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EAN : 9782930601267
104 pages
Zones Sensibles Editions (19/04/2017)
4/5   3 notes
Résumé :
«Quoi me reposer après vous avoir vu cette nuit tuer Jésus Christ et sa mère et les jeter en enfer, non?! Non, je suis ici pour les venger. Sur ce il prit la porte, retourna à la cuisine et revint avec une hache à la main.»
Qu'est-ce qu'un délire ? Selon certains le dysfonctionnement mécanique d'un module cérébral. Selon d'autres une profonde altération du psychisme secrétant de fausses interprétations et des perceptions sans objet ; une sortie de route temp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Missionnaire et paranoïaque, ethnologue et obsessionnel, une figure rare du Grand Nord canadien.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/06/29/note-de-lecture-la-folie-arctique-pierre-deleage/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À la mission du fort Good Hope il faisait nuit tout l’hiver et les températures, au mois de janvier, ne dépassaient presque jamais – 30°. Émile Petitot y devint le missionnaire des Déné Peaux-de-Lièvre tandis que son confrère, Jean Séguin, se consacrait à l’évangélisation des Loucheux (Gwinch’in). Ces Indiens, voisins méridionaux des Inuits, formaient alors des sociétés de chasseurs nomades à la vie cadencée par l’alternance des saisons. Ils se dispersaient en petites bandes pendant l’hiver puis se rassemblaient durant l’été en groupes plus importants pour la chasse au gros gibier et les cérémonies collectives. Leur mode de vie traditionnel s’était peu à peu accommodé, de la fin du XVIIIe à la première moitié du XIXe siècle, de la présence des postes stables que la Compagnie de la Baie d’Hudson dédiait à la traite ; ils avaient pris l’habitude de s’y arrêter deux fois l’an, pendant plusieurs semaines, après les chasses hivernale et estivale. Ils y échangeaient à un taux systématiquement défavorable de la pelleterie contre des marchandises manufacturées – fusils, récipients métalliques, tabac, farine, vêtements, alcool, etc. Certains, peu nombreux, s’installèrent à proximité du fort Good Hope et il leur arrivait de fréquenter la mission Notre-Dame de Bonne-Espérance où les attendaient Jean Séguin et Émile Petitot, anxieux du prochain salut de leurs âmes infidèles et toujours ravis de pouvoir acquérir par le troc quelques provisions nouvelles.
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Le missionnaire s’identifiait entièrement aux jeunes garçons déné, les accompagnant en pensée, rêvant au conditionnel de l’épanouissement d’une camaraderie virile loin de l’Église et de ses commandements. Il lui fallait toutefois rester à la mission, à quelques kilomètres du fort de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Quatre petites maisons de rondins surmontées de toitures à deux versants dont les cheminées fumaient continûment y entouraient une église – dont la décoration fut l’une des distractions d’Émile Petitot – au clocher tourné vers le fleuve d’où allaient et venaient les embarcations des Métis et des Indiens, accueillies par un immense crucifix de bois. Le missionnaire y vivait en compagnie de son confrère Jean Séguin, un Auvergnat de cinq ans son aîné, bourru et casanier, mal à l’aise avec les langues des Indiens et très peu curieux de leurs coutumes (ce qui était plutôt la norme chez les missionnaires oblats). Patrick Kearney, un frère oblat irlandais, s’occupait avec l’aide de plusieurs engagés du confort des deux prêtres, de leur subsistance et de leur sécurité – pour autant qu’ils voulussent bien demeurer dans les limites d’un territoire exigu et silencieux, enceint par une clôture supposée protéger de maigres plantations au rendement aléatoire. Autour d’eux la forêt. L’espace confiné de la petite mission tranchait sur l’immensité ouverte des terres du Grand Nord, pour la plupart désertes et inexplorées.
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En cette seconde moitié du XIXe siècle, les Inuit demeuraient hors de portée des missions chrétiennes. En conflit ouvert et continu avec leurs voisins déné, ils manifestaient une évidente méfiance vis-à-vis de leurs alliés catholiques ou anglicans. Émile Petitot multiplia les expéditions chez eux et toutes se soldèrent par de mémorables échecs, soit qu’il ne parvînt pas à atteindre leur territoire, soit qu’il en fût chassé à peine arrivé. Il rédigea certes un ouvrage entier sur les « Esquimaux » dans lequel il dissertait doctoralement sur toutes sortes de sujets, comme s’il avait toujours vécu parmi eux, mais où il ne relatait en fait qu’une série de rencontres isolées, le plus souvent au cours de pérégrinations fluviales, suppléant à l’insuffisance de son expérience personnelle par des réminiscences de lectures qu’il ne présentait jamais comme telles.
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