Ça n'arrive pas qu'aux autres...
Résumé : Récit à la première personne de Valentin tiraillé entre son amitié avec Antoine qui s'éloigne de lui, et son amour naissant mais secret pour Sylvie. Le mal être d'Antoine devient profond et le fait sombrer dans la drogue. Valentin pourra-t-il l'aider?
Genre : Fait de société
Thématique : adolescence
Décor : Univers quotidien d'un collégien dans les années 2000 en Normandie (Rouen).
Personnages : Valentin vit avec sa mère remariée et sa demi-sœur de 9 ans. Il voit son père seulement pendant les vacances car il habite à Montauban, remarié lui aussi et père de jumeaux.
Antoine vit dans une famille unie et bourgeoise. Ses frères et sœurs sont brillants et ses parents lui mettent beaucoup trop de pression en le comparant à eux. Il étouffe.
Sylvie est une amie d'enfance de Valentin et Antoine. Tous deux sont amoureux d'elle mais rien n'est encore avoué.
Avis personnel : Un roman assez court écrit dans un style fluide qui reste plein de pudeur. Tout n'est pas centré que sur la drogue au contraire. Cette histoire illustre différents aspects de la vie d'un adolescent, de façon pertinente et simple. On reste sur le point de vue de Valentin uniquement, avec ses doutes et ses réflexions.
Une tranche de vie d'un adolescent.
Pour ceux qui aiment les histoires du quotidien et les personnages proches du lecteur.
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Une énième histoire de drogue et d'adolescent, pas si bien écrite que ça. L'avantage est qu'il est court et peut séduire des lecteurs en général frileux face au volume.
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C'est cela qui est dur, avec les adultes. [...] Surtout quand ils veulent être gentils. Ils nous rappellent qu'ils ont connu les mêmes choses que nous, que leur vie est double, en quelque sorte, et donc supérieure à la notre. Pendant que la maman d'Antoine enfile son manteau, je pense pourtant qu'elle ne doit pas savoir grand-chose de l'univers dans lequel son fils s'est embarqué.
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Personne n'a jamais aimé Antoine comme il l'aurait fallu. Responsable ? Oui je suis sûr que c'était lui, derrière la vitre, au troisième étage de la clinique. Responsable de son silence aussi. Responsable Valentin. Responsable Sylvie, et les parents d'Antoine et Grégory. Il y a des choses lourdes. Si elles deviennent légères, c'est qu'on aura trahi.
- Triste Valentin ?
Camille m'embrasse en passant. Elle m'attend pour faire sa lettre au Père Noël.
Responsable la vie
C'est bien, le train. On regarde à travers la vitre un peu sale qui ensommeille la campagne. On happe au passage des petits bouts de vie, des maisons isolées, des silhouettes qu'on ne reverra jamais, des champs à l'infini dans la brume et la pluie, et puis des immeubles allumés en plein après-midi, quand on s'approche d'une ville, au ralenti.
p.26-27
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies.
Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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