C'est une visite au
Musée Guimet qui m'a donné envie de lire ce livre. Il y avait une splendide maquette à 1/100ème du temple du Bayon / Baïon, monument Khmer à Angkor Thom au Siam. Cette maquette a été réalisée par Auguste Filoz qui a respecté avec une très grande fidélité les hypothèses de
Louis Delaporte. Il était indiqué que "la modélisation du temple du Bayon était non pas tel qu'il était jadis, mais tel qu'on le visualisait de manière idéale depuis la parution du "Voyage au Cambodge" en 1880.
Et me voilà, quelques semaines plus tard, à lire cette édition héritée quelques années auparavant et qui attendait patiemment son heure, une vieille édition (pas celle dont on voit la couverture dans la fiche) qui contient des gravures extraordinaires.
J'ai eu l'impression de me lancer dans un merveilleux roman d'aventure, comme en commençant un
Jules Verne, et je dois avouer avoir eu du mal à me dire, à me rappeler que c'était vrai.
Au fur et à mesure les gravures illustrent et illuminent le texte, elles sont vraiment impressionnantes par leur beauté, leur cadrage et le soucis extrême du détail.
Ca a été aussi l'occasion de retrouver les sculptures et moulures admirées au
Musée Guimet (je conseille l'expérience: un vrai lien est visible puisque c'est cette expédition qui a ramené le matériel du musée en ce qui concerne la partie de l'art Khmer au premier niveau).
Il faudra passer outres quelques toutes petites fois où le ton a été condescendant, paternaliste (envers les autochtones, les femmes, la nature) pour faire ce voyage dans le temps. Ce livre de 136 ans nous invite à vivre au présent une expédition en terres inconnues, à découvrir paysages (texte et gravures), culture (contes, légendes, religion...), architecture (gravures, plans, textes explicatifs), art bien sûr, comme si nous y étions, au sein de l"humidité de la végétation, bordés par les marécages.
L'auteur nous fera aussi part de son envie, de a fièvre de préserver l'art Khmer en péri face au temps, aux guerres, à la végétation...