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Fabienne-Andréa Costa (Traducteur)
EAN : 9782862608358
241 pages
Autrement (17/01/2008)
3.83/5   12 notes
Résumé :

"C'est ainsi qu'elle avait grandi, comme le lierre enlace le vieux tronc et se laisse emporter dans la tempête qui l'abat." Annesa, enfant de nulle part, assiste au déclin de la famille qui l'a recueillie. C'est elle, pourtant, qui, sous le coup d'un destin tragique, précipite leur inexorable chute et sa propre perte, comme le lierre qui tombe avec l'arbre mort. Autour de cette figure attachante et ambiguë se nouent et se dénouent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'arbre mort est ce qui reste de cette très ancienne famille de notables sardes, dont la grande maison trône au milieu du village, mais dont le garde-manger est vide. le dernier membre masculin de la dynastie, Paulu, est sans cesse par monts et par vaux, à tenter de trouver de l'argent, un plan pour en gagner, une bonne âme (bonne ou naïve, c'est selon) pour en emprunter. L'ambiance "fin de race" (quelle expression horrible, m'enfin vous voyez ce que je veux dire) est excellemment rendue dans ce roman très, très sombre, notamment par la présence de cette dernière branche de l'arbre, la petite fille lourdement handicapée qui va clore la dynastie. Sauf si…
Il y a aussi le lierre, attaché à cet arbre agonisant : Annesa, femme forte, pleine de vie, qui a été adoptée enfant par cette famille et s'y dévoue toute entière. Convoitée pour sa beauté et sa personnalité, elle n'a d'yeux que pour Paulu : sera-t-il son avenir, ou bien sa perte ? À quoi Annesa est-elle prête pour sauver sa famille d'adoption ?
Extraordinaire roman, d'une très grande subtilité, qui dépeint la fin d'une époque, l'agonie d'une sorte d'aristocratie rurale et patriarcale, et y oppose la vitalité, la rage d'Annesa : un portrait de femme assez inoubliable.
Traduction fluide de Fabienne Andrea Costa.
Challenge ABC 2022/2023
Challenge Nobel
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Un pas de plus dans la découverte de cette auteur nobelisée il y a près d'un siècle et mon enthousiasme ne se dément pas, au contraire : plus encore qu'avec Elias Portolu, cette lecture est totalement immersive, et cela sur tous les plans, à la fois dans la nature et la culture paysanne sarde tout d'abord, grâce à une plume précise et sensible qui nous fait ressentir la décrépitude montant le long des murs de la maison des Decherchi, le goût de l'eau ramenée du puits, la paille flétrie au fond de l'étable mais aussi la puissance du lever de soleil sur la vallée et la fraîcheur à l'ombre des murs de la vieille église.
Mais cette sensation d'immersion c'est d'abord au fond des âmes qu'elle se produit, et surtout celle tourmentée d'Annesa, enfant recueillie par la famille, tombée à l'état de servitude à mesure que les moyens viennent à manquer et que son coeur se scelle à celui de l'indolent Paulu, auquel elle est liée comme le lierre sur l'arbre mort. Silencieuse et renfrognée, Annesa souffre pour ses bienfaiteurs, elle observe et rêve : Si seulement l'acariâtre et avare Zua, lui aussi recueilli par la famille avec son handicap et son magot qu'il refuse de lâcher, pouvait mourir...

Grazia Deledda est vraiment une auteure à redécouvrir, ce que permet la réédition récente de plusieurs de ses oeuvres en format poche par les éditions Cambourakis, et ce drame rural profond et envoutant est une excellente porte d'entrée.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La veuve regarda le veuf; lui la regardait déjà depuis un certain temps. Ils avaient tous les deux de très beaux yeux, et les beaux yeux sont faits pour se rencontrer, même lorsqu'ils ont déjà versé des larmes et des larmes sur la tombe d'êtres chers.
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- Oui c'est un garçon très gai, reconnut ziu Cantigu. Nous avons tous été gais, dans notre jeunesse ...
- Oui, tous, répéta Paulu.
- Vous aussi, mon Paulot, vous étiez très gai. Oui, mais plus maintenant !
- Les oiseaux se sont envolés ! dit Paulu, en regardant le ciel et en faisant un signe d'adieu avec la main. Envolés, envolés ...
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Paulu ressentait cette nostalgie pleine de mystère propre au caractère du peuple sarde. La soif du plaisir, de l’aventure et des divertissements l’avaient poussé, depuis son enfance, dans une voie qui n’était pas la sienne : lui aussi n’avait cessé de rêver à une patrie lointaine, à un lieu respirant la joie ; mais il sentait à présent qu’il ne l’atteindrait jamais. (p. 105)
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Il l’embrassa. Ses lèvres étaient brûlantes. Dans l’ardeur de son baiser, un goût amer trahissait le désespoir de l’homme qui cherche sur les lèvres de la femme l’oubli de ses soucis et de ses peines. Annesa était intelligente, elle perçait les sentiments de Paulu ; elle se laissa embrasser, ne posa pas trop de questions, puis elle fondit en larmes. (p. 35)
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C’est lui le maître, pas vrai ? Il est tellement fort, il peut commander tout le monde, pas vrai ? Demanda Rosa, sur un ton qui n’admettait aucune contradiction. Il peut faire ce qu’il veut, il peut même être méchant, pas vrai ? Et personne ne le punit, pas vrai ? (Rosa à propos de son père Paulu, p. 18)
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Videos de Grazia Deledda (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grazia Deledda
Images d'époque: à Stokholm, le 10 décembre 1926, Grazia Deledda reçoit le prix Nobel de littérature . C'est la seconde femme qui reçoit un prix Nobel , après Marie Curie (commentaires en italien).
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