AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021045611
368 pages
Seuil (18/08/2016)
3.36/5   143 notes
Résumé :

Des choses, pas belles, se sont passées, en France, entre 2017 et 2020. Les femmes, par la main de déesses grecques surgies de l’Olympe, ont pris le pouvoir détenu par les hommes depuis des millénaires. L’Apocalypse, prédite pour décembre 2012, n’a pas eu lieu. Les déesses sont venues se mélanger à la société française. Le Parti du Cercle a imposé ses règles. L’expérience a très mal tourné. Mais comment faire la lumière sur ce règne éphémère et probablement ... >Voir plus
Que lire après Les sorcières de la RépubliqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 143 notes
5
6 avis
4
8 avis
3
9 avis
2
4 avis
1
2 avis
2062, la France trépigne d'impatience à l'ouverture du procès qui va revenir sur le Grand Blanc. Que s'est-il passé entre 2017 et 2020 ? Pourquoi le pays a-t-il voté l'amnésie générale à 98 % ? « Je suis sûre d'avoir voté oui. Voulu quoi, pour éviter quoi ? C'était il y a plus de quarante ans. Et je ne sais toujours pas ce que j'ai eu, à ce point, intérêt à oublier. » (p. 101)

Sur le banc des accusés, une seule personne, la Sibylle. Vieille de plusieurs milliers d'années, née du temps de la Grèce antique, toujours aussi belle, elle raconte comment les déesses oubliées de l'Olympe ont décidé de reprendre les choses en main, de contrer la fin du monde annoncée pour décembre 2012, de renverser les pouvoirs phallocrates et d'instaurer un monde puissamment féminin. Pour ça, elles ont fondé le Parti du Cercle et fait élire Élisabeth Ambrose présidente de la République française. « Une secte d'intérêt public, qui prônait la sororité, l'autonomie orgasmique et les enseignements du Nouveau Commencement. Une cellule d'activistes pagano-féministes, qui pratiquaient la magie à des fins politiques. » (p. 10) La Sibylle a tout vu, bien avant tout le monde. Normal, c'est son métier. Mais personne n'a écouté ses avertissements. Normal, c'est toujours le cas. le grand projet des déesses a échoué, on s'en doute, mais la Sibylle est là pour que personne n'oublie. « Au commencement était le Verbe et puis le Trademark a surgi. Je suis la gardienne de l'histoire, ma parole est copyrightée. » (p. 45) Évidemment, tout dépendra du verdict.

Ce que propose Chloé Delaume, c'est un roman féministe, presque un manifeste, sous forme de compte rendu d'audience. Mais attention, nous sommes face à un procès-spectacle : le Tribunal du Grand Paris a investi le Stade de France. Les gradins sont pleins à craquer ! La France de 2062 est une dictature du divertissement et de la consommation : chacun a l'obligation de participer, de s'exprimer, de soutenir le pouvoir en place. L'humour est féroce et jubilatoire, hautement décomplexé et misandre par touches bien dosées. Les échanges de mail entre Artémis et Jésus-Christ ont fait mes délices. Et si vous aussi, vous avez un peu moqué François Hollande qui subissait sans cesse des intempéries lors de ses sorties officielles, avez-vous pensé à une malédiction ? « Un coup des Sorcières de Salers, une association de socialistes auvergnates pratiquant le zoroastrisme et le culte de Ségolène Royal. » (p. 200)

À ranger très près du Pouvoir de Naomi Alderman, mais pas trop loin non plus de la république des femmes de Gioconda Belli, Les sorcières de la république brosse un portrait acide d'une société en perdition, empêtrée dans la crise des religions et le culte de la personnalité présidentielle. En rendant la magie accessible à toutes les femmes, Chloé Delaume fantasme un pays où les urnes ont moins de pouvoir que les chaudrons. « Changer un membre du PS en un objet utile, un traître écologiste en porte-parapluie, un ancien Président en un petit poney bai, ou Jean-François Copé en pain au chocolat, reconnaissez que c'était de bonne guerre. » (p. 324)
Commenter  J’apprécie          180
Un roman politique délicieusement loufoque : "Les sorcières de la République", de Chloé Delaume, aux éditions du Seuil.

Le pitch : Alors que la fin du monde, prévue en décembre 2012… N'a pas eu lieu, les déesses grecques ont décidé de quitter le charme cosy de l'Olympe pour s'infiltrer dans la population française, instaurant ainsi une sorte de matriarcat avec l'élection d'Elisabeth Ambrose, membre du Pari du Cercle, à la Présidence de la République. Mais trois ans plus tard, c'est le drame, et le 21 juin 2020, la France vote oui à 98% sans abstention pour le Grand Blanc, autrement dit l'amnésie générale, l'effacement de trois années apparemment peu glorieuses.
C'était il y a 42 ans. Mais ce lundi 06 février 2062 annonce la fin de la politique de l'autruche. En effet, sous l'impulsion de l'actuel Président, Barnabé Pouguel-Castelain, s'ouvre au Tribunal du Grand Paris (plus communément appelé « Stade de France ») le grand procès du XXIème siècle en vue de déterrer ces trois années rayées de l'Histoire de France, avec pour seule présente sur le banc des accusés la Sybille, 29213 ans au compteur, dont on a hâte d'apprendre ce qu'il s'est réellement passé…

Membre du Cercle des Lecteurs du Furet du Nord, c'est dans ce cadre que j'ai eu l'immense privilège de recevoir ce livre. Quatrième de ma sélection, j'apprenais avec horreur et appréhension qu'il s'agissait d'un roman politique… Autant vous dire que c'est sans enthousiasme que je me suis jetée à l'eau… Et grand bien m'en a pris puisque la magie a rapidement opéré, me procurant ainsi un excellent moment de lecture que je vais essayer de partager !

Au terme d'une performance de haute voltige remarquablement réalisée, l'auteure nous entraîne ici en 2062 dans une République fantaisiste, où les places du fameux procès se sont arrachés à prix d'or, où les scellés sont vendus aux enchères, où la greffière est une égérie de mode, où les concours permettent de gagner des visites chez le dentiste, où les ténors du FN ont été transformés en bichons maltais et Jean-François Coppé en pain au chocolat, où le Président de la République est aimé et adulé… Vous voyez, fantaisiste… Mais aussi un pays qui a dû ouvrir des Centres de réfugiés climatiques et a rétabli le Franc comme monnaie nationale… Fantaisiste, oui mais… « A même la peau, le réel brûle », comme dit si bien l'auteur…
Sous couvert de fantaisie donc, l'auteure ne manque pourtant pas de livrer une critique parfois acerbe de notre société, bien actuelle cette fois-ci, mettant en exergue les grandes questions politiques, économiques, religieuses et environnementales, qui font tant débat de nos jours et qui pourraient un jour nous conduire au drame si nous ne sommes pas en mesure de les aborder. « Il fallait un pays où la foi fut une blessure, la déception une habitude, la notion d'avenir une boutade. Un pays en attente d'un miracle politique, qui était prêt à croire en la magie du « Dire c'est faire ». (…) Un pays de bonne volonté, mais qui rechigne aux sacrifices et est expert en grommellements. (…) Où l'ascenseur était en panne et les escaliers hors service »…
Ayant l'art de la formule savoureuse, de la citation délicieuse et autres truculents jeux de mots que l'on rencontre avec plaisir au fil des pages tant la plume est de grande qualité, l'auteure use et abuse d'humour et de folie tout en glissant subtilement quelques notions pourtant fort inquiétantes telles que le « programme participatif obligatoire » ou « l'empowerment ».
Et plus qu'elle ne tente, l'auteure même ose ! Est-il seulement possible d'envisager un seul instant pouvoir, dans un roman dit politique, glisser une citation de Buffy Summers, célèbre tueuse de vampires qui a bercé toute ma jeunesse, et balancer l'adresse mail de Jésus Christ en personne (d'ailleurs pour les personnes intéressées, c'est jesus-christ.superstar@royaumedescieux.org), Artémis disant de lui « T'es trop puiss comme keum, je suis mdr » ? Impossible, me direz-vous ? Mais impossible n'est pas Chloé !

En bref, un défi réussi avec brio pour l'auteure de ce roman aussi loufoque que révélateur ! Peuple de France, un conseil : Lis ce livre !
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
2062 : La Sibylle est au tribunal ; elle doit raconter comment entre 2017 et 2020, le gouvernement de l'époque a effacé 3 ans de l'histoire, des mémoires …. Elle doit aussi restituer ce qui s'est passé, pourquoi on en est arrivé là.
Elle va donc, à sa façon, remonter le cours de l'histoire, de façon un peu décousue, afin de donner les causes profondes des évènements. Un jour, les déesses de l' Olympe se sont lassées d'être tenues pour secondaires… Héra, Hestia, Déméter, Artémis, Athéna , Aphrodite, aidées de la Sibylle vont donc se révolter : d'abord elles tuent les dieux, puis décident de mener le combat pour les femmes, pour le pouvoir donné aux femmes sur terre ; elles choisissent la France et dès 2012, lancent des petites opérations ( Lucidator : ouvrir les yeux des femmes sur les vêtements fabriqués par des gens surexploités en Asie = échec). puis en vue des élections de 2017, elles fondent le Parti du Cercle, qui fera élire une femme Elisabeth Ambrose et donnera tous les pouvoirs aux femmes, grâce à la magie…mais tout finit dans un tel drame, qu'il deviendra nécessaire de gommer ces 3 années ; le Grand Blanc effacera tout : archives, mémoires, objets…. Seule La Sibylle gardera des documents qui feront preuve lors de son procès.

Livre inclassable : parodie de journal (Canal+, TF1), critique acerbe du monde masculin machiste qui est le nôtre, des dégâts écologiques créés par l' Homme, des hommes et femmes politiques, des religions monothéistes ou polythéistes. Les échanges de mail entre Jésus Christ et Artémis sont un régal.
La discussion entre les déesses pour la prise de décision de commettre un putsch , est émaillée de référence qu monde du travail, de la politique , des médias (ménagère de moins de 50 ans, cahier des charges, le révisionnisme d' Homère).
J'ai aimé ce livre parodique, sarcastique , critique de notre époque.
Commenter  J’apprécie          70
Dans un futur ou Paris n'a plus que des habitants qui sont payés pour y habiter afin de satisfaire les touristes, où la ville de Nice vient d'être vendue aux Chinois, où les personnes se doivent de consommer pour le bien de l'Etat et sont hyper connectées a lieu le procès de la Sybille (+ de 29000 ans… et plutôt bien conservée) au Tribunal du Grand Paris anciennement Stade de France (où les places s'arrachent comme des petites pains mais à des prix faramineux…).
Les français vont devoir la juger car elle est la seule « survivante » de l'ancien gouvernement matriarcal ayant géré le pays pendant 3 ans de 2017 à 2020 et que tout le monde (du moins 98% de la population) a voté pour oublier (le grand blanc). Aujourd'hui en 2062 les gens veulent savoir. Ceux qui n'étaient que des enfants et qui ont vécu avec des adultes qui ne se souvenaient même pas qu'ils étaient leurs parents, qui ont parfois découvert avoir eu des frères ainés dont personne ne se souvient se demandent pourquoi ils ont dû vivre une enfance parfois infernale !
Alors, que s'est-il passé ? La Sybille va donc raconter toute l'histoire, en commençant par la sienne est celles de déesses ayant eu assez de se faire marcher dessus par les éléments mâles de l'Olympe, seuls « aptes » à prendre les décisions, même celles les concernant.
Que dire ? j'ai eu du mal à accrocher au début, j'ai même pensé à laisser tomber. Je m'attendais à un roman plus « sérieux » un peu plus comme le procès de Nuremberg avec des témoins, des preuves à charge, etc. Or ici point de tout cela !
La Sybille qui quelque part est une victime comme les autres n'a rien demandé, au contraire ! Son témoignage nous donne un autre aperçu des dieux et déesses de l'Olympe, et même de la relation entre un Jésus révolté contre son père et une Artemis, déesse de la chasse, elle aussi en rogne contre son paternel, le tout dans des échanges écrits que j'ai trouvé extrêmement drôles.
Au-delà de cette histoire humoristique, il y a aussi critique d'une société où le paraître devient plus important que tout, de l'importance croissante de la télé réalité et où la connexion 7 j/7 est presque devenue la règle.
Par l'intermédiaire des Déesses comme Héra, Aphrodite, Demeter ou Athena, ayant pris le pouvoir grâce au parti du Cercle, l'auteure décrit une société longtemps dominée par les hommes qui se révolte et essaie d'améliorer la situation des femmes. Mais les femmes sont-elles vraiment toutes des victimes ???
En conclusion, il s'agit pour moi d'un de ces livres où j'ai du mal à donner un avis. Je dirai juste que derrière l'humour il y a bien des sujets qui donnent à réfléchir, et que chacun doit lire pour se forger sa propre opinion.
Commenter  J’apprécie          30
Ravi de retrouver Chloé Delaume en grande forme. Fan de la première, j'aime bien la facette déconnante son oeuvre. Ici le brûlot est expéditif et délirant. La magie féministe au pouvoir dans un monde déconstruit où tout est risible. Et après ? Bah on fait un procès ! Enfin, procès-spectacle-médiatique sinon c'est pas drôle. La forme est éclatée (un peu trop ?) mais bon j'ai pris ça comme des fragments qui nous parlent ou pas. Entre les minutes du procès en live, la journaliste qui se fait des piqûres pour tenir le coup, les débats théâtraux entre les déesses de la mythologie grecque, les échanges de courriels entre Jésus Christ et Sibylle et les flashs informations-publicité-tout-en-un à volonté, on est servis ! Ce qui m'a le plus parlé, c'est le style de certains passages, l'oralité, la versification qui passe comme une lettre à la poste, la décontraction, la décomplexion et le côté : c'est open bar, lâchez-vous ! Comme toujours chez Chloé Delaume rien n'est jamais tout à fait innocent (on s'en prend tous plein la tronche et c'est le jeu), mais on est loin du trauma et du pathos que pourrait induire ce type de propos. Même si ça aurait pu être un peu plus court, j'ai passé un bon moment de lecture, et puis quand on aime, on ne compte pas.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
#LIVE
Ce dimanche-là, oui, j’y reviens. Dans la demeure des dieux parfaitement oubliés et néanmoins soumis aux antihistaminiques, assise aux pieds d’Héra sur mon pouf en peau de cerf.
L’Apocalypse était prévue le 21 décembre 2012, ça tombait le vendredi suivant. Je venais de les en avertir. L’Apocalypse, la fin du monde, l’extinction de votre espèce. La prophétie maya, oui, monsieur le Président.
Il ne restait que cinq jours, je les prenais de court. Héra, Hestia, Déméter, Aphrodite, Artémis, Athéna. À l’heure du thé, sous les colonnes, pendant que les dieux jouaient au tarot du côté des champs Élysées. Un quartier résidentiel situé dans l’ouest des Enfers, là où le printemps est éternel et la population composée de héros à la retraite. C’est ici que Zeus frères & fils occupaient leurs journées depuis que la concurrence les avait mis hors jeu. Le succès de Jésus-Christ leur a été fatal. L’arrivée du monothéisme, ils n’ont pas su s’y adapter, pourtant je les avais prévenus : La tendance sera aux dieux uniques. Ces vaniteux ne m’ont pas crue. Ils ont préféré négocier, persuadés qu’ils trouveraient, entre divinités et mâles de la même trempe, alliances et arrangements.
Après la faillite, les rapports familiaux se sont notablement délités entre mâles et femelles. Les déesses et leurs suites réfugiées sur l’Olympe erraient dans les couloirs, l’œil torve sous des cheveux gras, le peignoir lâche et l’âme à vif. Une ambiance de sanatorium, sans compter l’odeur de la tristesse, les courants d’air sournois, l’affreux son des savates qui frottent contre le parquet comme si le feutre de leurs semelles étalait leur chagrin ; en barbouillait le sol. Un bien triste spectacle, monsieur le Président. Le palais se délabrait, la chaleur du foyer n’était plus entretenue. Les dieux se savaient responsables, mais c’était trop à assumer. Le poids de la culpabilité ajouté à celui des charges, ils ont préféré déserter. Zeus s’est accordé le divorce, laissant à Héra la jouissance de la demeure familiale, mais sans lui verser de pension. Les divinités mâles ont pris leur retraite du côté de chez Hadès, des maisons mitoyennes, de charmants petits jardins. Le printemps éternel, avec ses parties de cartes, ses barbecues de quartier, son voisinage de qualité.
C’est pour ça qu’elles n’étaient que six à l’heure du thé, ce dimanche-là. Et que je pouvais les prendre de court sans même avoir à chuchoter.
Je vous rappelle que j’étais contre. Dès les origines du projet. Je ne voulais pas qu’elles interviennent, je savais où ça nous mènerait.
Commenter  J’apprécie          20
Durant mon incarcération, j’ai donné beaucoup de ma personne, en plus des interrogatoires. Je me suis soumise aux analyses et à toutes les évaluations, j’ai accepté les caméras, les prises, les enregistrements. Les examens gynécologiques, les radios et les prélèvements. Les rapports d’expertise, les résultats, tous les résultats. Chacun aura pu constater que mon hymen était intact lorsque la sonde l’a perforé, et qu’aucun chiffre n’était gravé en haut de mon col de l’utérus.
Mon corps, et mes affaires. Le contenu de ma bicoque saisie ; toute ma bibliothèque confisquée, mon matériel professionnel, comme nos manuels de formation. Mes propres grimoires, ma mallette en cuir de crapaud-buffle, mes cartes, mon pendule, mon chaudron. Des correspondances personnelles, des documents internes et des journaux intimes. Et s’il n’y avait que les étagères. Mes fonds de tiroirs, mes malles, ma garde-robe impressionnante, mes collections de cristaux et d’ovaires momifiés. Tous saisis et répertoriés ; mille cinq cent soixante-quatre pièces à conviction ont été versées au dossier. Elles attestent à vos yeux ma culpabilité, la planification de l’effondrement final de la VIe République. L’étendue de ma malveillance, la folie qui toujours accompagne mon chemin.
Commenter  J’apprécie          30
Mon nom est la Sibylle. Je n’en ai aucun autre. Ne soyez pas ridicules, le diable est dans les détails, pas dans les pseudonymes. Née à Cymé, Cumes d’Éolide. Mon âge, j’y reviendrai ; ma vie, ce n’est pas le moment.
Tout vous raconter, je m’y apprête, je m’y suis engagée et je n’ai qu’une parole, mais chaque chose en son temps. Si vous pouviez me rendre ma brosse, mes barrettes, ou au moins me trouver des épingles et un peigne, que je m’arrange un peu.
Profession : prophétesse. Fondatrice du Parti du Cercle, conseillère des déesses, oracle des Heures perdues. Spécialisée très tôt : Télépathie – Clairvoyance – Clairaudience – Précognition – Rétrocognition. Entre nous, j’aurais préféré être artiste-interprète, mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut.
Évidemment, je suis coupable, je n’ai jamais cherché à le nier. Je suis responsable de mes actes, j’assume mes chefs d’inculpation. Mis à part : « Organisation terroriste », « Atteinte à la sûreté de l’État » et « Crimes contre l’humanité », cela va de soi.
Parce que c’est inexact, monsieur le Président. Que la greffière en prenne note, que les jurés l’entendent : Je suis coupable et responsable, mais pas du tout de ce que vous croyez.
Commenter  J’apprécie          20
« Changer un membre du PS en un objet utile, un traître écologiste en porte-parapluie, un ancien Président en un petit poney bai, ou Jean-François Copé en pain au chocolat, reconnaissez que c’était de bonne guerre. » (p. 324)
Commenter  J’apprécie          80
C'est pour aider Hestia, son épreuve est immense :

Elle doit parler un langue dont elle n'a pas la science.

Aphrodite

Le rituel de soutien exige des ingrédients

Secrets et putréfiés, à mêler à l'encens

Athéna

Son interlocuteur serait-il un démon ?

Déméter

Encore pire : elle s'adresse à l'administration !
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Chloé Delaume (65) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chloé Delaume
Rencontre avec Chloé Delaume autour de son dernier roman Pauvre folle publié aux éditions du Seuil.


Chloé Delaume, née en 1973, est écrivain. Adepte de l'autofiction et de littérature expérimentale, elle a notamment publié chez Seuil: Dans ma maison sous terre (2009), Une femme avec personne dedans (2012), Où le sang nous appelle (2013), Les Sorcières de la République (2016), Mes Bien chères soeurs (2019), le coeur synthétique (2020).


--
01/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
autres livres classés : féminismeVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (369) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..