerge tandis que sont mises sur la sellette la majesté d’homo sapiens et sa domination universelle.
Cependant, les religions sont restées à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a tant d'animaux qui souffrent partout dans le monde, dans la quasi-indifférence générale, parce que pour la plupart des gens, ce ne sont "que des animaux". Ah putain d'anthropocentrisme ! Pour moi, ils sont ma famille, je vis avec eux et je les aime. Tellement, qu'un jour j'ai décidé que je ne pouvais plus manger aucun animal. Adieu dissonance cognitive !
C'est pour ça que j'ai eu envie de lire ce livre. J'ai voulu comprendre d'où nous venait cette idée que nous sommes les maîtres et possesseurs.

J'ai adoré redécouvrir comment Copernic et Galilée ont fait trembler les fondements de l'Église, pourquoi Darwin a fini par remettre en question les théories religieuses, tout en gardant la foi.
L'auteur nous démontre, preuves scientifiques à l'appui, à quel point nous avons tort de penser que notre destin et celui des animaux ne sont pas liés. de plus, ils ne sont séparés de nous que par peu de choses, notamment la capacité à parler. "Les animaux pensent, des animaux créent des catégories, […] des animaux changent de point de vue, […] les animaux apprennent et transmettent leurs connaissances, […] des animaux manifestent de l'empathie, des animaux éprouvent le deuil, […] des animaux sont capables du meilleur comme du pire."
Et que dire des agents infectieux qui ont passé la barrière des espèces pour nous contaminer ? Alors, nous sommes si différents ???
"Homo sapiens n'est qu'une espèce parmi d'autres, explique le président du Muséum d'histoire naturelle de Paris, Bruno David" […]
Nous nous croyons tellement au dessus de tout que nous ne pensons pas que nous pourrions bien faire partie de la sixième extinction. Et pourtant…

L'auteur nous emmène dans un voyage à travers temps, depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, pour nous montrer comment nous avons (mal)traité les animaux alors que nous avons toujours vécu avec eux, auprès d'eux, et que nous avons toujours eu besoin d'eux. Nous les avons traité comme des objets alors qu'ils ressentent et qu'ils souffrent. Mais pourquoi ?
Il a fallu attendre 1850 pour qu'un délit de maltraitance voit le jour. Et encore, uniquement celle perpétrée en public. Pourtant la corrida perdure, tout comme la chasse à courre et tant d'autres abjections, avec la bénédiction de nos dirigeants, insensibles à la souffrance animale et à notre propre dignité.

J'ai appris beaucoup de choses avec cette lecture, comme par exemple que le pythagorisme avait ouvert la voie à la métempsychose, ou bien encore que le catholicisme emprunte, plus que je ne l'aurais cru, au paganisme et que Jésus en personne mettait tous les vivants sur un pied d'égalité.
L'auteur énumère des philosophes comme l'anthropocentré Descartes et sa sinistre thèse mécaniste (Grrrrr), Spinoza, Voltaire, Rousseau, Kant, Schopenhauer, qui eux avaient des thèses qui nous reliaient aux animaux, ou cet obscurantiste malfaisant de père Nicolas Malebranche qui prétendait que les animaux mangent sans plaisir et crient sans douleur, et Claude Bernard ce médecin borné qui disséquait des animaux vivant et sans anesthésie.
Une interrogation m'est venue quand j'ai appris que l'Église avait adhéré aux théories de Descartes. Comment peut-on être cartésien et croire en Dieu ???
Loin de m'avoir calmée, cette lecture édifiante à confirmé ma rage contre tous ceux qui se cachent derrière la "croyance aussi absurde qu'arrogante en une hiérarchie de la création."
Mais il y a de l'espoir, notamment grâce aux associations de défense des animaux, qui avancent pas à pas et gagnent du terrain pour faire valoir leurs droits, portées par l'opinion publique.

Je pense comme Kant : On peut déjà juger du coeur d'un homme au traitement qu'il réserve aux animaux.
Et je crois en ce dicton qui dit que, qui n'aime pas les bêtes n'aime pas les gens. Et je suis convaincue que quelqu'un qui peut faire du mal à un animal est quelqu'un de potentiellement dangereux.

Loué soit Darwin d'avoir permis à l'humanité une nouvelle approche, scientifique, de l'animalité, de l'incohérence que représente la discrimination envers les animaux, et d'avoir ouvert bien des yeux, même si ceux des différentes religions restent fermés. Et pourtant, à l'origine, Dieu avait fait de tous les êtres des végétariens, "clé d'une relation privilégiée entre les vivants"[…] "Dans la Genèse 1 et 2, l'homme ne tuait ni ne mangeait l'animal […]
Pourtant, les hommes haïront le serpent, rendu responsable de leur déchéance, s'adonneront aux sacrifices d'animaux pour plaire à Dieu, en totale contradiction avec les écrits bibliques de la création.
En fait, il semble que dans l'ancien et le nouveau testament, on trouve tout et son contraire… ou pas. Euh… c'est compliqué ! Mais comment les hommes peuvent-ils s'y retrouver et ainsi parvenir à endiguer leur désirs de violence ? En fait, soit Dieu est versatile, soit les gardiens de la foi sont des escrocs.
[…]"chrétien ou musulman, l'homme reste la créature qui entend dominer toutes les autres et les exclut de ses privilèges."
La palme d'or du mépris envers la vie animale revient au christianisme qui est la religion la plus anthropocentrique au monde (et la plus sexiste soit dit en passant), ancrée dans son obscurantisme et faisant usage de la censure jusque dans les années 1900. François d'Assise, lui, est resté incompris et tant d'autres après lui, théologiens et ecclésiastiques, qui ont été muselés car l'Église catholique se doit d'être immuable… ou pas. Merci Pie XII d'avoir amorcé le changement !!! Et Paul VI, et surtout Karol Wojtyla qui, sous le nom de Jean-Paul II, a incorporé les animaux parmi "les enfants de Dieu." Hélas, après eux, bof bof et retour en arrière…

Cet ouvrage très documenté est foisonnant d'éclaircissements et passionnant de bout en bout. Ce qu'il raconte est révoltant.

Merci Editions Empreinte temps présent et Babelio pour l'envoi de ce livre extrêmement intéressant.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Empreinte temps présent pour l'envoi de ce livre.
Pour en revenir à la lecture, Christian Delahaye réalise cet essai de théologie animale pour nous faire prendre conscience de l'évolution de l'opinion concernant l'animal, que l'on ressent aujourd'hui. Cet essai est composé de deux parties : une partie qui aborde la question de l'animal dans plusieurs branches de la société : scientifique, politique, philosophique… Pour ensuite aborder pleinement cette question dans la religion. J'ai beaucoup aimé cette première partie, qui est une mise en contexte et qui résume parfaitement bien tout ce qu'il s'est passé au fil des siècles dans les différents domaines. Faisant mes études dans la biologie et l'évolution, j'ai trouvé cette première partie scientifique très bien expliquée et abordée. J'ai même redécouvert les modes de pensées pendant l'Antiquité. Les autres chapitres, m'ont, quant à eux, permis d'explorer cette question dans d'autres domaines et m'ont appris beaucoup de choses. Notamment, le chapitre sur le droit qui nous prouve qu'il nous reste tellement d'efforts à réaliser.
La deuxième partie sur la religion, qui est le coeur de cet essai, a été, pour ma part, plus longue et difficile à lire et comprendre, étant totalement novice sur la question des religions. Ce chapitre est très centré sur le christianisme, mais aborde tout de même la question dans les autres religions. L'auteur nous amène avec lui dans l'évolution au fil des siècles du christianisme en citant de nombreux passages de la Bible et introduisant de nombreuses figures qui ont joué un rôle dans ces changements de pensée. Malgré mon manque de connaissances du sujet, j'ai tout de même compris cette évolution grâce à toutes les remises en contexte et les citations de l'auteur. Après toutes ces révélations, j'ai compris que cette pensée de supériorité envers les animaux n'est absolument pas apparue au début du christianisme, mais qu'elle s'est construite au fur et à mesure sur des notions pas plus scientifiques que bibliques. Et pourtant, aujourd'hui encore, le pape n'est pas clair sur la question.
Pour conclure, cette lecture a été très instructive sur bien des points. Elle m'a donné plus de ressources pour comprendre l'anthropocentrisme actuel. Elle m'a aussi révolté par les pensées de certains, comme Descartes, Malebranche… Elle m'a permis de m'intéresser au sujet de la religion, qui est, je l'ai compris, très complexe. Je conseille cet essai à tous ceux qui aimeraient que la société change sur la question animale, mais aussi à tous ceux qui ne le comprennent pas. À tous ceux qui doutent de l'égalité des humains et des autres espèces animales, je vous invite à le lire et à apprécier toutes les preuves scientifiques énoncées et à comprendre que les pensées ne sont pas fixes dans le temps.
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Merci aux éditions Empreinte et Masse Critique pour la lecture de ce livre.

Premier essai de théologie pour moi et je dois admettre que je ne suis pas du tout rentrer dans le livre. J'ai l'impression que ce que l'auteur a essayé de nous expliqué m'est passé à côté.
J'ai eu l'impression de lire un recueil de toutes les phrases qui ont pu être cités à travers le monde depuis plus de 2000ans sur les animaux dans la 1ere partie.
Mais au final on parle beaucoup de Darwin et de l'église, à croire qu'ils n'y a qu'eux quasiment qui ont fait évoluer la condition animale.
La 2eme partie sur les dieux et l'église n'a pas relevé le niveau pour la néophyte que je suis.

En conclusion, je pensais que ce livre serait un peu plus à la portée de monsieur et madame tout monde. Ça n'apporte aucune réponse ni même de questions. Et je n'ai pas l'impression d'avoir évolué sur le sujet.

La conclusion du livre aborde la comparaison de la cause animale avec celle des femmes ou des esclaves. Des sujets intéressants qu'on aurait pu approfondir dans la comparaison. L'auteur aurait aussi pu faire un bref résumé au final de l'évolution de la cause animale.

Bref je ne critique pas le livre, d'autres l'on trouvait excellent, ça n'était juste pas ce à quoi je m'attendais et en définitive pas fait pour moi.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Avec un temps de retard, les juristes suivent les scientifiques dans ce travail de révision qui chamboule les dogmes. Une longue marche juridique a commencé au XIXe siècle, qui fait émerger peu à peu la reconnaissance des droits animaux. Le statut de l’animal passe d’objet à sujet. S’y inscrit dans la loi un respect des animaux qui n’est pas séparé du respect des hommes : les droits accordés aux premiers ne sont pas retirés aux seconds, car le souci de l’animal ne diminue en rien le souci de l’homme, il crée un nouveau droit en enrichissant l’ancien.
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Dans l’histoire biologique, ce n’est certes pas la première fois qu’un agent infectieux effectue un saut entre l’animal et l’homme : la peste, la tuberculose, la grippe espagnole, la brucellose, la rage et, plus récemment, le VIH, l’ESB, EBOLA, le SARS 1, le MERS-CoV, le MERS-like sont autant de zoonoses, c’est à dire de pathologies transmises à l’homme depuis un réservoir animal, via une autre espèce animale. Mais c’est la première fois que les ravages du mal submergent avec une telle magnitude, la médecine, l’économie, la vie sociale, la création artistique sur tous les continents, jusqu’à contraindre à la claustration plus de la moitié de l’humanité.
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Darwin se chargea de porter le coup de grâce à l’antique illusion anthropocentrique en théorisant que l’homme, déjà expulsé du centre de l’univers, n’était plus le sommet du vivant, mais qu’il évoluait parmi les autres organismes. Dans son livre De l’origine des espèces, il émit l’idée qu’il n’existe aucune différence de nature entre les humains et les animaux, mais que, tout au contraire, un continuum les relie depuis quelque 250 millions d’années. Grâce à Darwin, résume Régis Debray, l’homme découvre qu’il est partie intégrante et non surplombante de la vie de la nature, il se croyait au-dessus et il se découvre au-dedans.
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Malebranche a rédigé des pages que Descartes, inventeur de l’animal-machine, n’avait pas osé écrire : Dans les animaux, il n’y a ni intelligence ni âme, comme on l’entend ordinairement. Ils mangent sans plaisir, ils crient sans douleur, ils croissent sans le savoir, ils ne désirent rien, ils ne craignent rien, ils ne connaissent rien ; et s’ils agissent d’une manière qui marque l’intelligence, c’est que Dieu les ayant faits pour les conserver, il a formé leur corps de telle façon qu’ils évitent machinalement et sans crainte tout ce qui est capable de les détruire.
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Après tout, la reconnaissance de liens fraternels entre l’homme et l’animal représente déjà, en soi, une évolution remarquable. Elle fonde un code moral. Elle invente en quelque sorte un nouveau commandement : on ne tue pas son frère, on ne sacrifie pas son frère pour plaire à Dieu, on ne le mange pas, on ne le dissèque pas vivant, on ne lui fait pas subir des expérimentations pour le bien de son grand frère humain, on ne lui inflige pas des conditions de vie contraires à son bien-être dans le seul but de dégager des bénéfices financiers.
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