AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782714445322
348 pages
Belfond (19/02/2009)
3.94/5   32 notes
Résumé :
i celle à qui Zola a tendrement murmuré : « Tu seras dans mes pages, dans toutes mes pages désormais » est restée dans l'ombre, l'oeuvre de l'écrivain porte l'empreinte de cette union.

Jeanne vit une enfance douloureuse en Bourgogne. Il y a d'abord le décès de sa mère, puis l'arrivée de Rosalie, la nouvelle épouse de son père, qui ne l'aime guère, le départ en pension de Cécile, sa grande soeur adorée, enfin le soulagement lorsque les deux fillettes s... >Voir plus
Que lire après Le roman de Jeanne : A l'ombre de ZolaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un des enseignements d'Émile Zola, et non le moindre, est selon moi une leçon de vaillance :

" Tout ce qui est réel est nôtre et rien ne doit nous empêcher de le manifester ".

De la condition prolétarienne, à la défense d'Albert Dreyfus, sa bravoure n'a eu d'égale que la puissance de son oeuvre romanesque.

Les tempêtes qu'il eut à affronter furent nombreuses, tant sa plume au service d'un nouveau courant littéraire qu'on nommera  naturaliste  déchaîna haines et rejet.

C'est pourtant au coeur de son foyer qu'Émile Zola eut peut-être à affronter un des cyclones les plus terribles de son existence. le romancier doit aussi sa notoriété, à son épouse, la matrone moderne que fut Alexandrine Zola, à retrouver dans l'excellent ouvrage

" Madame Zola " de Évelyne Bloch-Dano. Sans elle, il n'est rien.

Mais son amour, que dis-je ... sa passion amoureuse pour la douce lingère de sa femme, Jeanne Rozerot, de 27 ans sa cadette (!) , viendra raviver le quinquagénaire déprimé et bedonnant qu'il fut, avant de le plonger dans un tourbillon amoureux dantesque.

Entre scrupules, mauvaise conscience et désir fou, un vrai drame personnel, somme toute classique, mais non moins insupportable pour le triumvirat Zola-Rozerot mettra à rude épreuve ces trois êtres. " le roman de Jeanne " raconte ce conflit familial mais il dresse également le portrait social d'une époque et la clandestinité dans laquelle Zola dû cacher sa deuxième famille pour " se protéger de son épouse, de ses relations, de la presse, de ses amis et de ses ennemis, qui ne lui pardonnaient pas d'être l'écrivain le plus lu de France et de jouir d'une renommée internationale ". (Page 172 ) Il reprend aussi le drame que fut l'affaire Dreyfus dans la vie de ZOLA.

Cette biographie, solidement documentée et écrite par une universitaire spécialiste de Zola narre avec perfection l'idéalisme qui toujours guidera son coeur et ses ardeurs, le tout servi par un texte littéraire subtil à lire. le portrait de cette Jeanne m'a profondément touchée, tant l'écriture d'Isabelle Delamotte s'avère juste et sensible. Mais autour d'elle, les personnages secondaires comme l'épouse légitime sont inoubliables aussi. du conformisme bourgeois, durement acquis, à la chute des convenances, il n'y a finalement qu'un pas ... car quand l'épouse bafouée se transforme en femme de coeur en défiant tous les anciens tabous pour s'occuper de l'ancienne maîtresse de son mari, on se dit qu'on n'a pas affaire à de simples mortels, mais à des êtres profondément humains.

Quand l'amour d'un homme même décédé bouscule tout... c'est le magnifique mais véridique roman de Jeanne.
Lien : http://justelire.fr/le-roman..
Commenter  J’apprécie          394
Si vous avez aimé, comme moi, la superbe biograhie d'Évelyne Bloch-Dano " Madame Zola" (sinon à lire chez Grasset-1997), alors n'hésitez pas, lisez celle d'Isabelle Delamotte " le romen de Jeanne, à l'ombre de Zola". Vous en serez ravie. Un très bon "roman" !

Évelyne Delamotte aurait pu se borner à rédiger une biographie de Jeanne qui serait allée s'ajouter à celles existant déjà sur Zola et sur Alexandrine. Et bien non, elle a voulu, comme un clin d'oeil à Zola, en faire un roman.

C'est l'histoire d'une tragédie, celle de trois êtres humains, sincères qui s'aiment à la recherche désespérée d'un peu de bonheur et que le destin et les conventions sociales vont condamner au malheur.

Ce "roman" brosse le portrait sublime de deux femmes.
Celui de cette jolie femme, Jeanne, issue de la campagne, à l'enfance maltraitée, idéaliste, cultivée, à l'adolescence bousculée par une vie d'ouvrière à la rudesse insupportable et à la jeunesse illuminée par sa passion pour... l'écrivain.Elle restera toujours fidèle à celui qu'elle considère comme un mari à l'égal de Madame Zola.
Et celui d'Alexandrine (Madame Zola), passionnée, digne et qui au mépris de toutes les conventions sociales, tendra la main à sa rivale pour que les enfants de celle-ci portent le nom de leur père... Zola !

Mais c'est aussi le portrait unique d'un Zola au double visage, d'un côté l'écrivain célèbre, avec Alexandrine, sa femme "officielle", riche bourgeois avide d'argent, de célébrité, d'honneurs, de reconnaissance littéraire et de l'autre, Emile avec Jeanne, un amoureux passionné, fragile, tendre, papa gâteau, rêvant du corps de sa belle.

J'ai trouvé cette biographie bouleversante, merveileusement bien écrite, vivante, captivante, précise (armée d'une sérieuse bibliographie s'appuyant sur les nombreux ouvrages parus sur la vie de Zola, ainsi que sur les correspondances de l'écrivain et celles de ses proches).

Ce "roman" a le mérite de mettre au grand jour celle qui a vécu "à l'ombre de Zola" (sa muse) et il retrace aussi ces 15 dernières années pleines de reconnaissances pour l'auteur mais également de problèmes liés à son engagement lors de l'affaire Dreyfus.

Un livre, également, extraordinaire sur le XIXe siècle , sur la condition des femmes à cette époque.


Commenter  J’apprécie          110

20 juillet 1870, Adèle Rozerot , épouse de Philibert, mère de Jeanne, trois ans et de Cécile quatre ans décède brutalement . Elle n'a que vingt-quatre ans. Deux ans plus tard, leur père se remarie avec Rosalie, sa servante. Celle-ci devient pour les deux fillettes une véritable marâtre. Les deux enfants fuguent fréquemment et vont se réfugier chez leur grand-mère maternelle qui réside près de leur village. le père vient les reprendre. Des enfants naissent au sein du couple. Les demis-frères et demies-soeurs sont adorés par leur mère Rosalie, et le père n'a aucune autorité sur les enfants.
Jeanne et Cécile quittent leur Bourgogne natale et vont s'installer à Courbevoie, chez leur tante Élisabeth qui possède une boulangerie. Cécile va aider sa tante dans son commerce. Jeanne va devenir apprentie et entrer dans un atelier de couture. Elle va recevoir des leçons de couture, de broderie. Licenciée, elle entre dans une usine de repassage. le travail est très dur et les conditions plus ou moins insalubres. La rémunération lui permet tout juste de payer son loyer. Un ami lui signale qu'une bourgeoise recherche une lingère. Jeanne se rend donc à Médan (à vingt kilomètres de Paris). Elle est reçue par Alexandrine Zola, l'épouse du célèbre écrivain. Madame Zola lui fait visiter la demeure. Elle bénéficie d'une grande et belle lingerie où elle effectue le travail donné par sa patronne. Elle a également une chambre pour elle seule. . Quel changement ! L'atelier de la rue de la Paix lui semble bien loin.
Au cours de l'été 1888, la famille Zola va en villégiature à Royan et Jeanne les accompagne. Elle découvre la mer. Émile Zola tombe éperdument amoureux de la jeune femme. Mais il ne veut pas faire de peine à son épouse Alexandrine. Il ne divorce pas. Jeanne quitte son emploi chez les Zola. L'écrivain lui loue un appartement, rue Saint-Lazare à quinze minutes de son propre domicile, rue de Bourgogne. Il va avoir deux foyers. Deux enfants vont naître : Denise et Jacques. Cette paternité réjouit Émile. Une lettre anonyme informera Alexandrine de son infortune. le couple illégitime usera de subterfuges afin que les enfants voient régulièrement leur illustre père. Alexandrine fera leur connaissance, saccagera l'appartement de sa rivale, dérobera leur correspondance amoureuse.
Émile Zola mènera une double vie jusqu'à la fin de sa vie. Il avait presque cinquante ans à la naissance de sa fille. Mais Alexandrine rencontrera la maîtresse de son époux, fera la connaissance de leurs enfants. Des rencontres auront lieu dans les parcs de Paris, aux tuileries, au Palais-Royal, aux Champs Élysées, au Bois de Boulogne.
Dans ce roman , Émile Zola, vit une passion pour sa jeune maîtresse et adore ses deux enfants. Nous vivons près de lui à Médan, arpentons les rues de Paris. Nous courrons aux diverses réunions imposées par ses fonction. Nous sommes à ses côtés lors de l'affaire Dreyfus. Nous l'accompagnons au tribunal et le suivons lors de son exil en Angleterre, suite à sa condamnation à de la prison ferme et les poursuites en diffamation émanant du procès Dreyfus. Heureusement Zola est entouré par de fidèles amis et Jeanne l'aime profondément.
Cette biographie de Zola nous révèle la personnalité de deux femmes aimant le même homme. Zola est un homme déchiré entre deux foyers. Il ne veut faire de peine aà personne. c'est un homme sensible, fou amoureux de Jeanne et un très bon père pour ses deux enfants. Il traite parfois Jeanne d'enfant. Il est vrai qu'elle a toute la jeunesse pour elle. Elle a plus de vingt ans de moins que lui. Zola photographie ses enfants et fait des albums. Il est avide de savoir. Sa visite de l'exposition universelle de 1900 témoigne de son désir d'apprendre et d'appréhender les nouvelles techniques qui apparaissent telle que l'électricité. Il explique ces sciences à son fils Jacques. Alexandrine a également beaucoup de personnalité. C'est une « maîtresse femme, forte, droite, déterminée et généreuse, une femme de tête et de coeur ». C'est également elle qui va légitimer le second foyer de son époux aux yeux du monde. Lorsque Zola sera décédé, elle fera légitimer ces deux enfants. Quelle destinée pour Jeanne la petite bourguignonne ? Alexandrine a fait preuve de beaucoup d'humilité, d'humanité envers la maitresse de son époux et la présence de ses deux enfants illégitimes qui lui doivent leur avenir. Denise fera un beau mariage et Jacques deviendra médecin. Une fort belle page de la vie privée de cet écrivais qui a beaucoup écrit sur le petit peuple.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          30
Isabelle Delamotte est spécialiste du XIXè siècle et a étudié plus particulièrement Zola. On connaît Mme Zola, soutien sans faille de son mari, mais on connaît peut-être un peu moins l'extraordinaire histoire d'amour qui lia Zola à la petite Jeanne, venue de la classe ouvrière. Ce qui donne à Isabelle Delamotte l'opportunité de parler de la classe laborieuse au XIXè siècle et surtout du dur destin des femmes. Jeanne va donner à Zola sa jeunesse et deux enfants. Un beau portrait d'une jeune femme ordinaire que rien ne destinait à une telle histoire. L'étude de l'entourage de Zola et de la vie littéraire au XIXè est également très passionnante.
Commenter  J’apprécie          100
Jeanne est partie avec sa soeur à Paris chez leur tante pour s'éloigner de leur belle mère qui les déteste. Jeanne trouve un premier travail comme couturière, repasseuse, mais la crise est là et elle se retrouve sans emploi. Sa soeur mariée qui va avoir un enfant ne pourra plus bientôt l'héberger. Jeanne rencontre une dame, et qu'elle n'est pas sa surprise de découvrir que son nouvel employeur n'est autre que la femme d' Emile Zola, l'auteur qu'elle n'apprécie pas. Lorsqu'elle arrive à Medan, une nouvelle vie commence. le temps passe et Jeanne découvre un autre Zola que celui des caricatures, elle en tombe amoureuse. Devenue sa maîtresse,elle quitte la maison des Zola. Elle lui donnera deux enfants. Alexandrine apprend leur liaison et devient une vraie furie, elle n'a jamais pu donner d'enfant à Zola. C'est après la mort de Zola que les deux femmes se rapprocheront plus ou moins. Tout au long du livre on vit l'écriture des Rougon Macquart, et l'affaire Dreyffus. Une écriture limpide, douce, agréable tout comme les bons livres de Zola.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Jeanne ne pouvait que se sentir bouleversée par l'hommage superbe qui lui été rendu à travers le dernier volume des "Rougon-Macquart". Et elle l'était. Mais ce roman lui faisait peur. Sa lecture lui avait aussitôt fait entrevoir ce qu'il pouvait avoir de blessant, de terrible pour Alexandrine, et elle n'était pas surprise de l'intensité de sa fureur et de sa douleur. Ce livre l'effrayait aussi par ce qu'il dévoilait de sa vie intime et secrète, et même si une poignée seulement de lecteurs pourrait superposer Jeanne et Clothilde, elle se sentait mise à nu; sa pudeur et sa discrétion en souffraient.
Commenter  J’apprécie          40
Tout se passa très vite. Rendez-vous , entrevue avec les patrons d'Antoine. Avoir fait son apprentissage chez les Titreville était déjà un gage de qualité. Un excellent certificat, une élégance discrète doublée d'une allure sage et sérieuse achevèrent de convaincre les employeurs du jeune homme que la demoiselle pourrait bien convenir à leur cliente. Nouveau rendez-vous, nouvelle entrevue et grande émotion pour Jeanne. La dame, la riche bourgeoise à l'allure sévère mais qui l'avait regardée avec bonté, s'appelait Alexandrine Zola, Madame Emile Zola.
Commenter  J’apprécie          30
Émile revint, ébloui par son succès et n'aspirant qu'à retrouver dans l'intimité de ses "trois enfants chéris". L'ombre et la lumière. Jeanne vivait elle aussi les deux faces de cette alternance, l'une dans son quotidien, l'autre dans ses rêves. Elle ne voyait que quelques intimes et ne se frottait souvent à la vie sociale que par procuration, par ce que lui en apportaient les Alexis, quelques amis, sa famille, les journaux.
Commenter  J’apprécie          40
- Il y a de braves gens partout, même chez les religieux, heureusement. Eux-mêmes, souvent, sont victimes de leur éducation. Je ne doute pas qu'il y ait de bons prêtres, des religieuses au grand cœur. Il y en a dans mes romans ! C'est à l'église que j'en veux, à l'intolérance religieuse, à ceux qui se servent de la religion comme instrument de pouvoir sur le monde. Je vais te dire, Jeanne, la religion tombera d'elle-même avec le progrès de la science, l'obscurantisme religieux cédera face aux connaissances scientifiques.
page 183-184
Commenter  J’apprécie          00
Jeanne le voyait avancer vers elle, chevalier sans monture, fatigué et fragile. A ce moment-là, il ne lui apparaissait plus comme l'homme fort dirigeant sa vie de ses conseils et de ses recommandations, comme le maître à penser, l'amant-papa protecteur, mais comme un homme vieillissant, à barbe grise et lorgnon d'or, le front humide barré de rides, les yeux tristes malgré son sourire et qu'elle avait envie de protéger comme un enfant.
page 265
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (65) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3167 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..