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EAN : 9782021347111
Seuil (07/03/2019)
3.74/5   170 notes
Résumé :
En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires. Qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint.

Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, d... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle réjouissance, combien d'éclats de rire, j'ai lu ce livre, toujours dans "ma forêt" cet après-midi, et il m'a fait du bien !
Evidemment, il est très "provoc", et sans doute bien trop optimiste, car non, mes bien chères soeurs, le patriarcat est encore bien incrusté dans nos vies et nos esprits, mais j'aime la vision "cash" de Chloé Delaume.
Je l'avais entendue, invitée sur France Inter, et j'avais noté le titre de son livre sur .... ma liste de courses ... et oui, j'étais comme beaucoup d'entre nous vers 19 heures 30, à la cuisine, en train de préparer le repas !!
Son ton, ses rires, son assurance m'ont immédiatement plu, j'ai acheté le livre à la première occasion !
J'avais du vague à l'âme aujourd'hui ... merci Chloé, ton livre m'a redonné envie de sourire et même de sourire à tous les "couillidés" rencontrés sur le chemin du retour à ma voiture ... enfin tous sauf les chasseurs, il ne faut pas exagérer non plus !!
Les filles, n'hésitez pas, lisez ce bouquin ....
Les hommes, évidemment, vous aussi :)
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Aurores sororales🌅👭
Insurrection féministe versus « couillidés» en perdition, il était vraiment temps d'aérer😊
Formidable Chloé Delaume. Si originale, vraie et malgré son parcours souvent scabreux, d'un d'optimisme communicatif et d'un enthousiasme revigorant.
Ce manifeste analyse la fin du patriarcat, la montée en puissance du féminisme et encourage à la sororité lien égalitaire et horizontal, comme arme absolue et éthique de vie faisant au passage des pieds de nez au conservatisme.
Ici, le féminisme est prescrit et décortiqué, le machisme démantibulé.
C'est vif, incisif, cash et sans compromission.
Son but: mobiliser dans la bienveillance sororale et le pacifisme pour que cesse cette infériorisation. Elle se livre à un exercice de style brillant et drôlissime malgré le sérieux du sujet, des statistiques à l'appui.
A l'ère du numérique le pouvoir digital écrase peu à peu tous les autres, permettant une immédiateté dans la solidarité. le mâle alpha « ne contrôle plus rien à part la taille de sa barbe » il est « pris dans les fils de la Toile ».
Dans ce nouvel open space l'intime est à la fois privé et public, la cellule familiale se transforme et la maltraitance féminine s'expose.
Aux réseaux sociaux s'associe un journalisme féministe, la Toile devient dépositaire de témoignages salutaires.
L'auteure revient sur les quatre vagues féministes et leurs avancées dont la 4ème, actuelle, s'érige contre le sexisme.
Tout devient possible à l'ère du féminisme 2.0 où l'on balance son porc en un clic, on soutient en un like on informe en un tag et l'on répand l'information dans un « marc d'hastags » car « Internet a libéré la femme là où Moulinex a échoué »😆.
Tour d'horizon de la cause : des suffragettes au MLF en passant par viedemeuf.fr jusqu'aux fameux #balancetonporc et #metoo. La parole à portée de tous « l'équivalent de la rue derrière les écrans » malgré les dérives éventuelles de la délation.
-Sororité- « utiliser ce mot c'est modifier l'avenir » elle nous livre des propositions d'actions pour entretenir la déferlante et oeuvrer « au-delà de l'écran et du clavier ». En prime un chant des partisanes.
Génial.
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Ah quel régal! Si tous les essais avaient cette allègre pertinence,   tous les pamphlets cette savoureuse impertinence et cette  provocation joyeuse,  tous les récits plus ou moins ouvertement  autobiographiques  cette distance,  cette élégance et cette renversante franchise!

Grâce au billet si convaincant  d' Afleurdelivres, j'ai passé un grand moment de jubilation! Merci à toi, Afleurdelivres,  Chloé Delaume, dont j'ignorais tout avant de lire son dernier opus couronné par le Médicis, c'est quelqu'un! Euh pardon, c'est quelqu'une!

Féminisons, féminisons, il en restera toujours quelque chose!

Ne laissons pas les couillidés nous voler le langage, notre arme ultime, en cette quatrième vague de révolution féministe! Ils ont déjà fait passer à la trappe pendant quatre siecles le mot sororité forgé par le savant, le réjouissant, le libre humaniste de la Renaissance , François Rabelais, alors que fraternité , de même irréprochable formation latine , a connu des siècles de gloire sans partage!  Ils nous soumettent encore, via la grammaire,  à des accords grammaticaux iniques- un contre mille, et c'est quand même le masculin qui l'emporte!-  Il y en a même eu pour trouver que #balancetonporc avait un relent nauséabond de délation rappelant la collaboration et les persécutions antisémites (!!) et  les mêmes,   sans craindre l'incohérence, pour défendre le porc, cet animal innocent ( et si peu casher pourtant)!

Tout cela, Chloé Delaume ne vous l'envoie pas dire!

Elle le dit, crûment,  franchement, sans mâcher ses mots, appelant une chatte une chatte et le sceptre du couillidé-Roi  menacé de guillotine,  une bite !  Experte en savoureux pastiches- celui  d'un poème de Rhénanes d'Apolinaire et un autre, parfaitement tordant ,  d'un sonnet à  Hélène de Ronsard m'ont fait frôler l'apoplexie!*- , impitoyable historienne de nos mentalités assujetties, et s'impliquant toujours personnellement  avec force, courage et sans le moindre apitoiement sur elle même, n'hésitant pas à nous lâcher quelques vérités bien senties tirées de sa propre experience - proprement terrible! -, Chloé Delaume,  oui, vraiment, c'est quelqu'une!

Mes bien chères soeurs, célébrons,  en la lisant,  notre sororité retrouvée ! Rendons à ce beau vocable  présence, efficience et chair, mes bien chères soeurs! Nous n' avons que trop attendu, hésité,  louvoyé. Dire c'est agir!

Sororisons donc, sororisons à fond les ballons, sororisons nous les unes les autres!

* je vous les ai glissés tous les deux dans mon choix de citations...à vous de les retrouver!
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J'aime beaucoup la façon de mordre de Chloé Delaume et de mettre les pieds dans le plat avec son humour incisif. Car elle est sincère et convaincante. J'ai envie que l'on reprenne avec elle toutes en coeur ce "Mes bien chères soeurs".
Elle constate qu'en France il y en a ras-le-bol de la gaudriole et du patriarcat tout-puissant.
Avec une histoire familiale très douloureuse puisque elle a assisté enfant à l'assassinat de sa mère par son père (ça s'appelle un uxoricide), je comprends qu'elle se soit toujours sentie féministe, avant même de connaître le mot. Elle a toujours eu la volonté d'améliorer et d'étendre le rôle et les droits des femmes dans la société.
Il y a aussi un côté très instructif dans ce court récit qui retrace l'histoire du féminisme. Nous vivons une 4eme vague dans laquelle les outils numériques nous permettent d'entrer dans une ère nouvelle sans non-dits, depuis le mouvement #metoo. La parole se libère sur les réseaux et le patriarcat bande mou. le féminisme concerne les femmes ordinaires et plus seulement les militantes.
Mais ce qui est bien, c'est que Chloé Delaume fait des propositions. Même si cela peut sembler utopique, je trouve formidable cette façon de prôner la sororité. Il ne s'agit pas d'être soeurs au sens familial mais en créant un lien pour des relations horizontales bienveillantes, sans soucis de domination.
Cela me fait penser au slogan du Salon des dames : Liberté, Sororité, Diversité (LSD). le Salon des Dames est « une ONG qui repense la place des femmes dans la société, booste les petites filles à avoir de grandes ailes et empowerise les femmes au quotidien ».
Je suis certaine que plus on est de folles plus on rit et je vais offrir ce livre passionnant à ma soeur que j'adore.

Lu en mai 2019
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Merci Chloé Delaume, tout simplement merci ! Ce livre est nécessaire pour comprendre ce que les femmes vivent aujourd'hui. Nous en sommes à la quatrième révolution féministe, celle qui s'intéresse aux us et coutumes : les précédentes ont permis le droit de vote, le droit à la contraception et à l'avortement et de tuer la figure de grand-papa.
#MeToo a changé les choses, une sororité commence à apparaître sur les réseaux sociaux. Et c'est ce concept de sororité qui imprègne toute la dernière partie du texte. Il est temps de se serres les coudes et d'agir ensemble.
C'est un vrai livre féministe, positif, qui ne pointe du doigt aucune femme. On peut être féministe, se maquiller et porter des talons. Ce qui compte, c'est que les femmes ne se dénigrent pas entre elles.
Pour ce qui est du style, la première partie est comme un rap, et je suis persuadée que l'on peut la déclamer en musique.
Un livre à lire de toute urgence !
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critiques presse (1)
Bibliobs
08 mars 2019
La messe est dite. Et avec quelle verve. Noire, incantatoire, foudroyante. Pythie sans pitié, piquante et piquée, Chloé Delaume a revêtu sa plus belle chasuble pour prononcer son sermon sur la chute de l’homme. Le patriarcat vit ses dernières heures et la romancière lui offre un enterrement de première classe.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Le crépuscule des guignols

Le patriarcat bande mou. Quelque chose est pourri au royaume de la flaque, les indices et symptômes croissent et se multiplient.
A se regarder jouir de son impunité, le mâle alpha n'a pas vu surgir l'obsolescence de ses propres attributs et fonctions symboliques.

Vigueur, combativité, courage, maîtrise : les canons occidentaux antiques sont en cours de fossilisation.
Le mâle alpha s’éteint, ses pouvoirs s'amenuisent.
L'époque est historique et les faits indéniables.

Les critères et fictions virilistes se périment à mesure que la technologie se substitue à l'humain.
Force et puissance physiques : les muscles de ces messieurs, l'automation s'en branle, drones et exosquelettes partout se greffent et se déploient.

Les formes et stratégies d'oppressions séculaires s'avèrent déjà inefficaces.
Intimider un algorithme ne relève pas plus de l'envisageable que de culpabiliser une base de données.
Les logiciels sont insensibles au chantage affectif, l'intelligence artificielle hermétique aux effets de la testostérone.

Au contact de la quatrième révolution industrielle, la phallocratie devient soluble : tous égaux devant le chômage et les applications de rencontre.
Des corps usés, nervures dissoutes, de la viande au rabais qui à force de râteaux s'est tellement attendrie, c'est dur de distinguer l'identité sexuelle de la chair à pâtée, quel que soit le marché sur lequel elle évolue.

Le couillidé ne contrôle plus rien mais à part la taille de sa barbe. Les jeunes filles codent et les enfants rient de la fable du chevalier.
Evolution des mœurs et des pratiques de vie.
Sur les écrans, trop de héros; dans la réalité, protéger est un verbe qui ne se conjugue plus qu'à l'échec antérieur.

Le mythe du papatron pilier sécuritaire se consume à même la souche, en sachant le roi nu, personne ne se veut plus prince.
Un sceptre, une dynastie. Faillite pour héritage et anosognosie, des châteaux en hospice avec vue sur le bilan carbone, la corruption transmise de gourdin en gourdin.
Les trésors de papy, la jeunesse le remercie, mais elle n'a pas de placards dans sa colocation.

C'est l'histoire d'une espèce qui se regarde dans le miroir sans admettre que son visage est celui de Donald Trump.
No que le monothéisme li fait une vilaine peau.
C'est l'histoire de la chute du vieux papatronat à l'heure où la puissance ne sait plus dans quel corps elle devrait s'incarner.
C'est l'histoire du pouvoir qui, soudain, change de camp.
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La première vague féministe est celle ayant permis le droit de vote et l’égalité juridique. Ce sont les actives suffragettes et le féminisme du mouvement ouvrier. Fin XIXe, milieu XXe. Les vagues se creusent dans les sillons des révolutions industrielles. La deuxième vague déferle au milieu des années 1960 et pendant les années 1970. L’égalité est revendiquée, et le droit de disposer de son corps. Ce sont nos aïeules du MLF, la femme du soldat inconnu, le manifeste des 343 salopes. Le droit à l’avortement libre. Le féminisme matérialiste, le féminisme essentialiste. Féminisme s’écrit au pluriel. La troisième vague féministe est arc-en-ciel, partie des États-Unis dans le milieu des années 1980. Militantes issues des groupes minoritaires, intersectionnalisme, visibilisation des minorités ethno-culturelles ; questions de genre, théories queer. C’est elle qui a su déconstruire, en ses fondements, le patriarcat, en s’attaquant entre autres à la binarité. La troisième vague est activiste, politique et organisée. Dès l’apparition d’Internet, la troisième vague s’y est déployée. Des initiatives individuelles et collectives, des sites, des blogs. Transmission de savoirs, études, index, lexiques, matrimoine, connaissances ; expériences personnelles, recherches et créations militantes, collectifs artistiques, politiques. États-Unis et Canada, courant queer, cyberféminisme, Donna Haraway, manifestes, codes, théories, encore, théories. La quatrième vague féministe est violette, c’est une colère de suffragettes. Majorité visible jusqu’ici silencieuse ; le sexisme ordinaire : une lutte de chaque instant. Elle utilise les technologies numériques et les réseaux sociaux comme outils et comme armes. Reprise quotidienne des informations et chiffres relatifs aux inégalités et aux violences faites aux femmes, création de hashtags qui virent au raz de marée.
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Appliquer à soi-même le test de Bechdel, parler chaque jour avec des femmes de quelque chose qui est sans rapport avec un homme. Attendu que vous ne pouvez pas dire du mal d’une autre femme, vous devez de part et d’autre être plus créatives. Peut-être plus sincères, aussi. Dépouillées des habits de la conversion, partager ce qui vous occupe. NB : les enfants ça ne compte pas, c’est comme la météo.
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Ils possèdent le langage et ils contrôlent la langue. Croient-ils. Féminiser les mots dès que l’occasion se présente, le français est une langue vivante, de la population qui le parle nous constituons plus de la moitié. Se battre pour que le masculin ne l’emporte plus sur le féminin, ça passe par la grammaire. Mille femmes et un seul homme, on dit : ils sont contents. Un seul homme et mille femmes, là encore, ils sont contents. C’est un peu compliqué de se penser égale quand les dés sont pipés et que la langue est fourchue.
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Des billes de vif-argent, des chenilles de mercure tordent leurs cheveux verts ; le thermomètre se brise dans un éclat de rire. Du vibro ou de la bite, ce que maman préfère, il suffit de demander. Tout l’or des coups de reins devient le chant d’un batelier, au creux des tables de nuit, le tiroir aux petites morts.
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Videos de Chloé Delaume (52) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chloé Delaume
Lecture par l'auteure accompagnée de Benoist Esté Bouvot
Au creux des légendes ancestrales, il se chuchote que bien avant Eve fut créée la toute première femme. Son nom était Lilith. Née de la glaise en même temps qu'Adam, elle n'eut de cesse de revendiquer l'égalité. Mais la phallocratie règne sur les textes sacrés autant que sur les mythes : de s'élever face à l'homme, Lilith se trouve punie. Aujourd'hui, elle revient raconter son histoire, à l'heure où la révolution féministe se poursuit.
Lecture musicale créée au festival Terres de paroles 2022.
Il n'y a que l'amitié et la sororité qui préservent de l'abîme. Mode de vie adapté, en cercle se regrouper, s'organiser pour rire et ne pas crever toute seule.
À lire – Chloé Delaume, le coeur synthétique, Seuil, 2020.
Lumière par Patrick Clitus, son par Lenny Szpira
+ Lire la suite
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