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Critique de le_Bison


C'est avec un peu de fébrilité que je commence la lecture. Démarrer avec le tome 22 et pourtant même pas peur ! Vais-je réussir cependant à comprendre l'histoire, à décrypter la psychologie des protagonistes, à pénétrer l'intimité de l'héroïne, lorsqu'elle met ses chaussons de danse, lorsqu'elle enfile son collant, lorsqu'elle noue ses cheveux en chignon, très années cinquante.

Première page, j'y suis. Pas de résumé des vingt-et-un épisodes précédents mais le descriptif des « héros » de cette bande dessinée. Ouf, je suis sauvé. Martine, bien sûr. Elle, je crois que je l'aurais reconnu. C'est que j'ai du vécu ! Plus un peu de perspicacité et de nombreuses années d'études sur le banc de l'école, du lycée, de la faculté (oui, j'en ai connu des radiateurs). Se présentent aussi Patapouf, le petit chien, et Moustache, le petit chat malicieux et coquin. Et je n'oublie pas Katia, la maîtresse de danse de Martine. Bonjour, Katia, moi c'est le Bison. Un verre de vodka après le cours, ça vous dirait ?…

« La première chose qu'une jeune danseuse doit connaître, explique Katia, ce sont les cinq positions. »

Au mot position, mes yeux s'écarquillent. Tiens, une adepte russe du Kâma-Sûtra ? Ah non, elle parle de ronds de jambe, de dégagés, de grands battements. Puis d'entrechats, de saut de chat, de grand jeté. Viens ma petite chatte, je vais te jeter sur mon lit après le cours. Mais je m'égare, le temps de reprendre mon esprit qu'elles se sont mises à faire le grand écart… Non, non, je ne dirai rien de plus sur cette position. C'est que c'est du sérieux la danse, surtout pour le spectacle de fin d'année, au grand opéra.

« Moi aussi, un jour, je jouerai une princesse… » pense-t-elle en souriant.

Mais oui, princesse, parce qu'à chaque page, ma princesse tente de refaire les mouvements. Parfait, plus souple des doigts, mouline le poignet, le dos plus droit. Faut les dresser dès le départ, sinon tu as vite faite de prendre de mauvaises positions. Entre deux phrases, ou deux mots, parce que comme toutes les filles, elle ne peut pas se contenter du silence entre chaque ponctuation et qu'elle se sent obliger de commenter chaque mot, chaque image, chaque position des jambes ou des bras, je m'évade avec la douceur des dessins, et comme une impression de nostalgie et de candeur. Car, sais-tu que Martine a atteint l'âge canonique de la soixantaine. Si, si, une naissance en 1954 sous la plume de Gilbert Delahaye et le crayon de Marcel Marlier. Je n'ose imaginer combien de vocations à susciter Martine auprès de nos chères petites têtes blondes. Si dans le premier tome, Martine allait à la ferme, l'imaginant traire vaches et ramasser le crottin de cheval pour fertiliser le potager de la vieille voisine, nul doute que Martine ira bientôt à la cité, promener son dogue allemand et vendre de la beuh. C'est que Martine a toujours été une fille libre, à l'écoute de son temps.

« Pointe tendue, bras souple, menton haut ! « répéta Katia.
- Et n'oubliez pas de sourire, rappelle Sophie, la pianiste. Quand vous serez sur scène, le public voudra voir des visages joyeux ! »

Maintenant que j'ai découvert l'univers de Martine, je suis impatient de passer à la suite. Quel sera le thème de l'épisode 23 ? C'est avec une certaine frénésie non simulée que j'appréhende la suite, Martine dans un salon de massage thaï, Martine et son petit copain Rocco, Martine à la plage naturiste… Parce qu'en fait, cette bonne vieille Martine, elle se décline sous tous les horizons comme le gendarme de St Tropez. Tout est possible, tout est envisageable, même l'irrationnel ou le n'importe quoi, même le fait qu'un bison lise Martine en buvant un verre de vin…

Bon, les copines, je vous laisse pour l'instant, il y a Billy Elliot qui repasse à la télé.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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