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3,57

sur 128 notes
Babel 17 est le prix nebula 1966 .
C'est l'oeuvre d'un auteur éminent pour lequel j'ai beaucoup d'admiration .
L'auteur était professeur de littérature à l'université .
Il a conduit plusieurs combats par des publications courageuses .
Universitaire , il revendiquait son statut d'auteur de science-fiction .
Homosexuel , il fut l'auteur de textes libertaires outrés et courageux .
Noir , il fit la preuve par sa réussite que la ségrégation raciale appartenait au passé , malgré la virulence de préjugés racistes toujours vivaces .

En 1966 Il sort Babel 17, il rompt avec la réputation néfaste qui pèse sur le space opera ( soap opera disait-on méchamment à l'origine ) .
Il propose avec Babel un roman d'aventure de qualité qui n'a pas peur d'exploiter certains poncifs du Soap , comme la piraterie ...

L'humanité s'est répandue dans l'espace et elle butte sur un ennemi implacable qui paralyse ses défenses par un code .
Une poétesse de renom sera invité à tenter de déchiffrer ce code qui paralyse les moyens militaires de l'humanité et qui est peut-être aussi , une menace plus intimement existentielle . L'auteur utilise le concept de Métalangage pour réfléchir sur le lien qui existe entre psyché et perception cognitive et langage .
Ce n'est pas pour autant de la hard science car l'auteur reste sur un plan relativement naïf , mais les concepts sont là et ils sont à la portée du plus grand nombre .
Le roman est très rythmé , les péripéties et retournements abondent .
C'est quasiment de la science-fiction militaire ....
Babel 17 annonce la grande aventure du chiffre qui en est aujourd'hui aux formulations quantiques .

Un roman très facile d'accès , plein de surprises avec des formulations futuristes quelquefois fulgurantes et d'autres fois , naïves.
De la bonne science-fiction populaire pour la jeunesse comme pour les adultes en culottes courtes ...

Cependant ce texte s'adresse aux amateurs de space opera et je crois que s'y aventurer sur la base de sa réputation de texte théorique sur le langage serait une erreur . Car les concepts sont bien présents mais de façons assez édulcorées , un peu comme chez Vance souvent , je pense aux Langages de Pao par exemple ...
Un très bon récit jeunesse en tout cas et au minimum .
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Samuel R. Delany est peut-être mon auteur préféré en matière de SF. Plus je lis et plus j'adore car il écrit merveilleusement bien, aborde des sujets toujours très intéressants et son univers est admirablement créé en quelques mots bien choisis et correspond à ce que j'aime dans la SF : l'espace, les vaisseaux interstellaires, les équipages composés d'êtres humains et "autres" qui ont tous une grande part d'humanité à la recherche de quelque chose, prêts à résoudre une énigme ou à sauver des vies, des mondes, des empires. Babel 17 est un vrai régal. Une poétesse, Rydra Wong, capable de parler de nombreuses langues est engagée par l'armée pour trouver ce qui se cache derrière le langage Babel 17, des communications captées lors de sabotages contre l'Alliance. Elle recrute un équipage incroyable avant de se lancer sur les trace de ces envois spatiaux dans un vaisseau, le Rimbaud. Rien de mieux qu'une poétesse pour comprendre la force du "Je" dans le langage.
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Ce chouette space-opera a été écrit en 1966, une époque où l'on savait condenser en peu de pages une grande densité de réflexion, d'action et de divertissement.

Dans les galaxies connues, une guerre sans merci oppose l'Alliance aux Envahisseurs. Lors d'attentats au sein de l'Alliance, des messages ont été captés, employant ce que les autorités militaires estiment être un code : Babel17. Pour casser ce code, ces autorités demandent l'aide de Rydra Wong, poétesse, linguiste et accessoirement capitaine de vaisseau spatial. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que Babel17 est en fait une langue. Bien décidée à déchiffrer ce langage aux inquiétantes capacités, sentant là la clé de la victoire, elle se lance dans une quête intergalactique à la suite des indices qu'elle décèle.

La langue en tant qu'arme de guerre est le thème principal du récit. Je peux tenter de vous expliquer ce que j'ai compris de Babel17 (et c'est loin d'être limpide). Tout part de l'idée qu'un mot désignant un objet dans une langue peut contenir plus d'informations – tout en étant aussi concis – que dans une autre langue : par exemple « armchair » et « foxhole » en anglais sont plus signifiant que leurs équivalents français « fauteuil » et « terrier ». Delany extrapole le principe à l'extrême, en associant à chaque mot de Babel17 une masse d'informations qui nécessiterait des pages de description en français. En pensant dans cette langue, un individu a immédiatement accès à la compréhension et au contrôle d'un ensemble extraordinaire de données physiques et émotionnelles qui en font un Sherlock Holmes instinctif à la puissance dix. Penser en Babel17 est dangereux pour les adversaires de l'individu, mais aussi pour l'individu lui-même : il risque de perdre son humanité.

Thème central, le langage n'est pas tout dans ce récit foisonnant. L'habillage space-opera est superbe, en particulier l'odeur d'huile et de plasma que l'on sent dans les rues crépusculaires des astroports. Les stellaires – ces navigateurs des étoiles descendants des marins d'hier et d'aujourd‘hui, plus artistes que techniciens, devant « sentir » les courants et les vagues de stase sur lesquels les immenses vaisseaux se déplacent – sont suffisamment affectés par leurs voyages pour chercher à transformer leurs corps grâce à la cosméchirurgie, voire à se décorporiser. Ce ne sont pas des marginaux pour autant ; ils ne dénigrent pas la société et connaissent bien plus que les terrestres le sens des mot « aimer » et « vivre ». Ils sont touchants, et l'un de mes regrets est que le roman soit trop concis pour offrir à l'équipage de Rydra Wong la place qu'il mérite (c'est moi qui dit ça ?).
Bien sûr, le lecteur d'aujourd'hui devra passer outre les objets de technologie désuète comme les cabines téléphoniques ou les bandes magnétiques.

L'action n'est pas en reste. On assise à des attentats et des combats spatiaux dans lesquels Babel17 apporte une complexité tactique jouissive. Mais c'est cependant la déclinaison multiple de la difficulté de communication entre les êtres doués de conscience qui m'a le plus touché ; l'élément central étant l'étrange relation qui s'établit entre Rydra et le Boucher, cet homme qui ne connait pas le concept de « je ». le roman est un tantinet exigeant quand on n'est pas un spécialiste du langage, et le plaisir n'en est que plus grand.

Il s'agit d'une relecture qui m'a peut-être plus ravi que la première fois. Je souhaitais rafraichir le souvenir de ce récit avant d'attaquer « Les langages de Pao » de Jack Vance, dont le thème est proche. A propos des relations que SF et langage entretiennent j'ai trouvé sur le net cette petite bibliographie détaillée. Si cela vous intéresse…
http://www.cafardcosmique.com/SF-LANGAGE-la-SF-est-elle-douee

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J'ai découvert ce livre dans celui de Jo Walton, Morwenna (et oui... encore). J'ai lu l'édition de 1980 mais il figure au catalogue des éditions Milady dans la catégorie « exclusivités numériques ».

Une poétesse capitaine d'un astronef : j'ai trouvé cela extra ! Le recrutement de l'équipe m'a fait penser à un film du genre Les Gardiens de la Galaxie. Il y a de l'humour, de l'action, et aussi des trucs vraiment bizarres... comme la cosméchirurgie. Il ne manquait que la bande son.

Tout ce qui se raconte autour de la linguistique est intéressant mais je me suis plus attachée à l'ambiance générale de l'histoire et l'évolution de la relation entre Rydra et le Boucher. Bref, ne me demandez pas de lire entre les lignes... tout ce que je sais c'est que je me suis vraiment beaucoup amusée en lisant ce livre.

Le seul bémol est que la fin m'a laissée sur ma faim. C'était un peu trop précipité à mon goût. Mais bon... c'est un livre que je pourrais relire à l'occasion.

Challenge multi-défis 2017 (39)


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Les humains sont plongés dans une guerre interminable contre une autre espèce extraterrestre. Des vagues de sabotage surviennent sur les bases humaines après l'émission de phrases dans un code inconnu, le Babel 17. Rydra Wong se voit confier la lourde responsabilité de déchiffrer ce code, qu'elle identifie bientôt comme une langue à part entière, une langue extrêmement dense et capable d'exprimer des idées complexes en quelques syllabes.

Avec toujours un léger temps de retard, Rydra parvient à deviner où seront lancées les prochaines attaques, et parcourt l'espace avec son équipage pour intervenir avant que le pire ne soit commis.

Ce roman se lit comme un thriller, avec un lecteur toujours angoissé par la catastrophe imminente, la course contre la montre dans le déchiffrage du Babel 17 pour l'empêcher, et la présence d'un mystérieux traître dans l'équipage. Les réflexions sur le Babel 17 et la capacité d'un langage à exprimer certains concepts sont assez intéressantes (et qui m'ont donné envie de me plonger dans quelques ouvrages de linguistique). Petite déception sur le final qui me semble bâclé, et qui consiste en un long débriefing entre les personnages pour s'expliquer mutuellement comment ils sont parvenus chacun à résoudre leur énigme, procédé un peu facile qui me déplaît toujours.
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Tout d'abord, je remercie les éditions Mnémos pour l'envoi de cet ouvrage. Ce roman est le deuxième livre ayant été publié par cette maison d'édition que je lis et c'est encore une belle découverte. Babel-17 de Samuel R Delany, est un roman de science-fiction qui a sûrement dû être dévoré par tous les scénaristes amateurs du genre, de part son avant-gardisme et son potentiel artistique. L'écriture de l'auteur est intéressante et nous immerge avec profondeur dans l'histoire, plantant le décor à la manière d'un film.

Nous partons à l'aventure, en compagnie de la poétesse et linguiste Rydra Wong dans un univers où la guerre perdure et s'intensifie entre "l'alliance" (la Terre et les planètes alliés) contre "les extérieurs" (ennemis issus de galaxies lointaines). Avant chaque attaque des extérieurs contre l'alliance, des messages secrets de l'ennemi sont interceptés par l'Alliance mais ils sont difficiles à décrypter. Ainsi, le commandement militaire en déduit qu'il s'agit peut-être d'un code appelé Babel-17.
Il demande alors de l'aide à Rydra Wong qui a déjà travaillé pour eux par le passé afin d'essayer de décrypter ce fameux code.

L'aventure se poursuit donc autour de la mission de la poétesse et de son équipage mais plus qu'un roman précurseur de la science-fiction, l'auteur a voulu faire passer des messages et exprimer une certaine philosophie à travers cette aventure interstellaire, notamment sur le sujet du "moi" et sur ce que ce sujet implique comme changement dans notre rapport à l'autre en fonction de notre conception de l'identité. Je ne vais pas m'apesantir sur ce sujet car ça serait dévoiler certains aspects de l'histoire mais j'ai trouvé certaines réflexions vraiment intéressantes bien que ne partageant pas nécessairement tous les points de vue et je pense qu'il peut amener à des débats passionnés et passionnants Pour finir, j'ai passé un très bon moment en lisant ce livre, j'ai aimé le travail assez scientifique de l'auteur pour décrire et expliquer l'univers futuriste imaginé par lui.
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Les mots tuent littéralement selon Max Barry dans son roman fantastique Lexicon mais cette idée d'utiliser le langage comme une arme n'est pas neuve. C'est dans un registre de science-fiction cette fois-ci que j'ai revisité ce concept terrifiant avec Babel 17, un roman de space-opéra des années 60.
Neuf espèces de vies connues au travers des galaxies, la guerre fait rage entre le Terre et ses planètes, qui forment l'Alliance, et les Envahisseurs, cet ennemi insaisissable qui a mis au point une arme dévastatrice, l'arme absolue : Babel 17. Ce langage utilisé pour programmer des attentats meurtriers reste une énigme pour les services de l'Armée. Seule l'éminente poétesse, Rydra Wong, grâce à ses dons pour les langues - qu'elles soient terrestres ou extraterrestres - et pour la télépathie, pourrait parvenir à le déchiffrer. Capitaine de vaisseau de surcroît elle constituera un équipage et tentera de faire déjouer les attaques de l'ennemi à travers la Galaxie à bord de l'astronef le Rimbaud.
Cette oeuvre m'a convaincue par sa cohérence et sa facilité de compréhension des concepts et postulats posés par l'auteur, par les descriptions précises mais sans fioriture qui permettent d'imaginer sans peine l'univers et les personnages dépeints. C'est un roman court où on rentre dans le vif du sujet happé dès les premières pages. Samuel Delany m'a séduite, son écriture rythmée et épurée n'a rien perdue de son originalité avec des clichés démodés ou vieillots que l'on peut parfois trouver dans la science-fiction des années 60 et 70.
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Ah les romans de SF des années 70, une imagination débridée qui sort constamment du cadre. A lire Babel-17, on a la furieuse impression que la SF s'est beaucoup assagie depuis.
Mais qu'est ce que Babel-17 puisqu'on en parle. Apparemment ce sont des transmissions dans ce langage, ou ce code, qui sont captées au moment où des actes de sabotage sont commis contre l'alliance terrestre. Babel-17 est-elle un code utilisé par leurs ennemis, les extérieurs? Les militaires ne s'en sortent pas, et font appel à Rydra Wong, poétesse de son état, mais ancien agent du chiffre, pour en percer le sens.
Et voilà Rydra Wong notre héroïne, ultra-intuitive, sans doute télépathe, qui se met en quête d'un équipage et d'un vaisseau pour visiter les lieux qu'elle pense ciblés par Babel-17. Elle est persuadée que c'est une langue, mieux un langage, et elle commence à ressentir les effets de sa fréquentation de cet étrange langage. Je n'en dis pas plus que ce que nous apprennent les premières pages.
Babel-17 est un roman fulgurant, une sorte de trip road hallucinant, mais toujours très structuré et cohérent, sur l'exploration d'un monde futur assez débridé, où les équipages de vaisseaux spatiaux sont guidés par des esprits numérisés synesthésiques, pilotés par des humains modifiés qui tiennent plus de la chimère que de l'humanoïde, et qui ont tous un profond respect pour l'immense poétesse Rydra Wong.
C'est aussi tout du long, un questionnement sur le langage, sans jamais être rébarbatif ni pontifiant, une exploration par l'intérieur des méandres du langage et de comment il nous manipule autant que nous le manipulons. On n'est pas simplement sur la problématique du langage, mais sur la question du moi, de la fusion amoureuse et la singularité.
De fil en aiguille, de Charybde en Scylla, l'étrange enquête de Rydra Wong fait son chemin, un chemin bien tortueux, pavé d'obstacles et de rencontres inattendues, mais le plus inattendu est l'extraordinaire générosité de l'héroïne, qui fait preuve d'empathie, et plus encore de sympathie pour les individus patibulaires qu'elle croise. Rydra est un modèle d'acceptation de l'autre, dans un monde où les êtres "humains" se font une guerre insensée.
Et si tout n'était justement qu'une question de sens? Comme un oignon, ce roman se lit et se relit par couches successives de compréhension. C'est une curiosité constante qui nous mène à découvrir des sens cachés, sous les sens cachés, et finalement à rentrer, à nos risques et périls, dans le secret de Babel-17.
Et voilà, retour à la case départ, et nouveau départ vers l'infini : dernière page bouclée et toutes les couches de l'oignon ont été retirées. Nous sommes au germe. Qu'y trouvons nous? Hum, je ne suis pas sûr que nous y trouverons la même chose car le voyage est le sujet même de cette errance. J'y vois la révélation du malentendu fondamental au sein du psychisme humain qui nous fait prendre l'autre sans nuance comme un allié ou un ennemi, j'y vois ce double paranoïaque au fond de moi qui veut faire la somme de tous les griefs passés et sortir ses griffes. J'y vois le désir inassouvi de toute l'espèce humaine, ah je commence à parler le Babel-17...
Un voyage que je conseille, dans un monde dont on ne peut prétendre tout comprendre, un voyage un peu captif dans le train fantôme, mais avec le plaisir de savourer toutes les attractions imaginées par Samuel Delany.
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Si vous ne connaissez pas encore la collection Stellaire des Editions Mnémos, je ne peux que vous la conseiller ! C'est une collection dans laquelle sont republiés des joyaux de la SF après une revisite de leur traduction. Dans cette collection, j'ai découvert et adoré Superluminal de Vonda McIntyre et L'oeuf du dragon de Robert L. Forward qui fut un coup de coeur ! Aussi lorsqu'il m'a été proposé de recevoir Babel 17 de Samuel R.Delany, je n'ai pas hésité une seule seconde. Ce roman, publié en VO en 1966, a reçu le Prix Nebula. Il est considéré comme une oeuvre majeure de la SF, particulièrement novateur dans le sous-genre du Space Opera.

Depuis des mois, la Terre et ses planètes alliées subissent les attaques meurtrières d'insaisissables Envahisseurs. Avant chaque attaque, de mystérieux messages sont captés, dans ce que les autorités pensent être un code : Babel 17. Pour le décrypter, on fait appel à Rydra Wong, une célèbre poétesse et linguiste. Elle va partir pour un aventureux voyage dans la Galaxie... Et si Babel 17 était plus qu'un code ? Et si c'était l'arme absolue ?

Ce fut une excellente lecture ! La plume de l'auteur m'a parfois surprise, notamment au niveau des dialogues mais aussi avec des phrases non terminées… Tout le concept autour de Babel 17 et de ses effets sur ceux qui l'utilisent n'est pas toujours évident à comprendre. Mais, j'ai trouvé l'intrigue de ce roman brillante et passionnante et je comprends mieux pourquoi il a paru novateur pour l'époque. Sachant que ce roman a été écrit en 1966, les avancées technologiques, sociologiques, politiques et économiques présentées sont incroyables

J'ai adoré le personnage de Rydra ainsi que celui du Boucher. J'ai un seul tout petit bémol : j'ai trouvé que parfois, l'auteur nous perdait dans des détails sur la vie des personnages ou même sur des choses qui leur arrivent et qui, je trouve, n'ont pas toujours servi l'intrigue.

Néanmoins, c'est encore un très beau joyau de la SF à découvrir grâce aux Editions Mnémos et si vous avez aimé le film Premier Contact ou la nouvelle L'histoire de ta vie de Ted Chiang, dont il a été adapté, foncez !
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Encore un livre de science-fiction des années 60, primé (prix Nebula en 1966) que j'avais laissé passer dans mes jeunes années. Je ne me souviens plus pourquoi, peut-être un avis mitigé d'un copain de l'époque, ou simplement une occasion manquée. Toujours est-il que je ne regrette pas d'avoir attendu pour découvrir ce texte, qui m'aurait probablement désarçonné si je l'avais lu plus jeune.

Samuel R. Delany s'empare du thème de la linguistique et nous embarque dans une guerre interstellaire dans le cadre de laquelle un langage qui est à la fois un langage humain (une langue) et un langage de programmation est dévoyé pour être utilisé comme une arme, je vous laisse découvrir comment. Il est amusant d'ailleurs de constater que les langages informatiques cités à titre de comparaison sont Algol et Fortran, on est bien en 1966 -- même si d'autres existaient déjà bien sûr, mais moins connus du grand public (Lisp, Cobol, APL et bien d'autres).

Concernant la linguistique, domaine ardu s'il en est, que le lecteur ne s'effraie pas, on est ici loin de la hard-science et Delany prend plutôt le parti d'une écriture assez poétique, parfois onirique, sans trop en faire. J'ai d'ailleurs été surpris de constater que le livre ne fait que 200 pages (je l'ai lu en numérique). L'auteur a l'élégance d'éviter les longueurs là où d'autres nous auraient sans aucun doute pondu un pavé de 800 pages.

J'ai particulièrement apprécié le chapitre consacré au recrutement de l'équipage, qui est probablement la pièce maîtresse de l'ouvrage. Les batailles spatiales sont en revanche un peu faibles si on les compare à ce qui a pu être produit depuis, rien de rédhibitoire toutefois.

En conclusion, une lecture plaisante, qui nous permet un agréable retour dans la science-fiction de la fin des années soixante.
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