Nous partîmes le lendemain au lever du soleil. Je ne connaissais mes compagnes de voyage que de vue. Je savais juste qu’elles venaient d’un pays dont j’avais oublié le nom situé sur la côte nord du Shacand. J’aurais dû m’en souvenir pourtant, les nations qui acceptaient que leurs femmes deviennent des guerrières étaient rares. Ni la Diacara, ni l’Okarian et encore moins le Cairn n’admettaient l’égalité entre les hommes et les femmes. L’Helaria n’était qu’une exception, bien minuscule, dans ce monde résolument machiste.
J’avais souvent entendu l’expression « La terre se dérobait sous ses pieds ». Les aèdes l’utilisaient souvent. J’avais toujours considéré cela comme une exagération de leur part, un moyen de faire comprendre à quel point le héros a atteint les limites de sa peur. C’est pourtant exactement ce que je ressentis quand la nouvelle arriva.