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Citations sur Les sorcières de la République (39)

« Changer un membre du PS en un objet utile, un traître écologiste en porte-parapluie, un ancien Président en un petit poney bai, ou Jean-François Copé en pain au chocolat, reconnaissez que c’était de bonne guerre. » (p. 324)
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C'est pour aider Hestia, son épreuve est immense :

Elle doit parler un langue dont elle n'a pas la science.

Aphrodite

Le rituel de soutien exige des ingrédients

Secrets et putréfiés, à mêler à l'encens

Athéna

Son interlocuteur serait-il un démon ?

Déméter

Encore pire : elle s'adresse à l'administration !
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Je voulais éviter qu'en mai 2022, une fois qu'on serait parties, ce soit la catastrophe. L'hédonisme sécuritaire, la gestion de la laïcité, la hiérarchisation par l'Etat des urgences. Les chemises brunes se déclinent si bien en marinières, les valeurs se boutonnent, le tri se fait les étagères et dans la tradition. L'odeur de naphtaline se répand doucereuse, rassurante, légèrement piquante, familière.
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Durant mon incarcération, j’ai donné beaucoup de ma personne, en plus des interrogatoires. Je me suis soumise aux analyses et à toutes les évaluations, j’ai accepté les caméras, les prises, les enregistrements. Les examens gynécologiques, les radios et les prélèvements. Les rapports d’expertise, les résultats, tous les résultats. Chacun aura pu constater que mon hymen était intact lorsque la sonde l’a perforé, et qu’aucun chiffre n’était gravé en haut de mon col de l’utérus.
Mon corps, et mes affaires. Le contenu de ma bicoque saisie ; toute ma bibliothèque confisquée, mon matériel professionnel, comme nos manuels de formation. Mes propres grimoires, ma mallette en cuir de crapaud-buffle, mes cartes, mon pendule, mon chaudron. Des correspondances personnelles, des documents internes et des journaux intimes. Et s’il n’y avait que les étagères. Mes fonds de tiroirs, mes malles, ma garde-robe impressionnante, mes collections de cristaux et d’ovaires momifiés. Tous saisis et répertoriés ; mille cinq cent soixante-quatre pièces à conviction ont été versées au dossier. Elles attestent à vos yeux ma culpabilité, la planification de l’effondrement final de la VIe République. L’étendue de ma malveillance, la folie qui toujours accompagne mon chemin.
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Le réel était hors de contrôle, serait-il possible d'en triompher ? Voter, s'indigner, défiler, militer, s'organiser, agir.
L'insurrection fut à la mode dans les librairies, les salons. Le conditionnel reste le mode le plus conjugable en public.
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#Hier, mon chef qui me harcèle depuis des semaines a renouvelé ses avances en me coinçant contre la photocopieuse. Aujourd'hui, il a disparu et on a un bourrage papier. Demain, il sera recyclé.
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Entre les rares femmes qui ont su changer le plafond de verre en catwalk, le regard est griffu et la mesquinerie inventive. La place est tellement chère, combien d’années de sacrifices pour dépasser le plafond de verre. La place est tellement rare, ce podium si peu foulé par des petons en escarpins. C’est beaucoup plus qu’une récompense, c’est un accès, une carte, une clef.
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Il fallait un pays où la loi fût une blessure, la déception une habitude, la notion d’avenir une boutade. Un pays en attente d’un miracle politique, qui était prêt à croire en la magie du Dire, c’est faire.
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#LIVE
Ce dimanche-là, oui, j’y reviens. Dans la demeure des dieux parfaitement oubliés et néanmoins soumis aux antihistaminiques, assise aux pieds d’Héra sur mon pouf en peau de cerf.
L’Apocalypse était prévue le 21 décembre 2012, ça tombait le vendredi suivant. Je venais de les en avertir. L’Apocalypse, la fin du monde, l’extinction de votre espèce. La prophétie maya, oui, monsieur le Président.
Il ne restait que cinq jours, je les prenais de court. Héra, Hestia, Déméter, Aphrodite, Artémis, Athéna. À l’heure du thé, sous les colonnes, pendant que les dieux jouaient au tarot du côté des champs Élysées. Un quartier résidentiel situé dans l’ouest des Enfers, là où le printemps est éternel et la population composée de héros à la retraite. C’est ici que Zeus frères & fils occupaient leurs journées depuis que la concurrence les avait mis hors jeu. Le succès de Jésus-Christ leur a été fatal. L’arrivée du monothéisme, ils n’ont pas su s’y adapter, pourtant je les avais prévenus : La tendance sera aux dieux uniques. Ces vaniteux ne m’ont pas crue. Ils ont préféré négocier, persuadés qu’ils trouveraient, entre divinités et mâles de la même trempe, alliances et arrangements.
Après la faillite, les rapports familiaux se sont notablement délités entre mâles et femelles. Les déesses et leurs suites réfugiées sur l’Olympe erraient dans les couloirs, l’œil torve sous des cheveux gras, le peignoir lâche et l’âme à vif. Une ambiance de sanatorium, sans compter l’odeur de la tristesse, les courants d’air sournois, l’affreux son des savates qui frottent contre le parquet comme si le feutre de leurs semelles étalait leur chagrin ; en barbouillait le sol. Un bien triste spectacle, monsieur le Président. Le palais se délabrait, la chaleur du foyer n’était plus entretenue. Les dieux se savaient responsables, mais c’était trop à assumer. Le poids de la culpabilité ajouté à celui des charges, ils ont préféré déserter. Zeus s’est accordé le divorce, laissant à Héra la jouissance de la demeure familiale, mais sans lui verser de pension. Les divinités mâles ont pris leur retraite du côté de chez Hadès, des maisons mitoyennes, de charmants petits jardins. Le printemps éternel, avec ses parties de cartes, ses barbecues de quartier, son voisinage de qualité.
C’est pour ça qu’elles n’étaient que six à l’heure du thé, ce dimanche-là. Et que je pouvais les prendre de court sans même avoir à chuchoter.
Je vous rappelle que j’étais contre. Dès les origines du projet. Je ne voulais pas qu’elles interviennent, je savais où ça nous mènerait.
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Mon nom est la Sibylle. Je n’en ai aucun autre. Ne soyez pas ridicules, le diable est dans les détails, pas dans les pseudonymes. Née à Cymé, Cumes d’Éolide. Mon âge, j’y reviendrai ; ma vie, ce n’est pas le moment.
Tout vous raconter, je m’y apprête, je m’y suis engagée et je n’ai qu’une parole, mais chaque chose en son temps. Si vous pouviez me rendre ma brosse, mes barrettes, ou au moins me trouver des épingles et un peigne, que je m’arrange un peu.
Profession : prophétesse. Fondatrice du Parti du Cercle, conseillère des déesses, oracle des Heures perdues. Spécialisée très tôt : Télépathie – Clairvoyance – Clairaudience – Précognition – Rétrocognition. Entre nous, j’aurais préféré être artiste-interprète, mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut.
Évidemment, je suis coupable, je n’ai jamais cherché à le nier. Je suis responsable de mes actes, j’assume mes chefs d’inculpation. Mis à part : « Organisation terroriste », « Atteinte à la sûreté de l’État » et « Crimes contre l’humanité », cela va de soi.
Parce que c’est inexact, monsieur le Président. Que la greffière en prenne note, que les jurés l’entendent : Je suis coupable et responsable, mais pas du tout de ce que vous croyez.
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