Lu en V.O.
Un roman plein de tensions et de drame au coeur de la Sardaigne.
C'est l'histoire d'une famille noble déchue, trois soeurs qui ne veulent pas renoncer à leur position sociale malgré l'absence d'argent. C'est aussi l'histoire du serviteur plus que jamais fidèle,
Efix, qui se sacrifie pour payer un crime du passé. Puis il y a le retour du neveu, le fils de la quatrième soeur qui s'est enfuie il y a longtemps.
Le roman défile au rythme des remords, des souvenirs douloureux, des espoirs, des rêves ou de la résignation. La maison des trois soeurs est un personnage à part entière tellement présente dans le récit. Elle abrite la tourmente des sentiments mais aussi le temps qui semble parfois se figer.
Il y a des passages de pure poésie surtout dans la description des lieux et de la nature toujours fortement présente, comme si elle jouait un rôle elle aussi dans le drame de la vie, au rythme des saisons.
Puis l'écriture de
Grazia Deledda sait admirablement rendre la psychologie de ses personnages au gré de toutes les pensées qui les assaillent, avec un lien religieux puissant et omniprésent.
J'aime énormément le personnage d'
Efix d'une force dramatique incomparable, pilier de cette histoire, qu'il débute et termine d'ailleurs. J'apprécie particulièrement les passages dans son « poderetto » (sa petite ferme qu'il cultive pour ses patronnes) et son rapport avec les éléments naturels comme s'il communiait totalement avec eux.
Un roman puissant, inoubliable.
Grazia Deledda mérite d'être davantage connue et lue. La deuxième femme tout de même à recevoir le
Prix Nobel de littérature en 1926!