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John Constantine - Hellblazer tome 3 sur 5

Mark Buckingham (Illustrateur)Richard Piers Rayner (Illustrateur)
EAN : 9781401235192
240 pages
Vertigo (26/06/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
In THE FEAR MACHINE, John Constantine looks for a way to reconnect to humanity -- but how can such a man ever find inner peace? Constantine finds himself encamped with a new-age pagan group that's tapping into their own psychic abilities -- but a defense contractor is out to exploit their powers. Is the company's aim just political, or is it something much more sinister?
This volume collects issues 14-22 of the original series.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 14 à 22, parus en 1989. Il fait suite à "The devil you know" (épisodes 10 à 13, le numéro annuel 1, et les 2 épisodes de la minisérie "Horrorist"). Ces 9 épisodes constituent une histoire complète, écrite par Jamie Delano.

John Constantine s'éveille dans la chambre d'une employée d'hôtel. Il se lève et part en catimini. En prenant le journal du matin, il découvre qu'il est recherché par la police pour avoir commis un meurtre sataniste. Il décide de se mettre au vert en s'éloignant de Londres. Après quelques heures d'autostop, il s'enfonce dans des sous-bois et arrive à un camp d'hippies itinérants. N'ayant pas d'autres projets en tête, il décide d'accepter leur hospitalité pour un temps, en particulier celle de Mercury et de sa mère Marj qui voyagent à bord d'un van conduit par Eddy, un sorte de shaman new-age intéressé par les lignes Ley (appelées aussi alignements de sites). Ils rejoignent un groupe plus nombreux. Mais leur campement est mis à sac par les forces de l'ordre et Mercury est enlevée par une faction indéterminée. John Constantine promet à Marj de la retrouver et de la ramener.

Jamie Delano a une vision personnelle de la société anglaise à l'époque de Margaret Thatcher, et il entend bien utiliser la série "Hellblazer" pour en parler en y mêlant des thèmes horrifiques. Il procède d'ailleurs plutôt dans l'autre sens : il raconte avant tout une histoire mêlant horreur et fantastique, et les pérégrinations de Constantine l'amène à poser son regard sur les gens qui l'entourent et la manière dont ils agissent dans la société. Pour cette histoire, Jamie Delano va piocher dans les croyances relatives aux lignes Ley et au réseau qu'elles constituent pour transporter l'énergie mystique. Tout naturellement, le pouvoir associé à ces transmetteurs ésotériques est convoité par une organisation mystérieuse. Tout aussi naturellement ces lignes attirent des individus souhaitant s'éloigner d'une vie urbaine et artificielle pour renouer un contact direct avec Mère Nature. Écrit comme ça, cela peut donner l'impression d'individus naïfs et crédules. En fait Jamie Delano ne se moque jamais des uns ou des autres. Il s'attache avant tout à mettre en scène des êtres humains avec leurs particularités, tout à fait plausibles. La communauté que rejoint Constantine souhaite juste échapper à l'aliénation de la ville. Les individus la composant ont choisi un mode de vie itinérant subvenant à ses besoins en vendant leur force de travail en fonction des besoins saisonniers des éleveurs et des agriculteurs. Delano décrit un mode de vie alternatif de personnes ayant adopté des valeurs différentes de celles des consuméristes de base (et ce des années avant que l'idée d'altermondialisation ne devienne à la mode). Son approche n'est ni angélique (le mythe rousseauiste du retour à la nature), ni sardonique (pauvres hippies trop défoncés pour comprendre l'impasse évolutive de leur mode de vie).

Dans le camp des ennemis, Delano évite également les clichés en faisant reposer son histoire à nouveau sur des individus avec des motivations plausibles et crédibles. Il entrelace habilement les horreurs ordinaires et les éléments horrifiques de nature fantastique. Tout au long du récit, le lecteur a accès aux sentiments et aux pensées de Constantine. Delano les présente sous la forme d'un monologue intérieur très écrit. C'est donc avec la sensibilité prolétarienne de Constantine et son refus de l'autorité que le lecteur assiste au saccage du camp des itinérants, à la violence policière, à la corruption des élites, aux manigances d'opérette de quelques francs-maçons, et à la violence d'individus bornés. Cette forme d'écriture presque littéraire peut rebuter, mais elle présente l'avantage incomparable de porter un point de vue et d'intensifier la narration. le lecteur plonge à corps perdu dans un monde où il ne fait pas bon être différent que l'on soit du bon ou du mauvais coté de l'ordre moral, que l'on soit installé et nanti, ou prolétaire et précaire. Delano utilise à plein le genre de l'horreur pour commenter l'état de la société et la difficulté de la condition humaine. Il met en évidence l'horreur ordinaire du quotidien, l'abjection du banal et l'aliénation de la vie en société.

Les illustrations se partagent en 2 styles très différents. Les épisodes 14 à 17 sont mis en image par Mark Buckingham et Richard Piers Rayner. Ils utilisent des traits très fin pour délimiter les contours, d'une épaisseur régulière. le résultat est très facile à lire, avec une qualité quasi photographique. Ce parti pris graphique permet de rendre compte de la banalité et de la normalité des individus qui composent la communauté itinérante. La contrepartie est que les quelques scènes où apparaît le surnaturel tombent complètement à plat, avec des visuels dépourvus d'imagination baignant dans des effets de lumière inintéressants et artificiels. L'épisode 18 est illustré par Mike Hoffman : il sert de transition entre les 2 équipes de dessinateurs. Il utilise plus d'ombrage, commence à insérer des textures sur les surfaces, tout en restant réaliste, mais à un degré plus simplifié que Buckingham et Rayners. Mark Buckigham revient aux dessins, mais cette fois-ci avec l'encrage du vétéran Alfredo Alcala, expert en textures suintantes. le style graphique semble alors changer du tout au tout. Fini l'aspect délicat et réaliste, passage au réalisme un peu gras et vulgaire. La comparaison avec le travail de Piers Rayner permet de constater qu'Alcala respecte les crayonnés de Buckingham, tout en les alourdissant par le biais d'un encrage un peu appuyé, et de traits non significatifs qui apportent un aspect tactile à chaque surface. le lecteur côtoie alors une humanité besogneuse qui transpire par tous les pores, qui est accablée du fardeau du quotidien, de ses limites physiques et intellectuelles. Les images acquièrent une dimension charnelle pleine de sensations primaires.

Jamie Delano et ses illustrateurs invitent le lecteur à voir le monde par les yeux de John Constantine. Il s'agit d'une expérience à la fois familière et déroutante, dangereuse du fait de manifestations surnaturelles malveillantes, mais aussi révélatrice de composantes sociales et psychologiques inéluctables avec lesquelles il n'est pas toujours facile de vivre. le voyage continue dans "The family man" (épisodes 23 à 33).
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