Régulièrement, un éditeur invente une collection de vulgarisation, simplification de concepts, tendances, courants philosophiques. Marabout l'a fait il y a très longtemps. Récemment on a eu les "Trois minutes pour comprendre" (soit dit en passant, il me faut régulièrement plus de 3 minutes pour lire 2 pages...).
Et on a aussi les "Dis, c'est quoi...", dans lequel un auteur fait le tour (ou prétend le faire) d'une question, d'un concept en peu de pages. Dans l'édition que j'ai eue en mains (couverture verte), cela fait 85 pages.
Henri de Leersnijder est historien et c'est l'angle d'attaque choisi pour parler du populisme sous la forme d'un dialogue avec son fils. Après avoir défini plus ou moins le concept et montré ses manifestations actuelles (mur, barbelés...), on va remonter à sa première apparition en Russie fin XIXé siècle avec les narodniki qui pensaient instruire les paysans... et aux USA avec le People's Party, regroupant des fermiers. A chaque fois, le peuple est constitué de gens qui travaillent dur, la terre et le concret. On va retrouver cette opposition "gens qui travaillent" vs. "les élites qui glandent" au cours du XXè siècle.
Et ensuite on a une belle galerie de tronches. du général boulanger à Poujade en passant par "le beau Léon" Degrelle. Puis on aborde la nature du populisme. le rejet des élites, de la mondialisation, de l'Europe. En fait, le rejet. Et Henri de Leersnijder distingue populisme de gauche et de droite. Et il affiche (comme moi) une moindre répulsion pour le populisme de gauche que de droite. Cette distinction est souvent opérée par les intellectuels, alors que la classe politique centriste tend à amalgamer tous les populismes. L'auteur n'échappe pas à cette tendance. Entre un Chavez et un Horvath, il y en a un qui est juste profiteur et l'autre est profiteur et xénophobe... Entre un
Mélenchon et une le Pen... la distinction est parfois complexe, c'est vrai et l'auteur n'évite pas la discussion.
Au bilan, pas mal de petites infos pour briller en société. Un résumé assez bien fait de la progression du populisme pour en arriver à sa forme d'aujourd'hui. de l'Histoire, donc. Mais rien qui permette de comprendre et d'agir à l'encontre des populismes (ils sont pluriels) actuels.