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3,57

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Samuel R. Delany est peut-être mon auteur préféré en matière de SF. Plus je lis et plus j'adore car il écrit merveilleusement bien, aborde des sujets toujours très intéressants et son univers est admirablement créé en quelques mots bien choisis et correspond à ce que j'aime dans la SF : l'espace, les vaisseaux interstellaires, les équipages composés d'êtres humains et "autres" qui ont tous une grande part d'humanité à la recherche de quelque chose, prêts à résoudre une énigme ou à sauver des vies, des mondes, des empires. Babel 17 est un vrai régal. Une poétesse, Rydra Wong, capable de parler de nombreuses langues est engagée par l'armée pour trouver ce qui se cache derrière le langage Babel 17, des communications captées lors de sabotages contre l'Alliance. Elle recrute un équipage incroyable avant de se lancer sur les trace de ces envois spatiaux dans un vaisseau, le Rimbaud. Rien de mieux qu'une poétesse pour comprendre la force du "Je" dans le langage.
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Ah les romans de SF des années 70, une imagination débridée qui sort constamment du cadre. A lire Babel-17, on a la furieuse impression que la SF s'est beaucoup assagie depuis.
Mais qu'est ce que Babel-17 puisqu'on en parle. Apparemment ce sont des transmissions dans ce langage, ou ce code, qui sont captées au moment où des actes de sabotage sont commis contre l'alliance terrestre. Babel-17 est-elle un code utilisé par leurs ennemis, les extérieurs? Les militaires ne s'en sortent pas, et font appel à Rydra Wong, poétesse de son état, mais ancien agent du chiffre, pour en percer le sens.
Et voilà Rydra Wong notre héroïne, ultra-intuitive, sans doute télépathe, qui se met en quête d'un équipage et d'un vaisseau pour visiter les lieux qu'elle pense ciblés par Babel-17. Elle est persuadée que c'est une langue, mieux un langage, et elle commence à ressentir les effets de sa fréquentation de cet étrange langage. Je n'en dis pas plus que ce que nous apprennent les premières pages.
Babel-17 est un roman fulgurant, une sorte de trip road hallucinant, mais toujours très structuré et cohérent, sur l'exploration d'un monde futur assez débridé, où les équipages de vaisseaux spatiaux sont guidés par des esprits numérisés synesthésiques, pilotés par des humains modifiés qui tiennent plus de la chimère que de l'humanoïde, et qui ont tous un profond respect pour l'immense poétesse Rydra Wong.
C'est aussi tout du long, un questionnement sur le langage, sans jamais être rébarbatif ni pontifiant, une exploration par l'intérieur des méandres du langage et de comment il nous manipule autant que nous le manipulons. On n'est pas simplement sur la problématique du langage, mais sur la question du moi, de la fusion amoureuse et la singularité.
De fil en aiguille, de Charybde en Scylla, l'étrange enquête de Rydra Wong fait son chemin, un chemin bien tortueux, pavé d'obstacles et de rencontres inattendues, mais le plus inattendu est l'extraordinaire générosité de l'héroïne, qui fait preuve d'empathie, et plus encore de sympathie pour les individus patibulaires qu'elle croise. Rydra est un modèle d'acceptation de l'autre, dans un monde où les êtres "humains" se font une guerre insensée.
Et si tout n'était justement qu'une question de sens? Comme un oignon, ce roman se lit et se relit par couches successives de compréhension. C'est une curiosité constante qui nous mène à découvrir des sens cachés, sous les sens cachés, et finalement à rentrer, à nos risques et périls, dans le secret de Babel-17.
Et voilà, retour à la case départ, et nouveau départ vers l'infini : dernière page bouclée et toutes les couches de l'oignon ont été retirées. Nous sommes au germe. Qu'y trouvons nous? Hum, je ne suis pas sûr que nous y trouverons la même chose car le voyage est le sujet même de cette errance. J'y vois la révélation du malentendu fondamental au sein du psychisme humain qui nous fait prendre l'autre sans nuance comme un allié ou un ennemi, j'y vois ce double paranoïaque au fond de moi qui veut faire la somme de tous les griefs passés et sortir ses griffes. J'y vois le désir inassouvi de toute l'espèce humaine, ah je commence à parler le Babel-17...
Un voyage que je conseille, dans un monde dont on ne peut prétendre tout comprendre, un voyage un peu captif dans le train fantôme, mais avec le plaisir de savourer toutes les attractions imaginées par Samuel Delany.
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Dans Babel 17, on est dans un futur où une vague d'attentats semble être lié au décryptage d'un langage extraterrestre. Dès que celui-ci est compris, il entraîne des conséquences pas possibles. Ca peut être comme le fonctionnement d'un virus sur un ordinateur, ça fout le bazar puis ça le transmet au suivant. Sauf que ça marche aussi avec les humains qui à l'instant où ils comprennent ce langage vont partir en cacahuète. En résumé, d'un côté dès qu'on arrive à le traduire les conséquences sont désastreuses, d'un autre on ne peut pas continuer comme ça et laisser faire. L'armée décide donc d'employer une super linguiste, hyper douée mais son atout supplémentaire est le fait qu'elle est aussi poètesse. Elle a vraiment à coeur le sens des mots et des belles phrases . C'est cette particularité qui fait qu'ils sont persuadés qu'elle est celle qui pourra mettre fin à tout ça. On va la suivre, avec tous les jeux de pourvoir car si elle est la plus qualifiée, ça ne fait pas très sérieux de la part de l'armée que ça soit une civile qui s'en charge. On assiste donc à tout ce petit jeu de « on te fait confiance mais pas trop » qui est truculent. L'univers est hyper bien construit.
Les aspects sociologiques avec l'évolution des mentalités sont vraiment réussis. J'ai adoré le fait que Samuel R. Delany nous fait tourner en bourrique tout au long. La façon dont il mène l'intrigue est magnifique, merveilleuse. Il faut lire Babel 17. Il vient d'être réédité chez Mnemos.
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Un livre que j'ai lu il y a longtemps, et qui reste mon plus grand coup de coeur de SF. Un vrai polar de l'espace où rien n'est laissé au hasard avec autant de retournements de situation qu'on peut en souhaiter, une très belle histoire d'amour inattendue, une atmosphère un peu « déjantée » et rafraîchissante, avec autant d'action que de réflexion, une héroïne attachante et une trame extrêmement intelligente, Un livre court et facile à lire, foisonnant de complexité, de surprises.

Rydra Wong, poétesse célèbre, belle et intelligente, est recrutée par l'armée pour décoder un langage ennemi appelé « babel 17 », Nous sommes en pleine guerre intergalactique et « Babel 17 » semble être utilisé comme une arme, la situation est alarmante...
Rydra n'est pas un personnage lisse, mais au contraire quelqu'un de blessé et complexe, qui vit encore les traumatismes de son enfance et la perte de son trinôme, deux hommes avec lesquels elle a vécu. Dans ce monde futuriste créé par l'auteur, modifier son corps et son apparence est devenu la norme pour les « marginaux » dont Rydra fait partie. Sa première rencontre avec le pauvre militaire ébahi venu pour la recruter,a lieu dans un quartier extrêmement dangereux et plante le décor.
Au cours de ses pérégrinations, Rydra est trahie par l'un des compagnons et se retrouve prisonnière sur un sombre vaisseau spatial, parmi ses ravisseurs, un homme l'intrigue. Elle sent une immédiate et étrange connexion se faire entre elle et l'homme qu'on appelle « le boucher » et dont la capacité de compréhension semble étonnement limitée. Et si la clé, était justement le langage, et si son salut comme sa perte résidait dans la force des mots... comprendre cet homme, identifier le traître et trouver la clé de Babel 17 ?
La tension monte au fur et à mesure que Rydra se rapproche de la vérité , le danger vient de l'intérieur comme de l'extérieur, ses ennemis sont puissants et presque impossibles à arrêter, un suspense tout en finesse comme je les aime…
Personnellement un intense moment de plaisir



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