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Critique de Rodin_Marcel


Delanoue Lydie – "Chateaubriand à Montboissier : le roman des Mémoires" – Société archéologique d'Eure-et-Loir, 2013 (ISBN 2-905866-64-0)
– format 17x25cm, cahier central de vingt-quatre planches photos numérotées I-XXIV, bibliogr. pp. 223-229, index des noms de personnes pp. 233-242, index des noms de lieux pp. 243-249. (35euros)

Alors que j'étais en train de terminer cette lecture, les médias se déchaînaient en hommages cauteleux, hypocrites, bêtifiants au sujet de la disparition – ce 5 décembre 2017 – de l'écrivain Jean d'Ormesson, à l'âge de 92 ans. Il se trouve que – bien évidemment – Mme Delanoue fait à plusieurs reprises allusion à cet écrivain dans son livre. Indéniablement, en dehors même de leurs semblables origines sociales, les affinités entre Chateaubriand (1768-1848) et D Ormesson (1925-2017) sont nombreuses, que l'on songe seulement aux bouleversements historiques qu'ils ont respectivement vécu, l'un en naissant sous la monarchie, en survivant à la terreur de la Révolution, en côtoyant l'empire napoléonien pour se voir rejeté par la Restauration de la monarchie des Bourbons, l'autre traversant une guerre mondiale accompagnée de l'horreur absolue que fut la Shoah, assistant au délitement de "l'empire colonial" et à l'absurdité de la guerre d'Algérie, accompagnant l'épopée gaullienne pour la voir se terminer dans le naufrage de mai 1968. Comme l'auteur le souligne, D Ormesson était largement qualifié pour "causer" De Chateaubriand.

Mais il convient de revenir à cet ouvrage richement documenté et bien plaisant à lire : Mme Delanoue fait ici oeuvre de biographe méticuleuse De Chateaubriand, tout en fournissant un récit d'une lecture agréable, émaillé de larges extraits de témoignages de contemporains. Elle évoque avec tact et malice le constant soutien dont François-René bénéficia auprès du public féminin, et tout spécialement du cercle des "madames" se dévouant corps (et âme) à la gloire de leur Grand Homme, sans oublier pour autant de nous présenter – de façon contrastée – la légitime moitié de l'auteur du "Génie du christianisme", Céleste (impossible de divorcer après un tel succès sur un tel thème !). Sans doute se montre-t-elle plus réservée (jalousie rétrospective ?), moins impartiale, au sujet de Juliette Récamier, la seule à laquelle l'auteur de "René" resta fidèle jusque dans l'infirmité et le dénuement des derniers jours de leurs vies.
Un bel hommage est également rendu à la famille Malesherbes, tout spécialement à Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes.

Certes, le récit est centré sur les quelques jours que Chateaubriand passa au domaine de Montboissier (à environ trente km au plein Sud de Chartres), là où le chant de la grive déclencha son envie de reprendre la rédaction de ses "Mémoires d'outre-tombe", mais l'auteur utilise cet axe temporel pour nous relater toute la vie de cet écrivain qui lui tient fort à coeur, et cette chaleur s'avère communicative. le tout dernier chapitre est particulièrement joli.

Je ne saurais terminer cette recension sans mentionner la belle qualité de reliure, de couverture, de typographie, de mise en page, de ce livre édité par la Société archéologique d'Eure-et-Loir, sorti de l'imprimerie Monchâtre sise à Lèves (banlieue de Chartres), doté de surcroît d'un appréciable cahier central de photos admirablement reproduites.
du bel ouvrage...
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