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EAN : 9782868693112
151 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Un jour d'octobre 1793, après un procès qui n'en eut que le nom, après et avant tant d'autres, Manon Roland fut conduite au supplice et décapitée. Elle laissait une fille unique, Eudora Roland.
Aujourd'hui, Manon Roland apparaît comme l'une des figures parmi les plus stoïques et les plus belles de notre histoire. Elle peut être regardée comme celle qui réinventa la République pour les temps modernes. Elle milita pour son sexe et fut avant la lettre une fémini... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Acquis 6 septembre 1998- La Bastille-
Librairie La Sirène

Le bonheur des rangements de printemps !! Un livre que j'ai dans mes réserves d'écureuil, depuis des lustres...Bref roman pourtant bien attrayant nous racontant l'histoire d'Eudora,la fille unique de Manon Roland (haute figure de la Révolution qui fût décapitée après un procès des plus expéditifs)
Un petit mot sur le parcours singulier du romancier: Yves Delange,professeur de Botanique au Muséum d'Histoire naturelle et Conservateur des Serres du Jardin des Plantes ; il est également un fin connaisseur des 18e et 19e siècles.

La narration est donnée à la fille de Mme Roland, Eudora, à travers son journal intime...où elle relate la vie de son père, de sa mère, ainsi que sa propre existence après la mort violente de ses parents...Cette orpheline va aller de pension en pension,de foyer en foyer..Elle devra pour
survivre pendant la terreur taire surtout son identité...

D'un tuteur des plus bienveillants,"son cher Coste",grand ami de la mère ,dont elle est amoureuse et réciproquement, s'ensuivront des trahisons d'amis,une valse des tuteurs, et au final,une soumission aux convenances et pressions sociales...

Eudora pourrait paraître falote, même si elle est douée en dessin et en musique...on serait fortement tentée de la trouver trop docile,pas assez combattive...toutefois, il faut se remettre dans le contexte de l'époque,lorsqu'une enfant est privée de son enfance en lui enlevant ses deux parents dans des morts les plus violentes qui soient...sa position des plus instables et délicates d'enfant de "proscrits "...sans omettre les pressions sociales gigantesques,touchant les jeunes filles !! Bien difficile de résister à tout cela...

L'auteur montre implicitement à travers Eudora, la fille de la célébrissime Madame Roland , les résultats des plus mitigés de la Révolution...

Même si je trouve un grand nombre de circonstances atténuantes à la passivité d'Eudora...dont le lourd fardeau d'être la Fille de...et en l'occurence,de l'exceptionnelle Manon Roland...je n'ai pas supporté son absence de courage et de bataille pour assumer sa vie de femme !...
Merci à l'auteur,qui ,par ce personnage,nous a fait "revisiter" cette période des plus complexes et ambivalentes de la Révolution...

"Avant-propos de l"auteur
(...) Un jour d'octobre 1793,après un procès qui n'en eut que le nom,après et avant tant d'autres, Manon Roland fut conduite au supplice et décapitée,
.Elle laissait une fille unique Eudora Roland.(..)
Fille d"une mère qui mourut guillotinée et d'un père qui se poignarda lorsqu'il apprit la condamnation de son épouse, portant ce terrible héritage, elle était à la fois indélébilement marquée par la fatalité et portée à un immense besoin d'amour. (p.11)"
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Eudora fut la fille de Manon Roland, ralliée aux Girondins, féministe d'avant-garde, fervente lectrice de Rousseau, tenant salon politique : Brissot et Robespierre y participent, guillotinée en 1793 après 5 mois d'emprisonnement et un procès bâclé, et de Jean-Marie Roland de la Platière, ministre de l'Intérieur en 1792 , puis poursuivi après sa démission forcée, il se suicidera après la mort de sa femme. Manon a 11 ans, elle est recueillie par des amis de la famille, placée sous tutelle après un séjour ennuyeux en pension. Elle va nourrir des sentiments partagés avec son protecteur Louis-Augustin Bosc, de 22 ans son aîné, animée par l'espoir d'émancipation que sa mère a rêvé pour les femmes sous la République, mais les Creuzé, nouveaux tuteurs, rigides et conventionnels, s'opposent à cette union et les élans romantiques de la jeune fille sont anéantis, ainsi que ses désirs d'instruction et d'études artistiques. On lui choisit son mari, elle a quinze ans , elle est une femme et ne peut donc faire de choix, car, comme l'a écrit Bancal des Issarts, agitateur révolutionnaire, dans son "Nouvel Ordre social"" : " L'empire des femmes est le désordre de la société(...) L'écriture sainte, la morale sainte de la religion réprouve l'empire des femmes (...) Saint-Paul établit leur dépendance et leur soumission à leur mari (...) La femme a été créée par l'homme. Elle ne se mêle jamais des affaires publiques..."
L'auteur, botaniste, imagine le journal d'Eudora qui y livre ses réflexions, ses enthousisasmes, ses découragements, ses bonheurs et ses malheurs avec résignation. le combat des femmes reste d'actualité et leur révolution n'a pas encore eut lieu.
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un journal simple et léger de Eudora Roland : fille de Manon et Jean-Marie Roland de la Platière ; née en 1781 et décédée en 1858.

Bien documenté sur la période 1781 à 1824, je ne me suis pas attachée à l'héroïne : naïve et superficielle.

un peu déçue...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Avant-propos de l"auteur

(...) Un jour d'octobre 1793,après un procès qui n'en eut que le nom,après et avant tant d'autres, Manon Roland fut conduite au supplice et décapitée,
.Elle laissait une fille unique Eudora Roland.(..)
Fille d"une mère qui mourut guillotinée et d'un père qui se poignarda lorsqu'il apprit la condamnation de son épouse, portant ce terrible héritage, elle était à la fois indélébilement marquée par la fatalité et portée à un immense besoin d'amour. (p.11)
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11 Germinal an III, 2 avril 1795

(..)
Cet espace(*Jardin des Plantes) situé à la limite orientale et sur la rive gauche de la Seine,déjà dans la campagne,est sans doute celui qui dans la capitale est le plus favorable à la fois à l'étude au rêve et à la méditation.
Nous allions donc marcher sur les pas de maints philosophes et de ceux qui ont pour tâche de découvrir,d'instruire en étudiant la nature est ses diverses productions. (p.54)
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J'ai relu récemment divers textes dont mes parents, naguère, prônaient les auteurs. Ces écrits auraient dû contribuer à améliorer le sort des humains, à satisfaire les aspirations des femmes que, depuis la nuit des temps, le droit coutumier conduit à ne faire qu'acquiescer aux sollicitations des hommes.
Il faudra sans doute que les années s'écoulent nombreuses, que les peuples soient à nouveau agités par de successives convulsions, pour que la femme puisse s'exprimer et qu'une relative égalité soit envisagée entre les deux sexes.
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16 Pluviôse an III,6 février 1795

(...)ici,comme en plusieurs lieux où j'ai séjourné, on m'a laissé entendre qu'il ne convenait guère de faire état des lectures que mon esprit est porté à aimer.Mon tuteur affectionne comme moi-même, nous ne saurions oublier que j'ai été éduquée dans une famille au sein de laquelle, en toute circonstance,on encourageait à apprendre et à découvrir.Depuis quelques mois,dans cette infortune, j'entends exposer d'autres préceptes : : Les bien nourrir et les bien vêtir mais ne point les mêler à notre société ;ne point les orienter vers les dangers d'une instruction trop poussée ",répétaient naguère mes directrices !
A les entendre, nous ne devrions avoir entre les mains que des ouvrages de cuisine et de piété. (p.54)
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14 Frimôse an III, 5 décembre 1794

(...)
Pendant les mois qui ont suivi la mort tragique de ceux qui m'avaient donné la vie,fille de proscrits que je restais, j'ai dû plus que jamais m'effacer aux yeux du monde.
Dans cette fureur, le châtiment suprême n'épargnait pas plus les classes modestes que l'aristocratie. La délation, la vengeance, l'ivresse que donnait le sang versé étaient partout. Les gens du peuple pendant ces mois ne furent pas moins nombreux que ceux de la noblesse,sur cette interminable liste des proscrits et des morts. (p.46)
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